Par Guillaume Périgois.
Ce samedi 20 mars, après quinze longues années d’absence, la Fête de la Liberté a fait son grand retour. En 2006, la Fête était à l’époque organisée par Liberté Chérie ; l’édition 2021, organisée par l’association Libéraux.org, a permis aux personnes attachées à la défense de toutes les libertés de se rencontrer.
Et quel meilleur moment pour renouer avec ce rendez-vous annuel ?
Réfléchir sur le présent et le futur de nos libertés
La Fête de la Liberté 2021, ce fut avant tout une journée d’entretiens en ligne avec des défenseurs de la liberté et des créateurs du possible.
?? #FêteDeLaLiberté le samedi 20 mars !
Participez à une journée de discussions en ligne avec des défenseurs de la liberté et des créateurs du possible !
Inscription gratuite ici ?https://t.co/D7q8bGD6OY pic.twitter.com/KBkfczggLA
— Fête de la Liberté (@FetedelaLiberte) March 8, 2021
Samedi dernier, ce ne sont pas moins de dix-sept intervenants qui se sont succédé pour cet évènement ouvert à tous.
Sans donner la vedette à une chapelle, une génération ou un mode d’action particulier, tous ont répondu présent. De trois continents, tous se sont retrouvés ce jour-là, profitant de la démocratisation des outils de vidéo-conférence. Un rassemblement œcuménique de personnes particulières parlant de leur attachement et de leur combat pour une Liberté unique mais protéiforme.
On a en effet parlé de tout ce samedi 20 mars.
Des affronts qui nous accablent depuis peu : le piétinement de notre État de droit pour un motif sécuritaire hier et sanitaire aujourd’hui, de la loi séparatisme et de la loi sécurité globale, sous les applaudissements d’une population volontairement servile.
Mais aussi de ce qui, en temps normal, pèse le plus sur les Français : le logement et sa réglementation ubuesque, les taxes et impôts qui pilonnent le pays, la bureaucratie qui l’étouffe et cette atmosphère d’inquisition qui corrode notre liberté d’expression.
Et enfin de ce qui pourrait nous libérer : nous libérer de la guerre contre le cannabis et les crimes sans victime, nous libérer du monopole de l’État sur la monnaie grâce aux crypto-monnaies, nous libérer de l’opacité du pouvoir en protégeant les lanceurs d’alerte, nous libérer des décrets excessifs grâce à leur contestation en justice, nous libérer des anciens schémas de pensée grâce aux nouvelles générations de champions de la Liberté.
Une Fête non-partisane et ouverte à tous les défenseurs de la Liberté
Cette Fête de la Liberté n’a pas été confisquée par le dirigeant d’un parti politique en campagne électorale. Il aurait en effet été paradoxal que Jean-Luc Mélenchon, un social-démocrate de plus comme il en pullule à gauche, au centre et à droite, grimé en rebelle alors qu’il veut donner à l’État encore plus de pouvoir, défendant quelques libertés ici et quelques dictateurs là-bas, se pare d’un manteau libéral trop grand pour lui.
Il aurait surtout été honteux de faire de la Liberté une cause partisane, elle qui ne requiert ni timonier, ni carte de membre, ni plébiscite.
Car la Liberté, c’est l’égalité de tous en Droit ; c’est la révolte contre l’arbitraire ; c’est la limitation du pouvoir ; c’est le droit d’aller et venir ; c’est la tolérance des croyances et des modes de vie ; c’est la belle et fière responsabilité individuelle ; c’est la coopération contre la domination ; c’est la défense de la personne qui résiste contre le groupe qui oppresse ; c’est enfin le droit inaliénable de faire ses choix et donc de donner son propre sens à sa vie.
La Liberté c’est tout cela, et chacun de cela a suffi et suffit encore à faire lever les Hommes, où qu’ils soient sur cette Terre. Depuis l’enfance de l’Homme, la défense de la Liberté est inscrite dans sa nature-même. La Liberté n’a ni pays ni parti, elle ne peut être révoquée d’un trait de plume ou d’un coup de canon, elle ignore les distinctions de naissance comme de richesse ; et lorsque l’Homme, quel qu’il soit, en est privé, sa révolte est aussi naturelle qu’elle.
La main des libéraux sera toujours tendue pour inviter et travailler avec ceux qui ne défendent la liberté que sur tel ou tel aspect. On peut être en désaccord sur tout le reste et ne pas manquer de le rappeler, mais mettre notre ego de côté pour travailler ensemble à faire avancer la dignité humaine d’un pas de plus. Aux autoritaires heureusement imparfaits de saisir cette main et cette promesse.
Interpeller le gouvernement
Et cette journée a provoqué un bel engouement. Plus de 600 personnes ont répondu à l’appel, que cela soit lors de la conférence ou en tant que signataires de la pétition contre l’état d’urgence permanent adressée au gouvernement.
⚫️⚫️ L’état d’urgence sans cesse prolongé place les Français en régime de semi-liberté.
Il est temps de faire succéder à ce froid liberticide le printemps de la Liberté ☀️?
? Signez la #pétition : https://t.co/bSkgOlGJFY ?#FeteDeLaLiberte
— Fête de la Liberté (@FetedelaLiberte) March 7, 2021
En effet, en guise de manifeste, la Fête de la Liberté s’accompagnait d’une pétition. Publiée sur la plateforme change.org, celle-ci fait le point sur l’état d’urgence sanitaire, décrété il y a un an (et reconduit maintenant deux fois) et sur la rupture extrême avec le fonctionnement d’un État de droit régulier qu’il représente.
Afficher ses convictions de manière nouvelle
Enfin, la Fête de la Liberté a invité tous les Français à signaler leur rejet des mesures liberticides en portant un second masque chirurgical sur le bras, comme un brassard.
Samedi 20 mars 2021 – un an après l’instauration de l’état d’urgence sanitaire – témoignez votre rejet des lois liberticides de manière strictement non-violente et non-partisane pour la @FetedelaLiberte
Portez un second masque chirurgical sur le bras !#Fetedelaliberté pic.twitter.com/IGltSP5UXy
— Élodie Keyah (@CypherAda) March 10, 2021
Au travail ou en congés, en public comme en famille, il s’agit d’afficher ses convictions de manière strictement non-violente et non-partisane, en n’empêchant pas ses concitoyens de vivre et circuler librement mais en ayant le courage d’afficher son opposition personnelle à cet état d’exception permanent.
La Fête de la Liberté a voulu ainsi innover en changeant la façon dont la contestation publique a lieu en France. Trop souvent, prendre la rue, gêner le public et attenter à la propriété d’autrui est considéré comme le seul moyen de faire entendre ses idées.
Cela n’a pas toujours été le cas. Ainsi, durant l’hiver 1792, le bonnet phrygien rouge est devenu à la mode parmi les sans-culottes. Il ne vous échappera pas que ce moyen de manifester, par définition individuel et respectueux de la vie et de la propriété d’autrui, est éminemment libéral.
En rassemblant 600 personnes tout en étant organisée par des bénévoles et relayée par des citoyens engagés, cette Fête de la Liberté a su rendre possible une éventuelle nouvelle édition l’année prochaine.
Alors, rendez-vous en mars 2022 ?
Prémonitoire ?
Il n’est pas temps encor de chercher le trépas :
Ton prince et ton pays ont besoin de ton bras.
La flotte qu’on craignait, dans ce grand fleuve entrée,
Croit surprendre la ville et piller la contrée.
Les Maures vont descendre, et le flux et la nuit
Dans une heure à nos murs les amène sans bruit.
La cour est en désordre, et le peuple en alarmes :
On n’entend que des cris, on ne voit que des larmes.
Dans ce malheur public mon bonheur a permis
Que j’aie trouvé chez moi cinq (six?) cents de mes amis,
Qui sachant mon affront, poussés d’un même zèle,
Se venaient tous offrir à venger ma querelle.
Tu les a prévenus ; mais leurs vaillantes mains
Se tremperont bien mieux au sang des Africains.