L’Occident a choisi l’émotion sur la raison et va le payer très cher

En choisissant les sentiments et l’affichage vertuel sur la raison et la réflexion de long terme, l’Occident a fait une grosse erreur.

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L’Occident a choisi l’émotion sur la raison et va le payer très cher

Publié le 16 mars 2022
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Et comme un seul homme bien organisé, bien dressé et bien propre sur lui, l’Occident s’est levé contre l’indigne invasion de l’Ukraine par la Russie et, dans un beau mouvement d’ensemble, a fait pleuvoir sur la Russie une quantité rarement vue de sanctions de plus en plus sévères.

Comme l’ouverture directe d’un front armé contre la Russie n’était pas réellement envisageable (cela aurait vraisemblablement ruiné plusieurs saisons touristiques dans tout l’hémisphère Nord), l’Union européenne et les Américains ont donc choisi la voie des bannissements et des interdictions : restrictions voire interdiction d’utilisation du système de messagerie interbancaire SWIFT, arrêt des exportations vers le pays agresseur, gel des devises dans les banques centrales, les premières salves ont été particulièrement raides.

Les secondes salves ont été menées notamment par les géants de la Tech et ont permis de courageusement interdire toute désinformation provenant de la Russie ou de ses abominables affidés : la seule bonne propagande est la propagande sanctionnée officiellement et il serait inconvenant de laisser les internautes, mammifères mous et généralement idiots, se faire leur propre opinion dans le déluge de données douteuses en provenance de tous les côtés. On appréciera au passage le relâchement des mystérieuses mais néanmoins très contraignantes règles de la communauté chez Facebook et Instagram qui autorisent maintenant les appels à la violence contre les Russes (dont on sait que tous approuvent forcément ce que fait leur gouvernement, c’est absolument évident).

Les salves suivantes se sont produites exactement comme on pouvait s’y attendre, avec une véritable bousculade de la part des entreprises occidentales de toutes sortes pour montrer à la fois leur totale conformité avec l’air du moment et leur absolu besoin de signalement vertuel : tout est bon pour faire comprendre au public européen et américain que les exactions de Poutine seront châtiées par un refus catégorique de commercer avec les Russes, groupe subitement pris comme homogène dans une collectivisation instantanée pas du tout malsaine.

Avec cette crise, l’Occident a clairement abandonné toute prétention à l’universalité de ses valeurs tant le Deux Poids Deux Mesures apparaît évident pour tous ceux qui regardent plus loin que les deux dernières semaines d’Histoire ; or, comme la nature a horreur du vide, cet abandon a vite été remplacé par une autre doctrine étrange et dont le degré de dégoulinance n’apparaît que progressivement : la nouvelle société occidentale semble décidée à s’organiser autour d’un wokisme décomplexé dans lequel il s’agit avant tout de gérer les foules au travers des émotions, des ressentis, des sentiments en abandonnant toute velléité de planification intelligente, raisonnée et à terme plus longue qu’un ou deux mois.

Il suffit de voir les mines embarrassées de certains éditorialistes, piposophes de salon et autres experts de plateau télé qui expliquaient avec véhémence il y a quelques poignées de jours l’absolue nécessité de sanctions toutes plus dures les unes que les autres, et qui commencent maintenant à se rendre compte que ces sanctions vont se retourner très violemment contre tout le monde, eux compris.

Persuadés que la balance commerciale, favorable aux Européens en ce que les Russes importaient plus que nous n’importions de Russie, permettrait de faire entendre raison au chef du Kremlin, nos aimables nigauds n’ont compris qu’un peu tard que lorsque nous leur exportons des biens manufacturés complexes à grosse marge et haute valeur ajoutée, les Russes nous exportent, eux, des matières premières à faible marge, ce qui se traduit, lorsque les tensions s’accroissent et que les robinets et les frontières se ferment, par une explosion des marges sur ces matières premières, et un effondrement des importations vers la Russie, ou, dit autrement, à un enrichissement des Russes et un appauvrissement drastique des Occidentaux.

Pire : à repousser Poutine toujours plus loin, à couper la Russie de plus en plus violemment hors de la sphère d’influence occidentale, ces émotifs excités n’ont fait que parachever une tendance qu’ils avaient déjà entamée avec hardiesse les années précédentes, à savoir la création d’un bloc de puissances indépendant de l’Ouest.

Avec une gourmandise qui s’approche de plus en plus d’un suicide inconscient, l’Occident vient de tenter à l’échelle planétaire l’application d’une cancel culture à ceux qui lui fournissent les vivres. La fine diplomatie des Macron, von Der Leyen, Biden et autres cadors occidentaux va parvenir à auto-canceller l’Occident. Remarquablement bien joué.

Par ailleurs, de façon logique et quoi qu’on puisse penser de Poutine et des Russes, la situation actuelle va déclencher un certain nombre d’autres soucis dont on voit mal se sortir la fine équipe actuellement aux manettes (pour rappel, c’est la même équipe de clowns qui a géré la pandémie : si vous misez sur le pire, c’est un pari gagné).

Ainsi, les Russes vont devoir fonctionner sans l’Ouest, ce qu’ils avaient déjà commencé à faire en partie. Ce ne sera pas facile, mais les réserves (de matières premières et financières notamment) actuelles rendent cependant l’opération possible. A contrario, l’absence totale de réserves et d’organisation de l’Europe et des États-Unis pour se passer de la Russie vont rendre la situation franchement pénible pour les Occidentaux.

Ainsi, nos frétillants politiciens vont prétendre pendant quelques temps que les sanctions fonctionnent très bien. Pendant ce temps, les agriculteurs qui produisent notre nourriture vont se retrouver à devoir faire face à des coûts de production explosifs dont personne ne se soucie parce que ce sont des paysans, qu’ils n’ont pas de petite coche bleue sur Twitter et qu’ils ont autre chose à faire qu’expliquer leurs soucis sur Facebook ou TikTok.

Ainsi, les prix des engrais puis de toutes les céréales, des fruits, des légumes, des viandes vont grimper joliment. Au bout d’un moment (cet été, à la rentrée ?), les cols blancs qui grignotent des galettes de soja en buvant des pritz sur des rooftops après des meetings en conf-call vont commencer à remarquer que les prix ont sacrément gonflé, sans parler de ces rayons vides qui refusent de se remplir. À ce moment, certains politiciens commenceront à s’inquiéter mais il sera bien trop tard… Ceux qui n’ont pas de petite coche bleue sur Twitter auront, eux, fait des stocks depuis un moment.

Enfin, signalons que Poutine pourrait avoir l’idée de vendre son pétrole à un prix discount (mettons 50 % ou 60 % du prix de marché) en imposant un paiement en or, ce qui pourrait fort bien convenir à une bonne partie de la planète, non inféodée à l’OTAN ou aux intérêts de l’Union européenne ou des Américains. On laissera au lecteur l’exercice de dresser les conséquences de ce retour à l’étalon-or implicite pour la Russie (qui dispose de réserves d’or importantes) et pour la Chine (elle aussi prête à une telle éventualité). L’effondrement du dollar, façon Weimar, n’est pas à écarter.

En choisissant les sentiments, l’émotion et l’affichage vertuel sur la raison et la réflexion de long terme, l’Occident a fait une grosse erreur, un peu dans le style « Get Woke, Go Broke » (tentez le wokisme et devenez ruiné).

À force d’essayer d’être woke, l’Occident va être broke.


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  • Derrière tous ces soubresauts de nos politiques économiques et sociales, il y a l’idée affirmée et répétée en boucle de la « volonté politique ». En fait, la volonté politique n’est autre que le socialisme qui s’est trouvé pour la circonstance un nouveau nom.

    Hélas ! On a beau renommer des nains : personnes de petite taille, cela ne leur ajoute guère de centimètres. Toutes les conséquences des errements de la planification économique, de l’échec à la dictature en passant par le mensonge, la disette et le chaos se profilent à l’horizon. Et cet horizon est très proche : 3 mois, soit la durée de nos stocks de gaz.

    On a donc 3 mois pour réussir ce que l’on tente de faire depuis un siècle : faire fonctionner le socialisme. Entre temps, et avant que la dictature ne soit parfaitement en place, on devrait se poser et poser une question fondamentale : si l’état nounou s’occupe de tout, il ne peut nous expliquer son incurie par des causes externes, même pas des méchants virus ou des dictateurs venus du froid.

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    • Alan, je suis entièrement d’accord avec votre diagnostic.
      Comment se fait-il que notre diplomatie n’ait rien vu venir ?

      • Tiens, c’est une question intéressante. Un diplomate ne racole pas l’électeur et n’est pas un naïf. Il ne peuvent pas ne pas avoir vu venir le coup.

        Pour ma part, les commentaires d’un militaire de haut rang m’a aussi convaincu depuis presque 10 ans qu’ils savent aussi parfaitement qu’il y a comme un problème.

  • Et quand on voit le nombre de tridoses masqués dans les supermarchés, on se dit qu’on n’a pas le cul sorti des ronces…
    Je crois que je vais aller vendre des bougies et des nounours aux couleurs de l’Ukraine sur les marché.

    • N’oubliez pas les tasses à l’effigie du bataillon Azov. Elles sont du meilleur effet.
      Le Che n’est qu’un petit rigolo amateur pas drôle en comparaison.

      • Azov? 2 à 3% de l’armée ukrainienne en estimation haute et bien sûr les gentils libéraux russes de la brigade Oplot, des Cent Noirs, de l’ESM, de la RNE, du groupe Ratibor et de la myriade de groupes issus de l’ex parti Nazbol, présents au Donbass et en Crimée bien avant que le moindre obus ukrainien ne s’abatte sur un faubourg de Donetsk, ça ne vout dit rien. Ils doivent avoir des T-shirts et des mugs avec un joli Kolovrat dessus.

        -1
        • Vous n’avez pas compris que je raillais et non déraillais.
          Avez vous au moins compris quel symbole se trouve sur le mug et le T-shirts?
          Ce n’est pas pouur rien que je parlais du Che…

        • Avec la seule nuance que je n’ai pas vu un seul hurluberlu avec des t-shirts clamant leur amour des russes et de Poutine et que le hastag IStandWithRussia ne « trend » pas trop en ce moment.
          Contrairement à l’autre.
          On a ici un conflit entre deux « démocratures », deux États avec des bureaucraties et autres politocards pas franchement fréquentables : on devrait s’abstenir nettement de prendre parti, et se tenir bien loin de leurs histoires. Et même acheter aux deux, à tour de bras et prix réduits, pour « les soutenir, bien sûr »… Si on était logiques, raisonnables et pas des naïfs émotifs. Parce que bon, des staliniens qui se mettent dessus avec des nazis, en vrai limite ça me fait plaisir !

  • Avatar
    jacques lemiere
    16 mars 2022 at 13 h 01 min

    se tirer une balle dans le pied ..réagie émotionnellement, pourquoi pas…

    mais…en mettant en face..celui qui paye et celui qui décide des , non pas sanctions, mais décisions..

    l’arme économique u libéral c’ets le boycott..volontaire, individuel…

  • L’avantage de l’émotion est de coller parfaitement à notre société du spectacle permanent.
    Notre président se fait photographier avec un sweet de para et parle à la presse dès qu’il sort d’un « call international », comme dit son nouvel ami maire de Poissy, alors que la diplomatie exige un minimum de discrétion.
    La lutte contre le réchauffement obéit aux mêmes règles, avec des animations spectaculaires sur la montée des eaux, qui a commencé bien avant l’invention du moteur thermique, il y a 15000 ans
    Pour ce qui concerne les pénuries d’engrais, tout avait été prévu dans les plans d’agriculture bio où 30 tonnes de fumier remplacent 500 kg d’engrais chimique, à condition de trouver du fumier disponible dans les environs.
    La raison n’a plus sa place dans cette société de l’immédiateté et de la censure de la pensée.

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    • « Notre président se fait photographier avec un sweet de para … »

      Actuellement, il hésite entre le treillis militaire et le costume de « Cetelem ».

  • Seuls les Européens en paieront le prix, les Anglo-Saxons – plus hypocrites – s’en tireront, d’abord parce qu’ils ne font que des sanctions bégnines (les USA importent peu de pétrole russe mais ne mettent pas d’embargo sur l’uranium enrichi qu’il importent bien plus de Russie, l’UK ne commence son embargo que fin de l’année, le temps de trouver des alternatives) et disposent de ressources naturelles sur leurs territoires au contraire des Européens qui n’ont pas grand chose et sanctionnent à tout va sans réfléchir.
    Ils viennent d’interdire aux sociétés de cotation et coter les actifs russes soi-disant pour les couper de la finance internationale alors que c’est déjà fait. A mon sens la vraie raison est de donner un sursis aux banques européennes qui devraient sérieusement augmenter leurs fonds propres pour couvrir les risques des actifs russes si ils étaient officiellement classés « junk bond »; en effet d’où viendraient ces fonds propres?

  • Bien vu, il se peut qu’au moment des déclarations du tsar Poutine qui menaçait l’Europe de quelque chose d’inconnue, (que l’on avait jamais vue….), s’il y avait des sanctions contre la Russie, il fallait comprendre : vous n’avez pas compris que les sanctions se retourneraient contre-vous avec plus de vigueur , et non pas je riposterai avec une bombe nucléaire. (c’est une hypothèse). Ce conflit n’est ni une partie d’échecs, ou de poker, c’est « juste » une bataille (jeu de carte) où toutes les cartes sont sur la table à découvert. mais nous sommes myopes… (idéalistes, bisounours….etc) . Poutine connait ses limites et les notre, par contre il est surement prêt à pousser le bouchon en cas de maladresse de notre part. (déclarations stupides ne certains amateurs dirigeants).
    Il semble quand même que les conseillers du tsar aient mésestimé un contexte local et privilégié une restauration de l’empire.

  • meri H16 pour cet article
    cocus mais pas contents les peuples européens aveuglés par l’emotion de nos dirigeants qui sont de grosses sous m…. et qui sont de dangereux fous irresponsables.
    sans aucune stratégie ces donquichottes pensent que leurs sanctions va plomber l’adversaire alors que c’est le contraire qui se passe, et Macron où vas tu trouver le palladium, le titane, le Nickel de class 1 pour les batteries Lithium-ion de véhicules électriques, les engrais pour les agriculteurs, le gaz pour les industriels.
    on ne t’a pas enseigné qu’il faut réfléchir avant d’agir. Macron 1e je n’arrive plus à te vouvoyer……..

  • Excellent rappel de quelques dures réalités. Bravo et merci h16.
    Les dirigeants occidentaux, contre toute évidence, demeurent toujours convaincus d’être à la tête du centre du monde, alors que l’ensemble du monde occidental, USA compris, est en déclin accéléré, déclin dont ils sont en grande partie la cause, même si des populations incultes et crédules ont aussi leur part de responsabilité. J’en veux pour preuve l’engouement délirant pour des concepts absurdes comme la pseudo transition énergétique, l’idée que les gouvernements auraient le pouvoir de changer « le climat », le pseudo féminisme (le vrai féminisme, visant à obtenir l’égalité des droits, étant parfaitement inscrit dans le programme libéral), la supériorité des « non blancs », la promotion de certains comportements minoritaires choisis, la croyance naïve (et destructrice) dans le pouvoir de l’État, non sur les gens mais sur la matière. Or l’État, organisation humaine disposant du quasi monopole de la violence légale sur le territoire qu’il contrôle, n’a de pouvoir que sur ceux qui veulent bien lui obéir et à l’intérieur de ses frontières. Ni la matière ni les autres États n’obéissent à un ou groupe d’États particuliers, les relations entre États étant régies par la loi du plus fort.

  • Vous oubliez l’urgence climatique où nous qui produisons 0,9 % des émissions de planète allons nous retrouver tout seuls dans cette lutte suicidaire où – faute de centrales nucléaires disponibles – il n’y aura plus que les moulins à vent pour remplacer le gaz et pétrole russes. Mais y aura t il aussi les métaux pour les voitures électriques ? Bref nous sommes en Absurdie. L’auteur a tout a fait raison: il n’y a plus aucune rationalité, que
    de l’idéologie au petit pied.

  • « les Russes (dont on sait que tous approuvent forcément ce que fait leur gouvernement, c’est absolument évident) »
    « les Russes, groupe subitement pris comme homogène dans une collectivisation instantanée pas du tout malsaine »

    C’est un argument évoqué récemment par d’autres auteurs sur contrepoints qui n’a pas encore eu la controverse qu’il mérite.
    Bien que beaucoup de lecteurs de contrepoints rêvent d’une société sans état, ça n’est pas encore dans celle ci que l’on vit. Et que vous le veuillez ou non chers français (moi je suis belge, c’est pas mieux), c’est Macron qui vous représente tous, même ceux qui n’ont pas voté pour lui. Même si vous n’êtes pas d’accord avec lui, c’est par exemple bien vos impôts qui financent sa politique extérieure et c’est en votre nom qu’il a été négocier avec Poutine et avec le succès que l’on connaît le retrait des troupes.
    C’est d’autant plus vraie pour la Russie de Poutine, et quelle autre alternative à imposer des sanctions économiques y a t-il que de mettre la pression sur le peuple qui a mis Poutine au pouvoir ?
    (Et en même temps, s’attaquer au financement de l’opération militaire spéciale”)
    Dire que ce choix est le choix de l’émotion est simplement faux, c’est simplement le seul choix possible. Alors, la « réflexion à long terme » ça donnerait quoi comme résultat ?
    Mais peut être que l’auteur, bien content de ne pas vivre en Moldavie actuellement, préconise de ne rien faire du tout. Finalement, en France on est pas si mal, on peut écrire des tonnes de billets en critiquant le gouvernement sans se prendre 15 ans de prison. Et puis, vous êtes tranquilles, avant d’avoir les Russes à votre porte, ils devront se farcir les pays de l’est et l’Allemagne…et la Belgique.

    -1
    • @Ked128
      « Se » tirer une balle dans le pied, c’est à dire s’infliger des dommages supérieurs à ceux qu’on inflige à l’adversaire n’est pas une option.
      Vous voulez des options réelles, en voici quelques unes :
      1) Abandonner toute mesure de rétorsion « économique ». Les échanges commerciaux sont un frein puissant aux conflits. La libre circulation des marchandises évite la circulation des armées.
      Se couper totalement de l’adversaire engendrera une guerre totale.
      2) Négocier avec Poutine en acceptant ses demandes raisonnables (neutralisation de l’Ukraine, autonomie ou indépendance des républiques orientales sous référendum supervisé contradictoirement, fin des agressions sur les peuples de ces républiques, garantie respectée de fin de l’expansion de l’OTAN.
      3) Réduire la dépendance énergétique de l’Europe en abandonnant l’absurde pseudo « transition énergétique ». Laisser le marché libre trouver les meilleures solutions à la fourniture d’énergie. Laisser les banques et particuliers qui le souhaitent financer les sources d’énergies dans lesquels ils croient, à leur risque exclusif (sans subvention, compensation ou garantie de l’État).

  • Bonjour,
    Il semble que cette guerre était prévisible: voir sur INA ,une interview de V Poutine en date du mars 2005, dans laquelle il annonçait la couleur : pas touche à l’Ukraine et respect des accords de Minsk1 et 2, accords avalisés par l’Allemagne et la France et sur lesquels le président de l’Ukraine s’est assis – je ne cautionne pas Poutine.

  • article pertinent dans l’ensemble mais la fin laisse penser que le catastrophisme ambiant envahit tout. « Enfin, signalons que Poutine pourrait avoir l’idée de vendre son pétrole à un prix discount… L’effondrement du dollar, façon Weimar, n’est pas à écarter. » pourrait…avec des si on peut imaginer beaucoup de choses. Les réserves en or des USA sont bien supérieures à celles de la Russie ou de la Chine. La masse colossale de monnaie émise ces dernières années, et le volume des dettes m’inquiètent plus que Poutine faisant du troc pétrole contre or avec le Ghana ou le Pérou. Même là, j’ai aussi des doutes, quand le PM japonais (Abe) avait lancé sa politique de QE, certains prédisaient l’effondrement rapide du Yen, prophétisant que le japonais moyen irait acheter son pain (sic + lol) en transportant ses espèces dans une brouette. Mouais, pas vu beaucoup de brouettes à Tokyo ou à Sapporo ces dernières années.

    -1
    • @Hesitant
      La création monétaire n’engendre pas mécaniquement l’inflation (définie en tant que hausse générale des prix), mais elle en est indubitablement la cause principale quand celle-ci finit par se produire. Tout les prix ne peuvent pas être multipliés par 1 000, 10 0000, 1 000 000 (cf Venezuela) sans création monétaire à peu près équivalente. Avant que ce fléaux ne déferle, d’autres évènements peuvent en contrebalancer les effets comme la baisse des prix des matières premières, l’extension de la division du travail (la mondialisation a été un frein puissant à l’inflation). Ensuite, ça dépend d’où va la monnaie nouvellement créée. Jusqu’à il y a deux ans, elle a été principalement investie en « actifs » financiers ou immobilier, d’où l’envolée de la bourse et des prix de certains biens recherchés (ce qui prouve au passage que la création monétaire bénéficie principalement aux puissants, ceux qui sont proches du pouvoir). Cependant, on ne peut pas cumuler toutes les causes de l’inflation sans finir par la provoquer. Le renchérissement des prix de l’énergie, conséquence inévitable de l’absurde « transition énergétique », la baisse de la production engendrée par les confinements et autres restrictions, l’utilisation de la création monétaire pour payer les gens forcés à l’inactivité et maintenant l’augmentation du prix des matières premières générée par les absurdes et criminelles mesures de « rétorsion économique » contre « La Russie » finissent par provoquer une augmentation sensible des prix (commencée bien avant le début du conflit en Ukraine). Au lieu de réduire son train de vie et les impôts, le gouvernement, forcé de reconnaitre l’existence du phénomène, a répondu par la distribution de primes issues de nouvelles création monétaires qui ne feront que l’amplifier. Les seules armes qui restent aux gouvernement avant le déferlement de l’hyper inflation c’est la confiscation des avoirs des particuliers ou la restriction de la consommation via d’autres moyens (nouveaux confinements, rationnement administratifs) qui ne feront qu’aggraver la descente aux enfers de l’économie réelle.

  • Et si nos dirigeants n’étaient que des marionettes manipulées…. C’est tellement gros que l’on va dans le mur, que l’on peut se demander si tout cela n’est pas voulu. Un arbre sans feuille qui cache une foret en feu ? Il y a un tel machiavelisme à détruire notre économie , notre système de santé et tous nos piliers que l’on ne peut pas imaginer que cela soit dû au hasard….

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

Aurélien Duchêne est consultant géopolitique et défense et chroniqueur pour la chaîne LCI, et chargé d'études pour Euro Créative. Auteur de Russie : la prochaine surprise stratégique ? (2021, rééd. Librinova, 2022), il a précocement développé l’hypothèse d’une prochaine invasion de l’Ukraine par la Russie, à une période où ce risque n’était pas encore pris au sérieux dans le débat public. Grand entretien pour Contrepoints par Loup Viallet, rédacteur en chef.

 

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Moyennant un changement d’approche et un pas de côté en s’inspirant des moralistes de l’âge classique, essayons de réfléchir au wokisme autant qu’à ceux qui le dénoncent qui représenteraient deux formes distinctes d'hyper-focalisation. Redéfini comme étant avant tout une forme contemporaine, mais pas nouvelle, d’intolérance, il est possible d’envisager le phénomène woke/anti-woke en tant que passion, au sens classique du terme, celui d’un affect subi qui altère, pour le pire, celui ou celle qui en est la proie.

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