L’État contre les droits naturels, c’est le vol

La loi juste doit défendre le droit naturel plutôt que la spoliation légale. Malheureusement les gouvernants choisissent la seconde option.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L’État contre les droits naturels, c’est le vol

Publié le 24 novembre 2021
- A +

Par Patrick de Casanove.   

Tous les intérêts légitimes sont harmoniques. Tous ceux qui adopteront ce point de départ : les intérêts sont harmoniques, seront aussi d’accord sur la solution pratique du problème social : s’abstenir de les contrarier et de déplacer les intérêts. Il ne faut pas étendre artificiellement la solidarité de manière à détruire la responsabilité ; en d’autres termes, il faut respecter la liberté. Frédéric Bastiat, À la jeunesse française (1850)

Leur légitimité réside dans les échanges libres, qui sont harmoniques à la condition qu’ils respectent les droits naturels individuels universels. Les droits naturels sont : « Existence, Facultés, Assimilation — en d’autres termes, Personnalité, Liberté, Propriété, — voilà l’homme. » Frédéric Bastiat, La Loi (1850)

Les droits naturels sont inaliénables et leur respect doit être absolu, aussi bien par les États que par les individus. Ce sont des principes et leur respect est aussi un principe.

Dans la vraie vie il arrive que des individus ou des États, portent atteinte aux droits naturels. Porter atteinte à un seul les détruit tous. Quand un État détruit les droits naturels il pratique la spoliation légale, la loi est pervertie. Elle organise et défend la spoliation légale au lieu de la combattre.

Perversion de la loi et violence légale

Une société qui respecte les droits naturels est une société harmonieuse.

La France est loin de l’être. Nous vivons depuis plusieurs décennies dans un système de spoliation légale particulièrement développé et plébiscité par ses victimes, persuadées que l’État les protège et que la France a élaboré un « modèle social ».

Ce que l’on nomme social c’est quand « la Loi prend aux uns ce qui leur appartient pour donner aux autres ce qui ne leur appartient pas », quand « la Loi accomplit, au profit d’un citoyen et au détriment des autres, un acte que ce citoyen ne pourrait accomplir lui-même sans crime ». Frédéric Bastiat, La Loi (1850).

Les gouvernements successifs ont toujours su trouver des prétextes pour étendre la cette spoliation légale. Leur point commun est de vouloir faire le bonheur des gens malgré eux, si nécessaire contre eux.

Aujourd’hui les deux plus puissants alibis sont :

  • la lutte contre le dit réchauffement climatique pour sauver la planète,
  • la lutte contre la dite Covid-19 pour sauver le monde.

La France s’est encore éloignée de l’harmonie sociale avec la gestion politique de la covid. À cause de celle-ci la société se disloque. Le peu de concorde sociale qu’il y avait avant les mesures de coercition a fait place à la haine et au conflit. Graal de la coercition sociale, le confinement, quelle que soit la forme qu’il prend, n’a aucun sens médical. Il est inefficace mais surtout il est injuste et immoral. Il n’aurait jamais dû être envisagé et encore moins mis en place.

Pourtant, récemment encore Gabriel Attal affirmait qu’« il ne fallait rien exclure par principe. »

C’est faux. Le confinement comme le pass sanitaire doivent être exclus par principe. La décision est purement politique. Il ne tient qu’au gouvernement de ne pas le décréter. Il n’a besoin d’aucune condition, ni d’aucune mesure pour l’éviter.

Dès qu’un homme ou un groupe tout-puissant agit légalement pour soumettre à ses croyances, ses règles, ses lois, l’ensemble des populations, il y a perversion de la loi. État d’urgence sanitaire ou loi de vigilance sanitaire c’est blanc bonnet et bonnet blanc. C’est toujours un homme seul qui décide dans le secret d’un conseil de défense. Cette perversion aboutit inéluctablement au totalitarisme.

La loi juste défend les droits naturels

Quand un individu viole les droits naturels d’autrui et que la loi n’est pas pervertie, il est sanctionné.

Cela peut-être par une privation de liberté allant jusqu’à l’emprisonnement, l’expulsion, le bannissement, ou une confiscation de biens. C’est la seule fois où une atteinte légale aux droits naturels peut être juste. Hormis ce cas, tout usage de la coercition contre la liberté, la propriété ou la personnalité est une injustice. Elle est donc inacceptable.

Qu’est-ce donc que la Loi ? Ainsi que je l’ai dit ailleurs, c’est l’organisation collective du droit individuel de légitime défense. Chacun de nous tient certainement de la nature, de Dieu, le droit de défendre sa Personne, sa Liberté, sa Propriété, puisque ce sont les trois éléments constitutifs ou conservateurs de la Vie. Frédéric Bastiat, La Loi (1850) 

Il s’ensuit que l’État n’a le monopole que de la violence légale.

L’usage légitime de la force appartient à chacun.

Le droit de celui dont on attaque la liberté, ou, ce qui revient au même, la propriété, les facultés, le travail, est de les défendre même par la force; et c’est ce que font tous les hommes, partout et toujours quand ils le peuvent. Frédéric Bastiat, Services privés, service public (1850)

La seule légitimité de la violence légale est la défense des droits naturels.

Pour moi, je pense que lorsque le pouvoir a garanti à chacun le libre exercice et le produit de ses facultés, réprimé l’abus qu’on en peut faire, maintenu l’ordre, assuré l’indépendance nationale et exécuté certains travaux d’utilité publique au-dessus des forces individuelles, il a rempli à peu près toute sa tâche. Frédéric Bastiat, Profession de foi électorale de 1848.

Le libéralisme est avant tout une éthique de vie qui s’interdit de porter atteinte aux droits naturels d’autrui. C’est ce qui distingue le libéralisme. Il ne saurait s’accommoder d’une plus ou moins grande destruction légale des droits naturels, ce que font les partis politiques aujourd’hui en France.

Certains vont jusqu’à la revendiquer et s’en réclamer. Dans Logique du libéralisme, Jacques de Guenin, fondateur du Cercle Frédéric Bastiat écrivait :

La morale libérale est une morale altruiste : elle enseigne le respect de la liberté de l’autre. Vouloir qu’un individu soit libre, c’est s’interdire d’obtenir quoi que ce soit de lui par la tromperie, le vol ou la coercition. S’il veut rallier quelqu’un à ses idées, le libéral n’utilise pas d’autres moyens que l’exemple ou la discussion. S’il veut obtenir d’un autre un bien ou une prestation quelconque, il ne procède que par un échange librement consenti.

On peut ajouter :

Absence de Spoliation, — c’est le principe de justice, de paix, d’ordre, de stabilité, de conciliation, de bon sens que je proclamerai de toute la force, hélas ! bien insuffisante, de mes poumons, jusqu’à mon dernier souffle. Frédéric Bastiat, La Loi (1850)

Voir les commentaires (20)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (20)
  • Un grand merci à l’auteur pour cette piqûre de rappel.

  • « Le but de toute association politique est la conservation des Droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Ces Droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. » – Article 2, DDHC 1789.

  • À partir du moment où le modèle social est bolchevik, il y a spoliation des droits élémentaires.
    À partir du moment où il existe un « principe de précaution » dans la constitution, il y a spoliation des droits élémentaires.
    À partir du moment où le peuple vote à gauche (cela inclus l’écologie), il y a spoliation des droits élémentaires.
    Et tout cela sans retour possible.

    • Quand le « peuple vote à droite », les droits naturels prennent également chères hein, ne soyons pas sectaires, la droite et la gauche ignorent ce qu’est un droit naturel, ils ne connaissent que les droits créances, ceux qui permettent à certains de spolier les autres et vice et versa.

  • « Graal de la coercition sociale, le confinement, quelle que soit la forme qu’il prend, n’a aucun sens médical. »

    On en parle avec Ebola et ses 80% de taux de mortalité? Quelle aurait été la situation en Guinnée ou Sierra Leone, si on n’avait pas fait l’effort d’isoler les malades/défunts de leurs familles et mis en quarantaine les villages complets.

    • L’isolement des malades a toujours été le b.a ba de la lutte contre les maladies contagieuses, l’éviction des enfants des écoles pour varicelle et autres. Là on confine les bien portants ce qui n’a aucun sens.
      Vous parlez d’Ebola, on a pas confiné toute la population.

      • Avec un délai d’incubation de 4 à 15 jours, la possibilité de devenir contagieux avant l’apparition de signes cliniques, et la présence de porteurs asymptomatiques, comment assurez-vous qu’aucun bien portant n’est ni porteur ni contagieux?

        Alors que contrairement aux pays africain moins bien développé (et donc moins de circulation de marchandises ou de personne de masse), ici, on circule comme on respire, en faisant Lille Marseille ou Strasbourg-Brest en train/avion/voiture dans la journée…

        Et ce n’est pas comme si on avait la capacité de faire 2* 65 millions de tests PCR à 7 jours d’interval….

        • Vous écrivez vraiment n’importe quoi. Le virus, bénin pour 80% de la population, est parti pour durer. Il faut donc enfermer 67 millions de français pendant x années. Pas très sérieux.

          • Définition de bénin : « Sans conséquence grave ».
            Donc si c’est bénin pour 80%, c’est grave pour 20%.

            Donc vous envoyez 20% de la population française à l’hôpital ou au cimetière.

            Pas vraiment ce qu’on attends d’un Etat.

        • « Avec un délai d’incubation de 4 à 15 jours, la possibilité de devenir contagieux avant l’apparition de signes cliniques, et la présence de porteurs asymptomatiques, comment assurez-vous qu’aucun bien portant n’est ni porteur ni contagieux? »
          C’est donc une situation identique à la grippe saisonnière. Confine-t-on pour autant toute la population à chaque épidémie de grippe ?

          Le Covid est certes plus grave que la grippe, mais à des années-lumière d’Ebola…

          • « C’est donc une situation identique à la grippe saisonnière. Confine-t-on pour autant toute la population à chaque épidémie de grippe ? »
            Virus de la grippe : virus de type A, dont la protéine (le « H ») fait surtout cibler les cellules de l’arbre respiratoire. Les symptômes de manifestation de l’infection sont liés au système respiratoire. Donc même s’il passe dans le sang, le virus cible les voies respiratoires (en raison de cette protéine)

            Covid19 : apparemment, sa protéine Spike lui permet de cibler tout type de cellule. La voie d’entrée est généralement les voies respiratoires (d’où on a l’impression que c’est une grippe).
            Par contre, s’il circule dans le corps, il attaque un peu tout… D’où le tableau clinique des symptômes est disparate.

            Vous parlez de situation identique à la grippe, par les symptômes généralement vus, quand biologiquement, c’est différent.

  • Très bon article, clair, concis et allant droit au but. Qui plus est, les citations de Frédéric Bastiat, tout aussi claires et concises, nous rappellent que nous avions par le passé de grands défenseurs des libertés, même les américains le reconnaissent, Bastiat étant plus lu et revendiqué par chez eux que par chez nous.

  • Depuis 1850 l’arsenal législatif et réglementaire s’est considérablement renforcé. Il est vrai que vivre en société exige certaines contraintes et que le curseur est parfois difficile à positionner entre celles-ci et la préservation des droits naturels. Mais au fil du temps (pour paraphraser Clemenceau, élisez un député, il en sortira de nouvelles lois…) on en est arrivé à un ensemble de codes législatifs et réglementaires impressionnant. Au point que parfois quelques politiques ont demandé de ne présenter une nouvelle loi qu’à la condition d’en supprimer une autre existante devenue désuète. Ce phénomène s’ajoute à la tendance de nos élites auto-proclamées à penser à notre place : après l’assistanat des années 80, on entend « nous savons mieux que vous ce qui est bon pour vous », est venu le mondialisme et nous entendons « on ne vous consulte plus, vous pourriez mal voter » ou encore le mot magique « c’est bon pour la planète »…
    Est-il encore temps pour le citoyen de reprendre un tant soi peu la main , n’est-il pas déjà contaminé par une longue habitude d’être protégé et son corollaire l’énorme système de protection sociale auquel il est devenu attaché ?
    Dans le cas du réchauffement climatique on peut espérer une aide indépendante de la planète elle-même si une inversion climatique apparaît (d’ores et déjà le réchauffement est stoppé depuis le dernier pic de 2016). On peut aussi compter sur une atténuation, naturelle et/ou appuyée scientifiquement, des épidémies, comme on a pu l’observer jusqu’ici.
    Mais pour la tendance totalitaire de nos élites, nationales et mondiales, faut-il pour les premières inclure le sujet dans les thèmes de campagne, et pour les secondes, s’en remettre au bon sens des nations. Déjà les pays en développement ont clairement fait sécession à la COP de Glasgow…

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Les tensions du Proche-Orient semblent déborder largement et atteignent sans mal certaines localités de notre petit pays : le gouvernement constate, un peu effaré, l’explosion soudaine du nombre d’actes antisémites sur le sol français depuis le 7 octobre dernier.

La Behète Immonheudeu au ventre fécond de bruits de bottes n’est pas morte : les factions d’extrémistes de droite, de suprémacistes blancs et autres nationalistes forcenés se sont tous donné le mot pour multiplier les actes et les propros réprimés par la loi, ce qui n’a pas ma... Poursuivre la lecture

Un article de l'IREF.

Ceux qui craignaient que les compteurs Linky soient un instrument d’intrusion de l’État dans nos foyers avaient raison. Alors que l’État subventionne à tout-va l’électricité et incite à grands frais les Français à rouler en véhicule électrique, il s’inquiète d’une possible pénurie d’électricité. D’ores et déjà, il veut expérimenter des solutions pour réduire à distance et autoritairement, sans leur accord, la puissance électrique des usagers domestiques.

Le journal La Tribune a publié un projet de décret pr... Poursuivre la lecture

Selon que vous serez propriétaire ou locataire, les jugements vous donneront tort ou raison, pourrait-on dire en paraphrasant Jean de La Fontaine[1].

Un propriétaire victime d’un squatteur l’a bien compris et a su astucieusement retourner la situation à son profit en devenant lui-même squatteur de… son propre bien.

De nombreux médias ont relayé ce nouveau fait divers. Face à un locataire mauvais payeur, le propriétaire n’a pas hésité à utiliser les propres méthodes des squatteurs : profitant de l’absence de son locataire, il a o... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles