Intelligence artificielle : l’Europe a déjà raté le train

L’Europe a contribué en partie aux recherches fondamentales, mais l’industrie, l’application de ses recherches, sont largement concentrées aux États-Unis, voire en Chine.

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European Flag by Rock Cohen (CC BY 2.0)

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Intelligence artificielle : l’Europe a déjà raté le train

Publié le 28 avril 2021
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Par Olivier Laurent.

À chaque innovation technologique, la même blague revient, qui ne semble pas avoir pris une seule ride :

Les Américains inventent, les Chinois copient et les Européens légifèrent.

Malheureusement, les technologies d’Intelligence Artificielle n’échapperont pas à cette règle.

Les progrès technologiques sont tels que l’on peut désormais parler de science-fiction sans rougir quand il s’agit d’intelligence artificielle. Des programmes toujours plus complexes fonctionnant sur des processeurs toujours plus puissants avec des bases de données toujours plus vastes permettent peu à peu aux ordinateurs de ne plus se borner à calculer mais à produire des conclusions, à juger d’une situation, proposer une action.

L’Europe a contribué en partie aux recherches fondamentales, mais l’industrie, l’application de ses recherches, sont largement concentrées aux États-Unis, voire en Chine.

Il existe évidemment des perles comme Rasa, une startup allemande dans le développement d’agent conversationnel, c’est-à-dire des programmes pouvant comprendre ce que vous dites et vous répondre sur des sujets précis. Mais elle a dû rapidement s’installer à San Franscico pour se rapprocher de son écosysteme car elle utilise des moteurs de traitement du langage naturel développé par Google.

On assiste à l’arrivée de toute une gamme de services : reconnaissances faciales automatiques, voitures autonomes et plus loin à l’horizon, des recherches médicales sur des traitements des maladies rares.

Il y a toujours un côté plus sombre et on peut aussi percevoir des véritables révolutions dans le domaine militaire, comme des drones autonomes ou des équipements terrestres autonomes.

Rôle secondaire de l’Europe

Comme pour la révolution numérique de la fin des années 1990, il est fort à parier que l’Europe n’aura qu’un rôle très secondaire dans cette nouvelle avancée technologique et ce pour de vieilles raisons fiscales et réglementaires qui n’inquiètent en rien l’Union europénne.

Pour l’Union européenne l’intérêt est tout autre.

L’émergence de ces intelligences artificielles est surtout l’occasion d’adopter une posture politique et d’en faire un outil de communication à destination de la population qu’elle administre.

Elle a tenu à se proclamer futur leader des intelligences artificielles dignes de confiance. Que se cache-t-il derrière ce charabia cousu main par des experts en communication à 250 euros de l’heure? Du vent et de futures excuses. L’Europe malheureusement a déjà raté le train.

Voir les commentaires (11)

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Créer un compte Tous les commentaires (11)
  • le déclin de l’europe est constaté..le pire est que le déclin est aussi par ailleurs un projet. et un objectif..

  • L’intelligence artificielle n’existe pas.
    l’intelligence humaine est une maladie rare en voie de disparition.

    • sais pas…mais déjà donner une définition de l’intelligence est difficile…un truc comme « capacité à résoudre des problèmes inédits « … sauf que des trucs qu’on juge con le font..mais pas grave on va utiliser le meme mot et lui ajouter un qualificatif..

      • Adaptation à la situation:
        l’intelligence authentique est un sous-produit de la sélection naturelle, mécanisme que l’égalitarisme s’évertue à abolir.

  • pour l’Europe , l’IA sert pour la reconnaissance faciale , le passeport vaccinal …..bref , tout ce qui peut servir à contrôler les citoyens , voire à l’asservir ;

  • Pour travailler sur le domaine de l’IA encore faudrait-il que nos élites soient dotés d’I

  • tant qu’on sera gouvernés par des fonctionnaires…

  • La météo du monde:
    – anticyclones bloqués sur les USA et sur la Chine
    – dépression importante qui continue à se creuser sur l’Europe.

  • Si Rasa s’est installé en Californie ce n’est pas qu’à cause des moteurs de traitement du langage naturel développé par Google. C’est pour être au milieu du courant d’innovations et de l’ambiance créative, et non isolé en Europe!

  • Voir https://www.telegraph.co.uk/business/2021/04/23/europe-regulating-ai-oblivion-presenting-huge-opportunity-brexit/
    (L’auteur est bien optimiste en imaginant que le RU saurait en tirer avantage, on peut en douter). Mais c’est peu ou prou la même conclusion que N MP: a chercher a s’auto proclamer le phare vertueux du monde sur les AI, l »EU répète les mêmes erreurs, a savoir, en dehors de sa monstrueuse prétention, le refus clair et net de prendre le moindre risque. Interdisons tout, tout de suite, plutôt que jouer notre rôle de législateur face a d’éventuelles dérives du marché. Une société qui refuse le risque n’a aucun avenir.
    Quelqu’un m’aurait dit en 1992 qu’un ramassis de politiciens fonctionnaires mal recyclés puissent être en position dominante et nous priver des industries de demain, tout en augmentant le prix des produits du jour normes après normes (taxes indirectes sans aucune VA), et en finançant les industries moribondes d’hier… Le mur est de nouveau la, plus haut, plus fort, plus vicelard aussi, mais ne vous faites aucune illusion. Le continent meurt, emmuré.

  • L’Europe indigente ira d’échec en échec dans la High Tech. Déjà, l’Europe fournit des contingents entiers de Bac + 8 aux USA et la Chine a décidé de piller nos écoles d’ingénieurs. Je rappelle que 5000 Bac + 8 quittent la France chaque année. Les écosystèmes concernant la High Tech ne sont plus en Europe. Ce ne sont pas les technocrates et ploutocrates européens, qui marchent à côté de leurs pompes, qui sont capables d’initier les actions à mener pour développer les produits High Tech. Je rappelle que les premiers chercheurs et développeurs de l’IA, qui étaient français, ont émigré à Pittsburg car ils ne trouvaient pas les financements nécessaires en France. Combien de ministres du gouvernement actuel comprennent quelque chose aux sciences et aux technologies du futur ? Les énarques éprouvent même un dégoût pour tout ce qui concerne ces domaines ! Alors, une seule chose est sûre, le déclin de l’Europe va se poursuivre. Mais, heureusement, nous aurons appris à faire des masques … pour cacher notre honte !!!

  • Les commentaires sont fermés.

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