Aujourd’hui l’Ukraine ; demain, Taïwan avec la Chine

Nous avons littéralement jeté ces régimes autocratique et totalitaire dans les bras l’un de l’autre. L’Ukraine de la Chine, c’est Taïwan. Taïwan, c’est 70 % des semi-conducteurs, fabrique et tissu du monde moderne.

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Aujourd’hui l’Ukraine ; demain, Taïwan avec la Chine

Publié le 25 février 2022
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L’Ukraine a cessé d’exister comme État souverain indépendant. C’est désormais une donnée factuelle avérée. L’histoire retiendra l’idée d’intégrer l’Ukraine à l’Alliance atlantique (OTAN), comme l’une des plus hybristiques et contre-productives de notre temps.

Pour criminellement stupide qu’elle ait été, cette idée et ce projet ne sont pourtant que des éléments de contextualisation. La responsabilité première de la tragédie ukrainienne qui va se dérouler sous nos yeux — des milliers de gens vont périr, beaucoup de civils innocents, des femmes, des enfants — incombe, c’est un truisme, à la Russie.

On ne peut pas comprendre la Russie sans se souvenir que cette race, née dans le creuset ukrainien, à l’époque de souche scandinave, a conquis les immensités qui se perdent de l’Ukraine au Japon. La geste impérialiste russe est l’une des plus formidables dans son ampleur, constante et durable, de mémoire d’homme.

Le retour de l’impérialisme russe

Comme le soulignait Henry Kissinger dans sa fresque magistrale Diplomacy (1994), l’impérialisme russe transcende les vicissitudes historiques et idéologiques. Des tsars à Vladimir Poutine, en passant par Joseph Staline, l’impérialisme est la seule constante de l’histoire russe. La respiration de la civilisation slave-orthodoxe, dans ses fibres les plus intimes, est impériale.

Pauvres Européens. Ils avaient cru échapper à l’histoire, son tragique et son fracas. Tandis qu’ils se déchirent sur les sujets les plus imbéciles — les vaccins ! les éoliennes ! — l’Histoire s’écrit sous leurs yeux mais ils ne la voient pas. Avec superbe, ils s’en sont abstraits. C’est plus confortable. Les voici dessillés.

Car, l’armée impériale russe est aux portes de l’Europe. L’Ukraine est un vaste territoire qui pointe au cœur du continent européen. Limitrophe de la Roumanie, de la Slovaquie, de la Hongrie et de la Pologne, l’Ukraine est notre voisin direct, immédiat, de palier géographique et civilisationnel. La dague impériale pointe désormais sur la gorge de cette Europe qui se croyait éloignée du théâtre des opérations. No more.

Depuis deux siècles, trois puissances militaires dominent l’Europe : Allemagne, France, Royaume-Uni. La France parle fort, mais n’a plus remporté une guerre par ses propres moyens depuis deux siècles. Le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne et ne s’est jamais projeté comme puissance continentale. Wait & see, plus que jamais à l’ordre de leur day.

Reste l’Allemagne, première tradition et puissance militaire en Europe depuis deux siècles. La puissance militaire ne s’apprécie pas que par les chiffres actuels. Il existe un savoir-faire, une tradition proprement militaires. (Ce qui permet au Russe, modeste sur le plan économique, de projeter une force militaire incroyablement probante, de la Syrie à l’Ukraine, en passant par le Kazakhstan, la Géorgie, la Tchétchénie.) La tradition militaire allemande est sans égal en Europe continentale.

Or, l’Allemagne s’est finlandisée. Dès qu’il s’agit de l’empire russe, l’Allemagne c’est la Suisse en grand. L’Allemagne a choisi l’impotence, par des motifs historiques — l’histoire a bon dos ! — et moraux. Mais principalement, par le fait de sa politique énergétique délirante.

La décision prise par le chancelier de massepain Merkel de détruire la capacité nucléaire civile allemande restera comme l’un des actes les plus irrationnels, anti-économiques et extrémistes in Deutschland depuis 1945. Sous des dehors patelins, Angela Merkel aura égrené un chapelet de décisions extrémistes sans le moindre égard pour leurs conséquences à moyen, long et même court termes.

Comme s’il était toujours en quête d’une nouvelle cause à embrasser avec fanatisme, le peuple allemand s’est découvert une nouvelle vocation : celle de pionnier de la Transition énergétique. Ce qu’ils nomment Energiewende. Dans le monde réel, cette austère et germanique transition aura livré trois fruits maudits : 1/ explosion du coût de l’énergie pour les familles et entreprises allemandes 2/ pollution et émissions massives de CO2 3/ mais d’abord et avant tout, dans le cas qui nous occupe, la vassalisation énergétique de l’Allemagne à la Russie.

L’Allemagne importe plus de la moitié de ce gaz qui est désormais son aorte, depuis la Russie. Que la Russie coupe le robinet, les fières usines BMW, Daimler, la chimie allemande cessent d’exister — sinon comme ces reliques du passé industriel qui parsèment la Ruhrgebiet. En raison et proportion de l’Energiewende, la Germanie est aujourd’hui un protectorat énergétique russe. Le visionnaire Trump avait parfaitement compris l’inexorable de cet asservissement dès lors que l’Allemagne s’est mise à consommer goulûment le gaz du régime autocratique moscovite. (Les ‘élites’ européennes ont tellement plus de classe et de ‘science’ que l’orangeade new-yorkaise.)

Au centre de la carte de l’Europe, nous avons donc la Suisse. Au-delà, la Pologne et les États baltes. Les trois petits États baltes, membres de l’OTAN. Une semelle russe en Estonie nous garantit une guerre thermonucléaire : c’est l’effet magique et miraculeux de l’article 5 du traité de l’Alliance atlantique.

En 1998, quand le Russe était militairement à terre, le Sénat des États-Unis ratifiait l’expansion de l’OTAN à l’Est. Rien ne justifiait cette expansion du point de vue de l’intérêt des membres de l’OTAN, contraints du fait même d’apporter leur garantie — celle d’une guerre totale en cas d’incursion russe — à des États, pays et régions contestés depuis mille ans. Je cède la parole à George Kennan, architecte de la victorieuse politique de containment de l’URSS par l’Occident durant la guerre froide. Voici ce qu’il déclarait en 1998, quand on lui demandait son opinion sur le fait que l’OTAN vienne chatouiller le nez de Moscou :

« Je pense que c’est le début d’une nouvelle guerre froide. Je pense que les Russes vont progressivement réagir de manière assez négative et que cela affectera leurs politiques. Je pense que c’est une erreur tragique. Il n’y avait aucune raison pour cela. Personne ne menaçait personne d’autre. Cette expansion ferait se retourner les pères fondateurs de ce pays dans leur tombe. Nous avons signé pour protéger toute une série de pays, alors que nous n’avons ni les ressources ni l’intention de le faire de manière sérieuse. [L’expansion de l’OTAN] n’a été qu’une action légère de la part d’un Sénat qui ne s’intéresse pas vraiment aux affaires étrangères. Ce qui me dérange, c’est la superficialité et le manque d’information de l’ensemble du débat sénatorial. J’ai été particulièrement gêné par les références à la Russie en tant que pays mourant d’envie d’attaquer l’Europe occidentale. Les gens ne comprennent-ils pas ? Nos différences dans la guerre froide étaient avec le régime communiste soviétique. Et maintenant, nous tournons le dos à ceux-là mêmes qui ont organisé la plus grande révolution sans effusion de sang de l’histoire pour renverser ce régime soviétique. […] Bien sûr, il y aura une mauvaise réaction de la part de la Russie, et alors [les partisans de l’élargissement de l’OTAN] diront que nous vous avons toujours dit que les Russes étaient comme ça… » (cité par Thomas Friedman, The New York Times, 22 février 2022).

Au delà de l’Ukraine se pointe l’enjeu de Taiwan avec la Chine

Venons-en au principal. Dans les années 1990 une publicité pour un bonbon parlait du deuxième effet Kiss-Cool : le premier contact du bonbon est tout de fraîcheur ; quand on parvient au cœur du bonbon, on atteint une fraîcheur plus grande encore — littéralement : explosive.

Notre deuxième effet Kiss-Cool, c’est Taïwan. Rivés à nos histoires d’éoliennes, de vaccins et de pronoms iel, nous avons bêtement manqué le glissement paradigmatique qui s’opérait dans les relations internationales. De soumise au droit qu’étaient les relations étrangères depuis 1989 — par quoi l’Occident entendait son droit, quand l’Occident était sans rival, faisait tout ce qu’il voulait et pouvait par conséquent identifier chacun de ses projets et caprices au Droit universel, intangible des Nations émues (par la puissance occidentale) — les relations internationales, disais-je, ont insensiblement opéré une reptation à reculons vers les deux soleils qui les ont, de toute éternité, irradiées : la force, et la diplomatie.

Par delà l’opposition classique entre la fin de l’Histoire (Fukuyama) et le monde multipolaire (Huntington), nous sommes résolument entrés dans un monde tripolaire : Occident, Russie, Chine.

En somme, nous sommes revenus aux années 1960 du XXe siècle, avec les mêmes acteurs et la même vérité première du rapport des forces en présence : l’Occident est nettement plus puissant que la Russie ; l’Occident est nettement plus puissant que la Chine. Mais l’Occident est incapable de confronter avec efficace une alliance, de droit ou de fait, entre la Chine et la Russie. C’était vrai à l’époque de Nixon, cela reste vrai de nos jours.

La différence étant que les responsables américains du tournant diplomatique qui nous intéresse, MM. Nixon et Kissinger, étaient d’une tout autre trempe et envergure que le pauvre Monsieur Biden et son Kissinger d’opérette, Antony Blinken, qui est une sorte de notaire de ce qui se passe, un reporter en live de CNN. Adeptes de la Realpolitik, Nixon et Kissinger avaient le sens du principal et de l’accessoire, et de la prééminence en diplomatie du rapport de force sur n’importe quelle considération morale. Leur principal était la victoire ultime de l’Occident sur ses deux rivaux totalitaires. Ce qui les mena tout naturellement à s’allier au plus faible des deux — à l’époque, la Chine — pour le détacher de ce qui était la vraie menace : l’URSS. Pourtant, la Chine était alors dirigée par le pire anthropophage en nombre de l’histoire des hommes, responsable de la mort de dizaines de millions de civils chinois innocents : Mao Tsé-toung. La diplomatie se rit des professeurs de vertu.

Il existe une différence capitale avec the world according to Richard Nixon. Le principal ennemi de l’Occident, dans le couple Chine-Russie, n’est pas la Russie. C’est la Chine. La Chine, comme hier l’URSS, revendique son ambition hégémonique ; tandis que la Russie impériale ne vise qu’à dominer et soumettre ses marches.

Chine et Russie n’avaient plus été aussi proches, sur tous les plans, depuis l’arrivée aux affaires de M. Kissinger. Nous avons littéralement jeté ces régimes autocratique et totalitaire dans les bras l’un de l’autre. L’Ukraine de la Chine, c’est Taïwan. Taïwan, c’est 70 % des semi-conducteurs, fabrique et tissu du monde moderne. En cas d’invasion par la Chine, les Taïwanais ont annoncé leur intention de saboter et saborder leurs usines de semi-conducteurs. Brace, comme on dit en anglais quand un avion va s’écraser.

Je veux terminer sur une note positive.

D’abord, ne vous laissez pas aller au désespoir. Nous en avons connu d’autres. Après tout, le Russe est puissant, le Chinois pointe son nez. Mais nous sommes l’Europe, qui a donné au monde — y compris la Chine et la Russie — l’alphabet de la civilisation et du progrès technologique qui les dominent. Nous en avons vu d’autres, nous en verrons d’autres.

Toutefois, nous ne confronterons pas les périls et dangers de ce monde rebarbarisé, au sens de Friedrich Hegel, sans porter au pouvoir des gens capables d’en comprendre les enjeux et les ressorts. La vertu du système démocratique est de permettre de telles évolutions sans effusion de sang. Il est temps.

 

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  • Mr Godefidi, il est rare de lire une analyse aussi objective dans les autres médias qui sont hystériquement anti russes.

    • « L’Ukraine a cessé d’exister comme État souverain indépendant »
      Elle est donc sacrifiée au gros Ours russe.
      Dans le même texte on lit que les pays membres de l’Otan ont une garantie d’une aide complète de l’organisation en cas de « semelle russe » mais que proposer cette protection à l’Ukraine est une idée « criminelle ». En attendant, le gros Ours russe n’a pas mis ses pattes ni ses griffes dans ces pays sous protection de l’Otan pays anciennement satellites de l’URSS comme l’Ukraine.

  • Article assez decevant.
    Deja on comprend pas tres bien ou veut en venir l auteur. Il parle dans le titre de Taiwan et passe le gros de l article sur la russie, la politique allemande pour finir sur taiwan en quelque lignes
    Que suggere l auteur ?

    rearmer la RFA ? (Deja la decision ne nous appartient pas, et ensuite je suis pas sur que ca soit bien vu par les autres pays et au final ca ne servira pas a grand chose si on continue avec une doctrine droit de l hommiste). Ce dernier point est peu etre la clé pour comprendre pourquoi Poutine (ou Xi) pensent gagner. Meme si nos pays sont plus puissant economiquement voire militairement, ils nous voient comme des pays decadents (pas forcement a tort d ailleurs)

    Sur la suggestion de faire une alliance avec la russie pour la separer de la chine, c est refaire la politique de Chamberlain (Adolf aussi nous voyait comme decadent et incapable de s opposer a lui meme quand nous avions l avantage comme pour la remilitarisation de la rhenanie). De toute facon je doute que Poutine soit d accord. A mon avis Poutine fait la une erreur majeure. Un jour la chine risque de lorgner sur les espaces quasi vide mais riche de l est de la russie (aka la siberie) et vouloir faire main basse dessus. La russie risque de se retourver dansla meme situation que le Mexique quand le texas a voulu faire sécession

    Sur la politique gaziere de Merkel (qui ne date pas d elle, son predecesseur siégeât chez Gazprom) l erreur est plus de ne pas avoir multiplie les source d approvisionnement que d arreter les centrales nucleaires. Une centrale nucleaire en cas de conflit c est une point faible (pas tant car un missile peut rendre radiocatif toute la region qu un sabotage bien placé peut paralyser la production (pas tres difficile. par ex vous detruisez les lignes a haute tension autour de la centrale et hop plus de courant))

    -4
    • « qu un sabotage bien placé peut paralyser la production  »
      C’est le cas de toute centrale productrice d’énergie.
      Quant à tirer un missile pour détruire une centrale nucléaire, c’est tjrs possible. Mais n’oublions pas qu’un envahisseur qui veut occuper et tirer profit d’un pays doit préserver les unités productrices d’énergie pour pouvoir ensuite les utiliser à son propre profit. Ensuite si vous touchez le cœur nucléaire, vous contaminez une large région qui devient également impropre à une utilisation par l’agresseur. Sans tenir compte des retombées radioactives qui risquent de vous atteindre dans un 2è temps.

      • @cyde
        vous pouvez en effet saboter n importe quelle centrale (qu elle soit au gaz, charbon ou nucleaire). la seule difference c est que le nucleaire etant quelque chose de compliqué et puissant, il y a peu de centrale nucleaire. il est donc plus facile de saboter une centrale nucleaire que 10 centrales a gaz

        Qui vous dit que Poutine veut tirer profit de l ukraine ?
        A mon avis il veut juste elminer du jeu un gouvernement qui risquait de lui faire de l ombre. ou tout simplement faire un glacis entre la russie et l europe. dans ce cas une zone radioactive est pas un probleme
        De toute facon, pour saboter la production vous n etes pas obliger de viser le coeur de la centrale. Si j etais un saboteur, je viserai les turbines ou tout simplement les transformateurs (voire les lignes a haute tension). Le rapport complexite/resultat est nettement meilleur

    • « Que suggere l auteur ? »

      Il me semble avoir compris qu’il présente la responsabilité historique de l’OTAN dans cet affaire. L’OTAN n’a cessé d’humilier la Russie depuis plus de 30 ans (mais avec une accélération notable ces 8 dernières années) et ce qui se passe aujourd’hui en est la conséquence directe parce que la Russie est une civilisation impérialiste par nature et qu’il était évident (avec ou sans Poutine) qu’elle n’allait pas accepter le petit jeu de l’OTAN (qui multiplie les bases militaires autour de la Russie en se moquant de tous les traités) encore longtemps… D’autant plus que sur le plan militaire, la Russie a démontré dans ces derniers engagements, sa très nette supériorité tactique (il n’y aura probablement jamais de bourbier comme les bourbiers américains qu’ont été l’Irak, l’Afghanistan, le Vietnam, etc.) et technologique (guerre électronique et renseignement, notamment).
      Cette affaire est la fin de l’hégémonie américaine et le retour à un monde multipolaire. Quel dommage dans cette affaire que l’Europe reste le toutou bien servile des américains… Mais bon, l’Union Européenne étant une création américaine, ce n’est hélas pas surprenant…

      « rearmer la RFA ? »

      La RFA? Euh… C’est fini depuis 32 ans…

    • Sans vouloir défendre l’auteur outre mesure, on ne comprend pas très bien où vous voulez en venir non plus.
      Sur les causes et responsabilités de ce conflit, les diplomates et historiens auront beaucoup à dire et développer. Et l’explication ne peut être simple, car les torts sont partagés (ce qui ne signifie pas « équitablement » partagés pour autant.
      Sur les solutions à ce conflit, je crois que tous ceux qui proposent et/ou attendent des solutions simples et simplistes (déclaration de guerre au sol, armement des ukrainiens, …) font étalage de leur bêtise. Si l’on analyse lucidement la situation, l’Ukraine est déjà perdue (temporairement?) à court terme. L’espoir réside dans l’hypothèse de l’existence de stratèges pouvant prendre à bras le corps ce problème multiparamétrique pour concevoir une sortie par le haut, en tenant compte des intérêts et de la fierté de chacun, sachant qu’une guerre nucléaire ne peut pas être une alternative.

    • @cd

      L’article cherche à s’élever à un niveau supérieur à celui du détail, de la moralité et de la vaine propagande circonstancielle.

      -Taïwan est un enjeu plus important que l’Ukraine alors qu’il n’est plus sous les projecteurs actuellement (et qu’on peut donc s’attendre au pire).
      – La meilleure garantie de paix contre des états continentaux n’est pas de construire des « lignes maginot » ou des murs de dizaine de milliers de kilomètres mais des zones tampon. Quelle idée stupide d’envahir « politiquement » les zones tampon pour reconstruire un mur plus loin et quelle stupidité pour les habitants de la zone tampon de prendre partie.
      – Vous dites : « un jour la chine risque de … ». Sans aucun doute. Mais si on se laisse déjà embourber dans des problèmes [qu’on croyait] passé de guerre froide avec l’URSS pour des intérêts géopolitique nuls, on ne risque pas de s’y préparer.
      – La politique énergétique est un tout : gaz, pétrole, nucléaire. Le problème est le cumul. S’interdire le charbon, s’interdire l’exploitation des gaz et pétroles de schistes, saborder le nucléaire en disant qu’on va s’approvisionner chez les autres et qu’on trouvera une solution durable … dans 30 ans.
      – Quant aux menaces spécifiques (les approvisionnements de tel ressource, la vulnérabilité de telle installation, l’économie, la force militaire en soldats ou en technologie …), il s’agit aussi d’un tout ! On est probablement plus exposés aux sabotages plus ou moins frontaux (cyberguerre, manipulations de l’opinion, sabotages économiques …) qu’à des attaques matérielles.

      Poutine va confisquer les gadgets technologiques, casser les infrastructures militaires, mettre en place un gouvernement fantoche, et on va acter. Ensuite il va laisser tomber ou s’enliser ou être remplacé et on repartira pour un tour à moins de revoir nos priorités et l’espérance de bénéfices géopolitique.

      • « mettre en place un gouvernement fantoche »
        Pas plus (mais pas moins, en effet) fantoche que le gouvernement actuel de l’Ukraine ou celui qu’a mis en place les américains en Afghanistan (remplacé aujourd’hui par les talibans).

  • Poutine pense, avec raison, que le monde unipolaire actuel sous la houlette du seul impérialisme des Américains est devenu sans droit.
    L’occident sans adversaire a totalement dérivé et « le droit et l’économie internationale » sont devenus des instruments d’un impérialisme mondial passablement corrompu, au service de causes « du bien » de plus en plus douteuses.
    .
    Les sanctions de 2014 (cf: référendum de Crimée russophone ) ont fait comprendre à un Poutine qui tendait la main à l’ouest depuis 20 ans que la Russie ne serait JAMAIS admise ni en sécurité dans le système occidental et, n’ayant pas le choix et étant suffisamment confiant dans les nouvelles forces de la Russie, il a évolué de manière à créer un nouveau monde bipolaire Occidental/Eurasiatique.
    L’autre bloc offrirait la sécurité économique à de nombreux pays, avec d’autres réseaux affranchis des swift et autres dollars et aussi une sécurité juridique, les forces réunies étant loin d’être négligeables sur le plan international.
    L’Ukraine est simplement un « stop » net à l’impérialisme de plus en plus agressif et corrompu des USA et la continuation de la mise en œuvre de ce nouveau bloc. (Après 8 ans et 14’000 morts dans les bombardements de kiev sur l’ouest russophone, il ne l’a fait que contraint et forcé, la chine est un dangereux allié).
    .
    Dans ce nouveau monde qui se dessine (si des fous comme le clan Clinton/Obama ne déclenchent pas la guerre mondiale), l’ouest pourrait redevenir vertueux en formant de nouvelles élites qui commerceraient pacifiquement avec l’autre bloc (Trump, Zemmour), mais l’occident pourrait être aussi du mauvais côté du « rideau de fer » cette fois-ci, a des degrés divers suivant les pays.
    .
    Après tout les bureaucraties de type sovietoïde sont maintenant la caractéristique principale de nombreux pays d’occident, si ce n’est de l’UE, et nos « élites » sont aussi infectées de plans « géniaux » sur l’économie administrée par l’état que l’étaient les élites de l’URSS (chez nous c’est le « bien sanitaire », la « sauvegarde de la planète », le « woke », le « néo-féminisme » le « multiculturalisme », « l’égalitarisme » etc).
    .
    Ces bureaucraties sont plus lentes, plus « douces » (vous ne risquez « que » la mort sociale et économique), mais tout aussi mortelles pour le droit, les libertés et la prospérité.

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