États-Unis : démocrates et républicains se fichent de l’immigration

On parle du problème, on le dénonce mais on ne propose aucune solution durable

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Immigration source https://unsplash.com/photos/Ismnr6WSHCU

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États-Unis : démocrates et républicains se fichent de l’immigration

Publié le 27 septembre 2022
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Outre la santé, l’immigration est sans doute le sujet politique le plus polémique aux États-Unis. Les deux principaux partis se renvoient constamment la balle sans apporter de solution constructive à ce problème criant.

Car n’en déplaise à la vice-présidente, à qui incombe le problème, la frontière est très poreuse. Selon les dernières estimations, deux millions de personnes pourraient avoir traversé la frontière d’ici la fin septembre. On vient même de nuit pour tenter sa chance, et depuis le Pakistan parfois.

Et ce ne sont pas toujours les personnes les plus respectables qui viennent, si l’on peut se fier à un récent rapport du département de la Sécurité nationale. Même des terroristes recherchés seraient passés, en plus d’une quantité inquiétante de fentanyl, drogue qui tue des dizaines de milliers de personnes à chaque année.

Et toujours au sujet de cette immigration massive, des chambres mortuaires sont débordées. On en est rendu à des enterrements de fortune marqués de croix faites de tuyaux de PVC.

 

Feindre la vertu sur la question de l’immigration

Malheureusement, aucun parti présentement au Congrès n’a de solution constructive.

Du côté démocrate, on prêche abondamment la vertu en affirmant qu’aucun humain n’est illégal. On va même jusqu’à se proclamer comme juridiction sanctuaire et qu’on ne coopère pas avec les douaniers.

Mais quand vient le temps de passer de la parole aux actes, ces mêmes démocrates deviennent soudainement racistes et xénophobes – si on utilise leur logique qu’il ne faut rejeter aucun immigrant, peu importe comment il vient. C’est devenu évident lors d’un coup d’éclat du gouverneur de la Floride Ron Desantis, qui a envoyé quelque 50 migrants vers l’île huppée de Martha’s Vineyard, près de Boston. Très vite, les résidents se sont plaint qu’ils n’avaient pas les moyens nécessaires pour prendre soin de ces personnes. Comme si les villes frontalières en avaient…

Et les médias ont très vite emboité le pas. Probablement non satisfaits de s’être fait duper par Desantis au sujet d’un avion vide, ils y sont allés des énormités habituelles, accusant les gouverneurs de la Floride et du Texas de tous les maux, y compris de faire du trafic humain et d’avoir des politiques qui rappellent les persécutions juives, voire les négriers. On affirme aussi que c’est mal d’utiliser des humains pour une fin quelconque, même si on les traite de déchets.

Pourtant, les médias n’ont (presque) rien dit au sujet des vols de nuit, en cachette, de milliers d’immigrants par l’administration Biden, y compris en Floride. Pressée sur le sujet, elle préférait s’attarder à la structure grammaticale de la question au lieu d’y répondre. Et maintenant, le patinage de la secrétaire est digne de Josée Chouinard.

On taisait également quand la maire de Chicago, qui a reçu quelques bus d’immigrants, les a derechef envoyé dans une banlieue lointaine sans préavis. Elle accusait pourtant le Texas de ne pas être très charitable pour « l’expulsion » de ces immigrants.

En fait, les médias ne semblent porter attention au problème que s’il les touche directement. Pour preuve : « san antonio dead migrants » n’a généré que 16 article sur CNN, 7 sur MSNBC, 12 sur NPR et 4 au New York Times. En comparaison, « martha’s vineyard migrants » a, dans le même ordre et au 25 septembre, généré plus de 40, plus de 50, plus de 40 et plus de 30 articles.

La saga est loin d’être finie, et pas seulement parce qu’on promet encore plus d’envois d’immigrants. Desantis est suspecté par certains d’avoir trompé les migrants vers Martha’s Vineyard avec de fausses promesses.

 

Un mépris pour l’humain

Que ces accusations soient vraies ou non, le comportement des conservateurs les plus vocaux ne fait qu’exacerber la situation et le mépris.

En effet, on ne manque pas de régurgiter les mêmes inepties au sujet de la théorie complotiste du grand remplacement. On prétend qu’on veut diluer le vote républicain, que c’est une invasion, que la société dégénère à vue d’œil, etc. Bref, on recycle les mêmes « arguments » du XIXe siècle comme quoi « nous » devrions décider à quoi devrait ressembler la société afin de contrôler l’immigration.

Mais pourquoi donc ? Elle était virtuellement sans restriction avant le XXe siècle. Aussi le droit de propriété s’arrête-t-il à la frontière d’un terrain. Qui entre au pays, à moins que la personne ait un dessein explicitement malin, n’est pas de leurs affaires. Suggérer que les migrants devraient occuper les chambres « vides » des manoirs de Martha’s Vineyard, y compris celles de Barack Obama, relève de l’argumentaire de garderie.

Et outre tenter de casser les démocrates (own the libs), un représentant suggère le plus sérieusement du monde de bombarder les montagnes mexicaines où se cachent les cartels qui trafiquent humains et drogues. Malgré de telles énormités, il montre néanmoins le cœur de plusieurs problèmes.

Comme le rappelle cette commentatrice libérale, la guerre à la drogue est une des raisons pour lesquelles tant de substances traversent la frontière. Couper l’offre ne fait qu’augmenter les prix et le danger d’assouvir son vice. Cela inclut les prescriptions d’opiacés, dont les restrictions augmentent les overdoses mortelles sur le marché noir.

Il en va de même pour l’immigration. Les conservateurs dénoncent, à juste titre, les « coyotes » qui transportent à prix fort des gens désespérés d’améliorer leur situation en allant aux États-Unis. Mais si le procédé n’était pas plus complexe que d’obtenir le laisser-passer A38, alors ledit trafic humain serait minime, voire inexistant. Évidemment, si les États-Unis cessaient leurs politiques destructrices qui appauvrissent tant de gens hors de leurs frontières, ces derniers resteraient sans doute chez eux…

Bref, la présente crise à la frontière sud des États-Unis continuera autant et aussi longtemps que les gouvernements successifs continueront leur aveuglement volontaire. Démocrates et républicains semblent tout faire pour empêcher un flot plus régulier et contrôlé d’immigrants. Si les premiers veulent accueillir des migrants à bras ouverts comme ils s’en réclament si ouvertement, cette commentatrice s’en réjouirait.

Car entretemps, une majorité d’Américains et d’Hispaniques approuvent l’envoi de migrants vers ces juridictions sanctuaires.

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  • « Évidemment, si les États-Unis cessaient leurs politiques destructrices qui appauvrissent tant de gens hors de leurs frontières, ces derniers resteraient sans doute chez eux… »
    Bah non, les pays de ces ressortissants y arrivent très bien tout seul, à se détruire.
    Voilà en quoi les pays où l’on veut immigrer sont des pays plutôt bien gérés, France y compris, et en quoi la démocratie restera un système enviable pendant longtemps.
    Alors, bien sûr, si une jolie fille fera un beau mariage, elle drainera, avant cela, dans son sillage, quantité de lourdauds mal dégrossis.
    Une immigration bien contrôlée devrait permettre ce type de choix, et même de rester célibataire.

  • La problématique de migration est complexe et aussi vieille que le monde . Il est à ce titre assez éclairant de relire la fameuse parabole de Moïse et du peuple juif chez les égyptiens. L’Egypte était l’état riche et puissant de la région, avait besoin de bras et drainait donc tous les peuples pauvres alentours. On lit que l’Egypte commence à trouver les juifs trop nombreux et rétifs mais refuse de les laisser partir ,elle finit avec réticence par le faire , tout en les poursuivant pour les décimer quand ils se décident à décamper . Le manque de cohérence doit être un symptôme de civilisation riche en fin de parcours ….

  • S’il était simple d’obtenir un laisser passer, les USA se trouveraient envahit par les populations Sud américaines qui fuient leurs pays parce-que les gouvernements ne peuvent même pas subvenir à leurs besoins élémentaires de manger et de se loger. Merci à Maduro pour sa belle gestion de son pays à la mode castriste. Merci à Bolsonaro pour l’intérêt qu’il porte aux crèves la faim des favelas…. Les migrants entrant aux USA se compteraient en dizaine de millions et non pas en dizaine de milliers.

  • Les commentaires sont fermés.

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