Ministre du Logement : l’immobilier en crise veut un sauveteur

Le ministre du Logement saura-t-il gérer la crise de l’immobilier qui se dégrade ?

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Ministre du Logement : l’immobilier en crise veut un sauveteur

Publié le 8 août 2023
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Les tribunes de journaux plaident la cause de l’immobilier après un début de crise dans le secteur.

Le gouvernement vient de changer de ministre du Logement, avec l’installation au poste du maire de Dunkerque, Patrice Vergiete.

Capital publie une tribune en faveur du maire :

« Que le président de la République laisse travailler Patrice Vergriete ».

Il affirme que « tout porte à croire que l’actuel titulaire du portefeuille du logement est l’homme de la situation, de la très difficile situation que vit le secteur aujourd’hui, entre crise structurelle et dérèglements conjoncturels. »

Les auteurs d’une tribune pour Les Échos appellent le ministre à une détente des normes sur le secteur.

Ils rappellent :

« L’interdiction de vendre, de louer, voire d’occuper des logements classés de E à F à l’horizon 2035 conduit au déclassement potentiel de plus de 7 millions de logements sur un parc de 33 millions, sauf à entreprendre de coûteux travaux. »

D’autres lois ajoutent des coûts aux propriétaires et investisseurs, écrivent-ils :

« La mise aux normes de nombreux locaux, ainsi que la création de nouvelles surfaces d’habitation par transformation de combles d’immeubles ou de surfaces précédemment utilisées par le secteur tertiaire se révèlent désormais impossibles. La norme zéro artificialisation des sols limite et renchérit drastiquement le foncier. »

Néanmoins, la simplification ou l’élimination de normes ne suffit sans doute pas pour relancer l’activité dans le secteur.

En effet, le secteur subit à présent la perte de la manne des crédits de plus en plus faciles (en raison de la baisse des taux d’intérêt), dont il bénéficie depuis plus de deux décennies.

Ce graphique montre l’effet de l’accès au crédit sur le marché immobilier. Vous voyez qu’en termes des revenus moyens des Français, les prix des logements entament une hausse à partir de l’an 2000 environ. L’accès au crédit fournit aux ménages un moyen de payer des prix plus élevés, sans gagner davantage d’argent.

Comme vous le voyez sur le graphique, par rapport à l’an 2000, les prix à Paris ont grimpé 2,23 fois plus rapidement que les revenus moyens des ménages. En Île-de-France, ils ont grimpé 1,85 fois plus rapidement. En France dans l’ensemble, ils ont augmenté 1,75 fois plus vite.

À présent, face à l’affaissement de la production de crédits, les prix reviennent un peu plus vers la norme.

L’écrasement du marché de l’immobilier ramène les prix en ligne avec le pouvoir d’achat des citoyens.

Ils restent néanmoins proches des records.

Pour l’instant, le secteur demande une réforme des lois – paperasse, normes, et taxation.

Cependant, la débâcle du secteur pourrait fournir un prétexte au regonflement de la bulle des crédits, dès les prochains mois.

 

Début de regonflement au Japon

Le yen japonais baisse cette semaine après un rebond face au dollar en juillet. La raison à la rechute provient de la politique de la Banque du Japon. Elle illustre l’ambiguïté des autorités sur l’inflation. Au Japon, comme en France, elles prétendent combattre les hausses de prix.

Cette semaine, cependant, les autorités au Japon surprennent les marchés : à la place d’un resserrement, elles font des injections d’argent !

En conséquence, le yen repart à la baisse, après un début de remontée en juillet.

Le Figaro offre des détails :

« Lundi matin […] la BoJ a annoncé une opération d’achat de JGB de maturité cinq à dix ans pour 300 milliards de yens (1,9 milliard d’euros) aux taux du marché. »

Voyez, la hausse des prix au Japon dépasse de loin l’objectif des 2 % depuis plus d’un an. L’évolution de l’indice atteint 3,3 % en ce moment.

Néanmoins, tout comme en zone euro, les autorités de la Banque du Japon subissent la pression de maintenir l’accès à l’argent facile. En plus des dirigeants, beaucoup d’investisseurs tirent des bénéfices de la politique d’assouplissement, en dépit des effets sur la devise.

L’intervention cette semaine fait grimper la valeur des actions japonaises.

 

Les autorités en France subissent les mêmes types de pressions. La panique sur les prix en supermarché, et dans l’énergie incitent la banque centrale à l’action.

Néanmoins, le resserrement des taux fait des perdants, dont les promoteurs et constructeurs d’immobilier, par exemple.

La directrice de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, évoque déjà une pause en vue lors de la réunion du comité de septembre.

Face à la débâcle dans l’immobilier, les tribunes vont réclamer non seulement l’élimination de normes, mais des aides à l’achat ou l’octroi de crédits.

Les prix de la pierre vont prendre leur hausse, tandis que le déclin de l’euro tire les revenus des Français vers le bas.

 

 

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  • J’espere me tromper mais le gouvernement ne fera rien. La situation est connue depuis plusieurs mois et rien n’a changé.

    Pire: le droit de propriété est menacé avec l’expropriation de tous ceux qui ne feraient pas de travaux.
    Avec la nouvelle obligation de déclarer ses biens et ses occupants tout le monde comprend bien que ce n’est que la 1ére étape vers la chasse à tous ceux qui auraient le malheur de vouloir embellir et profiter de son bien. Apres les piscines, malheur à ceux qui ont des cabanes de jardin!

    L’objectif est une France de locataires avec un parc immobilier public. Il suffit de voir l’argumentaire sur la non augmentation du taux du livret A ou l’acquisition de logements neufs par la CDC Habitat pour soi disant sauver le secteur.

    • Je crois moi aussi que Macron et l’UE préparent un avenir bien sombre pour la France. Pas pour les autres pays européens car eux résistent, suffit de voir les prix de l’électricité en Espagne + Portugal, le refus des « migrants » par la Hongrie etc, et l’Allemagne qui ne joue que pour ses intérêts notamment pour l’énergie. Et comme Macron est le toutou qui veut sa récompense (la présidence de la commission européenne), la situation en France ne peut qu’empirer….

    • Exact ; à quand 99% de logements sociaux obligatoires dans les communes ?
      Je dis 99% car nos élites évidemment ne vont pas se mêler aux sans-dents. Il y a quand même des limites à ne pas franchir dans le socialisme ; faut pas exagérer.

      • Les élites n’ont rien contre les duplex ou triplex de logements sociaux luxueux loués à prix d’ami, bien situés et dont il n’est pas nécessaire de faire l’entretien…

  • Il faut être naïf pour croire que le pyromane va éteindre l’incendie

  • le secteur est sinistré et le restera. Les prix ont explosés a couse du credit facile comme le souligne l auteur. et le creait a taux proche de 0 c est FINI. donc a moins que soudains les acheteurs gagnent bien plus par micracle, les prix vont devoir s ajuster aux moyens des acheteurs. Evidement les vendeurs vont faire de la resistance et le amrché se bloquer (c est ce qu on voit acteullement) mais c est sans espoir aucunne hausse des prix n ets a prevoir (les taux vont pas rebaisser et l etat n a plus d argentpour subventionner encore plusl immobilier (il a deja supprimé le Pinel))
    Pire la demographie va generer un courant vendeur : les gros des proprietaires (et sutout des multi proprietaires) sont agés. et comme tout le monde le sait, il y a moins en moins de jeunes (aka tuax de natalité inferieur a 2.1). DOnc moins d acheteurs que de vendeurs, qui plus est avec moisn d argent (les jeunes generation n ont pas connues les 30 glorieuses mais les stages et le chomage)

  • Si la crise se dégrade, alors me voilà rassuré : la récession va cesser !

  • Les commentaires sont fermés.

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