Dès 2022, les choses ont été clairement dites par notre Bruneau De Bercy national : il n’y a pas d’inflation ou, disons plutôt que la France y résiste nettement mieux que le reste de l’Europe.
Ou disons plutôt que le gouvernement va agiter frénétiquement ses petits bras musclés pour faire baisser les prix délirants de certains produits, quitte à menacer discrètement dans des ruelles sombres les distributeurs ou les fabricants qui ne feraient aucun effort.
Ou disons que oui, bon, d’accord, il y a bien une inflation robuste, qui certes ne va pas baisser prochainement, mais que, grâce à des efforts surhumains (petits bras musclés, tout ça) du gouvernement et du ministère du Bruneau, ça va aller mieux, ou presque. Promis, juré craché !
Las. Malgré les baisses de prix décrétées par le Bruneau, malgré la multiplication des efforts héroïques du gouvernement (avec ses petits bras musclés), malgré l’abnégation de chacun de ses membres turgescents qui se sont pour certains passés de Falcon républicain ou ne l’ont pris qu’une toute petite fois pour aller au Touquet, malgré ces privations terribles, zut et flûte, certaines factures ne diminuent pas du tout…
C’est ainsi qu’on découvre que certains clients malheureux de fournisseurs alternatifs d’électricité viennent de recevoir une facture de régularisation particulièrement salée, le coût d’approvisionnement en électricité ayant quelque peu augmenté : 1600 euros pour les uns, 4000, 7194 ou 9500 euros pour d’autres, l’ajustement des factures aux nouvelles conditions et aux nouveaux prix « de marché » laisse plus d’une famille dans la consternation, et souvent une situation très compliquée. Il faut dire qu’être obligé de souscrire un prêt bancaire afin de payer ses factures d’électricité dans un pays où, traditionnellement, cette énergie était la moins chère, il y a de quoi s’interroger franchement. M’est avis que le Bruneau de Bercy aura fort à faire pour justifier le statu quo français en matière de marché européen de l’électricité…
En fait, on assiste à la suite logique de l’explosion des prix de l’électricité en France : à mesure que les contrats se renouvellent (tacitement ?) et que les hausses spectaculaires de tarifs entrent en force, les (insouciants) clients des fournisseurs alternatifs découvrent les douloureux ajustements que ces hausses représentent.
La première hausse sévère subie en 2022 concrétisait essentiellement les tensions des marchés face au conflit russo-ukrainien et, surtout, les choix consternants opérés depuis des années dans les politiques énergétiques instaurées en France dans l’insouciance complète des citoyens : eh oui mes petits loulous, la transition énergétique, c’est aussi l’abandon mal planifié d’un nucléaire peu cher, la volonté de dépendre d’énergies intermittentes aux rendements rigolos, et le choix concomitant et douteux d’énergies palliatives comme le gaz, dont l’origine impose une certaine vista diplomatique qui a complètement déserté en France (et ce n’est pas ce qui se passe en Afrique actuellement qui viendra démentir ce constat navrant). Forcément, des choix idiots aboutissent à des conséquences douloureuses que les Français découvrirent, éberlués, toute l’année 2022.
La seconde hausse, véritable retour d’élastique dans l’œil globuleux d’un Bruno Le Maire jamais en manque de gamelle, c’est l’ajustement des tarifs au moment des renouvellement de contrats et les régularisations en cours d’année des fournisseurs alternatifs, non soumis au tarif réglementé, avec ces surprises dodues en plein été, et ce alors qu’une nouvelle hausse a aussi été admise il y a un mois pour les tarifs règlementés.
Le marché européen de l’électricité, aussi artificiel qu’imbibé d’interventions des États participants et des règles européennes handicapantes, devient une véritable flibusterie dans laquelle les malheureux pigeons se sont fait plumer bien trop vite pour ne pas crier. C’est une illustration assez fantastique de la raison pour laquelle l’État ne devrait jamais mettre ses gros doigts boudinés dans un marché, et pourquoi ceux qui croient faire de bonnes affaires en y prenant part se retrouvent généralement floués.
Du reste, on note aussi, en même temps, une hausse spectaculaire des tarifs de l’essence à la pompe permettant à un nombre croissant d’entre elles de dépasser allègrement le seuil symbolique des 2 euros par litre. Tout se passe de mieux en mieux pour le gouvernement.
Paradoxalement, l’énergie n’a aucun besoin d’être onéreuse. Ainsi, le nucléaire est très rentable et peu cher en France, mais le marché européen actuel, aussi bidon que néfaste, dans lequel les politiciens conservent sadiquement les Français, ne permet plus de refléter cet avantage (à dessein, du reste, ceci permettant aux Allemands de conserver une certaine compétitivité).
Par exemple, les produits pétroliers ne sont chers que parce qu’ils sont surtaxés comme aucun autre produit (on parle de plus de 100 % de taxes sur les prix bruts). Or, ces taxes sont conservées pour deux raisons : bien sûr, parce qu’elles rapportent une manne considérable à l’État et lorsqu’on est en faillite, on ne chipote pas devant une si belle entrée de fonds, mais aussi car elles permettent de pousser l’agenda, purement idéologique, d’une transition écologique qui consiste surtout à s’acharner sur les pollueurs qui – c’est pratique – sont essentiellement ces classes moyennes et modestes les plus méprisées de la caste au pouvoir…
Évidemment, à présent que la situation financière française est catastrophique, tripoter ces taxes est hors de question : si l’argent n’entre pas à gros bouillons, la cessation de paiement arrivera très très vite, ce qui pourrait écourter certains mandats et diminuer drastiquement certaines prébendes. Quant à sortir du marché européen de l’électricité, oubliez : il s’agit là encore d’une pierre d’angle idéologique, et en sortir constituerait un aveu d’échec de la classe dirigeante, une prise en compte des desideratas de ceux qu’on méprise tant, ce qui est impensable.
Le principal problème de l’énergie chère, c’est qu’elle rend absolument tout plus cher – ce qui veut dire au passage que l’inflation n’a pas fini de rester élevée. Eh oui : diminuer, même un peu, sa consommation (cette fameuse décroissance vantée par certains nigauds médiatiques) revient très concrètement à diminuer la production de richesse et, par conséquence logique, à provoquer faillites, chômage et, au final, misère.
Autrement dit, par l’impéritie des gouvernements qui se sont succédé depuis des décennies, et par la nullité historique de l’actuel, totalement vendu à des intérêts étrangers, la France va s’appauvrir un grand coup. Préparez-vous.
Plus l’électricité est chère, plus l’État empoche les taxes associées. Il faut préparer le plouc moyen à remplacer la TIPP par les taxes sur l’électricité. Donc Macron s’agite pour râler contre l’Europe qui fixe le prix de l’électricité mais dans la réalité, il ne fait rien ; trop content que les taxes rentrent.
En fait, avec une part privée du PIB à 42% et un taux d’imposition de 47%, largement supérieur, le calcul variationnel montre qu’une baisse de taxation se traduirait par une augmentation des recettes de Bercy.
certes sans parler de l’usage des taxes et , ce qui va avec ,de leur compréhension et de leur acceptation..
c’est une chose de contribuer c’en est une autre de contribuer pour vous faire du mal…
le berger qui se fait bouffer ses moutons par des loups payent les gens qui les ‘monitorent » et les surveillent voire les aide à survire.. fonctionnaires et associations environnementales subventionnées..
l’agriculteur qui se fait dévaster son champ par des zozos payent les gendarmes qui l’empêchent de les faire dégager..
Macron I ne ressemblait à rien de sérieux.
Macron II ressemble à un chat pris dans le faisceau lumineux d’un véhicule, paralysé.
Macron III ressemblera à un chat écrasé. J’entend déjà le craquement, et le spasmes de l’agonie.
Veuillez planquer vos enfants le plus loin possible de ce désastre.
CPEF + CEEF 🙁
Bravo pour cet article qui n’incite guère à l’optimisme !
Il me semble qu’il existe une autre raison qui nous empêche de sortir du marché européen de l’électricité : c’est notre endettement démesuré qui nous oblige à nous en remettre à la tutelle de Bruxelles.
Nos dirigeants sont des traîtres à la patrie !
oui mais…
la diminution de consommation d’énergie est présentée comme un « objectif »…
on dit depuis longtemps…ces politiques vont rencontrer un problème quand elles vont entrer en application..
les premiers responsables sont les nombreux française qui répètent et semblent croire ces absurdités..
êtes vous prêt à payer pour le climat..large réponse oui..
le diable es dans les détails..combien êtes vous prêts à payer???
mais bon le climat et la biodiversité ça vaut « ça » non? non?
Et même une société comme Total commence à prendre l’eau avec toutes ces vertes foutaises: https://www.lecho.be/economie-politique/belgique/general/l-ex-lampiris-en-lourde-perte-a-du-etre-renfloue/10487310.html
Comme le dit Charles Gave, l’économie c’est de l’énergie transformée
Les courbes de croissance de consommation d’énergie et de PIB sont parfaitement corrélées
C’est la première fois que des idéologues – assis sur un système médiatique corrompu – veulent à tout prix mettre un terme à ce qui a fait les progrès considérables de l’Humanité au cours des derniers siècles. Ces idéologues condamnent l’Occident à une misère historique. Heureusement pour le reste du monde, les BRICS l’ont compris et ont entrepris de s’y opposer.
Je pense que le PIB (même en €uros constants) augmente bien plus vite que l’énergie consommée à cause de l’explosion de l’effet Joule bureaucratique.
Je revois le débat Zemmour – Le Maire. Zemmour commence à expliquer le mécanisme du marché européen de l’électricité et pourquoi il faut en sortir, et l’autre abruti de Bercy, qui ouvre tout rond ses yeux de tarsier, de dire « mais, mais, vous voulez sortir du marché européen ? » avec un ton bien dramatique. Et ces abrutis de citoyens votants, au lieu de se renseigner sur le fonctionnement de ce marché, au lieu de lire le programme économique (le seul qui tenait à peu près la route) se sont précipités vers Macron II pour repousser la bête immonde que les médias se sont bien évertués à leur présenter.
Désespérant.
Je revois le débat Zemmour – Le Maire. Zemmour commence à expliquer le mécanisme du marché européen de l’électricité et pourquoi il faut en sortir, et Le Maire 2 de Bercy, qui ouvre tout rond ses yeux de tarsier, de dire « mais, mais, vous voulez sortir du marché européen ? » avec un ton bien dramatique. Et ces moutons de citoyens votants, au lieu de se renseigner sur le fonctionnement de ce marché, au lieu de lire le programme économique (le seul qui tenait à peu près la route) se sont précipités vers Macron II pour repousser le chaos terrible que les médis se sont bien évertués à leur présenter (« moi ou le chaos). Du coup, on a Macron II et le chaos….
Désespérant.
Merci h16 pour l’ensemble de votre œuvre 😉
Sur ce thème des taxes exorbitantes de l’Etat sur tout, partout, et sans cesse renouvelées (dernière en date : la « valorisation des déchets »), un débat entre vous et M. Charlez qui ne voit toujours que les « super-profits » des entreprises, serait fort instructif !
En attendant, je vous souhaite un bon dimanche !
La Caste des socialos-marxistes tient avec le changement climatique le bon filon pour prolonger son règne dix bonnes années de plus.
Bruno plaidait déjà en 2021 que ce marché de l’électricité était une aberration, un mot qui n’est pas peu faible dans la bouche d’un ministre dont on attend tout de même qu’il ait quelque pouvoir. Mais il semble qu’il se contente fort bien de cette aberration depuis, puisque notre ami n’en a plus soufflé mot et qu’il est resté bien en place. Une visite à ses suzerains de Bruxelles l’auront sans doute remis dans le droit chemin.
https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/energie/pour-bruno-le-maire-le-marche-unique-de-l-electricite-est-obsolete_AD-202109240483.html