L’État stratège n’est pas un cadeau

Le nucléaire civil reprend des couleurs ; c’est une bonne nouvelle. En revanche, on a tout à craindre du retour en force de « l’État français fin stratège ».

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L’État stratège n’est pas un cadeau

Publié le 22 décembre 2022
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La période de Noël étant l’un des grands moments chrétiens des mystères de la foi, je ne résiste pas au malin plaisir de vous révéler, c’est le mot, ce que mon interlocuteur ingénieur évoqué dans l’article de jeudi dernier m’a dit sur sa thèse du réchauffement climatique qui allait être si rapide et si désastreux que l’Homme ne parviendrait jamais à le maîtriser, sauf à revenir à un mode de vie radicalement décroissant et donc décarboné :

Je ne peux rien prouver. Personne ne le peut.

N’est-ce pas exactement le fonctionnement de la foi, de la croyance ? Si je comprends bien, lui dis-je, c’est au nom d’une pure croyance que vous proposez de lancer des politiques publiques effroyablement coûteuses qui vont durablement endommager le mode et le niveau de vie des Occidentaux et empêcher les pays en développement d’accéder au même revenu et au même confort ? Je n’ai pas eu de réponse.

Un seul témoignage ne fait pas une école de pensée. Mais l’accumulation de ce genre de propos finit par faire dresser l’oreille (surtout quand on vous demande deux fois par phrase si vous avez une formation scientifique). S’agit-il d’un lyrisme écologique porté par de jeunes militants pleins de bonne volonté (non sans un souverain mépris pour la propriété d’autrui, quand même) ou de l’instrumentalisation de cette naïveté par des politiciens madrés qui ont en tête un tout autre agenda, typiquement dirigiste et anticapitaliste ? Eh bien, les deux ; cela fait longtemps qu’on le sait et qu’on en souffre.

 

La croyance en l’Etat stratège

Car il est une autre croyance bien ancrée chez les Français, ce dogme que seul l’État un et indivisible est capable d’envisager intelligemment et à long terme le souverainisme industriel radieux de la France. Autrement dit, des projets décidés au niveau étatique, totalement centralisés depuis le début, mis entre les mains de quelques décideurs politiques, techniques et administratifs, intégralement planifiés d’en haut et laissés au soin d’une seule grande entreprise nationale, en l’occurrence EDF. Encore autrement dit, l’État stratège triomphant, cet État stratège qui permettrait de s’affranchir de la dictature de l’instant si caractéristique de l’appât du gain totalement court termiste et égoïste des acteurs privés.

Si vous vous rappelez, cet automne, on a beaucoup parlé de la façon dont le Parti socialiste – à l’époque de Jospin pour les législatives de 1998 puis sous Hollande pour l’élection présidentielle de 2012 – avait allègrement sacrifié notre filière nucléaire sur l’autel d’un accord électoral de gouvernement avec les Verts. Victimes sacrificielles expiatoires au terme des tractations : 14 réacteurs nucléaires sur les 58 que nous possédions seront fermés d’ici 2035, les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim ayant été fermés en février puis juin 2020. Un programme qu’Emmanuel Macron a confirmé dès 2017 :

Message évident : on se détourne du nucléaire. Avec pour résultat concret d’avoir démotivé les équipes chez EDF et dissuadé les étudiants ingénieurs de s’intéresser à cette filière.

Mais on dirait que le vent tourne. La guerre russe en Ukraine ayant engendré des difficultés d’approvisionnement en énergie et par voie de conséquence souligné les failles de nos systèmes, on commence à se dire en France que le nucléaire, ce n’est peut-être pas si mal. Emmanuel Macron a annoncé en début d’année la construction de six nouveaux EPR et la mise à l’étude de huit autres tandis que les écoles d’ingénieurs commence à relancer des masters en génie nucléaire dans leur catalogue de cours.

Il est cependant une autre caractéristique de notre modèle nucléaire qui compte probablement autant dans les difficultés de la filière que la survie (ratée, finalement) du Parti socialiste : la caractéristique structurelle de l’État stratège qui sait tout, décide tout, et dont les agents – X, corps des Ponts, corps des Mines, etc. que l’on retrouve par paquets dans ces entreprises publiques si florissantes que sont EDF, SNCF et RATP – se croient véritablement sortis tout droit de la cuisse de Jupiter.

À noter d’abord que si les Français dans leur capacité de consommateurs d’énergie ont pu bénéficier pendant de nombreuses années d’une électricité peu chère comparativement aux citoyens des autres pays européens, ils ont été mis plus que régulièrement à contribution en tant que contribuables pour renflouer financièrement (et par milliards d’euros) l’électricien national afin de le sauver de la faillite.

Surtout, on constate aujourd’hui que notre parc majoritairement constitué sur une courte période allant du choc pétrolier de 1973 à la fin des années 1980 et selon des caractéristiques de construction identiques pour tous les sites, se retrouve maintenant en grave difficulté. Cet automne, 28 réacteurs sur les 56 encore en opération étaient à l’arrêt pour des questions de maintenance complexes et pour des problèmes de corrosion. Un moment de construction, une seule méthode et au bout du compte, nécessité de « grand carénage » (c’est-à-dire restauration, remise à niveau) pour tous les sites au même moment ou presque.

Il n’est pas interdit de penser que l’équipement nucléaire de la France laissé entre les mains de plusieurs acteurs en concurrence, disons deux ou trois, en désétatisant et en déconcentrant les méthodes et les périodes de construction, aurait permis d’amoindrir cet effet massif d’effondrement qui fait craindre des coupures d’électricité pour cet hiver et oblige déjà la France à importer de l’électricité de pays voisins dont l’Allemagne.

En l’état actuel des choses, un article récent de l’hebdomadaire britannique The Economist intitulé « L’industrie nucléaire française peut-elle éviter l’effondrement ? »souligne que le facteur de charge des réacteurs français, qui permet de déterminer si une centrale fonctionne à pleine capacité, oscille autour de 60 %, contre plus de 90 % aux États-Unis – où le parc nucléaire est largement diversifié du point de vue de ses concepteurs et de ses opérateurs.

Le nucléaire civil reprend des couleurs ; c’est une bonne nouvelle. En revanche, on a tout à craindre du retour en force de « l’État français fin stratège » qui plaît tellement à la totalité de notre classe politique. Et ça, ce n’est pas une bonne nouvelle. Et je ne parle même pas de la SNCF qui sera une fois de plus en grève pour les fêtes de fin d’année…

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  • On sait à peu près que les échéances électorales étant la principale préoccupation des politiques, il ne faut pas attendre de terme plus long que 4 ou 5 ans pour les stratégies élaborées et appliquées par l’État.
    Ce que l’on sait moins, c’est que pour assurer la pérennité de leur entreprise la plupart des propriétaires de capital raisonnent à au moins 20 ans, et parfois beaucoup plus.
    Je ne parle évidemment pas des dirigeants mercenaires qui sévissent aussi bien dans le public que dans le privé.
    Cela étant précisé, c’est donc une double erreur de croire que l’État peut être un stratège valable. C’est précisément le contraire. L’exemple du nucléaire en France est exactement l’exception qui confirme la règle. Le Général de Gaulle n’était, en effet, pas un politique.

  • Le parc nucléaire réparti sur 2 ou 3 opérateurs concurrents ?
    Je ne pense pas que ce soit une bonne solution.
    D’abord je pense que c’est un peu une erreur de parler de concurrence. Il s’agit plutôt de complémentarité, et on ne peut pas faire la distinction sur le réseau de distribution entre les électrons produits par l’opérateur À et ceux produits par l’opérateur B.
    Ensuite, il y a un autre grand électricien qu’EDF qui possède des centrales nucléaires, c’est Engie et son parc nucléaire belge issu de son acquisition d’Electrabel. Or il a axé sa stratégie sur l’éolien/solaire associé au gaz et il a cherché à vendre ses centrales nucléaires dont personne n’a voulu et est très content que la Belgique ait décidé comme l’Allemagne de renoncer au nucléaire. Il va donc pouvoir se retirer du nucléaire.
    N’attendons donc pas qu’un opérateur privé se présente pour participer en plus d’EDF au renouveau du nucléaire en France.

    • Une fois n’est pas coutume, je ne suis pas vraiment d’accord avec l’auteur.
      Non sur la question d’assimiler l’écologisme militant moderne à une religion, mais plutôt sur le fait de rendre EDF responsable de ses déboires.
      Concrètement, depuis la fin des années 90 tout a été fait au niveau politique et réglementaire pour stigmatiser EDF et détruire l’ensemble de la filière nucléaire française. Arrêt définitif de Superphénix, qui était censé « fermer le cycle » pour transformer les déchets des autres centrales en combustible, pertes de compétences critiques chez EDF, Areva et l’ensemble des acteurs de la filière, communication disant qu’il faut réduire le nucléaire à tout prix…
      Comme l’a dit un ancien dirigeant de l’entreprise : quand le message martelé par les politiques pendant 10 ans est : « dans quelques années tu vas devoir fermer », le simple bon sens industriel fait qu’on investit peu.
      Reste un élément, qui est le dernier clou dans le cercueil d’EDF, qui est selon moi la façon dont le « marché » de l’électricité est organisé. En principe, tout est fait pour qu’EDF se retrouve en difficulté quand les pris spot sont bas, et pour l’obliger à vendre sa production à perte quand ces peux sont élevés. Cette chose n’a été faite que dans un but : couler EDF. C’est réussi.

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      • ce n’est pas edf…la question; c’est la place de l’état ,

        Pourquoi faire l’état?
        il semble exister des non dits..

        un seul réseau.. égalité tarifaire , ce qui signifie redistribution zones rentables vers zone non rentables , . controle des tarifs par l’état.. la rentabilité ne signifie rien quand il ya une mission de service public anti économique ..
        avoir un réseau a AUSSI des désavantages!!!

        une chose est certaine la consommation d’électricté.. la production, la distribution d’électricté seraient différentes si il n’y avait pas eu ces « missions » ..on ne peut pas raisonner à système constant libéralisé!!! impossible.. les systèmes collectivistes ne subsistent pas. les systèmes collectivistes s’installent par continuité sur des systèmes libres..l’inverse ne marche pas.
        le collectivisme tue le sens économique en tuant le vrai prix!!!

        l’idée qui semble généreuse en soi de l’élélecticté étant un droit à d’une part fait perdre aux gens le droit de construire où ils veulent!!!

        il faut arrêter avec cette idée sotte que tout consommateur veut le pris le plus bas… il le veut pour une « qualité » donnée qui peut signifier vivre isolé et devoir produire à un cout plus important sonélectricté..et se passe r des chauffage électrique voir de frigo!!!

        je ne sais pas sortir d’un système collectiviste  » justement »…. sans changer profondément la consommation… c’est brutal … du jour au lendemain un personne isolée n’aur plus de courant ou le paiera x fois plus cher.. et devra en fait acheter un groupe ou déménager..

        le nucleaire est un débat qui ne devrait pas avoir lieu sur le plan politique sauf pour l’interdire si jugé trop risqué.

        • ça me fait penser à la situation de l’agriculture…des agriculteurs ne regardent pas l’évolution des marchés mais les orientations politiques et les subventions !!!

          le concept d’état stratège est une escroquerie il repose sur l’idée d’unBUT stratégique qui pourrait être partagé par tous les français , faut il rappeler qu’ un parti politique fondé sur le rejet du nucléaire PEUT se retrouver un jour à la tête de cet état stratège, faut il rappeler que nous avons des partis anticapitalistes???

          le truc des pro nuculaire d’état est d’imagine un mécanisme qui les disqualifierait!!! je suis curieux de savoir cela… c’est bien simple…que l’état ne s’en mêle pas hors des ses fonctions régaliennes et constitutionnelles..

          l’ électricté n’est PAS un droit…

    • Personnellement, je suis pour un marché libre de l’électricité dont nucléaire. C’est pour cela que je suis pour les SMR qui est la taille raisonnable pour un opérateur privé, tant par la taille, la gestion du risque et le coût.
      Seul un état peut en effet investir massivement dans des centrales gigantesques, avec les inconvénients que l’on constate aujourd’hui.
      Laissons le marché de l’électricité libre, tant au niveau de la production, de la distribution que des prix.

      • Le nucléaire ne diffère pas tant que ça de l’hydroélectrique. L’Etat n’a à intervenir que pour permettre à l’opérateur privé qui le souhaite d’installer son système et son raccordement dans le respect d’exigences de sécurité (qui peuvent aussi être validées par le privé, en se contentant d’instaurer des obligations d’assurance). Mais les centrales peuvent être de la taille que le souhaite l’investisseur. Si c’est Elon Musk ou Bernard Arnaud, et qu’il trouve quelques centrales géantes plus rentables qu’une multitude de réacteurs décentralisés (ce dont je doute personnellement, mais là n’est pas la question), qu’il fasse à son idée.

        • J’entends bien que E Musk a une assise financière conséquente, mais il faut qu’il trouve un assureur prêt à envisager de couvrir un sinistre tel que 100km2 de territoire pollué pour les centrales nucléaires classiques. Un SMR ferrait moins de dégâts.
          Un état ne s’assure pas, en cas de sinistre il improvise. D’ailleurs, lors de l’accident de Fukushima, Tepco a été nationalisé, c’est donc l’état qui paye, ce que tout bon libéral se refuse.

          • Pourquoi l’explosion d’un SMR ferait moins de dégâts que celui d’un gros réacteur? Il faut toujours une même masse critique d’uranium dans le coeur quelque soit la taille. C’est l’équipement annexe (générateurs de vapeur, taille de l’enceinte, alternateurs) qui augmente en taille.

          • Il vaudrait donc sans doute mieux que le risque soit couvert par un assureur que par l’Etat. L’assureur calcule objectivement ce qu’il peut devoir indemniser, et fixerait en conséquence les règles de construction et d’exploitation. L’Etat se focalise lui sur ce qui effraie le plus ses électeurs, indépendamment des dommages réels qui pourraient survenir et en contradiction avec toute rationalité. Fukushima ? Entre la catastrophe naturelle exclue et les primes non payées, le problème n’est certainement pas simple pour juger de l’assurance. Mais en quoi aurait-il été plus simple avec plusieurs SMR disséminés le long du rivage ?

  • Il fut un temps où l’État avait une vision des objectifs de la France, développant une politique de plans quinquennaux réfléchis. Cela nous a conduit au France, au Concorde et… au nucléaire.
    Aujourd’hui les français en ont conservé l’idée que l’État est capable d’organiser leur vie, alors que le personnel politique est désormais constitué de technocrates prétentieux et sans vision, qui gèrent à vue et nous mènent au désastre en engageant une dette abyssale sur du soupoudrage de chèques désordonnés, sans investissement. Il en résulte une faillite de tous les services publics qui sont les plus chers et les moins efficaces au monde. Voulons-nous vraiment laisser une telle gabegie à nos enfants ?

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    • Posée comme ça, la question ne se pose pas 🙂 . Toutefois, la vraie question est « comment ? » Comment ne pas laisser à nos petits-enfants une gabegie pire que celle que nous constatons ? Le rejet des plans publics quinquennaux réfléchis ne doit pas se traduire par le rejet de la planification réfléchie, mais par une vision public/privé à long terme, où le public met en place l’environnement stable et sécurisé pour les années à venir, et où le privé attiré par cette stabilité et cette sécurité réglementaires fait le boulot. Il y a tout ce qu’il faut pour ça, sauf la volonté. Car les Français n’ont nullement l’idée que l’Etat est capable d’organiser leur vie, ils ont seulement la propagande quotidienne comme quoi le privé les mènerait encore plus vite dans le mur.

  • Le nucléaire civil reprend des couleurs ? Ha bon ! Il est toujours prévu dans la loi
    50% de nucléaire dans le mix énergétique ; ce qui ne veut rien dire dans la mesure où on ne sais pas s’il s’agit de kW/h ou de capacité de production (avec vent nul et la nuit).
    De plus, Fessenheim n’est pas remis en fonctionnement alors que les allemands gardent leurs centrales nucléaires en fonctionnement.
    Bref, enfumage du gouvernement qui permet aux benêts de croire que le nucléaire va survivre en France : les déclarations de construction de centrales n’engagent que ceux qui y croient ; la loi du mix énergétique reste la réalité pour 30 ans.

    • et il est toujours prévu de fermer 12 tranches de centrales éprouvées (alors que l’EPR ne fonctionne pas encore (sauf en Chine).
      De toute façon, on ne résout pas les problèmes avec ceux qui les ont créés.

    • Entièrement d’accord.
      C’est d’ailleurs une honte absolue qui devrait valoir à Emmanuel Macron de se faire régulièrement interpeller, notamment par les journalistes.
      Mais depuis qu’il a déclaré qu’il ne fallait pas « venir le chercher » (quelle classe !), plus personne n’ose aborder ce sujet.

  • La stratégie de l’état de se débarrasser des vieilles centrales nucléaires après 40 année d’activité est tout fait normale voir les premières centrales d’Europe occidentales Britannique 1956, Italienne et Suédoise 1957, Allemande 1966, Belge et Finlande 1970, toutes ces centrales nucléaires ont été arrêté et démanteler, la première centrale Française datant de 1977 après 40 années de bons et loyaux service a été mise à la retraite

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    • Il me semble que la durée initiale prévue était de 60 et non 40 ans avec possibilité d’extension

    • La première centrale française n’était-elle pas Brennilis, arrêtée en 1985 après une dizaine d’années de fonctionnement, la mise en service de centrales plus modernes et deux frappes de Poutine attentats anti-nucléaires ?

  • Etymologiquement, un stratège est un général en chef. On lui demande d’avoir du génie parce que de lui seul dépend l’échec ou le succès de sa mission pour toute la collectivité.
    Je doute qu’un état puisse avoir du génie, donc un état stratège est au mieux suffisamment modeste pour savoir choisir les individus à qui il délèguera les responsabilités stratégiques.
    L’idée des grands corps techniques, très décriée aujour’hui, était de trouver des champions, comme pour le sport, en les mettant en compétition sur des épreuves difficiles. Il y a eu de beaux succès et de gros échecs dont on n’a pas su tirer les leçons: à cause de quelques « stratèges » mal inspirés ou malchanceux on a préféré faire appel à des commissions bâtardes et hésitantes tiraillées par les modes du moment sans aucune vision à long terme et surtout priées de plaire à une opinion publique largement sensible aux propagandes les plus grossières.
    L’effondrement prévisible de nos ressources énergétiques (entre autres) vient de là.
    Pour en sortir il faut savoir trouver, recruter et soutenir les têtes bien faites qu’un exécutif décadent a préféré confiner au placard.

    • Dans la Grèce antique, un stratège est surtout responsable devant l’Assemblée des citoyens, et doit systématiquement rendre compte de ses actes. Périclès lui-même a été démis, et d’autres furent de plus condamnés à mort (la bataille des Arginuses est très instructive à cet égard et illustre aussi les dangers du populisme).
      L’idée des grands corps techniques n’était pas si mauvaise que ça, tant que ces Corps ont été techniques. Mais elle a dérivé vers des corps d’entre-soi politicien. Quelles ressources naturelles le Corps des Mines fait-il exploiter rationnellement pour le bien de l’industrie ? Quels ponts le Corps de Ponts a-t-il fait construire ? Il faut d’abord réécrire les missions de ces corps, et alors peut-être les têtes bien faites voudront bien s’y consacrer comme il y a 60 ans. Mais cela veut aussi dire mettre explicitement dans ces missions que le bonheur et le confort populaires doivent primer sur la religion écologique imposée par ceux « qui savent », et au vu des bavardages des jeunes têtes supposément bien faites d’aujourd’hui, ça risque de surprendre !

  • j aime bien quelque un issue d une ecole de commerce (ici l ESSEC) qui vous explique que le changement climatique c est juste une question de foi. Je suppose que cette dame est incapable de prouver qu ela terre est ronde ou qu elle tourne autour du soleil (tout le monde voit bien avec ses yeux que c est le contraire ! le soleir tourne autour de la terre 😉 )
    Ca decrebidilise tout le reste.
    En ce qui concerne l etat stratege, si on peut lui reconnaitre certaines reussites (le TGV, le nucleaire, l aeronautique) il a eut aussi des loupés (le plan calcul). Le probleme etant a mon avis surtout qu un etat stratege ne peut fonctionner qu avec des gens competant et motivé. Frai a l epoque gaulienne, faux de nos jour

    PS: je suis toujours surpris que des liberaux soutiennent le nucleaire. c est une energie qui ne peut etre qu etatique. le cout de developpement est colossal (R&D puis contruction), la rentabilité est aleatoire (qui peut connaitre le prix de l electricite dans 10 et pour une duree de 40 ans ? construire un reacteur prend une decenie). Et evidement seul l etat peut gerer le risque. Quel assureur privé va accepter d assurer une installation qui peut rendre radioactive toute la vallee du rhone ?

    -3
    • Afin que nous puissions mieux juger de vos critiques, pourriez-vous nous éclairer sur la nature de votre propre formation ?

    • je suis toujours surpris que des libéraux soutiennent le nucléaire. c est une énergie qui ne peut être qu étatique. »
      Vous n’ignorez pas sans doute que les énergies fossiles sont des ressources limitées ( c’est du stockage d’énergie solaire accumulé au fil des millénaires) qui ne se renouvellent que trèèèèès lentement! A vous lire, on aurait dû rester aux conditions d’avant l’invention du feu de bois, de la machine à vapeur ou à pétrole, du moteur électrique et de l’énergie nucléaire. Les ENR étant ce qu’elles sont, et l’énergie nucléaire de fission produisant beaucoup de déchets radioactifs dangereux, la logique de l’évolution énergétique serait AMHA de développer l’énergie nucléaire de fusion qui résoudrait à la fois la disponibilité d’énergie électrique abondante et peu chère (contrairement aux ENR coûteuses, intermittentes, et limitées), en même temps qu’elle permettra d’utiliser les déchets des précédentes centrales en minorant les dangers, de la production, du stockage et du retraitement.
      Que son développement soit organisé par l’Etat, au même titre qu’un réseau national ( qu’il soit routier, ferroviaire ou électrique) ne me gène pas tant que ce n’est pas par idéologie, mais par un pragmatisme bien compris et allant dans le sens du bien-être de la population. Ceci dit, toute activité humaine comporte des risques tout comme la vie sur terre est soumise en permanence à des risques naturels que l’homme à appris sinon à gérer, du moins à minimiser les effets sur ses activités en s’adaptant.
      Pourquoi nier la capacité de l’homme et donc des libéraux, à s’adapter? Car c’est bien ce que vous écrivez implicitement!

  • Aux États-Unis les producteurs d’énergie nucléaires, après avoir obtenu une licence,sont libres de leurs choix et cela fonctionne non?
    Ps.Et au moins ils ont des soudeurs qualifiés eux.
    Donc pourquoi pas laisser le privé s occuper du nucléaire les investisseurs savent mesurer le rixe ils ne sont pas là pour perdre de l argent .
    Tout le monde sait que l état est un mauvais gestionnaire.De plus les déficits sont payés par le consommateur..

  • Emmanuel Macron a annoncé en début d’année la construction de six nouveaux EPR et la mise à l’étude de huit autres tandis que les écoles d’ingénieurs commence à relancer des masters en génie nucléaire dans leur catalogue de cours.
    Bla bla, je n’y crois pas un instant, avec cet espèce de tr.. d. c.l à la tête du pays.
    Pourquoi donc arrêter des réacteurs sans savoir si c’est nécessaire? C’est complètement barge comme politique.

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