Un « nudge » de plus en plus brutal

Nous sommes toujours en démocratie. Non, il ne s’agit pas de gouvernements autoritaires mais juste d’un nudge de plus en plus ferme.

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Un « nudge » de plus en plus brutal

Publié le 24 novembre 2021
- A +

par h16

Grâce à une solide campagne de vaccination menée avec dextérité, la France a su éviter une nouvelle vague épidém… Ah non : même si les courbes, les rapports officiels (notamment du réseau Sentinelles) indiquent plutôt un début de saison calme, le porte-parlote du gouvernemaman n’a pas hésité à parler de cinquième vague fulgurante avec cette même emphase que lorsqu’il évoquait la quatrième et dont les cuistres font preuve lorsqu’ils ont peur qu’on finisse par les prendre pour ce qu’ils sont.

Eh oui : il y a dans l’air comme une petite musique lancinante, celle d’une redite, d’un refrain agaçant, comme une envie, de la part de Macron et de ses laquais, de reconfiner un peu tout le monde alors que les tensions sociales s’accumulent et que les choses refusent de se passer exactement comme il le désire.

D’une part, l’obligation vaccinale des soignants n’a pas exactement provoqué l’effet escompté : les refuzpiks ont démissionné, se sont laissés faire mettre à pied, ce qui n’a pas amélioré l’ambiance au sein des équipes hospitalières, à présent de moins en moins confiantes dans leur capacité à gérer la moindre vaguelette.

D’autre part et comme prévu, ceux qui avaient déjà fait preuve d’un refus particulièrement clair et déterminé de tout pass sanitaire et de toute obligation vaccinale dans les départements et territoires d’outre-mer n’ont pas changé de position. L’obstination du chef de l’État aboutit à une impasse : devant le refus catégorique de la population locale, le président choisit très finement d’envoyer des bataillons de forces armées depuis la métropole.

Apparemment, le nudge, cette technique d’orientation comportementale mise en place avec gourmandise par Macron, ses équipes et ses conseillers de McKinsey, passe par une phase nettement plus ferme consistant à obtenir un consentement libre et éclairé à la vaccination avec des blindés légers et quelques solides coups de tonfas.

Du reste, la France ne fait que suivre tranquillement le mouvement maintenant clairement visible un peu partout en Europe et ailleurs dans le monde : les quelques non- vaccinés qui restent malgré tout – après des incitations de plus en plus hystériques – constituent apparemment une menace évidente contre la paix civile et s’il n’est pas encore ouvertement question de s’en débarrasser (même si Estrosi le voudrait bien), quelques pays ont déjà franchi le pas au-delà de la simple ségrégation visant à écarter ces potentiels porteurs de typhus pardon de covid pour envisager non seulement le reconfinement de toute la population mais aussi l’obligation vaccinale ferme et définitive.

Il est assez difficile de comprendre comment l’Autriche (entre tous les pays) peut ainsi choisir de renouer avec un passé assez peu glorieux, foulant ainsi au pied non seulement des principes généraux européens (d’égalité et de respect des droits de l’Homme) – dont tout le monde se fiche éperdument à présent – mais aussi des conventions, protocoles et codes mis en place précisément après ce passé peu glorieux pour éviter qu’il ne se répète, le tout pour se protéger d’un virus dont 99,9% de la population peut fort bien guérir et dont il a été à présent démontré qu’il ne menaçait plus du tout les infrastructures hospitalières.

Au passage, on ne sera pas étonné de constater que cette obligation totale n’est actuellement en vigueur que dans des dictatures (comme le Tadjikistan et le Turkménistan), ce qui placera l’Autriche en bonne compagnie à partir du premier février prochain.

On pourrait croire à un petit dérapage autrichien, mais la façon dont s’exprime Thomas Szekeres, le président de l’Ordre des médecins autrichiens lors de l’émission « L’heure de presse » laisse assez peu de place à une interprétation charitable :

« Je veux dire, la question se pose déjà de savoir si vous attachez quelqu’un et si vous lui injectez ensuite la piqûre. »

Voilà un développement intéressant qui promet quelques moments rebondissants en termes éthiques sur la base de questions simples : ceux qui refusent, même attachés, devront-ils être considérés comme consentants ?

Et pour ceux qui refusent d’être attachés, qui se regrouperont dans la rue pour s’y opposer, que pourra-t-on s’autoriser à leur faire pour qu’ils reviennent dans le droit chemin ? Leur tirer dessus à balles réelles, par exemple, comme aux Pays-Bas ?

Orban aurait fait cela, toute l’Europe se serait indignée. Mais là, non : on en vient à attacher, cogner ou tirer à balles réelles sur des individus, pour leur santé. Décidément, le nudge n’est plus ce qu’il était !

L’Europe sombre de plus en vite et fort loin de ses principes fondateurs grâce auxquels la police serait fermement condamnée si elle tirait sur des manifestants. Nous serions scandalisés par des propos violents proposant d’attacher des citoyens n’ayant rien fait d’illégal, nous serions même en droit de demander des comptes à ceux qui imposent de plus en plus de vexations à l’encontre d’une partie de la population.

C’est du nudge paradoxal un peu brutal, on en conviendra, et qui s’apparente à une véritable panique totalitaire ne répondant plus à aucun impératif sanitaire. Il s’agit de sommations d’obéissance et de conformité plus proches des aboiements que des incitations pour à mener un style de vie sain et vitaminé à coups de poing dans la mâchoire.

Alors, dans ce tableau, lorsque le président Macron ose prétendre que le confinement des non vaccinés n’est pas à l’ordre du jour, compte-tenu de l’historique du bonhomme et de la tendance générale, il devient franchement difficile de le croire.

Nous nous dirigeons gentiment vers l’obligation d’une troisième et bientôt quatrième injection pour tous les adultes afin de conserver un pass qui n’a plus rien de sanitaire, puis vers une obligation vaccinale totale, y compris pour les enfants (dont le profil bénéfice/risque est carrément défavorable au vaccin), pour soi-disant  nous protéger (mal) d’un virus peu létal…

Heureusement, rappelez-vous : l’Occident est toujours composé de pays libres et démocratiques, dans lesquels on peut toujours protester à condition d’aimer le plomb. Nous sommes toujours libres de fréquenter les commerces et les lieux de notre choix, à condition d’obéir au gouvernement et de montrer le bon QR-Code.  Nous pouvons même quitter le pays si vraiment on ne s’y sent pas bien (à moins d’être au Canada ou en Australie). Ouf, ce n’est vraiment pas la dictature.

C’est juste du nudge un peu brutal.


—-
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  • Et maintenant une page mode pour détendre l’atmosphère:
    Cet hiver c’est la moustache qui fera fuhrer. Une tendance inaugurée par l’Autriche toujours à l’avant garde, mais qui ne devrait pas tarder à se répandre dans nos pays.
    La peau sera agréablement bronzée et constellée soit de piqûres soit de petit trous d’un diamètre de 5.56. Une nouvelle technique dite du coup de semonce vient en effet d’apparaître au Pays-Bas.
    On n’arrête pas le progrès.

    • Questions: est-ce que le calibre 5.56 est approprié pour l’injection à distance de la potion vaccinale magique? Le vaccin n’est peut-être pas létal, mais qu’en est-il de la seringue?

    • C’est une excellente idée que vous proposez. Pour repousser les antivax dans les manifestations, arrêtons de les cribler de fumigènes/lacrymo/taser/balles réelles : armons nos forces de l’ordre de fusils avec des seringues hypodermiques chargées en vaccin.
      Certes, déontologiquement, ce serait discutable, mais comme la déontologie a pris sa retraite en compagnie de ses copains « vie privée », « secret médical » et « consentement éclairé », ça pourrait passer. Macron aurait juste à rappeler que malgré cela, la vaccination n’est pas obligatoire, histoire de pouvoir continuer à prétendre qu’on vit dans un état de droit.

      • Je ne comprends pas, s’ils vont quand même à la manifestation, c’est bien qu’ils sont consentants pour être vaccinés ainsi non?
        Et comme on ne vient pas à une manif sur un coup de tête, c’est un consentement éclairé, aucun problème déontologique donc. La liberté de choisir, vous dis-je.

      • Le dosage promet d’être coton, mais Paracelse semble aussi passé de mode que les libertés, la dose n’a donc plus aucune importance.
        Moderna a 3 fois plus de principe actif que Pfizer mais c’est tout pareil.
        La prochaine fois que le gosse a de la fièvre vous pouvez lui jeter quelques pilules sans trop regarder: ça marche pareil, c’est le progrès.

        • Je viens de lire un article du professeur Jacques Cohen, immunologiste à Reims, qui explique qu’on peut même prendre du non-ARNm en troisième dose.
          En face, ce sont les antivax, vous savez, la lie de l’humanité, les « traîtres à la nation » comme les nomme Cohn-Bendit, donc pourquoi s’inquiéter de leur dosage alors qu’on injecte n’importe quoi à n’importe qui, à quasiment n’importe quel âge ?
          Allez hop fusil avec triple cocktail Pfizer/Moderna/Astra pour toutes les brigades des limonades. Là j’peux vous dire que ça présenterait son pass sanitaire sans broncher !

    • Ilmryn gagne un point godwin bien mérité.
      Tu recopieras cent fois « le gouvernement veut notre bien » 🙁

    • Excellent, j’adore !!!

  • Bien sûr que non, La France n’est pas une dictature puisqu’on peut surfer librement sur Google. Certes, depuis quelques mois, le gouvernement peut consulter tout ce qu’on y cherche. Certes, depuis ce matin, le gouvernement stipule à Google les sites qu’il ne doit pas afficher dans les résultats (Wish). Mais tout ça, c’est pour notre bien, voyons.
    Et toutes les mesures libertisanitaires, c’est pour notre bien aussi. Ils ont fait Sciences-Po ou l’ENA, ils savent forcément ce qu’il y a de mieux à faire pour lutter contre le Covid (et le fait que Wargon, Riester, Bachelot, Borne, Le Maire, Castex et Macron aient tous attrapé le Covid ne remet pas DU TOUT en question leur expertise en gestes-barrière).
    Maintenant, dormez. Et faîtes confiance à nos bergers. Ils sauront nous guider jusqu’au précipice.

    • The Lord is my shepherd, I shall not want
      He makes me down to lie
      Through pastures green He leadeth me the silent waters by.
      With bright knives He releaseth my soul.
      He maketh me to hang on hooks in high places.
      He converteth me to lamb cutlets,

      (Pink Floyd)

  • Nudge égal coup de pouce, c’est plutôt des coups de poings, ils n’ont encore rien compris ou alors… Ils veulent frapper les premiers, la suite de notre aventure n’aura pas une fin heureuse, entre le coût de l’énergie l’inflation et nos dettes, manquerait plus qu’une météorite nous tombe sur la tête.

    • Arrêtez, si une météorite nous tombait sur la tête, ils seraient capables de dire que c’est la faute au changement climatique et à l’ultra-libéralisme débridé !

      • Sans doute, surtout si les us ratent la deviation de la meteorite… Plouf en plein Paris ou Moscou.

        • Je me suis toujours dit cela. Le moyen actuel pour dévier une météorite ferait changer lentement (plusieurs années) sa trajectoire, et donc son point d’impact. Des pays non concernés initialement (imaginons un impacteur de 300m, réaliste en taille et probabilité), se retrouveraient sur la trajectoire « temporairement », et auraient peut être envie de faire capoter le projet.
          Les films présentent toujours une météorite tuant toute l’humanité, favorisant l’union, mais bien plus probablement cela concernerait une ville ou un pays favorisant la division et la guerre…

          • Aux distances concernées pas la déviation il est impossible d’être aussi précis. Au perturbations gravitationnelle mineures s’ajoutent d’autres plus importantes comme les dégazages imprévisibles, la rotation (albédo variable) et aux final d’autres majeures comme la rotation de la terre.

            • J’ai travaillé avec les mesures laser lune, la précision obtenable avec un réflecteur est de l’ordre du cm. Un atterrisseur sur l’objet est de toute façon indispensable.
              Pour reprendre l’exemple d’Apophis, la fenêtre d’impact faisait 630 km. Cela nous fait par règle de 3 une précision de moins d’1 km.
              Les mesures actuelles sont imprécises car au mieux elles utilisent le radar. On peut modéliser l’effet Yarkovski. Le dégazage devrait être négligeable pour des NEO. Pour une comète on est mort de toute façon (mais c’est très peu probable)

              • On parle de distance de déviation, donc des poussées faibles sur un temps long à des milliards de km de la terre et à ces distances il n’y a aucune précision, juste des probabilités ou les perturbations « chaotiques » ont une grande importance.
                Quand vous avez assez de précision pour dire avec certitude que l’impact aura bien lieu (sans même parler de l’endroit, la surface se déplace à 1600km/h), il est bien trop prêt et il est bien trop tard pour faire quoi que ce soit en l’état de la technologie actuelle (sauf s’il est très petit évidemment, mais dans ce cas il est quasiment indétectable).

            • Je crois que la petite pichenette prévue par la NASA est à peu près aussi importante qu’une erreur d’arrondi aléatoire dans le calcul de la trajectoire dont la déviation induite est donc imprévisible.

              • Oui, en situation réelle on chercherait simplement à baisser les probabilités d’impact sur l’échelle de Turin et non pas à viser un point précis à 12’000km prêt ce qui est impossible et dangereux. Il aurait parfaitement pu passer à côté et la déviation pourrait alors aggraver le problème.

        • Une expérience de déviation d’astéroïde est précisément en cours de préparation en ce moment même! Coïncidence?

      • C’est un coup des Ultra Drouattistes, il est en préparation avancées, mais Darmanin veille.

        • Darmanin aurait arrêté 1552 passeurs ces derniers mois, sans jamais venir faire Tarzan à la télé ! J’en suis tout ébaubi.

    • « Nudge égal coup de pouce, c’est plutôt des coups de poings »

      Excellent résumé !

      • Un nudge ce n’est pas un coup de pouce, c’est la manipulation du subconscient. Ça sert à flécher la pensée vers une direction plutôt que laisser un individu faire comme il veut.
        Mais oui c’est un bon résumé.

  • Avant certains préféraient mourir debout plutôt que de vivre à genoux. Leurs héritiers préfèrent maintenant vivre à genoux plutôt qu’avoir un début de commencement de possibilité d’éventualité de tomber malade d’un virus qui, statistiquement, n’aura pas tué grand monde.
    Les temps changent…

    • A genoux, c’était avant, maintenant, c’est à quatre pattes…. Il semblerait qu’il n’y a jamais eu de pandémie en France, un coup de pouce aux stats, et hop…

      • A quatre pattes, le c.l offert à l’ennemi. Alors qu’à genou, on peut au moins lui faire face (quoique je ne sais pas trop ce que je préfère entre les deux).

  • On est passé du nudge idéologique au nudge électoral.

    Compliqué quand même pour Micron étant donné la fiabilité des instituts de sondage.

  • Circulez il n’y a rien à voir !

  • H16 a oublié un point: les députés non vaccinés en Lettonie ont interdiction de voter, 9 ont été suspendus. Martine Wonner doit serrer les fesses.
    Avantage potentiel: je n’aurai peut-être plus à me poser la question de pour qui j’irai voter .

    • Une loi autorisant une purge des personnes ayant des « idées différentes » rappelle dangereusement l’URSS. Pour un pays ayant été annexé par l’URSS, on peut constater finalement une certaine nostalgie de cette période…

  • Ah, ces chevreuils en VTT, c’est le pied pour les chasseurs en ville :mrgreen:
    Des chevreuils tatoués au 5.56, voire au 7.62, c’est plus efficace qu’un shoot de Pfizer ou de Moderna 🙂
    La chasse est ouverte même en hiver, c’est incroyable 🙂

  • nudge+novlangue. Merci pour l’acuité et l’humour de l’analyse. Après 1984, ne désespérons pas, viendra 2024… vive en effet les moustaches comme le dit un de vos lecteurs.

  • Question pratique : si tous les 6 mois, la durée du pass est réduite d’un mois, au bout de combien de temps le vaccin sera-t-il proposé en intraveineuse quotidienne ?

  • Bof… H16 Président!

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