Qui est Michel Tapié, entrepreneur d’art ?

L’histoire de Michel Tapié, qui s’est inventé le métier d’entrepreneur d’art, faisant le lien entre les différentes galeries au profit des artistes en leur garantissant de la visibilité.

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Qui est Michel Tapié, entrepreneur d’art ?

Publié le 28 avril 2021
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Par Juliette Evezard, docteur en Histoire de l’Art.

Michel Tapié (Château de Mauriac, 26 février 1909 – Courbevoie, 30 juillet 1987) ne s’est pas toujours nommé ainsi. C’est le nom qu’il s’est donné au moment où en 1952, il publia son manifeste qui l’a rendu célèbre, Un art autre où il s’agit de nouveaux dévidages du Réel.

Avant, il se nommait Michel Tapié de Céleyran. Il est issu d’une illustre famille de la noblesse d’épée tarnaise et aveyronnaise.

Qui est Michel Tapié ?

Comme Rastignac, certain de sa destinée, le jeune Tapié de Céleyran quitte, en 1928 – il a alors 19 ans- le château de Mauriac où il est né pour se lancer, plein d’espoir, sur les pas de son cousin, le célèbre peintre Henri de Toulouse-Lautrec, à l’assaut de la capitale.

Par atavisme peut-être, il se rêve- il rêvera beaucoup et tout au long de sa vie- des talents particuliers dans le domaine des arts et s’inscrit dans les académies de peinture, fréquente particulièrement celles de Fernand Léger et d’Amédée Ozenfant. Mais Tapié n’a ni le goût de la peinture puriste, formaliste se concentrant sur l’équilibre des formes, ni le talent de son cousin et le comprendra relativement vite.

Il a plusieurs cordes à son arc – il  joue de cinq instruments -, et fréquente les caves où se joue le jazz hot. Au désespoir de ses beaux-parents, (il s’est entretemps marié) il rêve de faire carrière dans le jazz. Il se partage alors entre trois vies. Le jour il est rapin, la nuit il est musicien et court les cachets et le reste du temps, il sera père de cinq enfants.

Dans son atelier rue Vaugirard, il poursuit sa quête d’un destin entre la peinture, la sculpture, la linogravure et la musique.

Mais Michel Tapié est asthmatique depuis sa naissance, comme Marcel Proust et paradoxalement, c’est une chance. Car, comme Marcel Proust à qui sa santé précaire va guider une hygiène de vie particulière qui lui permettra d’écrire, l’asthme et les broncho-pneumonies de Tapié lui inspireront un nouveau métier.

Le début d’une nouvelle vie

En 1945, au plus bas de sa santé physique et financière, Tapié fait la rencontre déterminante de son voisin l’artiste Jean Dubuffet. Ce dernier ne supporte plus ses répétitions musicales nocturnes et, sans ménagement, dans son argot célinien, il lui fait vite comprendre qu’il n’est ni doué pour la pratique des arts, ni promis à un avenir de chef d’orchestre.

Pour se débarrasser du bruit intempestif de son voisinage, Dubuffet présente Michel Tapié de Céleyran à René Drouin, le directeur de la galerie située Place Vendôme, à Paris, qui le représente alors.

René Drouin voit d’abord un factotum dans ce grand dégingandé, âgé de 36 ans, habillé d’un costume volontairement « artiste ». Il l’engage, dans un premier temps, pour surveiller la galerie car une œuvre de Dubuffet avait été vandalisée quelque temps auparavant par un spectateur scandalisé par les recherches de l’artiste.

Mais Michel Tapié de Céleyran n’est pas un factotum. Il observe, il apprend, et il rencontre. Il fait la connaissance des artistes célèbres ou en devenir : Max Ernst, Salvador Dali, Wols, Henri Michaux, Georges Mathieu. Il rencontre des collectionneurs et exerce son regard.

À tel point que Dubuffet confiera à Tapié les clefs du « Foyer de l’art brut » qu’il a créé en 1947, autour d’œuvres de non artistes, basé au sous-sol de la galerie. Pendant son absence, – Dubuffet voyage souvent en Algérie – Tapié en sera le directeur et, très zélé, sera tellement efficace (il organisera des expositions, rédigera des textes, prendra même des libertés sans l’accord de Dubuffet) que Dubuffet, jaloux, ne tardera pas à l’évincer.

Tapié reste néanmoins engagé par René Drouin avec un nouveau statut : il devient le conseiller artistique de la galerie et est chargé de s’occuper des expositions et des catalogues. Il se découvre alors un véritable goût pour l’écriture et rédige les textes des catalogues des expositions publiés par Drouin. C’est à cette occasion qu’il prend le nom de Michel Tapié.

Michel Tapié invente son métier

À ce moment, il gagne en confiance et à 38 ans, il se décide à voler de ses propres ailes. Mais sans argent, c’est difficile, d’autant qu’il tombe très malade : ses poumons sont atteints et il est alité. Il se rend à l’évidence, très asthmatique, il ne se voit pas assumer les contraintes d’un emploi régulier, il doit maîtriser son emploi du temps, pouvoir se soustraire à ses obligations à l’approche d’une crise. En somme il doit combiner la sécurité d’une profession d’employé rémunéré et la liberté d’une activité libérale.

C’est la naissance de sa première invention : son métier. Il devient en même temps critique d’art, conseiller artistique et collectionneur et n’hésitera pas à s’ajouter des fonctions au service de sa propre publicité. La vraie quête de sa vie sera de toujours trouver les moyens de financer son invention, ses rêves et ses visions.

Le nerf de la guerre, dans le cas de Tapié, sont les relations et l’image. Ce qui importe, à tout prix, c’est de se faire connaître en France et à l’étranger. Il élabore alors une deuxième invention plutôt efficace. Il met en relation les artistes de la galerie Drouin avec les écrivains du cénacle que lui a ouvert Dubuffet et se lance dans l’édition afin de présenter souvent, « pour la première fois aux amateurs ou à un public nouveau » des livres-objets qu’il arrive, en dépit de sa petite… très petite trésorerie, à financer lui-même.

Il se place ainsi dans la tradition des éditeurs d’art, Kahnweiler, Vollard, Skira, Maeght. Les couvertures des ouvrages qu’il édite portent la mention « Michel Tapié, Éditeur ». Ces livres lui assurent une visibilité et la confirmation de son autorité dans la mesure où il est associé à des artistes confirmés, ce qui laisse à penser aux lecteurs que ce critique doit certainement être très influent. C’est du bluff puisque Tapié n’est pas encore le Tapié que l’on connaît aujourd’hui.

Très entêté, il ne lâche jamais ses projets et ira jusqu’à solliciter Dali qui est alors reconnu sur la scène internationale pour obtenir de lui un manuscrit à publier alors que Tapié n’est encore personne ! C’est là son talent. Il imagine, il rêve et il convainc !

À force de ténacité, il finira par éditer à son compte Le Manifeste Mystique de Dali. Ce sera son premier coup. Pour ses autres projets, il réussira à trouver des financements auprès de ses relations.

Parmi les mécènes de Michel Tapié, on compte le grand collectionneur italien Carlo Frua de Angeli qu’il a rencontré à la galerie René Drouin. Frua de Angeli est le très riche héritier d’une famille milanaise très puissante et un des plus grands collectionneurs d’art en Europe. Il compte dans sa collection les plus belles œuvres des plus grands artistes que l’histoire de l’art compte parmi ceux de la fin du XIXe et du XXe siècles. Son père, Giuseppe Frua a fait fortune dans l’industrie textile, et sa mère, Anna De Angeli est la sœur du fondateur du quotidien Corriere della Sera.

Frua de Angeli trouve en Tapié l’œil et la fougue qui lui manquaient pour compléter sa collection d’art contemporain. En fait, il l’engagera et financera tous les voyages internationaux de Tapié en Italie, aux États-Unis et ailleurs, pour prospecter et dénicher des œuvres des artistes nouveaux et prometteurs à intégrer dans sa collection, s’en rapportant à son œil désormais reconnu. Ses voyages au Japon seront financés soit par Rodolphe Stadler, le galériste pour lequel il travaillera, ou les Japonais eux-mêmes qui l’inviteront et financeront ses très nombreux déplacements.

Carlo Frua de Angeli va non seulement financer ses déplacements mais aussi abriter, dans son appartement situé à Paris au 33 quai Voltaire, la petite galerie que Tapié va monter après avoir quitté la galerie René Drouin. Cela se fera en parallèle avec ces nouvelles activités de conseiller artistique à la galerie le Studio Facchetti, qui vient d’ouvrir rue de Lille à Paris. Nous sommes en 1951. À ce moment, Tapié est très malin puisqu’il va jusqu’à faire fusionner des expositions qui seront organisées rue de Lille avec celles organisées à son cabinet Voltaire.

En fait, Tapié n’hésite pas à mettre au service de sa propre promotion et celle des artistes qu’il promeut, les collectionneurs et les galeries pour lesquels il travaille.

C’est le début de la constitution, d’abord, d’un petit réseau de galeries qu’il va très vite agrandir et qu’il étendra à l’échelle internationale.

Mais cela ne pourra se faire que lorsque Tapié sera Tapié, c’est à dire à l’hiver 1952, de retour de son voyage à la Biennale de Venise où il a rédigé son livre Un Art Autre où s’agit de nouveaux dévidages du Réel qu’il lance pour l’exposition du même nom organisée à la galerie le Studio Facchetti. Ce livre sera financé par Paul Facchetti et intègre des œuvres de la collection personnelle de Tapié (Pollock, Mathieu) au côté des œuvres de la collection de Frua. C’est l’officialisation de ce que j’appelle la constellation de « l’Art Autre » qui réunit à l’origine 41 artistes de 13 nationalités.

En 1954, Michel Tapié s’associe avec Luigi Moretti, architecte italien et directeur de la galerie Spazio à Rome. Il sollicitera son aide financière en lui écrivant :

« Mon plan est plus que jamais fixé. J’ai tous les atouts possibles en main si j’ai cette aide financière et je puis mener à bien dans les années à suivre une affaire de l’envergure de celle qu’entre les années 20 et 30 ont mené de grands marchands comme les Rosenberg et les Paul Guillaume. »1

En réalité, Michel Tapié n’est pas Rosenberg, ni Durand Ruel,  ni Vollard,  ni Kahnweiler ni même Paul Guillaume. Il a une méthode plus impétueuse, plus fougueuse, plus rapide. Il ne pratique pas ce qu’a bien analysé Raymonde Moulin dans son livre L’artiste, l’institution et le marché de l’art, la stratégie du temps long et des succès différés des marchands qui attendaient la fortune en faisant preuve de patience, les tableaux ressortant vingt ans plus tard en ayant pris de la valeur, l’artiste étant mort, et avec un peu de chance dans des conditions romanesques.

Tapié se rapproche davantage de ce que pratique le leader, l’archétype de l’entrepreneur dynamique : l’américain Leo Castelli, qui pratique une méthode nouveau style et considère le marché de l’art sur un temps très court et dans un renouvellement continu d’artistes.

Ce renouvellement, évidemment, appelle des prospections intenses que Tapié réalise à partir de 1957 et ce dans le monde entier : Espagne, Italie, Japon, États-Unis, Iran. Il va étendre à plus de 180 étoiles sa constellation d’artistes.

Castelli, quant à lui, défend successivement Rauschenberg, Johns : le pop art puis Stella : le minimalisme. Castelli avait une conscience particulière de l’histoire de l’art en mouvement : un mouvement en chassait un autre ! Il n’est pas dans le cumul, il est pour le renouveau.

Tapié lui, va accrocher à ses artistes du noyau dur de la constellation de l’art Autre : Mathieu, Dubuffet, Fautrier, Wols, Michaux… des nouveaux artistes qu’il découvre.

La constellation de l’art Autre changera parfois de nom et deviendra en Italie dans les années 1960 « le baroque ensembliste ». Mais, c’est en somme, la même chose que l’art Autre : Le nom change, mais pas l’esthétique, ni les artistes.

Cette fougue, cette recherche d’artistes nouveaux qui mise aussi sur la quantité dont Tapié fait preuve se combine avec un certain sens de la communication et de la publicité que l’on a pu trouver dans la méthode Castelli.

Michel Tapié sait créer l’événement, il l’a prouvé à Turin où il organise des festivals comme Arte Nuova en 1959 pour lequel il mobilise non seulement tous ses artistes mais aussi les collectionneurs locaux, les galeries, les autorités officielles et la presse.

Au Japon, aidé par l’enthousiasme des jeunes artistes Gutai et de leur leader Yoshihara Jiro, il accrochera sur des ballons destinés à s’élever dans le ciel d’Osaka, des reproductions des œuvres de ses artistes du monde entier que les membres du groupe Gutai, dont Shiraga, réalisent en très grand. C’est le Sky festival organisé en 1960.

La méthode de promotion de Michel Tapié, évènementielle, sensationnelle, passe évidemment par des moyens plus classiques comme les catalogues envoyés partout, ses articles parus dans la presse internationale, les lettres et des cartons d’invitation, se comptant par centaine, adressés à ses contacts.

Chez Léo Castelli où l’événement est moins spectaculaire, cette stratégie de promotion se combine avec la diffusion culturelle, c’est-à-dire qu’il travaille en collaboration avec les musées américains et du monde entier.

De son côté, Tapié n’a eu de cesse de solliciter les conservateurs des musées internationaux : Alfred Barr (Moma), Peggy Guggenheim (pour la fondation Guggenheim), James Johnson Sweeney (Solomon Guggenheim)… pour leur vendre des œuvres des artistes de sa constellation et les faire intégrer aux collections de ces prestigieux musées. Cela aurait constitué une vraie reconnaissance officielle et culturelle des artistes qu’il défendait et par là ces œuvres auraient gagné en valeur. Mais, autant Castelli a très bien réussi, autant Michel Tapié n’a pas eu accès à ces musées américains. N’ayant donc pas réussi à vendre les artistes de sa constellation aux musées américains, qu’à cela ne tienne, il montera deux institutions de substitution !

Et c’est ainsi qu’en 1957 Tapié ouvre la New York-Rome Art Foundation à Rome et en 1960 L’International Center of Aesthetic Research dénommé Icar à Turin.

La première institution a pour but de faire la liaison entre deux pays importants dans le système Tapié : les États-Unis et l’Italie. La New York Rome Art Foundation est ce qu’il appelle « une grande collectivité internationale ». En fait, Tapié nomme cinq personnalités reconnues de la scène artistique internationale pour sélectionner les œuvres des artistes en vue d’organiser leur exposition : le critique d’art Lionello Venturi représentant Rome, le conservateur James Johnson Sweeney, New York, le critique d’art Sir Herbert Read, Londres, et le conservateur  Irving Sandberg, pour les Pays Bas et lui-même critique d’art à Paris.

La Rome-New York-Art Foundation, n’est ni un musée ni une galerie, elle fonctionne sur un système de prêt des œuvres. Chaque membre de la fondation doit verser une cotisation lui permettant de louer une œuvre de la fondation, moyennant une somme calculée au prorata de la valeur de l’œuvre d’art pour une durée maximale de 3 mois.

Ce système permet alors d’aider financièrement l’artiste tout en facilitant la circulation des œuvres d’art dans des lieux plus modestes que ceux des collectionneurs traditionnels. Il permet aussi à Tapié d’avoir un autre type de visibilité et surtout un comité prestigieux cautionnant les artistes de sa constellation se substituant à la caution d’un conservateur américain.

La seconde institution, l’ICAR présente à Turin des expositions des artistes de la constellation de l’art Autre. L’Italienne Ada Minola (créatrice de bijoux) en est la Présidente et, évidemment, pour servir de musée de substitution, il faut aussi à l’Icar un Comité Artistique international qui est composé de huit membres : Friedrich Bayerthal (Munich), Toru Haga (Tokyo), Carlo Mollino (Turin), Berto Morruchio (Venise), Saburo Murakami (Osaka), Dorothy Norman (New York) et Francisco Vincent (Barcelone) et Michel Tapié.

Ce comité est chargé d’attribuer chaque année le prix de l’ICAR : le laurier d’or à un artiste sélectionné par ce jury. Fontana, par exemple, a reçu son laurier d’or. Tapié ne s’arrête pas devant les obstacles, il les contourne et s’adapte à la situation, ce qui fait de lui l’archétype de l’entrepreneur d’art.

Michel Tapié s’appuie donc sur une diffusion culturelle assurée par les musées de substitution qu’il fonde avec l’aide de ses amis mécènes. Mais il a surtout su développer un réseau de galeries internationales qui constitue une sorte de coalition dont il prend la tête. En 1955, il est conseiller artistique de la galerie Rive Droite dirigée par Jean Larcade, en même temps qu’il est le conseiller artistique de la galerie Stadler qui vient d’ouvrir ses portes à Paris, celui de la galerie Spazio à Rome. Il est le conseiller artistique pour l’Europe de la galerie new yorkaise Martha Jackson.

Engagé sur les deux continents, il peut faire circuler ses expositions qui deviennent itinérantes, présentées d’une ville à une autre, pour faire connaître ses artistes dans le monde entier.

Cette coalition de galeries lui permet aussi de proposer des contrats, parfois en exclusivité, à des artistes importants qu’une seule des galeries citées n’aurait pu, à elle seule, prendre en charge financièrement.

Parfois l’artiste signe avec Tapié et lui donne l’exclusivité sur ses œuvres ; ce fut un court moment le cas de Dubuffet et de Mathieu. Parfois, c’est avec l’une des galeries de Tapié que l’artiste signe un contrat de première vue.

Mais dans tous les cas, l’atout, c’est Tapié qui fait le lien entre les différentes galeries au profit de l’artiste dont la visibilité est garantie.

  1. Lettre inédite de Michel Tapié à Luigi Moretti, mardi 8 juin 1954, (Archives Tapié, Paris)

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Les auteurs : Miruna Radu-Lefebvre est Professeur en Entrepreneuriat à Audencia. Raina Homai est Research Analyst à Audencia.

 

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