Les regards sont braqués cette semaine sur la Pologne et en particulier sur son président Andrzej Duda. Ce dernier subit des appels le pressant d’opposer son veto à la promulgation d’une nouvelle loi qui interdirait à des entités non européennes d’être propriétaires d’entreprises de médias du pays.
Un projet de loi sur les médias étrangers qui divise
Le projet de loi a suscité des réactions de l’Union européenne, des États-Unis ainsi que de nombreux Polonais, dont certains ont manifesté contre ledit projet de loi le week-end dernier.
Les partisans du projet de loi soutiennent qu’il vise la Russie, mais l’effet immédiat serait d’obliger le groupe américain de mass media Discovery, Inc. à vendre sa participation majoritaire dans TVN, un groupe audiovisuel polonais privé, propriétaire notamment de la principale chaîne de télévision commerciale indépendante en Pologne.
Le groupe TVN et le gouvernement polonais du parti politique Droit et justice (PiS) sont en conflit depuis 2020. Droit et justice est le parti politique fondé en 2001 par les frères JarosÅ‚aw et Lech KaczyÅ„ski (ce dernier, décédé le 10 avril 2010 dans le crash aérien de Smolensk, en Russie). D’idéologie conservatrice et eurosceptique, le parti PiS est rangé à la droite ou à l’extrême droite de l’échiquier politique polonais bien qu’il soit crédité d’une politique sociale ayant conduit à l’instauration d’un État-providence.
Inquiétude de la part de Washington
Le département d’État américain considère que la loi « affecterait gravement la liberté des médias et le climat des investissements étrangers en Pologne ». La question est de savoir si le président Duda se risquera à voir se détériorer les relations de la Pologne tout à la fois avec l’Union européenne et les États-Unis. C’est une partie à très gros enjeux – même pour un pays comme la Pologne.
L’hebdomadaire satirique belge PAN publie cette semaine dans sa rubrique PAN Philo la recension de votre palingénésiste de Démocraties en déclin, un livre de réflexions de la journaliste américaine Anne Applebaum, mariée à un ancien ministre polonais de la Défense et des Affaires étrangères, Radek Sikorski, membre du Parlement européen, sur les tentations autoritaires.
Duda a raison, il n’en a cure de la liberté de la presse modèle Anglo-Saxon, elle ne saurait pas fonctionner en Pologne actuellement.
La loi « affecterait gravement la liberté des médias et le climat des investissements étrangers en Pologne ». Disent les Etats Unis.
Ah bon? Essayez d’être Polonais, ou n’importe quoi sauf Américain et propriétaire d’un journal ou d’un chaine television aux US.
L’hypocrisie des US a leur profit ne surprend pas ( voire la guerre faite par les US contre la confidentialité financière dans le monde entier sauf chez elle) Ce qui est consternant est le suivisme des pays Européens et, évidemment de la commission Européenne, toujours prête a dépouiller les pays d’un peu de souveraineté.
L’extradition d’Assange démontre la réelle volonté américaine de défendre la liberté des medias. Les retraits d’accréditation – et pas seulement à des medias étrangers et souvent annulés par la justice – à la maison blanche font également partie de ce vent de liberté
Ils n’ont pas de chance ces polonais quoi qu’ils fassent ils déçoivent soit l’ue soit les usa, pourtant l’intention était bonne, bloquer les russes… Ils ont la rancune tenace… Perso, j’aime bien RT, claire nette précise.
Le véritable problème pour le PIS n’est pas la participation étrangère de TVN, mais que c’est un des derniers médias à ne pas être à la botte du pouvoir. Les chaines nationale historiques ( TVP1, TVP2 et TVP3) sont devenues des organes de propagande pour l’église et le PIS. Beaucoup de polonais ont cessés de les regarder et se tournent vers TVN , seule chaîne à montrer les scandales journaliers des ministres et autres sbires du PIS. L’audience de « Kurvisia » est tombée, sauf dans les bastions ultra-cathos ( l’est et les montagnards).
Dans le monde de la radio, c’est le même scénario, la chaine Troïka ( l’équivalent de France-Inter en France) est passée sous le contrôle du PIS. Pratiquement tous les journalistes ont démissionnés ou se sont fait virer. Les bonnes émissions, pourtant non politiques, ont été reprogrammées en pleine nuit et remplacées par des programmes à la gloire du PIS et de la religion.
Troïka est passée de 15-20% d’audience à quelques % en deux ans.
Heureusement , deux radios WEB ont pris le relais , sont très écoutées et financées par les auditeurs.