Par Gérard-Michel Thermeau
Peu d’hommes politiques ont été aussi haïs et traînés dans la boue que Jules Ferry, sinon peut-être Guizot, avec lequel il a beaucoup de points communs.
Bête noire des extrémistes de droite et de gauche de son temps à savoir les socialistes, les radicaux, les boulangistes et les cléricaux, il est aujourd’hui régulièrement insulté par des « libéraux » qui le traitent volontiers de « socialiste », intéressant paradoxe, qui n’est guère à l’honneur de leur culture historique.
Certes, bien des aspects de sa politique sont contestables : n’a-t-il pas été un des apôtres de la colonisation française ? Mais défendre Jules Ferry, et défendre en lui un libéral, ce qui est le propos de cet article, ne consiste pas à instruire un procès en béatification.
Les libéraux ne sont pas des saints, et les hommes politiques libéraux, moins encore. Non, le royaume des Justes, la communauté des Saints, l’Immaculé Perfection se trouvent exclusivement du côté du socialisme. Dans le monde du libéralisme, il n’y a que des individus faillibles. Et oui, Ferry s’est trompé, et oui, Ferry n’a pas toujours été fidèle aux principes du libéralisme ; et oui, Ferry était un homme.
Mais si la politique coloniale de Ferry peut légitimement être critiquée d’un point de vue libéral, c’est un autre aspect de son action qui est régulièrement dénoncé sur le forum et sur Contrepoints : son œuvre scolaire. Et pourtant…
Nous laisserons de côté bien des aspects de ce personnage complexe, son âme d’artiste, sa passion pour Blandine Ollivier, le journaliste brillant et polémique du Second Empire, pour nous concentrer sur les éléments qui font de lui un républicain libéral, un des fondateurs de cette Troisième République, qui reste, malgré tous ces défauts, le régime sous lequel les Français ont été, globalement, le plus libre.
Le « Guizot des Vosges », dont les « roses poussent en dedans » était le contraire d’un démagogue. Intimidant, froid, il n’était pas un entraîneur d’hommes et supportait difficilement de devoir affronter les campagnes électorales. Rien ne le hérissait davantage que le clientélisme électoral : « Homme d’affaires de mes électeurs, je cesserais d’être celui de mon pays si je voulais remplir à la lettre le programme que leur mendicité m’impose. »
C’était un libéral convaincu de la nécessité de rejeter la fascination pour la « religion jacobine » et la Terreur, défendant l’ouvrage d’Edgar Quinet, La Révolution (1865), où, pour la première fois, la critique de la Terreur était faite au nom de la Révolution. Comme il l’écrit alors, le « gouvernement démocratique » ne doit pas se fonder « sur l’esprit de coterie et d’intolérance ». Il rappelle : « les Jacobins furent les meilleurs préfets de l’Empire ». Dans sa profession de foi de 1869, le mot liberté est un leitmotiv : il faut libérer la France de la centralisation administrative, de l’alliance de l’Église et de l’État, de la tutelle de la justice par le pouvoir.
Délégué du gouvernement au département de la Seine après le 4 septembre 1870, il organisa le ravitaillement de Paris et se vit attribuer sa première épithète péjorative : « Ferry-Famine » ainsi que la haine de l’extrême gauche pour s’être opposé aux tentatives de la Commune. Maire de Paris, le 18 mars 1871, lorsque la Commune paraît l’emporter, il est le dernier à abandonner l’Hôtel de Ville, les révolutionnaires hurlant « À mort Ferry ». À leurs yeux, il est l’incarnation du « bourgeois ». Il admire Thiers qui l’apprécie.
Partisan du régime parlementaire, il souhaiterait un fonctionnement « à l’anglaise » des lois de 1875. S’il fait réviser la « constitution » en 1884, il s’oppose à la suppression du Sénat, à la grande indignation des radicaux qui vivent dans le souvenir des Assemblées uniques de la Révolution.
Sous ses deux gouvernements, plusieurs lois d’inspiration libérale sont votées : loi sur le droit de réunion (30 juin 1881), loi sur la liberté de la presse (29 juillet 1881), loi légalisant les syndicats (21 mars 1884), loi municipale sur l’élection des maires et adjoints mettant définitivement fin au régime de la nomination par le pouvoir.
Ayant très vite perdu la foi, Jules Ferry a néanmoins toujours respecté les convictions religieuses des autres : sa sœur bien-aimée Adèle n’avait-elle pas pris le voile ?
Libre-penseur, il était anticlérical mais en aucun cas antireligieux. Il le dit publiquement aux républicains : « Vous avez des électeurs catholiques pratiquants attachés à leur foi et aux pratiques de leur culte. » Il respecte le peuple « qui tient à la république mais qui ne tient pas moins à ses processions. »
Loin de rétablir le monopole étatique napoléonien, les lois de Ferry établissent deux enseignements concurrents. Jules Ferry souhaite le développement d’un enseignement public échappant à l’influence catholique et non à tuer l’enseignement catholique. La loi du 28 mars 1883 met fin au « droit d’inspection, de surveillance et de direction » attribuées aux ministres des cultes par la loi du 15 mars 1850. Les écoles privées ne sont absolument pas remises en question. Si l’instruction est obligatoire, l’école ne l’est d’ailleurs pas : le père de famille peut assurer ou faire assurer cette instruction lui-même. De plus, il est prévu de laisser fermer l’école un jour par semaine afin de permette aux parents d’assurer une instruction religieuse s’ils le désirent. C’est là l’origine du jeudi puis du mercredi actuel.
Quant à l’instruction morale, ce n’est pas une morale républicaine. La célèbre circulaire de 1883 est très claire là-dessus : il s’agit d’inculquer une morale de « père de famille ». « Parlez donc à son enfant comme vous voudriez que l’on parlât au vôtre ; avec force et autorité, toute les fois qu’il s’agit d’une vérité incontestée, d’un précepte de la morale commune ; avec la plus grande réserve, dès que vous risquez d’effleurer un sentiment religieux dont vous n’êtes pas juge. »
Il répond à Jules Simon souhaitant une « religion laïque » : « Il ne s’agit pas de voter pour ou contre Dieu : on ne vote pas Dieu dans les Assemblées. »
D’ailleurs, Ferry ne fait que poursuivre la politique de développement de l’instruction primaire inaugurée par Guizot. Ce qui lui est propre est la création de l’enseignement secondaire des filles, là aussi pour arracher à l’Église son « monopole » de l’éducation féminine avec ses pensionnats de jeunes filles. Il avait affirmé dès 1870 à un auditoire féminin : « Vous avez les mêmes facultés que les hommes. Les hommes disent le contraire, mais en vérité, comment le savent-ils ? »
Ses conceptions pédagogiques sont modernes : « Il faut apprendre la grammaire par la langue et non par la grammaire. On ira des textes aux règles, de l’exemple à la formule, du concret à l’abstrait. » Il supprime le discours latin « exercice stérile » pour une épreuve en français au Baccalauréat.
Le gouvernement républicain de 1880 s’inscrit dans la tradition française depuis l’Ancien régime. Les congrégations catholiques ont toujours été autorisées par le pouvoir et soumis donc à un régime légal d’exception : d’où l’expulsion des jésuites par Louis XV et par les autres monarques catholiques européens au XVIIIe siècle.
Jules Ferry finalement se montre moins intolérant, non seulement que les gouvernements d’Ancien Régime, mais aussi que les pays voisins : la Confédération helvétique les avait chassés en 1847 (et les jésuites y sont restés longtemps interdits), ou que le très conservateur chancelier du Reich, Bismarck (sans doute un républicain socialiste ?) qui ne se gêne pas pour les bannir de l’Empire en 1872.
En France, même la Restauration s’était montrée très méfiante à l’égard des congrégations : les jésuites étaient restés une congrégation tolérée mais non autorisée. Or il existait 271 congrégations autorisées depuis le Concordat.
C’est seulement avec l’arrivée des radicaux au pouvoir, suite à l’Affaire Dreyfus et l’engagement antidreyfusard et antisémite très virulent de La Croix et des Assomptionnistes, que les choses se gâteront pour toutes les congrégations. Les anticléricaux les plus intolérants auront désormais la partie belle. Le sage Léon XIII avait redouté que la volonté de certains catholiques de détruire la république ne pousse la république à détruire le catholicisme. Si la législation votée en 1901-1904 peut légitimement apparaître comme scandaleuse pour un libéral, Jules Ferry n’y est pour rien, étant mort depuis longtemps.
Il reproche avant tout aux jésuites leur activisme politique : « Il y a des établissements où l’on tient école de contre-révolution, où l’on apprend à détester et à maudire toutes les idées qui sont l’honneur et la raison d’être de la France moderne. » Et pourtant, les collèges jésuites vont continuer à fonctionner, sous la fiction de collèges non jésuites, en attendant que l’orage passe. En effet, ferme sur les principes, Ferry est modéré dans les applications.
C’est le rôle politique de l’Église qui est visé par lui : « Nous avons promis la neutralité religieuse, nous n’avons pas promis la neutralité philosophique, pas plus que la neutralité politique. » Mais l’école-a-t-elle jamais été neutre sous quelques cieux que ce soit ?
Il s’accommode du Concordat qu’il avait combattu dans l’opposition, saluant en Léon XIII un « pape d’esprit sage » ami de la France.
L’œuvre coloniale de Ferry est bien davantage critiquable : ce vosgien patriote voyait dans la colonisation le moyen de redonner à la France son rang de puissance. Mais sa chute ne manque pas de grandeur et le distingue du tout-venant des politiciens. Un obscur affrontement à la frontière entre le Tonkin et l’Empire chinois provoque le renversement du gouvernement le 30 mars 1885 : Ferry doit sortir par le jardin du Palais-Bourbon pour éviter la foule en colère qui hurle : « À bas Ferry ! À mort Ferry ! À l’eau Ferry ! » En réalité, le lendemain on apprend que la situation sur place n’est pas compromise, que la Chine a accepté le protectorat français sur l’Annam. Ferry a préféré se taire et être renversé plutôt que parler du traité, ne voulant pas le compromettre : « Je me suis tu quand il fallait me taire et quand le devoir m’en était imposé. »
Un déséquilibré tente de le tuer le 10 décembre 1887 au Palais-Bourbon. Aux élections de 1889, il est battu car on l’accuse d’être l’ami des patrons contre les ouvriers ! On lui reproche d’être un modéré, un « opportuniste » : « Notre république est ouverte à tous ; elle n’est la propriété d’aucune secte, d’aucun groupe, ce groupe fut-il celui des hommes qui l’ont fondée. »
Ce curieux « socialiste » avait déclaré le 1er juillet 1884 : « Les constitutions les plus simples sont les meilleures. » Et en 1869, à peine élu député, il déclarait : « On ne fonde rien sur la haine des classes les unes contre les autres, on ne fonde aucun établissement libéral, et nous avons appris par une dure expérience que c’est sur la méfiance, sur la peur et sur la malveillance, suscitée entre les classes, que la dictature s’est élevée dans ce pays. »
S’il n’était pas un saint, ni un être parfait, si l’on peut se montrer dur à l’égard de sa politique coloniale, il faut avoir une curieuse conception du libéralisme et du socialisme, ou boire trop souvent de l’eau bénite, pour cracher à tout propos et hors de propos sur un des plus grands hommes politiques français du XIXe siècle.
Article publié initialement le 12 novembre 2014.
je ne suis pas vraiment d’accord sur la partie laïque : Jules Ferry a sa part de responsabilité dans la violence légale de la république contre les catholiques, mettant ceux-ci quasiment hors la loi.
Ferry n’a eu aucune part dans cette violence et ne l’a pas incitée. Il l’abhorrait. Ce mythe est propagé par les socialistes et repris par d’autres qui ignorent que leur haine contre Ferry remonte à la Commune
Il n’a jamais caché à quel point les exactions commises par les Communards l’avaient marqué à vie.
Il était le meilleur ami d’un de mes ancêtres et leur correspondance conservée dans nos archives familiales est très éclairante sur ce point et sur bien d’autres. Je confirme tout ce qui est dit dans l’article ci-dessus.
il y a quand même eu l’expulsion des congrégations enseignantes sous son ministère, il me semble…
Remarquable article, qui restitue la vérité humaine du personnage et dépasse donc les préjugés idéologiques et les idées reçues. Jules Ferry était un grand bourgeois libéral. Soustraire l’instruction publique au quasi-monopole de l’Église catholique constitue par essence un acte de liberté. Tout monopole est contraire à la liberté de choix.
« Tout monopole est contraire à la liberté de choix » : tout monopole est étatique. Ce qui est hors de l’Etat ne peut constituer un monopole.
Soustraire l’instruction publique au monopole imaginaire de l’Église catholique en le confiant au vrai monopole de l’Obèse étatique, en gestation à l’époque, fut un acte par essence liberticide. C’est notamment ce qui a permis de préparer les massacres de 14-18 puis de 39-45, par l’endoctrinement de générations entières conditionnées à se sacrifier pour des idées folles.
Le monopole de l’Etat sur l’éducation est la porte ouverte aux idéologies morbides. Le temps est venu d’y mettre un terme.
Et il s’appelle comment le Jules Ferry allemand ?
150% d’accord.
Si Ferry avait été un libéral contrarié par l’école catholique, il aurait fondé une école conforme à ses principes à lui. Un libéral n’est pas à l’initiative du recours à la violence.
L’école publique obligatoire est un monstre exploité par des fanatiques au services de perversions: Guerre, puis marxisme, puis « réformes sociétales »…
Un tel instrument de pouvoir est un objet de convoitise irrésistible pour tous les totalitarismes.
Eh oui, les socialistes sont comme les pédophiles : c’est plus facile de s’attaquer aux enfants qu’aux adultes.
Pas de Jules Ferry outre-Rhin puisqu’il n’y avait pas d’état allemand unifié avant 187, mais il y avait une tradition d’école publique obligatoire beaucoup plus ancienne qu’en France. Elle remonte au début du 17e siècle pour les pionniers et au début du 18e (1717) pour la Prusse. Il y a en revanche un Ferry américain, Horace Mann, un éducateur de Boston, qui avait lui aussi pris modèle sur les écoles prussiennes. Buisson le connaissait bien. Il était allé s’instruire auprès de lui des modalités d’établissement de la laïcité scolaire.
Merci à Gérard-Michel Thermeau et à Philippe Fabry de montrer qu’ils existent de véritables passerelles entre la sensibilité de gauche et le libéralisme. Ainsi, pouvons-nous échanger avec les autres qui ne partagent pas ce point de vue et faire avancer les idées de liberté en général.
La confusion, le brouillage du sens des mots, ne font que masquer provisoirement les désaccords.
Bien avant Jules Ferry, Frédéric Bastiat, le libéralisme incarné, inégalé pourfendeur du socialisme, démolisseur de Proudhon, siégea parait-il à gauche.
Sans doute parce que le libéralisme et l’égalitarisme peuvent se rencontrer contre certains ennemis communs ?
Quoi qu’il en soit les sensibilités socialiste et libérale sont aux antipodes, c’est l’axe droite-gauche qui est insuffisant à restituer les dimensions de la politique.
On ne peut pas éprouver pour la contrainte à la fois l’attirance et le dégoût.
Voici comment Bastiat tentait d’ouvrir les sensibilités de gauche à l’idée de renoncer à contraindre:
« Socialistes, vous avez foi dans l’Association. Je vous adjure de dire, après avoir lu cet écrit, si la société actuelle, moins ses abus et ses entraves, c’est-à-dire sous la condition de la Liberté, n’est pas la plus belle, la plus complète, la plus durable, la plus universelle, la plus équitable de toutes les Associations.
Égalitaires, vous n’admettez qu’un principe, la Mutualité des services. Que les transactions humaines soient libres, et je dis qu’elles ne sont et ne peuvent être autre chose qu’un échange réciproque de services toujours décroissants en valeur, toujours croissants en utilité.
Communistes, vous voulez que les hommes, devenus frères, jouissent en commun des biens que la Providence leur a prodigués. Je prétends démontrer que la société actuelle n’a qu’à conquérir la liberté pour réaliser et dépasser vos vœux et vos espérances: car tout y est commun à tous, à la seule condition que chacun se donne la peine de recueillir les dons de Dieu, ce qui est bien naturel; ou restitue librement cette peine à ceux qui la prennent pour lui, ce qui est bien juste. »
http://bastiat.org/fr/a_la_jeunesse_francaise.html
« La confusion, le brouillage du sens des mots, ne font que masquer provisoirement les désaccords. »
Je suis d’accord avec ceci mais surement pas dans le sens dans lequel vous pensez : la confusion, le brouillage réside dans ce que les libéraux s’imaginent de ce qu’est la sensibilité de gauche. Elle ne peut se réduire au seul usage de la force et de la vengeance de classe. C’est pour cela que je trouve le travail de l’auteur de cet article très important : le libéralisme a clairement sa place à gauche.
En admettant ce point, on ouvre un univers de discussion avec les personnes de gauche très vaste et loin d’être stérile. C’est peut-être même le meilleur moyen de faire avancer le libéralisme en France : en assumant son esprit de gauche.
Cavaignac, le négationnisme socialiste perpétue les mythes anti-libéraux. Pour conserver quelque pertinence, les socialistes doivent nient ( ou faire semblant d’ignorer ce qui revient au même) la dimension sociale fondatrice du libéralisme, une philosophie dont le succès est un pied-de-nez à l’échec persistant de leur doxa. Le libéralisme est né et resta à gauche tout au long des 18e et 19e siècles.
C’est ainsi que perdure aussi le mythe des racines socialistes de la IIIe République, alors qu’elle fut NOTOIREMENT l’oeuvre de grands bourgeois libéraux, comme Ferry, justement. Idem pour l’école publique dont on oublie que c’est sous Guizot qu’elle a vu le jour et que ni Ferry ni Buisson n’étaient socialistes. Le premier fustigeait avec la même vigueur » l’Internationale rouge » que « l’Internationale noire ». Quant au protestant libéral Buisson, ii ne cautionnerait pas le modèle socialiste français, incapable de se décrasser de son surmoi marxiste.
Est-il pertinent de parler de gauche et de droite au XVIIIe siècle ? Si les libéraux étaient à gauche au XIXe siècle, n’était-ce pas par manque de place dans une droite occupée par les monarchistes, alors que le débat politique était perverti par la question de l’absolutisme et la fragilité des régimes politiques ? Quel rapport avec la gauche obstinément socialiste du XXe siècle ?
Comme le dit fort justement l’article de Wikiberal à son propos, Ferry « incarne toutes les ambiguïtés du libéralisme républicain français ». Son anticléricalisme insensé annonce son échec, entrouvrant la porte à l’étatisme puis au socialisme qu’il prétendait combattre. A ce Ferry lourd d’ambiguïtés, on préférera la limpidité d’un Léon XIII cité plus bas par Fucius.
Quant au débat sur l’école, commencé avant la révolution, il a duré tout le siècle, pour finalement se perdre dans l’embrigadement de la jeunesse, pour le malheur de cette dernière, le bienfaisant contrepoids de l’Eglise aux idées républicaines les plus farfelues étant devenu trop marginal. Ferry a sa part de responsabilité.
L’important aujourd’hui est de brûler les icônes du socialisme, une à une, pour qu’il n’en reste rien. Tant pis s’il faut injustement sacrifier le Jules ! Après la libération du pays de l’Obèse, il sera bien temps de le réhabiliter pour sa part de libéralisme.
Un défilé de clichés hargneux ne remplace pas une discussion argumentée
De quel ‘débat’ s’agit-il quand la distinction entre établissements religieux et laïcs, privés et publics, n’existe pas, ou que les congrégations enseignent dans les établissements publics? Avant la Révolution il y eut l’interdiction des Jésuites en 1763, pas un débat mais une querelle de ‘chapelles’.
Le débat pendant la Révolution s’est focalisé sur la distinction entre éducation nationale et instruction publique puisqu’il n’était plus question d’éducation religieuse ni même de liberté de concience.
Cf les discours de Talleyrand, Mirabeau, Condorcet, Rabaud etc…. et l’Essai de La Chalotais
Ensuite, parler de la gauche dès cette époque est pertinent dans la mesure où …c’est là qu’elle se distingue de la droite. Ne pas comprendre mon propos dans ce sens, c’est de l’historicisme et me crédite de bien peu de bon sens, pour ne pas dire d’intelligence.
SVP, lisez quelques pages sur ce qu’il disait du socialisme, parmi les milliers que Ferry a écrites. Je vous défie d’y trouver de quoi étayer vos affirmations. En revanche vous pourriez apprendre comment la Commune l’a vacciné à jamais contre l’utopie socialiste. C’était un pragmatique. Jaurès me semble bien plus crédible sur ce point:
« Ce n’est pas que cet homme remarquable manquât de philosophie et de vues générales. Mais il se refusait de parti pris aux perspectives lointaines, et l’idée qu’il se faisait du rôle dominant de la bourgeoisie brisait presque tout essor. Je le pressais un jour sur les fins dernières de sa politique : « Quel est donc votre idéal ? Vers quel terme croyez-vous qu’évolue la société humaine, et où prétendez-vous la conduire ? – Laissez ces choses, me dit-il ; un gouvernement n’est pas la trompette de l’avenir. – Mais enfin, vous n’êtes pas un empirique : vous avez une conception générale du monde et de l’histoire. Quel est votre but ? » Il réfléchit un instant, comme pour trouver la formule la plus décisive de sa pensée : « Mon but, c’est d’organiser l’humanité sans Dieu et sans roi. » S’il eût ajouté « et sans patron », c’eût été la formule complète du socialisme qui veut abolir théocratie, monarchie, capitalisme, et substituer la libre coopération des esprits et des forces à l’autorité du dogme, à la tyrannie du monarque, au despotisme de la propriété… Mais il s’arrêtait au seuil du problème social. »( Jean Jaurès, Préface aux Discours parlementaires, le socialisme et le radicalisme en 1885, réédition Slatkine, 1980, p. 28-29.)
L’anticléricalisme de Ferry n’était absolument pas ‘insensé’ et là encore c’est pêcher par ignorance, et du sujet et du contexte.
Je ne commenterai pas le choix du pseudo; ceci explique sans doute cela.
Il est tout à fait pertinent de parler de gauche et de droite au XVIIIe siècle.
L’aile gauche du château de Versailles était l’aile des ministres, notamment occupée par les physiocrates, tandis que l’aile droite logeait la haute noblesse avec laquelle le roi devait composer.
Le placement des représentants de la nation dans les assemblées et le fait que les nobles siégeaient à droite n’est probablement pas le fait du hasard.
Je n’avais jamais entendu l’analyse géopolitique de l’architecture versaillaise.
Cela se tient tout autant qu’une thèse du coeur à gauche qui mettrait la bourse dans la fonte de droite.
Quant aux physiocrates, pères fondateurs du libéralisme français, ils étaient bien à la gauche…, my point exactly
Vous parlez de la gauche d’avant 1917.
Celle d’après a un logiciel marxiste et étatiste profondément ancré (ça dépend du pays en fait, la gauche française est une des pires, la suédoise est beaucoup plus mesurée).
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La passerelle peut se trouver dans le libéralisme social, comme la cause LGBT, le féminisme, l’antiracisme, mais les lois de discrimination positive et d’égalitarisme dans les hautes fonctions du racisme et du sexisme d’état. Ces lois éliminent bien des gens en fonction de leur couleur de peau ou de leur sexe alors que le droit libéral est censé ne faire aucune distinction.
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Pour le libéralisme économique, c’est plié, les slogans anti-patrons, anti-riches, anti-libre marché se retrouvent bien dans la fiscalité et la législation française.
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Si vous avez vraiment des idées libérales sur les deux volets économique et social, vous n’êtes pas, ou plus de gauche.
correction « …dans les hautes fonctions SONT du racisme et du sexisme d’état ». (tags bold et mot viré par le correcteur)
Et sinon, sur la volonté de Ferry de « tuer » les langues régionales, et sa mise en application par la violence et la propagande – via l’école étatique, justement – vous en pensez quoi?
La vision jacobine qui domine l’établissement de l’instruction publique dans les années 1880 lui confère une mission d’unification nationale, dans un pays amputé de l’Alsace-Moselle et morcelé par ses patois et par des traditions politiques et religieuses antagonistes. La priorité de Ferry était d’imposer le français sur tout le territoire et d’éliminer l’influence du clergé des écoles publiques. Dans les campagnes, les curés encourageaient l’emploi du patois comme une forme de résistance à la République. L’oeuvre de Ferry ( je me suis farci l’intégralité de ses discours) établit clairement qu’il n’a jamais eu l’intention de « détruire l’école catholique », simplement de faire respecter le principe de la laïcité scolaire. Il voulait séculariser la Républque. Quand la violence exécrable contre des membres du clergé s’est déchaînée, au moment de la loi de 1905, Ferry était mort depuis plus de 10 ans, et il ne l’aurait pas cautionnée.
« La priorité de Ferry était d’imposer le français sur tout le territoir »
Cest bien ce qui lui est reproché.
Au passage, il me semble bien que c’est lui et son administration qui ont par la propagande à l’école imposé l’idée que les langues régionales n’étaient pas des langues mais des patois, sous entendu du « mauvais » français. Alors je veux bien que l’on considère avec dédain que les différents dialectes de la langue d’oïl sont des « patois » (historiquement si je ne m’abuse le francais est le dialecte de la langue d’oïl qui était parlé à Paris, siège du pouvoir), mais ne venez pas me dire que le basque, l’occitan, le breton, le catalan, le corse ou encore l’alsacien (oui je sais, l’Alsace n’était pas française) sont des « patois ». À moins de vouloir faire rire les linguistes.
Les dialectes ne sont pas des patois.
La remarque de Mateo trahit des considérations d’universitaire dans sa tour d’ivoire. Quand on voit l’infâme patois sans structure qu’est devenue une langue jadis si bien structurée, c’est que les linguistes l’ont trahie. Et ce n’est pas un scoop. Ces apprentis-sorciers autoproclamés pédagogues sont devenus des pompiers pyromanes, comme Bentolila ou Kristeva. Ils ont à leur actif l’alliance avec le diable, par connivence idéologique ou simple couardise, qui a détruit les apprentissages fondamentaux.
« Alors je veux bien que l’on considère avec dédain que les différents dialectes de la langue d’oïl sont des « patois » » devient « Les dialectes ne sont pas des patois. »
Et le prix du meilleur abatteur d’homme de paille de l’année est attribué à… Roulement de tambour… Graf von Ortho. Bravo à lui.
Bon allez, si vous dites que le basque, l’occitan ou le breton sont des « patois », je ne peux pas grand chose pour vous, si ce n’est vous conseiller de vous documenter un peu.
PS: mais que viennent faire Bentolila et Kristeva dans l’histoire???
Vous ne savez pas lire : j’ai écrit « Les dialectes ne sont pas des patois. » Cela se suffit à soi-même, non? J’en comprends trois, le breton, le souabe et l’alsacien appris dans mon enfance. Le patois est un dialecte plus proche de l’extinction définitive. La distinction, cela dit, est spécieuse, comme le reste de vos propos.
Et si vous ignorez la responsabilité de ces linguistes dans la destruction des apprentissages, je vous conseille de vous documenter sur les origines intellectuelles et idéologiques de la débâcle scolaire
Alors là oui, je ne sais pas lire effectivement… Je ne devais pas être bien réveillé, au temps pour moi.
Mais sinon le breton et l’alsacien ne sont pas des patois mais des langues (à moins que vous utilisiez le mot « patois » dans le sens que lui donnent les linguistes et non celui qu’on lui donne en français courant).
Mais bref, on est bien d’accord: Jules Ferry a voulu, et a quasiment réussi à, tuer les langues régionales.
Eh bien, je dois m’inscrire encore en faux car je passe une partie de mes vacances dans les Côtes-d’Armor et une autre à la frontière franco-allemande et je vous affirme que le breton et l’alsacien se portent infiniment mieux que le souabe….or il n’y a pas eu de Jules Ferry en Teutonie!
Wir können alles, außer Hochdeutsch -> La faute à Jules Ferry aussi, la propagation du Hochdeutsch
Enta é vé komzet brézhoneg genoh?Me zo me é chomel é Bro-Gwened, ha gouied e hran ma ne deus ket mui kalz a vréhonegerion; ne grédan ket ma é deus muioh anehé é Kost Armor. Marsé é deus hoah tud é gomz alzasianeg, dreistol d’em sonj a gaoz er vro-man e zo bet eit épad tost ur hantved ged Bro-Aleman, Bennoh Doué. Mes er wirioné e zo ma é yéi de merùel hon yehz, er brehoneg, ha Ferry en-des labouret aveid en dra-sé.
Je ne saurais vous dire, je ne connais pas l’Histoire de l’Allemagne. Et sinon, je vous assure que l’État a quasiment réussi à tuer pas mal de langues régionales, même s’il n’est pas non plus le SEUL responsable.
Les langues régionales ne sont pas des dialectes, et encore moins des patois.
Changer le sens des mots est une technique ô combien éprouvée…
Moi et mes ancêtres parlaient/parle breton, langue antérieure au français, descendante du gaulois (brittonique ou continental, suivant les opinions); les linguistes n’utilisent pas le terme péjoratif de « patois ». Jules Ferry s’inscrit dans la haine séculaire de l’état jacobin envers les langues et dialectes régionaux, depuis l’abbé Grégoire jusqu’à de nos jours, avec des hommes politiques de gauche comme de droite, sa vision de l’école était unificatrice, un moyen de contrôle par l’Etat républicain abusivement associé à la démocratie.. Qu’il fût de bonne foi ne change rien aux faits.
Exactement. De Grégoire à Ferry, ils sont le produit de leur époque.
Mais, en plus de l’insulte, traiter Ferry de socialiste reste un grave contresens.
Ainsi, imposer à tous l’École de Jules Ferry, après la destruction manu militari de l’école catholique, n’était pas l’idée de Jules Ferry. Un peu comme Keynes n’était pas keynésien…
Tant mieux.
Il reste qu’il a contribué à créer le monstre.
S’il n’aimait pas l’école catholique, il pouvait contribuer à en créer une autre sans recourir à la violence.
Je trouve que l’hostilité de l’Église Catholique envers le régime est expédiée un peu vite.
Il faut la remettre dans le contexte
– des odieuses persécutions passées et de celles qu’on voyait venir.
– du conflit irréconciliable entre le socialisme et le catholicisme, non que celui-ci s’immisce dans le domaine régalien, mais bien que celui-là ne respecte pas les limites du spirituel, ni aucune autre d’ailleurs.
Qu’on en juge à ces quelques lignes extraites de l’encyclique Rerum Novarum (pape Léon XIII,
« Que ceci soit donc bien établi : le premier principe sur lequel doit se baser le relèvement des classes inférieures est l’inviolabilité de la propriété privée.
[…]
Le premier principe à mettre en avant, c’est que l’homme doit accepter cette nécessité de sa nature qui rend impossible, dans la société civile, l’élévation de tous au même niveau. Sans doute, c’est là ce que poursuivent les socialistes. Mais contre la nature, tous les efforts sont vains. C’est elle, en effet, qui a disposé parmi les hommes des différences aussi multiples que profondes; différences d’intelligence, de talent, de santé, de force; différences nécessaires d’où naît spontanément l’inégalité des conditions. Cette inégalité d’ailleurs tourne au profit de tous, de la société comme des individus. La vie sociale requiert dans son organisation des aptitudes variées et des fonctions diverses, et le meilleur stimulant à assumer ces fonctions est, pour les hommes, la différence de leurs conditions respectives. »
« Les Socialistes disent: Les grandes lois providentielles précipitent la société vers le mal; il faut les abolir et en choisir d’autres dans notre inépuisable arsenal. » (Frédéric Bastiat, Harmonies économiques)
Vous faites exprès d’ignorer ce qui est pourtant dit dans l’article à savoir que l’école n’a pas été « IMPOSÉE »
Ferry était entré par son mariage dans la HSP et en épousait les principaux dogmes: liberté de conscience avant tout Votre hargne vous aveugle
Tout ce que fait l’État est imposé.
C’est pourquoi nous le voulons réduit au strict minimum, chaque loi circonscrite à la stricte nécessité objective.
Je lisais dernièrement la bio d’Alphonse Desjardins, le québécois à l’origine de la première banque mutualiste au Québec, une grande institution financière (le Mouvement Desjardins).
Ce fervent catholique en odeurs de sainteté, contemporain de Léon XIII et de Rerum Novarum, observa le manque d’institution de crédit adaptée aux québécois de la fin du 19e, se documenta (le microcrédit faisait déjà l’objet de livres !), et il en créa une.
Et il ne sollicita pas de subvention, ni quoi que ce fût de l’État !
Sciemment, au nom du principe de subsidiarité.
Contrairement à Jules Ferry, Alphonse Desjardins
– renonça à l’emploi de la violence et à la célébrité
– changea la vie pour le meilleur
Je n’ai jamais prétendu que tout socialiste soit un pervers.
Je prétends que le recours à la violence est pervers.
Ainsi, le respect de Jules Ferry des consciences, fut in fine une vertu inutile, gaspillée, à cause du recours à l’État et donc à la violence. Le système qu’il contribua à créer suffisamment pour qu’il devienne associé à son nom est un broyeur de consciences.
Fucius: « Il reste qu’il a contribué à créer le monstre. »
Autre temps, autres problèmes, autres priorités. J’aime bien l’article moi, il montre une complexité au delà des dogmes et des slogans.
Les écoles publique ne marchent pas trop mal dans les pays libéraux ou la concurrence est ouverte, que la France et la fascination de son peuple pour le Chef et les pyramides de pouvoirs anti-démocratique (y compris chez les libéraux) l’aie transformé en bidule informe c’était imprévisible à l’époque, les priorités étaient autres.
De toute façon, avec un tel système politique de l’entre-soi corporatiste, tout ne peut que se transformer en bidule informe.
Il faut se remettre dans le contexte de l’époque et de l’analyse de la défaite dans la guerre franco-prussienne de 1870.
Il a été analysé que l’instruction prussienne, jugée meilleure du conscrit à l’officier, a été un élément décisif dans la victoire des pruscos.
De ce fait, il fallait faire quelque chose pour se mettre au niveau de l’ennemi.
C’était dans l’air du temps de l’époque.
Jules Ferry est un « théoricien de la supériorité de la race blanche »: http://www.ajib.fr/2012/05/francoishollande-jules-ferry/
C’est quand même amusant de balayer d’un petit revers de main l’action colonialiste de Jules Ferry pour montrer son « libéralisme »…
Bien sûr, si on se concentre un tout petit peu sur cet aspect du personnage, le côté « libéral » devient beaucoup plus difficile à vendre.
Mais bon, on a les combats qu’on peut, comme de plus en plus souvent ces derniers temps sur Contrepoints 🙁
Un « socialiste » est par définition quelqu’un qui aimerait que l’Etat s’implique dans les affaires sociales. Dès lors que Jules Ferry a voulu que l’Etat s’occupe de l’enseignement, ce qui est une forme de social, il est par définition un « socialiste ».
Un « libéral » est par définition quelqu’un qui aimerait limiter l’action de l’Etat à ses fonctions régaliennes (armée, justice et police), dès lors que Jules Ferry est en faveur de la colonisation, il n’est pas un « libéral ».
La très grande majorité des politiciens de l’extrême-gauche à l’extrême-droite sont aujourd’hui socialistes, simplement à des degrés différents. Ces degrés sont délimités par les points sur lesquels ils se rapprochent du libéralisme. Mais cela ne fera jamais pas d’eux des libéraux, même s’ils se réclament de cette étiquette.
Jules Ferry, comme beaucoup d’autres, était un socialiste, mais avec quelques convictions libérales sur certains points. Ses décisions majeures furent extrêmement néfastes pour le pays, en faire la promotion sur un site libéral ne va pas aider le libéralisme français à renaître de ses cendres.
Article qui rappelle des évidences, J Ferry n’était pas socialiste.
Il faut remettre la lutte politique de l’époque dans son contexte, il y avait un mouvement conservateur, et catholique très prégnant qui voulait imposer ses vues.
J Ferry était républicain, libéral. On peut dire que c’est libéral classique, pour un état régalien, un peu de dépense sociale et de construction d’infrastructures.
Si les termes « droite » ou « gauche » dépendent du contexte historique, ce n’est pas le cas des idéologies « libéralisme » et « socialisme », qui ont une définition précise indépendante du contexte.
Dès que vous souhaitez un peu de dépense sociale, vous êtes dans une forme de socialisme:
Le socialisme va du « un peu de dépense sociale » à « beaucoup de dépenses sociales ».
Le libéralisme classique est « aucune dépense sociale ».
Ce « aucune » est fondamental, car le libéralisme est d’abord moral, il prône l’usage de la force qu’en cas de légitime défense. Lorsque l’Etat dépense pour le social, il fait usage de la force sans qu’il y ait légitime défense, c’est donc immoral. Voilà pourquoi un vrai libéral ne peut pas accepter la moindre dépense pour le social, car c’est immoral à ses yeux. A l’inverse, un socialiste considère que la force est nécessaire pour changer l’ordre social, pour lui ce sera moral.
Ces définitions sont très claires, mais les opportunistes vont changer les définitions pour gagner de l’électorat. Cela s’est déjà vu sur ce site, lors de la campagne présidentielle, où des « libéraux » faisaient croire que Macron était libéral…
Le socialisme n’est pas de faire une politique sociale, mais d’être contre l’économie de marché, pour la lutte des classes, pour l’égalité ‘en fait’.
Vous confondez état providence et socialisme. Un libéral classique n’est pas un anarcap, et n’est pas contre la prise en charge de l’éducation par l’état, directement ou non, par des chèques éducation par exemple. De même il n’est pas contre l’entretien des routes par l’état. Et je ne parle pas des libéraux qui sont pour le revenu universel.
Je vous renvoie au dictionnaire de l’Académie française, qui a pour avantage d’être libre de droit et assez ancien:
communisme
Doctrine sociale qui demande l’abolition du droit de propriété individuelle et la communauté des biens.
socialisme
Doctrine qui préconise un plan d’organisation sociale et économique subordonnant les intérêts de l’individu à ceux de l’état.
libéralisme
Doctrine morale et philosophique qui réclame pour tous la liberté des opinions et la liberté de conscience. Il se dit aussi d’une Doctrine civile et politique suivant laquelle il faut donner aux citoyens le plus de libertés possible et le plus de garanties possible contre l’ingérence de l’état ou l’arbitraire du gouvernement. Il se dit également d’une Doctrine économique qui s’oppose aux théories protectionnistes ou étatistes.
anarchisme
Doctrine politique qui érige en principe de gouvernement l’absence de toute autorité.
=> de ces définitions, on conclut que:
1. Le communisme est bien un rejet de l’économie de marché, pas le socialisme
2. Il suffit bien d’un seul plan d’organisation sociale (genre école publique) pour être socialiste par définition
3. Le libéralisme s’oppose à toute ingérence de l’état, cela inclut évidemment l’éducation
4. Un anarcho-capitaliste est un anarchiste qui rejette donc toute forme d’Etat. Alors que le libéral considère l’Etat comme un mal nécessaire qu’il faut limiter aux fonctions régaliennes, l’anarcho-capitaliste veut que le régalien soit géré par des entreprises privées et par le marché.
Les attaques de définitions contre le libéralisme ne sont pas nouvelles. Dans les pays anglophones, celles-ci ont tellement bien réussi, que le mot « liberal » est maintenant synonyme de « socialiste » et que les vrais libéraux ont dû se renommer en « libertarien ». En français, le libéralisme est encore trop décrié pour que cela arrive, mais la tendance est clairement présente sur ce site avec ce genre d’articles.
Humm.. Si on prend wikiberal le socialisme c’est la propriété collective des moyens de production. Ce n’est que très récemment que le PS a abandonné le collectivisme économique; la rigueur en 1983.
Les républicains modérés du XIX° étaient pour l’économie de marché, ils étaient républicains, dans la ligne de la révolution française.
Ne faites pas de contre sens historique, JFerry n’était socialiste version fin du XIX, même si le parti socialiste d’aujourd’hui peut se reconnaître dans JFerry.
C’est quand même mieux, pour les définitions des mots, de se référer à des dictionnaires « grand public », wikiberal peut être intéressant pour comprendre des réflexions plus poussées, mais l’utiliser à la place du dictionnaire de l’AF (pour changer le sens profond d’un terme, qui plus est) relève plutôt d’une attitude sectaire qu’autre chose, tout le contraire du libéralisme…
Je ne vois vraiment pas comment quelqu’un qui a imposé l’intervention de l’Etat dans l’éducation et le colonialisme « civilisateur » pourrait être considéré comme un libéral. Même (surtout, devrais-je dire) dans le sens qu’on donnait à ce terme au XIXème. Qu’il n’était pas socialiste dans le sens du terme à son époque, soit. Mais libéral, soyons sérieux…
Mais pourquoi tant de haine?
L’article remet juste les choses en perspective historique. J Ferry n’était pas socialiste.
Relisez l’article.
Vous ne citez pas correctement le wikiliberal, vous avez oublié le « à divers degrés et sous diverses formes », ce qui rejoint la définition que je vous ai donnée:
wikiliberal
« Le socialisme est un système économique et politique qui repose sur la propriété collective, à divers degrés et sous diverses formes, des moyens de production. »
Si pour vous, être socialiste, c’est être membre du PS français, alors pas besoin d’un long article, J Ferry était membre des « Républicains modérés » et pas membre du PS français.
De même, E Macron n’est pas membre du PS français, il n’est donc pas plus « socialiste » que J Ferry. J Ferry a fait quelques réformes plus libérales que socialistes, E Macron a aussi baissé un ou deux impôts. J Ferry était accusé d’être libéral par la gauche de son temps, la gauche d’aujourd’hui accuse aussi E Macron d’être un libéral. Vivement le prochain article sur contrepoints: « Emmanuel Macron, pourquoi tant de haine? », c’est sûr que cela fera grandement progresser la cause libérale…
Je ne fais pas de contre-sens historique: J Ferry siégeait dans un parti centriste, il a fait quelques réformes libérales, mais son idéologie était clairement le socialisme et son apport politique est au final désastreux. Il a contribué à forger l’idéologie des jeunes Français qui se sont perdus dans deux guerres mondiales le siècle suivant.
«…œuvre coloniale de Ferry est bien davantage critiquable … dans la colonisation le moyen de redonner à la France son rang de puissance…»
Cette haine contre Ferry vient, entre autre, de ses décisions (à l’en contre des avis de la Chambre et des militaires) pour les opérations au Tonkin !
Et redonner à ??? son rang de puissance, n’est-ce pas ce qu’essayent de faire les Étasuniens pour ne pas de laisser doubler par la Chine et l’Asie en général ?