Jesse James : la déchéance d’un héros de western

Jesse James est le plus populaire des bandits de l’Ouest. Il a été le « brigand bien-aimé », le Robin des Bois du Missouri. Cette légende sudiste reste toujours bien présente aujourd’hui.

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Jesse James : la déchéance d’un héros de western

Publié le 10 juillet 2022
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Jesse James est le plus populaire des bandits de l’Ouest. Il a été le « brigand bien-aimé », le Robin des Bois du Missouri. Cette légende sudiste reste toujours bien présente aujourd’hui. J’avais souligné dans un article, que certains n’ont guère apprécié, la vérité étant toujours désagréable, le biais pro-sudiste qui a imprégné le cinéma hollywoodien du siècle dernier. Jesse James en offre un cas exemplaire jusqu’à la caricature.

Jesse James à peine enterré est devenu le héros de nombreux romans à quatre sous (dime novel). Dès les années 1920 il apparaît dans des films interprétés par son fils Jesse James Jr.

Mais cette légende va peu à peu se ternir. Au fil des décennies le cinéma va mieux cerner la réalité du personnage.

 

Le Jesse James historique

Jesse James à l’âge de 16 ans dans la bande sanglante de Quantrill.

Le Jesse James (1847-1882) de l’histoire n’a bien sûr que peu de rapports avec sa légende. Trop jeune pour se battre dans l’armée confédérée, il avait rejoint la bande du sinistre Quantrill se livrant à une guérilla brutale et meurtrière sous prétexte de lutte contre le Nord. Expulsée du Missouri, la famille James se retrouve au Nebraska, vite endettée auprès des banques. Avec son frère aîné Frank, il attaque sa première banque en 1866 et pendant quinze ans va multiplier les attaques de banques puis de trains.

Traqués par l’agence Pinkerton, ils gagnent la sympathie de l’opinion publique quand les policiers privés attaquent leur ferme, mutilant leur mère et tuant leur jeune demi-frère. La dernière tentative du gang James-Younger tourne au fiasco à Northfield dans le Minnesota, le 7 septembre 1876. Les Younger mis hors de combat, les frères James tentent de se faire oublier. Mais Jesse James ne peut se satisfaire d’une vie paisible et n’hésite pas à remonter seul une bande. Il finit abattu par un de ses complices, Bob Ford, le 3 avril 1882.

 

Jesse James : une réputation douteuse

Ayant réalisé la première attaque de banque de l’histoire, Jesse James jouit d’une réputation douteuse. Les banques n’étant guère appréciées, les malfrats auteurs de hold-up sont souvent idéalisés comme des « héros populaires ». Pourtant James n’a jamais rien « redistribué » aux pauvres fermiers et n’a en tout cas pas hésité à plusieurs reprises à abattre de sang froid plusieurs personnes. Dès sa première action, il avait ainsi tué un jeune homme de 17 ans qui courait dans la rue en quête d’un abri. De plus, loin de s’en prendre aux méchants capitalistes du Nord, la plupart des victimes du gang des frères James furent des petites banques locales dont les clients étaient sudistes.

D’autres hors-la-loi présentaient de meilleures prétentions au titre de Brigand Bien Aimé. Il l’a ainsi emporté sur John Wesley Hardin, dont l’itinéraire était plus encombrant, ou sur Sam Bass, figure proche mais bien plus sympathique.

 

Les rivaux de Jesse James : John Wesley Hardin

Devenu hors-la-loi, John Wesley Hardin a ainsi tué trente-neuf hommes en neuf ans mais n’a jamais été un voleur à la différence de James. Il n’a inspiré qu’un film de Raoul Walsh avec Rock Hudson, The Lawless Breed (Victime du destin, 1953), qui édulcore beaucoup son parcours et surtout passe sous silence un aspect important de son existence.

Et pour cause. À l’âge de quinze ans, ce jeune Texan avait tué un soldat noir armé d’une matraque puis trois autres soldats noirs lancés à sa poursuite. Plus tard, il devait encore tuer d’autres soldats noirs qui cherchaient à le capturer puis des policiers noirs. On chercherait en vain le moindre Noir dans le film de Walsh. Les soldats yankees visibles sont tous blancs et Hardin n’abat que des Blancs. On comprend mieux ainsi la quasi-absence du personnage dans l’univers westernien.

 

L’itinéraire d’un joueur

Fils d’un pasteur méthodiste de Bonham à la longue barbe de prophète campé par John McIntyre (qui joue aussi l’oncle plus compréhensif) Hardin est surnommé Preacher’s Boy. Ce père autoritaire fouette son fils sans réussir à le détourner de la voie du péché. Hardin, joueur invétéré, finit par abattre un certain Bradley au cours d’une partie de cartes. Il tue des soldats en s’échappant de la ville. À Abilène, Wild Bill Hicock tente de le désarmer mais finalement y renonce. Dans la meilleure séquence du film, Hardin affronte un frère de Bradley, campé par Lee Van Cleef, dans une rue de la ville balayée par un vent violent.

Arrêté par surprise par les Texas Rangers dans une gare, et non dans un wagon de chemin de fer comme dans la réalité, il est condamné aux travaux forcés. Il passe ainsi 16 années dans la prison de Huntsville (Texas). Il revient dans sa ferme, retrouve son épouse fidèle à peine vieillie et son fils de seize ans qui ne l’a jamais vu. La fin, optimiste, escamote l’assassinat d’une balle dans le dos de Hardin un peu plus d’un an après sa libération alors qu’il était devenu un respectable avocat de Pécos City.

 

Les rivaux de Jesse James : Sam Bass

Autre brigand bien-aimé peu mis à l’honneur par le western, Sam Bass est le protagoniste de Calamity Jane and Sam Bass (La fille des Prairies) aimable western de série écrit et réalisé par George Sherman (1949). Sam Bass jouit d’une flatteuse réputation en raison de sa répugnance à tirer sur une cible humaine. « Aucune somme au monde ne vaut la peine de sacrifier une vie humaine ». Il n’a d’ailleurs tué qu’un homme, le shérif adjoint Grimes, peu avant de mourir. Il diffère ainsi sensiblement d’un psychopathe tel Jesse James.

Dans le film, ce garçon de l’Indiana sympathique et illettré (Howard Duff) convaincu qu’il suffit de vouloir quelque chose pour réussir débarque à Denton (Texas). Il est dépouillé par son oncle de son héritage, puis escroqué par un banquier douteux organisateur de courses truquées qui n’hésite pas à faire empoisonner la monture de Bass. Il glisse peu à peu de l’autre côté de la loi, au départ pour récupérer son argent.

 

Sam Bass et Calamity Jane

Il lie son existence à Calamity Jane (la pulpeuse Yvonne de Carlo sans fouet mais non sans charme), cause involontaire de son malheur, qui l’aide à s’évader. Devenu un hors-la-loi, dont la tête est mise à prix, il échappe à la justice grâce à la complicité des ranchers de la région. Il finit par tomber dans un guet-apens en tentant de braquer une banque à Round Rock. La bande est décimée. Cerné par le posse et blessé, il réussit à s’échapper avec l’aide de Calamity.

Mais il n’est pas de miracle et il expire dans les bras de l’aventurière. Cette curieuse fin sans happy end concluait logiquement l’itinéraire d’un perdant qui ne cesse de prendre de mauvaises décisions. L’idylle entre ces deux figures de l’Ouest relève cependant de la pure imagination du scénariste. Les seuls éléments historiques du film sont le nom d’un de ses complices, Joël Collins, l’attaque d’un train et son butin en pièces d’or et la tentative de Round Rock qui s’est terminée par la mort de Bass.

 

Le Brigand Bien Aimé de King Vidor (1939)

La légende cinématographique de Jesse James commence surtout avec King Vidor en 1939. Premier western en technicolor, il connait un grand succès. Le titre français, Le Brigand Bien aimé, est pour une fois fidèle au contenu du film. Le choix du beau Tyrone Power et du vertueux Henry Fonda pour incarner les deux frères, Jesse et Frank James, est suffisamment éloquent. Le scénario de Nunnally Johnson oppose les pauvres fermiers sudistes aux sinistres agents yankees d’une compagnie ferroviaire prête à tout pour les expulser. Beau, généreux, noble, le Jesse James campé par Tyrone Power peut ainsi voler et piller avec la bénédiction du spectateur. Même le shérif (Randolph Scott) sympathise avec celui qu’il est chargé de coffrer, c’est dire.

Entrainé sur une pente qui pourrait devenir fatale, le héros connait sa rédemption grâce à une femme, la sienne en l’occurence. Mais un destin tragique plane sur lui. Alors qu’il s’apprête à vivre honnêtement, il va être victime d’un lâche assassinat. De façon éminemment symbolique, il est abattu dans le dos alors qu’il ajuste au mur un cadre portant l’inscription God Bless Our Home. Cette séquence sera reprise avec diverses variations, notamment de texte du cadre, dans les films suivants consacrés au personnage.

Deux ans plus tard, Fritz Lang tournait une suite, le Retour de Frank James. Henry Fonda reprenait le rôle de Frank qui vengeait son frère. Il abattait le lâche Robert Ford, l’ineffable John Carradine, qui rejouait la scène de l’assassinat de Jesse James. Mais ce western n’est pas le meilleur du cinéaste allemand. Il faut notamment subir le cabotinage très pénible du journaliste sudiste campé par Henry Hull.

 

Le Brigand Bien Aimé de Nicholas Ray (1957)

Si le titre de Brigand Bien Aimé est repris pour le film de Nicholas Ray, le ton se veut ici plus critique. Selon le titre original c’est The True Story rejetant ainsi la légende. La trajectoire des frères James s’inscrit dans une époque marquée par le rôle de la photographie, qui fige la « réalité », mais aussi de la presse et de l’opinion publique qui façonnent la légende de « Robin des Bois ». Les frères James sont néanmoins joués par deux jeunes premiers sympathiques des années 1950, Robert Wagner et Jeffrey Hunter.

Le film s’ouvre en 1876 sur l’échec du hold-up de Northfield, soigneusement reconstitué. Le ton est tout de suite donné : trois hommes sans défense sont abattus. Comme le souligne le pasteur (John Carradine) : Jesse James a pris la voie mauvaise. La chasse à l’homme est aussitôt ouverte avec des chiens.

 

Un portrait plus complexe

Le film est ainsi construit sur une suite de flash-backs. L’arrière-fond de la guerre civile est davantage précisée. La mère James se souvient de la jeunesse de son fils. Jesse rejoint Quantrill aux côtés de son frère après avoir été fouetté par un voisin nordiste. La guerre finie, ils sont victimes de leurs voisins nordistes qui pendent un de leurs amis. Les banques du Missouri étant nordistes, James pense se remplumer avec deux hold-up.

Le portrait de Jesse est indéniablement plus complexe. Baptiste puritain, il est choqué par un tableau indécent représentant Vénus et Mars. Jesse James rêve ainsi de respectabilité tout en étant un psychopathe prêt à tuer un de ses complices n’ayant pas suivi ses ordres. Il abat d’ailleurs froidement le voisin qui l’a dénoncé. Il aime tuer alors que son aîné Frank est plus torturé. Après l’échec de Northfield, les deux frères se disputent et se séparent. Jesse, blessé, fait croire à sa mort et se dit prêt à changer de vie. Mais, comme on le sait, le destin l’attend sous les traits de Robert Ford.

 

Jesse James à diverses sauces

Jesse James apparaît de façon épisodique dans divers westerns. The Best of the Bad Men (Plus fort que la loi) de l’obscur William D. Russell (1951) met en scène les frères James aux côtés des Younger. Mais Jesse James n’est guère plus qu’une silhouette. Ce psychopathe n’hésite pas à abattre froidement un homme désarmé, tout le contraire de Cole Younger (Bruce Cabot).

Dans son dernier film, A Time for Dying de Bud Boetticher (1969), Audie Murphy fait ainsi une apparition (cameo) dans le rôle du célèbre tueur. Le film suit les pérégrinations d’un jeune naïf. Sa route croise celle de James et ce qui reste de sa bande. Élégamment vêtu, cravaté, barbu, Murphy campe un hors-la-loi bien élevé qui humilie le jeune homme en l’obligeant à baisser son pantalon. Mais impressionné par ses talents de tireur, il lui propose, en vain, de joindre son gang. Murphy s’éloigne dans les collines vers un destin qu’on devine tragique.

 

La dégradation s’accélère

J’avoue n’avoir guère gardé de souvenir de The Great Northfield Minnesota Raid (1972) film d’auteur démystificateur de Philip Kaufman avec pourtant Robert Duvall. Le titre français était trompeur : La légende de Jesse James. Le film est en réalité centré sur Cole Younger (Clif Robertson).

La dégradation s’accélère dans le film de Walter Hill, Le gang des frères James (The Long Riders 1980). Sa principale originalité est de faire jouer les fratries de hors-la-loi par des fratries d’acteurs. Les frères Carradine campent les Younger tandis que les frères Keach incarnent les James. Le film ne devait avoir qu’un succès limité. Le western agonisait dans les salles de cinéma et le film est une bonne illustration de cette décadence. La peinture des hors-la-loi n’en était guère flatteuse.

 

The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford (2007)

Le film d’Andrew Dominik, en 2007, est le dernier avatar qui témoigne de l’achèvement du processus de dégradation du mythe.

Sous les traits de Brad Pitt, Jesse James est ramené à ses dimensions réelles, très insignifiantes. L’histoire s’ouvre sur la dernière attaque de train effectué par les frères James. Le film va s’attacher aux derniers mois du bandit. C’est un hors-la-loi en fin de course, qui a perdu ses meilleurs complices. Il doit se contenter d’une bande de petits voyous des environs, qui vivent dans la peur et l’angoisse d’être arrêtés.

Brutalisant un enfant, assommant sauvagement un homme désarmé, abattant un de ses ex complices dans le dos, il traîne, paranoïaque, morbide, dépressif et insomniaque, une réputation qui le dépasse. Derrière ces allures hermétiques, cette silhouette toujours vêtue de noir se révèle un sphinx de pacotille. Cette enveloppe vide ne dissimule ni secret, ni profondeur. Personnage creux, il est confronté à une impasse. Il ne voit pour s’en sortir que la perspective d’un suicide qu’il va organiser méthodiquement. Seule la mort peut le faire entrer dans la légende et en faire le grand homme qu’il n’a jamais été.

Un film sur Jesse James ou Bob Ford ?

Curieusement certains ont vu en lui un mari et un père aimant. Il paraît pourtant étranger à sa famille, finalement bien peu présente, tout au long du film. Il n’apparaît jamais comme un père de famille chaleureux qui dissimulerait habilement sa nature de psychopathe mais plutôt comme un dangereux malade qui s’efforce en vain de passer pour un brave père de famille. L’épouse et les enfants restent des silhouettes et ne prennent aucune densité au contraire des minables comparses qui entourent James. Mais là aussi aucun sentiment positif, aucune camaraderie ou complicité ne règne entre eux. Tous vivent dans la peur et la haine les uns des autres. Les moments de réelle jovialité ne paraissent exister que dans l’esprit de certains admirateurs du film.

Le film est centré sur Bob Ford, sur qui s’ouvre et se ferme l’histoire. Son regard fasciné et son geste fixent dans la légende la silhouette du sinistre chef de gang. Casey Affleck joue remarquablement ce personnage médiocre et inconsistant, vivant par procuration. Veut-il être comme James ou être James ? Seul dans la maison, il touche les affaires du bandit, se couche dans son lit, dans la séquence la plus curieuse du film. Après la mort de James, Ford vit dans la répétition d’un geste qu’il joue 800 fois sur scène mais dont il ne parvient pas à garder de souvenirs. Dix ans plus tard, un abruti vient l’abattre dans son saloon et le renvoie au néant.

 

Une sourde mélancolie

Une sourde mélancolie traverse tout le film où dominent des cieux gris, des paysages désolés et hivernaux. Tourné en Alberta, au Canada, le film offre une reconstitution d’époque très soignée.

Une des meilleures séquences du film est l’affrontement entre deux complices de James, Dick Liddel et Wood Hite. Ils tirent l’un sur l’autre dans une chambre et vident leur arme sans réussir à se tuer et en se blessant superficiellement. Finalement, Bob Ford abat Wood par traitrise. C’est infiniment plus réaliste que tout ce que l’on peut voir d’ordinaire dans les westerns mais sans doute plus décevant pour le spectateur moyen.

Le film traîne en longueur (et le montage original était encore plus long), avec un commentaire omniprésent et bavard. Le réalisateur scénariste fait davantage confiance à sa prose qu’aux pouvoirs d’une image pourtant très travaillée. Il traite ainsi l’intrigue avec un excès de de préciosité.

Finalement, le film reprend le vieux thème fordien de la légende plus forte que la réalité, mais échoue à nous intéresser au sort de personnages, au fond tous antipathiques.

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  • L’auteur est adepte des inepties du cinéma US qui n’a fait que reprendre les romans très populaire du 19 siècles sur le Far West, dommage que le cinéma muet n’existe plus, actuellement l’arme fatale c’est faire le Beuze si vous perdez votre jobs, il suffit de porter plainte pour viol, si la personne est connu, les réseaux sociaux font le reste

    -4
  • Quand bien même, prendre aux riches pour donner aux pauvres..c’est toujours du vol…

    prendre aux spoliateurs ou voleurs pour rendre l’argent est de la justice.. mais cela demande de prouver la spoliation initiale…

    après c’est un choix de sociétés… la culture du pillage et des razzias..

    s’enrichir n’est pas un crime… un riche n’est a priori coupable de rien face à un pauvre..

    la sacralité de l’innocent est le fondement de la civilisation.. occidentale..

  • Sauf que le meilleur dans « The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford » c’est Sam Rockwell 🙂

  • Avatar
    Laurent Lenormand
    10 juillet 2022 at 13 h 59 min

    Très intéressante analyse ! La capacité du cinéma hollywoodien à produire des mythes puis à les démolir ressort particulièrement à travers le genre du western.
    Il faut que je me procure le King Vidor…

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