Le pass sanitaire : mesure citoyenne ou nouvelle forme d’oppression ?

OPINION : « si vous promulguez des lois qui ne peuvent être ni respectées ni appliquées ni objectivement interprétées, vous fabriquez une nation de fraudeurs… » Ayn Rand

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Le pass sanitaire : mesure citoyenne ou nouvelle forme d’oppression ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 17 juillet 2021
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Par Damien Theillier.

D’où vient la servitude ? Des non-vaccinés ou du pass sanitaire obligatoire ? Pour les uns elle provient des non-vaccinés qui font peser la menace du virus sur les autres. Pour les autres, au contraire, le refus du pass sanitaire est un combat pour la défense de l’État de droit et des libertés fondamentales, un choix de civilisation.

Détaillons un peu les arguments des uns et des autres.

Arguments pour

Les non-vaccinés font peser une menace sur les autres 

Les « antivax » entravent notre liberté individuelle en nous forçant à endurer avec eux les restrictions dont ils empêchent la levée. Ils empêchent les vaccinés de vivre normalement. La solution est donc de leur faire porter toute la contrainte.

La vaccination est la seule manière de mettre fin aux restrictions dans un délai raisonnable

En effet, le retour à la vie normale nécessite un traitement de choc qui permettra d’éradiquer le virus. En conclusion il faut choisir entre le pass sanitaire et le confinement généralisé, il n’y a pas d’alternative.

Les non-vaccinés ont un comportement égoïste et irresponsable 

Une société comporte toujours des obligations pour respecter les autres, comme ne pas boire au volant, mettre sa ceinture de sécurité etc. Se faire vacciner est un comportement citoyen et altruiste. Ceux qui vont se faire vacciner « acceptent un risque » pour sauver les autres et permettre à tous de vivre normalement. Au contraire le non-vacciné fait peser sur les autres le coût de son irresponsabilité et de son égoïsme. Il faut donc le rendre obligatoire.

 

Contre-arguments

La fausse causalité : il ne faut pas inverser la cause et l’effet

Ce ne sont pas les non-vaccinés qui prennent la décision du confinement et des suppressions de libertés. C’est le gouvernement qui ferme les universités, les commerces et c’est lui qui met fin à l’État de droit et installe une tyrannie, dont le pass sanitaire est la pierre angulaire.

D’abord, les médecins ont perdu la liberté de prescrire et de soigner. Ensuite, les citoyens ont perdu la liberté de choisir leur médecin, leur traitement. Finalement, ils ont perdu le droit de vivre librement.

Ensuite la personne non vaccinée ne menace personne. Elle prend le risque de faire une éventuelle forme grave de cette maladie, si elle n’a pas de bonnes défenses immunitaires. Mais en aucun cas, elle ne menace les personnes vaccinées. Si le non-vacciné risque peut-être « d’encombrer les services de réanimation » avec une forme grave du virus, il n’est guère plus dangereux pour la société qu’un fumeur, un buveur d’alcool, un hypertendu, un diabétique ou un toxicomane. Faudra-t-il donc exclure de la société ces personnes-là aussi ?

La fausse alternative : la vaccination obligatoire ou le chaos

Le vaccin n’empêche pas de contracter le virus, ni de le transmettre. Son but est de développer une réponse immunitaire au virus qui évite dans 90 ou 95 % des cas une forme grave de la maladie nécessitant hospitalisation et réanimation.

Or, il existe une autre façon d’empêcher la circulation qui n’est pas le vaccin mais la distanciation et l’hygiène. Ce que nous sommes censés faire chaque année lors de l’épidémie de grippe hivernale.

Et même si on vaccine de force 100 % des Français, l’épidémie continuera de circuler car il faudrait atteindre le seuil théorique de l’immunité collective mondiale, donc environ 70 à 90 % de la population mondiale vaccinée. Les variants qui apparaissent spontanément ne s’arrêtent pas à la frontière d’un pays.

De plus, quand on doit présenter dix fois par jour un document de santé et sa carte d’identité pour acheter une baguette ou faire du sport, on n’a pas retrouvé la liberté, on est esclave.

Le pass sanitaire est un dispositif par lequel l’État contraindra chaque citoyen à contrôler son voisin pour déterminer ses droits. Quand chacun doit devenir le surveillant de tous les autres, on n’a pas « une vie normale », on est dans un système carcéral généralisé.

Refuser le pass sanitaire est une attitude morale hautement responsable 

En effet, c’est défendre un héritage commun menacé, celui de nos libertés. C’est un choix de civilisation, dans l’intérêt de tous.

Car le pass sanitaire est aussi un prétexte commode pour augmenter le contrôle de la vie des citoyens par la peur :

  • Contrôler leurs revenus
  • Contrôler leur consommation
  • Contrôler ce qu’ils possèdent
  • Contrôler ce qu’ils disent et écrivent
  • Contrôler ce qu’ils pensent
  • Contrôler ce qu’ils apprennent
  • Contrôler leur santé

 

En conclusion, la société de contrôle est une véritable menace pour notre avenir, bien plus dangereuse qu’un virus. Elle nous impose de vivre dans une prison, avec l’illusion du bien-être, de la pureté sanitaire.

 

Annexe : « vous fabriquez une nation de fraudeurs » Ayn Rand (1957)

« Gouverner des hommes innocents est impossible. Le seul pouvoir d’un État, c’est de mettre les contrevenants hors d’état de nuire. Et quand il n’y a pas assez de contrevenants, on en fabrique. Il suffit de déclarer tellement de choses hors la loi qu’il devient impossible de vivre sans l’enfreindre. Qui voudrait d’une nation de citoyens respectueux des lois ? Que pourrait-on en tirer ? Mais si vous promulguez des lois qui ne peuvent être ni respectées ni appliquées ni objectivement interprétées,  vous fabriquez une nation de fraudeurs… Et là, il ne reste plus qu’à récolter les fruits. Voilà la méthode, monsieur Rearden. » Ayn Rand, La grève.

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  • Bientôt des enclos avec barbelés pour les réfractaires ?

  • J’ai été profondément déçu de voir de nombreuses personnes lier ensemble, sans faire aucune distinction, l’acte de vaccination (qui relève de la médecine préventive et d’une démarche personnelle), et le passe sanitaire (qui relève du contrôle social et est purement bureaucratique). Les tentatives d’explication se soldent par un mépris condescendant et de la vertu ostentatoire, y compris pour des personnes comme moi qui sont ouvertement favorable à l’un (en toute connaissance de cause), mais fortement opposé à l’autre.

    Les comparatifs directs avec l’Occupation sont bien évidemment hors de proportion, cependant je comprends comment une société toute entière peut en arriver à accepter sans broncher les privations et les rafles.

    Même lorsque l’on met (déjà) au jour des trafics de faux passes, ils ne réalisent pas que c’est la preuve que ce document n’est nullement utile pour contrôler la population vaccinée. Qui plus est, il est plus que probable que ce nouveau marché noir se retrouve principalement dans nos banlieues festives et émotives, où se trouvaient déjà les principaux foyers d’infection.

    La Prohibition n’a jamais empêché la consommation d’alcool. Le passe sanitaire n’empêchera jamais de tomber malade.

  • Déjà, les 3 « arguments pour » sont totalement stupides. En quoi la ceinture de sécurité est-elle un respect des autres ?
    Ils se démontent en 2 temps-3 mouvements. Je ne comprends même pas comment des gens peuvent y croire, ça me dépasse.

    • La ceinture à fait ses preuves, elle crée bcp d’handicapés, très satisfaisant pour notre sécurité sociale et permettant de nombreux emplois…. Je suis sans doute un peu méchant..

    • La ceinture est un acte purement individuel. Elle ne protège pas les autres.
      Et, contrairement au pass, elle ne crée pas une société à deux vitesses. On ne l’a pas rendu obligatoire pour les malussés et facultative pour les bonussés.

  • Notre bon maître a été faire un pèlerinage à lourdes, le miracle n’a pas eu lieu….. Il en est revenu pire qu’avant, alors dépêchez vous d’aller à la piqûre sinon demain c’est euthanasie sociale obligatoire et définitive… La loi sur le suicide assisté sera bientôt votée, rien que pour vous.

  •  » L’obéissance à la loi sans doute est un devoir ; mais ce devoir n’est pas absolu, il est relatif. Il repose sur la supposition que la loi part de sa source naturelle et se renferme dans ses bornes légitimes.
    Ce devoir ne cesse pas absolument, lorsque la loi ne s’écarte de cette règle qu’à quelques égards. Nous devons au repos public beaucoup de sacrifices. Nous nous rendrions coupables aux yeux de la morale, si, par un attachement trop inflexible à nos droits, nous résistions à toutes les lois qui nous sembleraient leur porter atteinte.
    Mais aucun devoir ne nous lie envers ces lois prétendues, dont l’influence corruptrice menace les plus nobles parties de notre existence, envers ces lois, qui non seulement restreignent nos libertés légitimes et s’opposent à des actions qu’elles n’ont pas le droit d’interdire, mais nous en commandent de contraires aux principes éternels de justice et de pitié, que l’homme ne peut observer sans démentir sa nature.  »

    Benjamin Constant (Principes de politique, 1815)

  • « Or il existe une autre façon d’empêcher la circulation qui n’est pas le vaccin mais la distanciation et l’hygiène. »
    Exactement, mais comme les citoyens savent que l’Etat ne pourra pas le leur imposer et que nombre d’entre eux ne veulent pas faire l’effort de le faire de leur propre chef, ils préfèrent trouver de bonnes raisons de prétendre qu’il serait vain et contreproductif d’empêcher la circulation du virus.

    • Il serait d’ailleurs intéressant de voir si les statistiques ne montreraient pas une certaine corrélation entre les taux d’incivilités et de délinquance et ceux de circulation du virus.

  • Il faut remarquer qu’un diabétique ou un hypertendu ne choisit pas de l’être, à la différence d’un non vacciné.

    • Heu le diabète le plus commun en France (90 % des cas) c’est celui de type 2 appelé entre autre « diabète acquis »…

    • Bah c’est sur que lorsqu’on compare des maladies qu’on ne choisi pas d’avoir, comme vous dites, avec un vaccin qu’on est obligé de faire, on compare des choux et des patates. Niveau ce1.
      Et je remarque qu’on homme qu’on met à terre ne choisit pas de l’être, son maître le décide, à la différence d’un homme debout.
      Là ça fonctionne.

  • Ce qui me rend fou c’est qu’on nous assomme avec le nombre de « cas ». Mais des cas de quoi ? Des porteurs du virus ? Lors des épidémies de grippe, on nous parlait du nombre de porteurs du virus ( qui ne le savaient même pas car on ne les testait pas ) porteurs sains ou souffrant d’un banal mal de gorge ? On parle de taux d’incidence, eh bien ici il est investissement proportionnel au taux de réflexion…

  • Je mets La Grève dans mes projets de lecture.

    • C’est long mais c’est bon (par contre la traduction Française n’est pas forcément au top, enfin celle que j’ai eu entre les mains).

  • Même avec « comorbidités » (qui n’ont d’ailleurs qu’un effet très faible sauf à être « potentiellement mortelles » par elles mêmes) le Delta n’est pas très dangereux pour les « jeunes ».
    D’après les chiffres de public health UK, pour grosso modo 90 000 cas constatés officiellement de plus de 28 jours chez les moins de 50 ans, on constate 8 morts… Probablement que 6 avaient des co-morbidités lourdes et 2 « juste pas de bol »… Et on rappellera que les moins de 50 ans sont de loin les moins vaccinés au RU, genre les « deux doses » sont autour de 30%, donc c’est pas le serum magique qui explique ça.
    Bref, si on compare ça aux effets secondaires en tout genre des vaccins (empiriquement près de 50% des vaccinés ont eu des effets indésirables, allant de la douleur persistante au lieu d’injection à la mort, en passant par des syndromes nécessitant une hospitalisation d’urgence), on voit que le Delta est pour les moins de 50 ans (même obèses et diabétiques) possiblement plus sûr pour obtenir une protection anti-covid (et le pass tant convoité) que la piquouse.
    Après, il est tellement bénin dans la plupart des cas que beaucoup ignorent même l’avoir et découvre en faisant un test (obligatoire) pour rentrer en boite de nuit ou pour tel ou tel truc… « Ah bon, j’avais juste la gorge un peu irritée et le nez qui coule depuis quelques jours… « 

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