Par Frédéric Mas.
L’économiste américain Steven Horwitz est mort dimanche 27 juin des suites d’un cancer contre lequel il se battait depuis des années. Ancien professeur au département d’économie de la Ball State University de Muncie, dans l’Indiana, également affilié au Mercatus Center de la George Mason University en Virginie, il a également enseigné pendant 28 ans à l’université St Lawrence à Canton (New York), où il continuait de donner des cours en tant que professeur émérite.
Steven Horwitz était un défenseur enthousiaste de l’école autrichienne d’économie, à la suite de Ludwig von Mises, Murray Rothbard et Friedrich Hayek, ce que reflètent ses écrits universitaires comme ses engagements en tant que théoricien libertarien. Spécialiste des théories monétaires, il s’était aussi intéressé à l’analyse macro-économique du point de vue de l’école autrichienne d’économie.
Il est l’auteur de quatre livres : Monetary Evolution, Free Banking, and Economic Order (Westview, 1992), Microfoundations and Macroeconomics: An Austrian Perspective (Routledge, 2000), Hayek’s Modern Family: Classical Liberalism and the Evolution of Social Institutions (Palgrave Macmillan, 2015), et Austrian Economics: An Introduction (Cato Institute, 2020).
Steven Horwitz était membre de la société du Mont-Pèlerin, senior Fellow au Fraser Institute (Canada) et rédacteur en chef du site Libertarianism.org, associé au Cato Institute. Son engagement libéral découlait nécessairement de son engagement en tant qu’économiste. Comme il l’expliquait dans un article publié en 2009, l’éthique sans l’économie menait à la ruine, et toutes les réflexions des philosophes sur le « devoir-être » étaient indissociables du « pouvoir-faire » :
« Les éthiciens peuvent imaginer toutes sortes de plans pour remédier aux maux sociaux perçus, mais aucun des bienfaiteurs en herbe ne peut se permettre d’ignorer l’analyse économique. Le fait de pouvoir rêver à quelque chose ne garantit pas que cela soit possible. »
Cet aiguillon réaliste l’a porté à défendre des positions proches des « bleeding heart libertarians », un groupe d’universitaires cherchant à faire dialoguer le libertarianisme et les idéaux de justice sociale.
Ce réalisme l’a également porté à explorer des situations économiques très concrètes comme la comparaison entre les réponses publique et privée au désastre de l’ouragan Katrina en 2005. L’analyse qu’en fit l’économiste démontra la plus grande réactivité de Wal-Mart et de la Croix-Rouge, et plus généralement du secteur privé, comparée à celle d’un gouvernement fédéral qui accumula les erreurs tragiques.
En 2020, il avait reçu le prix Julian L. Simon Memorial de la part du Competitive Enterprise Institute de Washington.
R.I.P. ?