L’arnaque électorale du pouvoir d’achat

L’augmentation du pouvoir d’achat n’est pas du ressort des politiques, ainsi que l’illustre l’analyse des décisions économiques prises au cours des 50 dernières années.

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L’arnaque électorale du pouvoir d’achat

Publié le 22 avril 2022
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Ce que les Français appellent « agir pour le pouvoir d’achat » se traduit en pratique par une augmentation des salaires ou une diminution de certains prix par des subventions ou des blocages.

Un homme politique une fois élu peut effectivement signer un texte le décidant. Bien d’autres l’ont fait, mais le pouvoir d’achat ne s’est pas amélioré pour autant, par exemple parce que les prix ont monté.

Car maintenir le pouvoir d’achat au sens concret du terme, c’est pouvoir acheter autant. L’améliorer, c’est pouvoir acheter davantage.

Par cet article, écrit ce 20 avril, jour du débat de l’entre deux tours qui s’ouvrait justement sur cette question du pouvoir d’achat, j’entends démontrer que les candidats nous font sur ce sujet des promesses intenables : l’augmentation du pouvoir d’achat n’est pas de leur ressort, ainsi que l’illustre l’analyse des décisions économiques prises au cours des 50 dernières années.

Le grand souci des électeurs : le pouvoir d’achat

Les sondeurs ont relevé de nombreux souhaits : mieux rémunérer le travail des soignants, des enseignants et de bien d’autres, rendre la vie moins chère, pouvoir accéder au mode de vie souhaité et notamment au logement… Les électeurs ont également des inquiétudes sur l’avenir de la protection sociale, les retraites ou l’éducation.

On oublie l’immigration, la sécurité, la politique étrangère, la pandémie et l’écologie : le climat est vu comme un concurrent du pouvoir d’achat.

On pourrait reprendre une formule de Valérie Pécresse : on pense moins au « grand remplacement » et davantage au « grand déclassement ».

C’est tout à fait compréhensible, car les hausses rapides de prix dues à la pandémie, à la guerre en Ukraine et aux nouveaux confinements chinois, pèsent sur les fins de mois des plus modestes.

Les démagogues se précipitent donc : « votez pour moi » dit Marine Le Pen « et votre pouvoir d’achat sera sauvé ! ». Mais peut-elle ramener la paix en Ukraine et débloquer les usines chinoises ?

Les statistiques ont beau montrer que le pouvoir d’achat augmente légèrement assez régulièrement (sauf ces derniers mois), et donc que vu sur 10 ou 20 ans sa progression est nette, personne ne le croit.

Cette augmentation est bien sûr une moyenne, et chacun remarque que, dans son cas personnel, il est gêné par le prix des carburants s’il habite à la campagne, par les loyers s’il habite dans une grande ville etc.

Or les électeurs ont toujours raison, donc chacun y va de ses promesses.

Les promesses électorales de Marine le Pen ont fait du bruit avec notamment :

  • une baisse de la TVA sur l’énergie qui deviendrait un produit de nécessité ;
  • une augmentation de 10 % des salaires inférieurs à trois fois le montant du SMIC accompagné d’une exonération d’une hausse des cotisations sociales ;
  • une exonération de l’impôt sur le revenu de tous les jeunes actifs jusqu’à 30 ans.

 

Ce serait évidemment un bouleversement total, d’énormes dépenses, qui seraient compensées en partie par « des économies sur l’immigration »  (en oubliant que l’économie fonctionnerait encore plus mal, notamment dans les hôpitaux), et pour le reste seraient empruntées « comme pour le quoi qu’il en coûte ».

Les expériences cuisantes du Front populaire et de Mitterrand

Certes, on peut toujours signer un papier décidant telle augmentation de salaire, telle subvention, telle exonération, telle diminution de la durée du travail etc. La catégorie bénéficiaire pensera qu’une promesse a été tenue.

Mais tout sera annulé par les mouvements économiques que cette décision aura générés, comme l’ont illustré les expériences du Front populaire et de François Mitterrand. En fait, c’est même pire : l’économie sera déréglée et le pouvoir d’achat moyen diminuera.

En abaissant l’âge de la retraite de 65 à 60 ans Mitterrand déclarait : « On me dit que c’est impossible, mais je l’ai fait : ça y est, c’est signé ». Résultat de cette décision et de ses autres réformes : le pouvoir d’achat des Français a baissé de 14 %, et même de beaucoup plus si on tient compte de la hausse qu’il y aurait dû avoir « normalement » de 1981 à 1986, date des législatives après lesquelles la gestion est passée à Jacques Chirac.

Le Front populaire a vu un choc de même nature : la coalition de gauche a mis en place simultanément une augmentation des salaires, une diminution du temps de travail avec 15 jours de congés payés et 40 heures par semaine sans heures supplémentaires possibles. Inévitablement, la production a diminué, et donc le niveau de vie malgré les hausses nominales. On ne pouvait plus acheter autant qu’avant.

Dans ma lointaine jeunesse, alors que la CGT régnait sur les mineurs de charbon du Nord et leur permettait d’arracher des augmentations, un mauvais esprit avait eu l’idée de suivre l’évolution du prix du bifteck dans les zones minières : son augmentation mangeait une partie de celle des salaires. Corrélativement, les pauvres devaient réduire leurs rations.

Le pouvoir d’achat ne se décrète pas

En fait, aucun gouvernement ne peut augmenter le pouvoir d’achat, comme je vais maintenant essayer de le démontrer.

En effet le pouvoir d’achat, c’est le pouvoir d’acheter. Pour pouvoir acheter, il faut que le bien ou le service existe, donc qu’ils soit produit par quelqu’un. Or ce n’est pas en augmentant le salaire des aides-soignants que l’on fera pousser davantage de carottes. La seule chose que puisse faire un président, c’est de faire chuter ce pouvoir d’achat en faisant des choix bloquants. La plupart l’ont fait, soit par des actes répétés et importants, comme nous l’avons vu pour Mitterrand, soit par petites doses, dont la plus connue est la prolifération des normes et règlements qui compliquent le travail de chacun.

Heureusement le pouvoir d’achat augmente progressivement mais nettement, comme le montre l’augmentation de la consommation jusqu’au début de la pandémie, mais c’est grâce à d’autres acteurs, ingénieurs, chercheurs, chefs d’entreprise…

Le président n’a aucun moyen d’augmenter le pouvoir d’achat. Son rôle est de prendre le moins possible de mesures bloquantes, ou idéalement, de supprimer certains freins, notamment à l’emploi. C’est ce qui a été fait, à juste titre, pour l’ISF mais cela a certainement coûté très cher en popularité à Emmanuel Macron. De même il a raison de vouloir reculer l’âge de la retraite à 65 ans.

Tout le reste, y compris des mesures souhaitables pour d’autres raisons, comme augmenter le salaire des enseignants débutants, ne servira pas le pouvoir d’achat. Celui des bénéficiaires directs augmentera, ils achèteront davantage et donc il y aura moins de biens pour les autres, parce que cette augmentation de salaire ne débloquera aucune marchandise des ports chinois !

Bref, éventuellement à juste titre, une minorité aura été favorisée au détriment de la majorité. Et si tout le monde est augmenté il y aura plus d’argent pour se partager la même production et le pouvoir d’achat n’aura pas bougé.

Pourquoi ?

Vous connaissez mes idées : ne pas s’éloigner du concret. Le pouvoir d’achat se concrétise par des achats, c’est-à-dire l’acquisition de biens et de services, dont la première qualité doit être d’exister.

Or, pour exister, il faut que quelqu’un les produise. Je remarque que Jean-Luc Mélenchon voulait réduire le temps de travail à 32 heures par semaine et avancer la retraite à 60 ans. Que va devenir alors la production, donc le pouvoir d’achat, que l’on promet d’augmenter dans le même programme ?

Remarquons que cet exemple est valable pour l’ensemble de la planète. L’économie est un jeu à somme nulle, sauf augmentation de la productivité. Mais cette dernière dépend des progrès chez les producteurs et non du gouvernement.

Depuis 30 ans une grande partie de la croissance du niveau de vie mondial est venue de la croissance chinoise. Les producteurs du monde entier ont profité des réformes de ce pays pour augmenter massivement leur productivité. Il y a eu des gagnants et des perdants. Les principaux gagnants sont les Chinois, mais on oublie que les consommateurs du monde entier ont été eux aussi largement gagnants, Français compris, qui profitent de prix stables ou en baisse. Il y a eu aussi des perdants : les employés des usines fermées en France et ouvertes en Chine. Le pouvoir d’achat moyen des Français a effectivement nettement augmenté, mais celui des ouvriers en question a diminué.

La France est aujourd’hui ouverte, mais ça ne change pas grand-chose

Aujourd’hui, la France n’est plus fermée comme à l’époque du Front populaire ou, dans une moindre mesure, de Mitterrand. Une illustration en est le « quoi qu’il en coûte » d’Emmanuel Macron qui a été financé par l’endettement. Autrement dit, les biens que nous ne produisons pas ou l’argent que nous n’avons pas peuvent venir de l’extérieur via le déficit commercial ou la dette.

Mais il n’y a toujours pas de miracle : nous pouvons être en déficit commercial (en fait largement compensé par notre excédent de services en année normale) à condition que d’autres produisent à notre place. Cela a été le cas de la Chine, mais cela ne durera probablement pas. À court terme à cause de la paralysie due à la reprise des confinements à Shanghai et à Shenzhen, à moyen terme par le déclin démographique de la Chine et les multiples erreurs de son gouvernement.

Accessoirement, les Ukrainiens produisaient eux aussi à notre place. Certes, indirectement en nourrissant l’Égypte ou en servant de sous-traitants aux Polonais, qui étaient eux-mêmes sous-traitants des Allemands. Mais comme l’économie mondiale forme un tout, l’effondrement de la production ukrainienne nous touche aussi. Et le ralentissement de l’économie russe également, ainsi que l’illustre bien le fait du jour : Netflix chute de 25 % en bourse en 24 heures parce qu’il annonce pour la première fois de son histoire une diminution de son nombre d’abonnés. Pourquoi ? Parce qu’il s’est retiré de Russie où il avait 700 000 abonnés !

Quant à l’argent que nous nous procurons en nous endettant, il provient des pays qui ont trop d’argent pour l’utiliser et doivent le placer en bons du trésor français. Qui a trop d’argent ? Eh bien par exemple l’Arabie qui nous vend son pétrole à 100 dollars le baril et nous prête donc l’argent qu’elle nous a pris.

Résumons : le pouvoir d’achat, c’est le pouvoir d’acheter. Des biens français si possible, ou à défaut des biens étrangers mais à condition qu’ils existent, c’est-à-dire que d’autres pays soient excédentaires et consomment moins qu’ils ne produisent. Cela a longtemps été le cas de la Chine mais c’est probablement terminé, comme nous venons de le voir. C’est analogue pour l’endettement : si l’Arabie nous prête, cet endettement ne se transformera en pouvoir d’achat que si nous pouvons acheter des biens ou services étrangers avec cet argent. Nous venons de voir que ce n’est pas si simple.

Conclusion : les électeurs poussent les candidats à faire des promesses intenables

Les privations de liberté et répressions en Russie et en Chine nous font apprécier chaque jour d’être en démocratie.

Mais le revers de la médaille est qu’il faut répondre aux inquiétudes des électeurs, qui pensent qu’il suffit de mettre de l’encre sur du papier pour améliorer leur sort, alors que ça dépend du travail de tous, lequel ne devient plus productif que lentement, si on laisse travailler les entrepreneurs et les ingénieurs.

Par contre, le pouvoir d’achat est facilement paralysé par de mauvaises décisions ou par les événements extérieurs tels qu’une pandémie ou une guerre.

À ce propos, n’oubliez pas que nous avons la guerre à nos portes en Ukraine et que la Chine est reconfinée face au virus. Tout cela perturbe la seule source de pouvoir d’achat qu’est la productivité mondiale du travail.

Donc je suis au regret de vous annoncer qu’en dépit de toutes les belles promesses que vous ont faites les candidats mercredi soir, le pouvoir d’achat va probablement encore baisser en 2022 !

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  • La retraite à 65 ans, une bonne idée? C’est une blague? C’est reculer pour mieux sauter…dans le vide puisque le système par répartition est une pyramide de Ponzi. Aucune vraie réforme de retraite, basée sur la capitalisation, n’est envisagée.

    • J’ai cru entendre hier un représentant du RN dire « ça n’est pas parce que la capitalisation ne fait pas partie de notre programme que nous ne prendrons pas de mesures en ce sens ». Mais en ce moment, j’ai du mal à distinguer rêves, cauchemars et réalité.

    • La capitalisation n’est ni plus ni moins une pyramide de Ponzi que la répartition, car elle repose comme elle sur les actifs. Ce sont eux qui permettent le transformer l’épargne en biens et services : https://www.yvesmontenay.fr/2019/08/06/la-retraite-par-capitalisation-peut-elle-vraiment-saffranchir-de-la-demographie/

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      • Avatar
        The Real Franky Bee
        22 avril 2022 at 9 h 42 min

        Merci ! Personne ne le dit, mais c’est l’intégralité du concept de retraite qui est à revoir. En effet, la capitalisation est aussi un ponzi dans la mesure où sans le soutien massif de la Fed, la retraite des Américains ne vaudrait déjà plus grand chose, et c’est l’une des raisons pour l’explosion du QE à chaque débâcle boursière. Le fond du problème c’est la promesse (explicite ou implicite selon les pays) d’un niveau de vie inchangé une fois sorti du marché du travail, que ce soit grâce à la répartition ou à la capitalisation. Or cela repose sur des hypothèses irréalistes, ce qui fait que l’on permet aux gens de vivre de richesses que l’on ne créera jamais. C’est Le problème majeur des pays occidentaux et pas grand monde ne veut l’affronter. Le hic : il semblerait que la politique de l’argent facile touche bientôt à sa fin…

        • Je suis d’accord, et plus généralement faire voyager du pouvoir d’achat dans le temps est très difficile et il faut se préparer à des pertes. Cela de tout le temps : si on veut vivre sans travailler il faut que quelqu’un vous nourrisse. Et pour cela il faut qu’il y soit obligé moralement (les enfants, mais pas tous), juridiquement ou par la contrainte

      • Humm..
        Le système de Ponzi est un montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants (wiki).
        La retraite par répartition et par capitalisation ne sont pas des montages frauduleux. Il est bien évident que si la WWIII est déclenché et que des bombes H détruisent la France, répartition et capitalisation font défaut.
        Je suis libéral et pour la retraite par capitalisation car la répartition est forcement étatique, sous la contrainte et soumis à l’arbitraire du prince (Macron) tandis que la capitalisation peut être individuelle.
        Un bon système serait mixte, avec un minimum vieillesse étatique payé par l’impôt (répartition) de 750€/mois et le complément de retraite laissé à l’initiative de chacun (capitalisation).

        • Avatar
          The Real Franky Bee
          22 avril 2022 at 12 h 39 min

          Quand on parle de ponzi, on sous-entend que la valeur est principalement soutenue par les nouveaux entrants. C’est le cas des marchés financiers ou immobiliers (donc du système de capitalisation), où les autorités font en sorte que les acheteurs continuent d’affluer. Autrement, les prix sont tellement déconnectés de la réalité économique qu’ils s’effondreraient. Je ne vois objectivement pas comment on peut appeler ça à part parler de « ponzi ».

          • Pour les marchés financiers ou immobiliers, il peut y avoir des spéculations (ou des »oublis ») à court-terme, mais à long-terme, les prix sont très étroitement liés aux profits, donc à la réalité économique. Ce ne sont pas les autorités qui font en sorte que les acheteurs affluent sur une boite qui rapporte 3% par an en dividendes et croît de 10% chaque année. Idem si ce sont des loyers plutôt que des dividendes. Il y a encore un peu de bon sens ! En revanche, quand on compare avec le rendement des OAT, on comprend que si des flots de liquidités n’était pas déversé, personne ne souscrirait aux OAT. Et si les pénalités fiscales et la propagande anti-capitaliste n’étaient pas là, tout le monde se détournerait aussi des OAT pour aller vers les actions et l’économie réelle. … Et les Etats ne pourraient plus s’endetter.

      • La capitalisation n’est pas une pyramide de Ponzi, et il est très ennuyeux que des personnes éduquées prétendent le contraire. Les systèmes de Ponzi sont ceux où les versements aux anciens adhérents ne correspondent pas à la fructification de leurs anciens investissements mais aux investissements des nouveaux entrants. Votre expertise de démographe, qui vous montre qu’il peut y avoir des menaces sur la fructification faute de renouvellement des générations, vous aveugle. La fructification, pendant les 30 années moyennes entre l’investissement et sa récupération, est le fait de l’investisseur et de sa génération., et elle multiplie la valeur de l’investissement. Cette multiplication est quasi-automatique. La capitalisation, c’est vous plantez un verger de noyers à 30-35 ans, et la consommation et la vente des noix vous apporte une part non négligeable de votre retraite, de 30 à 60 ans plus tard. Pas le moindre soupçon de Ponzi !

        • Avatar
          The Real Franky Bee
          22 avril 2022 at 12 h 41 min

          Je réponds à votre remarque plus haut. Si ce n’est pas un Ponzi, alors pourquoi les autorités ont-elles besoin de faire du QE de plus en plus massif pour éviter l’effondrement en incitant à encore plus d’achats ? En quoi un marché a-t-il besoin d’autant d’interventions ?

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          • Je me suis d’abord demandé : quel rapport avec la capitalisation ? En réfléchissant, je crois avoir compris que vous voyez la capitalisation comme des achats réguliers d’OAT, une sorte de généralisation de la Préfon. Soyons clairs, la Préfon est une perversion étatique de la retraite par capitalisation ; elle se vante d’ailleurs de se tenir à l’écart des fonds de pension ! Donc, ok, la dette publique pue le Ponzi, mais ça n’est pas ça la capitalisation.
            La véritable capitalisation consiste à investir dans l’économie réelle et non à acheter de la dette publique. Elle peut être de détermination individuelle, pour ceux qui se sentent à même de choisir dans quels supports leur épargne sera investie, ou globalisée pour ceux qui préfèrent déléguer, en général en investissant dans des fonds indiciels ou des fonds de pension. Avec une diversification mondiale et une petite portion de liquidités, l’épargne en capitalisation fructifie et est préservée des manoeuvres monétaires.

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              The Real Franky Bee
              22 avril 2022 at 16 h 53 min

              Investir dans l’économie réelle passe le plus souvent par des achats d’actions sur les marchés. Or, les prix sont très sur-valorisés, justement parce qu’il y a trop d’acheteurs (cf. The Inelastic Markets Hypothesis). Donc si le flux d’acheteurs diminue, alors les prix risquent de baisser, diminuant par la même occasion les retraites par capitalisation. C’est en ça que c’est un ponzi, et les banques centrales l’ont d’ailleurs bien compris.

              • Regardez les dividendes, et vous en conclurez comme moi que les prix ne sont pas si survalorisés que ça. Et ça n’est pas tant le cours qui permet la rente de capitalisation, que les dividendes (et des distributions d’actions gratuites). Au bout de 20 ans, vos actions valent 2à 3 fois le prix que vous les avez payées, et vous ont rapporté un max en dividendes. Le cours peut baisser, vous êtes toujours largement gagnant sur la durée. Au bout de 30 ou 40, …

                • Et de toute façon, si les cours étaient trop éloignés de la vraie valeur, il suffirait de monter un business concurrent pour générer les mêmes profits avec une mise de fonds limitée à cette vraie valeur.

                  • Avatar
                    The Real Franky Bee
                    22 avril 2022 at 21 h 43 min

                    Donc vous niez l’existence de bulles spéculatives ? Quant au fait d’être gagnant à horizon 30 ans, ce n’est pas toujours vrai puisque Mr Watanabe qui a acheté le Nikkei au plus haut de la bulle de 1990 attend toujours de revoir sa mise de départ. Enfin, l’argument que vous citez s’appelle le Q de Tobin, mais ça n’a pas empêché les actions de dériver fortement de leur valeur intrinsèque, car les actions en tant que classe d’actifs ne sont quasiment pas arbitrées.

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                    • Avatar
                      The Real Franky Bee
                      22 avril 2022 at 21 h 49 min

                      Concrètement, Tesla est l’une des actions les plus chères au monde alors qu’elle n’a même pas 2% de parts de marché dans le monde. Pourtant, essayez de lancer un concurrent, et vous n’arriverez jamais à rattraper Tesla, d’autant qu’avec sa capitalisation boursière exorbitante Musk pourrait soit racheter votre business pour rien soit vous mettre des bâtons dans les roues. Encore une fois, la valeur boursière des entreprises n’est pas arbitrée contre des actifs réels (ou de manière trop marginale pour empêcher les bulles).

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                    • Je ne nie pas l’existence de bulles spéculatives, je nie qu’elles aient un effet significatif pour quelqu’un qui investit une somme fixe chaque mois pendant 40 ans de carrière dans un indice mondial. Ce qui est bien le principe de la retraite par capitalisation. Et le fait que les bulles éclatent ne fait que confirmer que le Q de Tobin ne montera pas au firmament…

                    • Aux primes de risques près, les rendements de toutes les formes de placement ont tendance à s’égaliser. La haute valeur nominale des actions est donc une conséquence des bas taux d’intérêts, eux même conséquence de banques centrales achetant des quantités excessives d’OAT et de réglementations tordant le bras des banques et assurances pour qu’elles en achètent aussi.
                      Il est vrai que si une entreprise prend une valeur démesurée par rapport à ce qu’elle produit, mieux vaut récupérer son capital avant l’effondrement et le placer dans la création d’une entreprise similaire. Mais il ne faut pas oublier qu’il peut y avoir des tickets d’entrée importants car l’entreprise peut avoir des appuis politiques qui lui assurent une réglementation la favorisant et freinent l’implantation de concurrents

                    • Tesla… C’est moins de 1% de la capitalisation boursière mondiale. Mais surtout, que vaudrait Tesla si les gouvernements n’offraient pas des primes à l’achat et les médias de la pub gratuite 20 fois par jour ? Monter un business concurrent voudrait dire capter cet argent public autrement, pas reprendre le même au moment où il va s’effondrer. Et je vous fiche mon billet que c’est déjà en cours. Tesla va disparaître des radars, et d’autres sucer les subventions à sa place. Et miracle des indices pour le futur retraité qui capitalise, Tesla sera justement remplacé automatiquement dans ces indices par d’autres sociétés du même business d’extorsion de subventions publiques. Permettez-moi d’essayer de deviner… Les fabricants d’armes ! La guerre en Ukraine est l’argument technique qui correspond exactement au principe de sauvetage de la planète qui a fait le succès de Tesla. Donc il n’y aura que des fluctuations mineures pour le futur retraité qui aura mis régulièrement ses sous dans un fonds indiciel mondial, CQFD.

        • Si, car il faut des actifs en nombre suffisant pour récolter et commercialiser les noix. Comme dans un système par répartition

    • La plus mauvaise idée… Est de prendre une retraite… C’est vraiment le début de la fain.

    • La plupart des pays développés sont en phase de recul de 65 à 67 ans, il n’y a que les Français pour croire qu’on est plus que des malades après 62 ans (malgré les charters bourrés de retraités).
      Il est clair qu’avec une baisse des heures travaillées et une augmentation le système par répartition va dans le mur mais en cas de récession et de baisse de la bourse, le système par capitalisation s’effondre aussi; donc la conclusion logique est de travailler tant que l’on peut pour ne pas tomber dans le risque des retraites et l’âge de la retraite devrait être – c’est ce qui est le plus libéral – au choix de chacun, le montant étant déterminé par les tables d’actuariat qui donne l’espérance de vie, éventuellement en fonction du métier pour éviter l’usine à gaz de l’âge de la retraite dépendant de la pénibilité du métier

  • Avatar
    The Real Franky Bee
    22 avril 2022 at 7 h 33 min

    Les promesses de la plupart des candidats à l’élection montrent que les politiciens (Macron inclus) ne comprennent pas et ne veulent pas s’intéresser à l’économie. Pendant des décennies, on a pu allonger les déficits et régler les problèmes à coup de chèque de l’état parce qu’on s’appuyait (sans le savoir) sur l’illusion monétaire offerte par les banques centrales. Il semble que nous ayons atteint un point critique sur ce sujet qui va désormais nous obliger à renoncer à l’argent magique. Donc les vrais problèmes arrivent. Et vu l’impréparation des uns des autres, ça risque d’être très compliqué. Selon moi, la prochaine grande mesure d’exception en France sera le contrôle des capitaux.

  • La guerre en Ukraine et le confinement de la Chine sont les rêves humides de nos dirigeants, surtout macronistes, parce que ce sont les rêves soigneusement entretenus chez leurs électeurs. Nous ne pouvons pas mettre fin à cette guerre ou à cette épidémie, mais nous pourrions commencer par ne pas nous en réjouir. Et nous pourrions continuer en relativisant l’importance de certaines libertés, celles qui se paient avec l’argent des autres comme le droit d’aller casser dans les manifs après avoir hurlé des slogans débiles ou plus subtilement le droit de mettre en place des règles stupides pour sauver la planète. La Chine n’a pas encore oublié l’importance de manger à sa faim. Ses dirigeants en profitent pour faire passer des mesures autoritaires des plus contestables, mais respectent les besoins du peuple. En France, l’argument n’est pas de pouvoir manger, mais de pouvoir s’indigner, condamner, haïr, fustiger. On va bientôt constater que ça n’est pas ça qui nourrit, espérons simplement que la majorité le comprendront.

  • « Le Pouvoir d’achat » est une notion relative, subljective, sans aucune definition précise, qui résulte des mouvements de centaines de paramétres economiques différents, et aussi de paramétres « Exterieurs » impossible a controler.
    Débattre du pouvoir d’achat, pour le pouvoir d’achat, sans jamais aborder au moins quelques uns des grands parametres economiques qui agissent sur la santé de notre production de biens, est un crétinisme absolu.

  • « L’économie est un jeu à somme nulle, sauf augmentation de la productivité »
    Les moyens facilitant les échanges ( division du travail , concurrence, limitations des contraintes réglementaires donc respect du droit de propriété ) favorisent le jeu à somme positive, mais de là à dire que l’économie est un jeu à somme nulle…
    Quoique, une économie sans division du travail, sans concurrence ou avec des contraintes règlementant les échanges au mépris du droit des propriétaires serait une économie de la misère ou une économie socialiste ce qui est à peu près la même chose.
    Finalement je suis d’accord et merci pour ce moment.

    • *… une économie de la misère ou une économie socialiste ce qui n’est pas la même chose mais qui donne les mêmes résultats : famine, pénurie.

      • Je suis troublé par votre formulation tout de même.

        • Votre formulation me fait penser à « la pluie engendre la sécheresse, là où elle ne tombe pas » alors que c’est « le manque de pluie qui génère la sécheresse ».

  • Un candidat qui oserait arguer que in fine la redistribution détruit le pouvoir d’achat et que la liberté d’entreprendre l’améliore est sûr de ne pas être élu.
    Le vrai problème dans la France contemporaine est l’absurdité du suffrage universel: il faut promettre ce qui plaît et oser faire le contraire.

    • Bah c’est certain que lorsqu’on a à l’esprit que les gens ne sont pas capables de comprendre les avantages de la liberté par rapport à ceux de la coercition et du vol, on est mal barré.
      Moi je crois encore qu’on peut convaincre, on m’a bien convaincu après tout, personne n’est né libéral ( sauf H16 évidemment )

  • Niveau de vie = production réelle /nombre de consommateurs. La production dépend de plusieurs facteurs dont au premier chef le nombre d’heures travaillées pendant une vie entière (cela intègre retraite, durée du travail annuel et nombre d’années travaillées). Nous sommes lanterne rouge des pays riches sur cet indicateur.
    Le progrès technique permet dans une certaine mesure d’améliorer la production sans plus de travail mais il ne faut pas se leurrer, la valeur ajoutée liée à ce progrès profite en premier aux pays qui génèrent ces progrès techniques (ce qui suppose un bon niveau d’éducation et non une population à niveau éducatif en baisse) et qui encouragent l’entreprise et la prise de risque (c’est culturel et plus répandu en pays protestant qu’en pays latin). La disponibilité de matières premières (et principalement de l’énergie) est aussi un ingrédient essentiel mais sauf miracle (fusion nucléaire), cela ne va pas s’arranger !

    • Le problème sont ceux qui pensent que nous vivons dans un monde d’ abondance cause du progrès de l’humanité alors que tout honnête homme sait que l’humanité vit dans un monde de rareté et que ce sont la transformation et les échanges des ressources (rares par définition, il ne suffit pas de se baisser )par les hommes de bonne volonté qui créent de la valeur augmentant ainsi leur satisfaction mais aussi celle de ceux avec qui ils échangent. On est passé comment de l’âge de pierre à aujourd’hui ?
      On vivait dans un monde où les ressources étaient abondantes et maintenant lol c’est terminé ?
      C’est triste de devoir rappeler ceci en ces lieux.

  • Le pouvoir d’achat… On fait avec ce que l’on a et voilà. Et ce que l’on a dépend de son travail.. Travailler plus pour gagner plus, dommage que tout le monde ne travaille pas et que l’état lui, travaille trop à nous pourrir la vie.

  • Question : pourquoi augmenter le pouvoir d’achat ? pour consommer et gaspiller davantage ? ça ne représente aucun intérêt… Quel choix de société et d’avenir ?
    Par contre, rechercher davantage d’égalité et d’équité face au pouvoir d’achat se justifie amplement : des riches toujours plus riches et des très pauvres toujours plus pauvres ne fait qu’accentuer les inquiétudes et les tensions sociales … jusqu’où?
    Dire, que si les français voudront acheter davantage de produits chinois s’ils bénéficient d’aides, les ports chinois n’enverront pas plus de produits vers la France, est tout simplement faux. Que devient dans un tel discours la loi du marché ? sachant qu’il est aisé de constater que les produits chinois ont largement envahi le marché français depuis 40 ans …
    Enfin, nous avons le souvenir d’un certain Nicolas Sarkozy qui disait « travailler plus pour gagner plus » … la réalité est que ça n’a pas marché … et personne depuis cet échec n’a repris un tel slogan.
    La question de fond est : « que cache la demande de plus de pouvoir d’achat ?  » « Par qui est-elle formulée ? « . La réponse est complexe et il serait plus intéressant de tenter d’y répondre que de se perdre dans les méandres d’explications techniques plus ou moins probantes, voire inutiles.
    Les politiques, politiciens, se contentent de promesses « techniques » sans jamais répondre sur le fond.

    -3
  • Avatar
    jacques lemiere
    25 avril 2022 at 7 h 46 min

    Les statistiques ont beau montrer que le pouvoir d’achat augmente légèrement assez régulièrement (sauf ces derniers mois), et donc que vu sur 10 ou 20 ans sa progression est nette, personne ne le croit.

    imaginez que vous alliez au supermarché et que l’état remplisse votre caddy de machin que vous ne voulez pas..

  • Les commentaires sont fermés.

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