Chars en Ukraine : complications à venir

Cette vision idéalisée du char est porteuse de bien davantage de problèmes que de solutions, dont les bénéficiaires apparents risquent de faire les frais durables.

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Panzer Ukraine (credit Valery Rousset)

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Chars en Ukraine : complications à venir

Publié le 30 janvier 2023
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Comme en 1917 ou en 1944, les populations européennes communient à nouveau autour de l’envoi de chars lourds sur le front, en leur prêtant des vertus de vecteur de paix, prélude à une victoire finale rêvée dans cette guerre d’Ukraine que nous menons par procuration.

Foin de l’escalade du conflit ou de la provocation de l’ours russe aux dents atomiques : tout se passe en effet comme si la formation de nouveaux Schwehre Panzer Abteilungen (bataillons de chars lourds, notamment autour des Leopard allemands) sur le front de l’Est allait renverser le cours de la guerre. Cette vision idéalisée, aux relents oscillant entre la Totaller Krieg de la Seconde Guerre mondiale et le « tank porn » du XXIe siècle, est non seulement une fausse bonne idée, mais encore porteuse de bien davantage de problèmes que de solutions, dont les bénéficiaires apparents risquent de faire les frais durables.

 

L’Ukraine, blindée de chars

On feint tout d’abord, dans une cécité qui le dispute à l’amnésie, d’oublier que l’Ukraine est déjà largement pourvue en chars lourds : près de 2000 au début de la guerre, en considérant que ses propres pertes, de l’ordre de quelques centaines, sont équilibrées par la capture de chars russes en état d’être réparés par l’industrie locale ; on oublie commodément en effet que l’Ukraine retient de l’ère soviétique un parc et la culture d’emploi de chars lourds, appuyé sur des arsenaux, des ateliers, et qu’elle produit et exporte depuis son indépendance des blindés de combat, dont le char T84 Oplot, de dernière génération… Or l’emploi en masse de ces matériels ne s’est en rien révélé décisif.

On feint ensuite de considérer que la formation de simples escadrons ou bataillons de quelques dizaines de chars Leopard, Challenger, ou même Abrams serait de nature à changer la donne d’un conflit de haute intensité, qui consomme à lui seul (au sens de carboniser) quelques dizaines de chars par semaine de chaque côté du front…

On se focalise par ailleurs sur le « tank », comme s’il se définissait encore par ses traditionnelles protection (blindage et surblindage, voire protection active), mobilité (chenillée, à quelques dizaines de km/h en tous terrains sur quelques dizaines de km), et puissance de feu (un canon principal d’un calibre supérieur à 100 mm, voire la capacité, comme sur les chars russes, de tirer des missiles antichars). Or le char a subi une transformation depuis les années 2010 pour devenir un véritable système d’armes, intégrant des capteurs optroniques (viseurs infrarouges du chef de char et du tireur, voire aide à la conduite de nuit du pilote), des équipements d’autoprotection (détecteur d’alerte laser, lance-pots fumigènes ou d’obscurcissants infrarouge et laser), et des aides à la navigation (récepteur GPS, centrale inertielle) et à l’acquisition d’objectif (télémètre laser, capteurs de température et de pression extérieure ou du canon), associant autant de calculateurs embarqués.

S’y ajoutent, dans les chars de l’OTAN depuis une quinzaine d’années, des terminaux d’information tactique, reliés par radio de combat (échangeant voix et données de manière sécurisée) qui affichent la position relative des amis, les ordres de l’unité ou les cibles à engager sous forme d’icônes sur une carte numérisée qui ne craint ni la nuit ni le mauvais temps. Centré sur lui-même, ou associé en groupements tactiques à d’autres chars, véhicules de combat, d’appui (artillerie) ou de soutien (ravitailleur et dépanneur), et relié par radio à une chaîne de commandement pour recevoir ses ordres et coordonner sa manœuvre, le char opère donc comme un système collaboratif complexe, garant à la fois de sa survie et de sa supériorité tactique.

 

Le char flambant neuf, un boulet

Or ces précisions changent la donne dans le cadre de la fourniture de chars modernes à un utilisateur étranger : le système-char consomme désormais bien davantage que du carburant (en quantité astronomique, de l’ordre de plusieurs centaines de litres au 100km) et des munitions (coûteuses et souvent spécifiques, donc peu substituables ou interopérables) ; un char consomme surtout énormément d’heures : de formation, d’entraînement tactique (qui peut être assistée par simulateur) et de maintenance technique.

Ce dernier aspect est le plus contraignant, au point qu’un équipage est rarement formé sur tout le spectre d’emploi de son char (combat de nuit, en mouvement et à distance, commandement et conduite, manœuvre interarmes), et surtout que le char lui-même est rarement opérationnel à 100 % sur plus de quelques jours ; même ravitaillé en carburant et munitions, ses batteries, composants électroniques ou pièces détachées critiques nécessitent des révisions et changements réguliers. L’abrasion même du terrain et du combat (notamment l’impact des munitions de petit calibre sur les optiques du char), sans parler d’une météo d’hiver, collecte son tribut sur les matériels les plus modernes, comme le révèlent nos opérations d’Afghanistan, réduisant la disponibilité opérationnelle de ces matériels aussi délicats qu’ils sont redoutables.

Il résulte de ces constats, soigneusement occultés dans la presse profane qui bruisse de la promesse des sauveurs blindés, que la livraison étalée de quelques dizaines de chars modernes par quelques fournisseurs distants porte un impact triplement brutal sur la capacité opérationnelle ukrainienne :

Humain

Le temps de former, d’entraîner et de déployer assez d’équipages suffisamment opérationnels pour tirer le meilleur parti de leur char, et de développer des tactiques adaptées au terrain et à l’ennemi : menaces directes et indirectes courte et moyenne portée, portées par des mines, des armements antichar individuels ou collectifs le plus souvent guidés, les feux indirects de l’artillerie lourde (parfois guidés), et les attaques air-sol portées par les drones, les hélicoptères d’attaque ou les avions d’appui tactique. Face à ces défis, les chars ukrainiens arriveront-t-ils à temps pour contrer une prochaine offensive russe d’hiver ou de printemps ? Survivront-ils au premier choc ?

Logistique

Pour transformer les maigres ressources ukrainiennes de transport (porte-chars et routes adaptés à des monstres de 60 tonnes), de stockage (vulnérabilité des dépôts avancés, notamment aux frappes de missiles de croisière russes) et de maintenance (rareté des installations adaptées et des techniciens formés) en une chaîne capable d’acheminer carburants et lubrifiants importés (l’Ukraine ne produit pas de pétrole et les fluides des chars occidentaux sont souvent spécifiques), munitions (dans des calibres OTAN non produits par l’Ukraine soviétique), et surtout batteries et pièces électroniques délicates, encore moins présentes localement.

Opérationnel

Pour pouvoir employer ces nouveaux chars aux côtés des moyens très hétérogènes du combat interarmes, et surtout pour les relier en un tout cohérent : les groupements tactiques de l’OTAN sont eux-mêmes bâtis autour d’équipements interopérables et de procédures standardisés. Dans ce dernier cas, on voit mal comment la fourniture d’une cinquantaine de Leopard 2 allemands ou Abrams américains, d’une quinzaine de Challenger 2 britanniques, voire une douzaine de Leclerc français pourrait constituer un tout cohérent avec les véhicules de combat d’infanterie BMP soviétiques (bientôt rejoints par des M2 Bradley américains), les BTR-3 et 4 ukrainiens, les M113 américains, ou la douzaine d’AMX 10RC (Roue-Canon) français… L’expérience de l’Irak de Saddam Hussein empêtré dans ses fournisseurs européens, chinois et russes est éloquente, et l’armée ukrainienne s’achemine donc vers un Frankenstein opérationnel évoluant dans un cauchemar logistique.

 

Le tankiste captif

Quelles sont alors les certitudes héritées de cette incertitude ?

Il résultera inévitablement de cette « Panzer frenzy » (ou ruée vers les chars dorés) la rupture brutale avec l’Ukraine post-soviétique et ses capacités industrielles ou d’entraînement, pour installer Kiev dans une dépendance à long terme aux savoir-faire, armements, équipements, munitions et consommables divers occidentaux, ouvrant en revanche la voie à un business model durable de vente de produits et service aux Ukrainiens, désormais captifs de leurs bailleurs de chars.

Enfin au rang de la symbolique, il est probable que l’armée russe mettra la priorité à localiser et affronter pour détruire ou capturer les chars de l’OTAN à mesure de leur apparition, cherchant évidemment à neutraliser leur avantage tactique local, mais aussi et surtout pour remporter un avantage moral sur l’Occident ennemi par procuration, démontrant au passage la supériorité du matériel russe (aucun char n’est invulnérable aux armes antichar de génération équivalente), tout en compromettant notre avantage technologique de l’occident par la capture de ces chars, la compromission humaine des équipages Ukrainiens, voire la parade électronique, en développement des contremesures adaptées.

En somme, les Ukrainiens seront les premiers perdants en termes de souveraineté, d’autonomie industrielle et de liberté d’action, suivis par les Occidentaux en termes de réputation de leurs matériels, puis peut-être par les Russes enfin… si leur dizaine de milliers de chars existants, et surtout l’étendue de leur complexe industriel de production d’armement lourd échoue à  surmonter la rencontre avec quelques dizaines de chars de l’OTAN, mal maîtrisés, mal commandés, et mal entretenus par une force ukrainienne usée par une année de guerre et le bombardement de ses installations.

Mais peut-être que la vérité est ailleurs ; qu’importent en effet le pragmatisme ou les considérations technico-opérationnelles, au regard des juteuses perspectives de profits, qui régaleront les fournisseurs occidentaux et leurs intermédiaires locaux, pendant que les généreux donateurs pourront renouveler leur parc en suscitant chez les mêmes de nouveaux marchés…peu importe le char, la reine du carnaval promet d’être la plus belle.

Valéry Rousset, La guerre à ciel ouvert, decoopman.com, 2020, 430 pages

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  • ben narratif…et multiples objectifs..
    le président macron par exemple fait la promotion à la vente du materiel français.. il promet même curieusement des leclerc qu’il sait qu’il ne peut pas donner.. ou de façon echantillonaire..

    les usa sont maitres du jeu..mes européens font semblant.

    la collusion entre les marchand d’armes et le pouvoir politique est sans doute inévitable.. mais dérangeante..

    • Malgré l’annonce aujourd’hui de l’envoi de 12 Caesar de plus, Macron, dont je suis un opposant politique, ne se comporte pas trop mal ; nous envoyons peu de matériel, parfois discrètement, et peu offensif (même si le distinguo est un peu artificiel). On voit d’ailleurs, qu’à part la cinglée écolo, ministre des affaires étrangères, la classe politique allemande commence à suivre la même voie : on promet, on fait de belle déclaration sur l’intégrité Ukrainienne, mais on se bouge assez peu. On se hâte lentement en espérant secrètement que les Russes pressent le pas.

  • Article impeccable
    Ajoutons quand même l’impact psychologique déplorable d’une arrivée de chars allemands
    contre la Russie, en même temps que la déclaration de guerre – la troisième en un siècle – de l’Allemagne vis à vis de la Russie via son irresponsable, « ministre des affaires qui lui sont étrangères »
    L’Allemagne ne s’en remettra pas , pour des générations.

    • Par contre, l’arrivée de chars Russes en Ukraine, on ne s’en offusque pas, ce n’est pas déplorable !

      -2
      • Si vous voulez comprendre quelque chose à cette guerre, qui ne se résume pas à la date du 24 février 2022, je vous conseille de lire « Opération Z », de Jacques Baud, un officier supérieur suisse
        qui a travaillé pour l’ONU et l’OTAN pendant la plus grande partie de sa carrière.

      • D’une part le symbolisme n’est pas le même , d’autre part les Russes ont attendus 8 ans qu’on prenne en considération ce qu’ils disaient.

        • Avis à tous les criminelles !
          Si vous demandez pendant 8 ans à vos victimes si vous pouvez les voler/tuer/violer, ça passe.

          -3
        • Et ils disaient quoi?

          -3
          • Belle provocation ! Comme ça, vous pourrez accuser de Poutinolâtrie ceux qui vous répondront. Si vous n’avez pas écouté, comment pouvez-vous avoir une opinion et la défendre ?

            • Que neni. J’aimerais juste savoir ce que les Soviets ont pu dire, que j’ai loupé et qui pourrait m’aider à justifier avec eux l’agression, le pillage, la torture, les viols, les attaques barbares sur les civils, les menaces récurrentes de guerre nucléaire, le mensonge et la manipulation, les déplacements de population… J’ai vraiment du louper qq chose de super important. Alors, ils disaient quoi?

              -4
  • Ces imbéciles d’Ukrainiens feraient bien de demander son avis à l’expert Valery avant de commander des matériels qui feront d’eux « les premiers perdants »

  • Bah, bizness is bizness, la durée de vie d’un char est ridicule et son prix astronomique. on va vendre des Abraham pour reconstituer les stocks de l’otan, cool.
    Chars bateaux, c’est obsolète dans une guerre moderne, un pickup Toyota, un hors-bord suffit…. Restent les sous-marin.. Et ce n’est pas certain avec les moyens de detections spatiaux

    • C’est exact. Les marchands d’armes occidentaux sont de mèche avec Putler. Ils lui ont demandé d’attaquer l »Ukraine pour pouvoir vendre des armes et. ensuite ils vont se partager les profits. D’autres âneries à raconter?

      -4
  • Merci pour votre explication extensive des spécificités des chars. J’avoue que vous m’avez appris énormément de choses sur ces engins que j’ignorais complètement. C’est vrai, je trouve que cette frénésie d’acquisition de chars est dangereuse à plus d’un égard pour tout le monde. Il reste à espérer que la raison finira par prévaloir. Juste une petite remarque anodine : « Schwer » s’écrit ainsi.

    • Sans compter que l’image utilisée pour illustrer l’article utilise le profil d’un Tigre II, un bel engin mais qui date de la 2nde guerre mondiale.

  • Ha! Ces experts! Ceux qui annonçaient la prise de Kiev par l’armée des Orcs en trois jours … Impayables ces gens là. Ils mélangent des jolis mots avec de savants concepts. Quel dommage que la réalité ne fasse jamais attention à ce qu’ils déblatèrent. Un point commun derrière leurs savoirs incommensurables et irremplaçables : il serait temps d’arrêter les futilités et de laisser enfin les Orcs décimer et piller l’Ukraine.
    Ça me dégoûte.

    -8
    • « Orcs » ce mot suffit à discréditer tout ce que vous pourrez dire, la haine est toujours mauvaise conseillère, surtout lorsqu’elle est imbécile.

      • Zut alors. Je suis démasqué et discrédité. Mon Grand-Père m’avait pourtant appris à appeler une b-te, une b-te. Donc j’appelle un Orc un Orc. Nommer les choses correctement aide à comprendre le problème et à trouver une solution. L’OTAN envoie quand des troupes?

        -4
        • Votre mot est une insulte dans une langue que vous ne connaissez sans doute pas. Ces ours sont pourtant ceux qui ont permit la chute du nazisme, demandez donc à votre grand-père (en supposant qu’il ait été dans le bon camp !). Enfin puisque vous parlez de b.te votre acteur de série B sait très bien s’en servir pour jouer du piano, cela donne une idée du niveau.
          Bien sur vous serez la première à aller vous battre, ou mieux, parce que le courage ce n’est pas donné à tous, vous enverrez les autres ,jusqu’au moment ou ce sera votre fils !

          • Oh! Encore un monsieur très très fâché qui fait dans l’ad-hominem avant de faire pipi par terre et de se rouler dedans.
            Staline, vainqueur du nazisme et libérateur de l’Europe… comme dans les livres d’histoire des Soviets. Bravo !
            Je m’en vais de ce pas demander aux Polonais, Hongrois, Slovaques, Tchèques, Roumains, Bulgares et autres Baltes ce qu’ils en pensent de la liberation de 45.
            C’est tout de même dommage que Paris n’est pas été libérée par les Orcs…
            J’ai oublié, le pacte Molotow-Ribbentrop, c’était qui déjà ?

            -1
            • Je n’ai pas l’impression que vous m’ayez répondu, à part les sempiternels flèches émoussées lues mille fois. comme tous ceux qui pensent à demie vous faites de l’amalgame, par exemple, je n’ai jamais écrit que Staline (dont je n’ai pas cité le nom) avait libéré l’Europe mais que les Russes ont permis la chute du nazisme … mes mots sont choisis soigneusement, contrairement aux vôtres, question d’honnêteté intellectuelle sans doute.

  • Article remarquable, dans sa forme très pédagogique, mais aussi dans ce qu’il sous-tend : cette guerre n’a aucun sens ni aucune issue militaire. Sur le fond les observateurs attentifs ont prit en compte ces éléments depuis toujours, mais il est vrai que les rédacteurs de presse s’empressent le plus souvent de rabâcher les dépêches orientées de l’AFP ou de AP.
    A la marge, sans doute, on peut observer que les Russes font parfois usage, très localement, d’un char comme d’une pointe avant, puis le retirent laissant l’infanterie poursuivre.
    Reste qu’il faut penser à la paix ; un avis : https://lesouverainiste.wordpress.com/2023/01/28/une-guerre-etrangere-a-leurope/

  • Presque du Poutine dans le texte. En tous les cas, exactement ce qu’on peut lire (traduction Google) dans les sites pro-russes en .ru. Il manque juste d’écrire que c’est très grave et que cela peut conduire à un conflit nucléaire. En résumé, c’est très grave mais ça ne change rien. En prime, on va observer que cela va désavantager les ukrainiens. Bien sûr, livrons leur des bâtons et des lance-pierres. Alors, on va développer toutes sortes d’arguments, d’abord il n’y en n’a pas assez et ils en ont déjà. Oui, ils ont déjà des chars soviétiques et ne critiquons pas ces derniers, sovietophilie oblige. On rajoute une allusion aux Panzers de la grande guerre patriotique, puis on estimes que ces chars seront détruits (presqu’un outrage, les russes disent « brûlés ». Sans oublier le mépris pour les ukrainiens quant à leur inaptitude à concevoir, fabriquer et entretenir de l’armement, en oubliant au passage que du temps de l’Urss, une bonne part de l’armement venait d’Ukraine. Et l’auteur termine avec un coup de patte aux profiteurs occidentaux producteurs d’armement, il oublie juste de citer nommément le Satan américain. La particularité de ces tribunes est qu’elles sont mot pour mot les mêmes, 1984 n’est pas loin, la pauvreté du langage permet d’annihiler les pensées, Poutine a toujours sa carte du PC d’Urss …

    -7
    • manifestement vous n’y connaissez rien… C’est un métier la guerre…

    • Petite note pour pirouette, dit « la voix de Wall street » ; oui du temps de l’URSS quelques (mais pas tant que cela) usines étaient en Ukraine, les dirigeants soviétiques n’avaient pas envie de recommencer les déménagements en temps de guerre et la majeure part des usines et bureaux d’études étaient nettement plus à l’est !
      Ensuite ces usines étaient soviétiques et non ukrainiennes. Aujourd’hui les Ukrainiens ne produisent plus rien, à part des voitures blindées plutôt médiocres, et ce ne sont pas les bombardements russes qui vont arranger les choses.
      Les chars soviétiques modernisés ne sont pas si mauvais, les T72-3 des deux cotés se tiennent bien, le T90-M est pas mal, les envois de Tchéquie sont corrects.
      Votre dernier paragraphe est tellement minable, à tous points de vue, que je termine ici.

      • La qualité de la production russe, la suprématie de leur modèle, leur armée inégalable… c’est pas mort le 24 Fev. tout ça ?
        Bon, je termine ici.

        -5
  • La livraison de chars à l’Ukraine n’a pour seul objectif que de satisfaire la vanité de nos dirigeants qui se livrent à une surenchère pour savoir « c’est ki ka envoyé le plus de matos »
    Tous ces planqués qui n’ont même pas connu le service militaire se croient dans un film américain avec moult effets spéciaux.
    Nous soutenons l’Ukraine comme la corde soutient le pendu. Il est impensable que la Russie se retire en demandant pardon et ceux qui nous font croire que l’Ukraine peut gagner cette guerre sont soit des menteurs, soit des irresponsables.
    La lucidité commanderait à ce que la France adopte une position différente de celle de ses « alliés » mais peut-on demander à Macron d’être lucide, lui dont les décisions ne sont motivées que par un orgueil pathologique ?

    • Ha! Encore un lucide. Si seulement ces ignares d’ukrainiens avaient lu le memo qui leur disait. que la guerre serait perdue le 27 Février 2002. C’est tout de meme pénible ces gens qui se battent pour leur liberté. Je suis désabusé de voir tant de munichois sur ce site…

      -6
  • Outre le pas de plus vers l’escalade, les commentaires de la presse de grand chemin autour de ces envois rappellent furieusement la doctrine allemande autour de l’arme blindée au milieu de la guerre : mettre en ligne des chars trop chers, trop complexes, trop gourmands, trop lourds, en trop petit nombre pour changer quoique ce soit, mais avec la croyance que ces armes miracle allaient apporter la victoire. Le Tiger était certes supérieur à tout ce qui roulait à l’époque, il a obtenu quelques belles victoires, sauf qu’il a drainé des ressources considérables pour un résultat nul. Combien de Panzer IV auraient pu être mis en ligne pour un seul Tiger ?

    Et encore, à l’époque, il fallait un peu plus qu’un simple manpad pour stopper ces engins.

    Donc la seul conséquence de ces livraisons sera de nous mouiller encore un peu plus dans ce conflit, mais bon, relativisons. Tout ceci ne peut que bien se terminer puisque c’est décidé par ceux qui ont promis de détruire l’économie russe en un claquement de doigt. On voit le résultat…

    • L’escalade, et alors ? Vous voulez désescalader ? Demandez aux Orcs de retourner dans leur pays. Ils ont peur d’être attaqués ? Qu’ils reconstruisent un mur sur leurs frontières. Ils savent construire les murs. Personne ne veut les voir de toute façon.
      Les tanks c’est pas assez. On verra, sinon on peut toujours envoyer l’OTAN.
      C’est dommage que Putin ne vous ait pas tous écouté au debut de la guerre. Contre ces idiots non préparés qui défendent leur liberté et leur indépendance avec lance-pierres et sarbacanes, vous auriez pu lui conseiller d’envoyer ses meilleurs armes et troupes d’elites. Ha ! C’est ce qu’il a fait et ils se sont fait démonter. Zut alors ! Avec sa super armée rouge, on aurait pu croire qu’il gagnerait la guerre en trois jours.
      Bon, de toute façon, il n’y a plus de lave-linges à piquer, il peut rappeler ses troupes.

      -4
  • Soyons optimistes ! Ces chars ne changeront rien sur le terrain, mais permettront peut-être d’admettre qu’il n’y a pas de regrets à avoir à faire la paix, maintenant qu’on aura offert aux Ukrainiens les armes les plus lourdes qui soient, faisant ainsi sans succès tout ce qui était humainement possible pour les aider dans la guerre.

    • Si seulement ces Ukrainiens comprenaient enfin que sarbacanes et lance-pierres sont en fait ce dont ils ont besoins.
      Vous n’auriez pas de conseils éclairés à donner à Putin sur ses achats d’armes aux grands démocrates iraniens ou nord-coréens ?

      -2
  • N en déplaisent au pro-ukrainien, au pro- russe, aucun camp ne peut justifier une guerre.
    Personne ne sort vainqueur d un conflit,l économie est détruite,et surtout les peuples pleurent leurs morts tout ça pour d obscur raisons, politique, économique,ect .
    Chaque belligérants nous disent une partie du problème qui les arrangent le peuple ne voit que la partie immergée de l iceberg.
    Après chaque guerre la paix est établie donc espérons cela arrivera.

  • Celui qui ignore l’Histoire doit se préparer à la revivre
    Le principal ennemi de la Wehrmacht à partir de … Septembre 41 fut l’approvionnement et la chaine logistique des… camions (3 marques différentes), motos (2 marques), avions (3 marques) et blindés (3 marques). Idem pour les mitrailleuses, fusils, PM etc etc
    Aucune pièces n’étaient interchangeables… Les Panzer 2, 3 n’avaient rien à voir avec les Tigres, Stug, Panther, Tigre Royal (44-45)

    Et je ne parle même pas de la météo, de l’absence de routes qui bousillait le matériel, les vêtements inadaptés etc etc

    Mais le buisness n’a que faire de considérations aussi terre à terre !

    • Mais c’est bien sûr. Le business s’est mit d’accord avec Putin pour commencer la guerre et faire des gros sous.
      Et si on évitait ce cauchemar des pièces détachées et qu’on aidait les Soviets à dinglinguer l’Ukraine ? Ça vous irait ça ?

      -4
  • Ces chars, vu la situation Ukrainienne, vont surtout servir à boucher les trous sur le front dans un premier temps, et d’intervenir en pompiers dans les zones en difficulté, notamment face aux –attendues-offensives russes de cet été. La question est surtout de savoir comment l’état-major Ukrainien va réagir avec l’arrivée de cette véritable masse de bataille faite pour du combat de mêlée « à l’occidentale ». Est-ce que l’organisation va suivre.
    Cet état-major, avant 2021, est resté extrêmement imperméable à la modernisation du commandement et des tactiques à l’échelle globale, à revers des subalternes, qui ont été formés en plusieurs vagues depuis 2016, par des américains et des britanniques. Et c’est surtout cet échelon du dessous, d’officiers et de sous-officiers locaux, qui ont permis de sauver les meubles lors de l’offensive Russe initiale. La guerre et le système D ont bousculé le reste.
    Vu leur poids (dans les 60 tonnes), ils sera difficile de les employer en hivers et durant le redoux, la terre et la boue reléguant la guerre à des duels d’infanterie et d’artillerie. A ce jeu-là c’est le nombre qui compte, et pas grand-chose d’autre.
    On a déjà vu dans cette guerre que les opérations blindées de masse avaient énormément de mal dans des espaces aussi contestés et fourmillant de drones, mines et missiles anti chars. Mais que des petits groupes de combats mixtes chars/infanterie/IFV/Artillerie, eux, pouvaient parfois avoir leur chance contre des zones mal défendues.
    La question de la formation, pour moi, est secondaire : les équipages Ukrainiens ont désormais 12 mois de retex, ils connaissent la guerre, tout ce qui manque c’est la maitrise des systèmes, qui, peut s’apprendre rapidement : ils sont dans l’urgence, il prendront comme ils l’ont fait depuis des mois des raccourcis, ils ont juste besoin de savoir tirer en roulant, et de savoir qu’est-ce qui est franchissable et qu’est-ce qui ne l’est pas. Pour l’entretien, et bien système D et cannibalisation seront la norme, ou renvoi derrière les lignes quand ça sera possible, vers un pays de l’OTAN.
    La logistique est un problème, mais ça n’est pas LE problème quand on se bat à domicile. Avec le mixte absolument délirant de matériel OTAN et PAVA aux mains des Ukrainiens, je pense que tout le monde s’en fout et fait entièrement à la débrouillardise. Encore une fois, la clé, c’est l’échelon local : les forces Ukrainiennes sont organisées de manière régionales, pour certaines, elles défendent leurs patelins.
    Mais ça ne va pas changer la situation : cette guerre va durer. De manière stérile pour les uns et les autres. Et le gros problème, c’est que personne ne souhaite un cessez le feu. L’envoi ou le non envoi de chars ne changera rien.

    • Les Russes vont laisser les chars qui se présenteront avancer de quelques kilomètres, et ils refermeront la ligne derrière. Le soutien (à vérifier) de la population locale ne met pas de carburant dans le réservoir ni d’obus dans le canon…

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

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