Par Bill Wirtz.
Lorsqu’on lui a demandé combien devrait coûter un paquet de cigarettes afin de réduire la consommation générale du tabac, le candidat à la présidence française, Emmanuel Macron, a répondu : « Je crois que 10 euros est un prix adéquat. Je suis prêt pour ça ».
En effet, il semble que les politiciens français ne sont jamais en reste pour déterminer les moyens de réduire le tabagisme, tout en ignorant le fait que l’action législative a de graves conséquences sur le marché.
Interdictions et taxes
En 2008, la France a interdit le fait de fumer dans les bars, les discothèques et les restaurants : une loi qui n’a pas eu d’impact sur la consommation globale de tabac. Au contraire, la quantité de tabac vendue immédiatement après l’interdiction a augmenté de 1500 tonnes.
Le gouvernement français a rapidement réagi en instituant une politique fiscale anti-tabac, augmentant de 300 % le prix d’un paquet de cigarettes au cours des trois années suivantes. Entre 2010 et 2013, le prix a ainsi augmenté de un euro par paquet en moyenne.
Ces hausses de prix ont été poursuivies depuis, de sorte que le paquet moyen de 20 cigarettes coûte aujourd’hui 7 euros, soit le double du prix pratiqué en 2002. C’est une bonne nouvelle pour un groupe de personnes bien précis : les contrefacteurs de tabac.
Davantage de profits avec les contrefaçons
Si la contrefaçon du tabac est évidemment un problème qui a existé depuis sa commercialisation, la politique fiscale antitabac agressive du gouvernement français a considérablement aggravé la situation.
Une étude menée en 2015 par la société d’audit KPMG a révélé que la France est le plus grand consommateur de tabac contrefait en Europe, avec une vente estimée à 9 milliards de cigarettes. Cela signifie que près de 15 % de tous les paquets de cigarettes que vous voyez dans la rue ont été produits dans des conditions douteuses, par des individus encore plus douteux ayant l’intention de profiter de la réglementation gouvernementale.
Des contrefaçons plus dangereuses
Certains pourraient être tentés de minimiser ce problème, argumentant que les cigarettes ont plus ou moins le même goût, que cela revient donc au même. Mais la presse française a signalé à plusieurs reprises qu’il y avait des risques supplémentaires pour la santé et l’environnement associés aux cigarettes contrefaites. Par exemple, ces « fausses » cigarettes utilisent du papier qui reste incandescent lorsque le consommateur cesse de fumer, augmentant ainsi le risque d’incendies.
Plus dangereux que ces risques environnementaux sont les ingrédients eux-mêmes : les cigarettes contrefaites utilisent trois fois plus de cadmium – ce qui peut provoquer des problèmes rénaux et affecter le pancréas – et ont recours à l’arsenic, dont il a été démontré qu’il cause le cancer du poumon. Dans ces cigarettes, on a également trouvé des cheveux, du ciment et des excréments de souris.
Les estimations du Royaume-Uni publiées par l’Association des collectivités locales ont évalué le taux de cadmium dans les cigarettes contrefaites à environ 500 % de plus que les marques ordinaires, ce qui les rend considérablement plus dangereuses à consommer. Le Royaume-Uni, qui a également instauré des taxes très élevées sur le tabac, a renforcé l’effort policier dans la détection des contrefaçons au cours des dernières années.
Un trafic lié à d’autres activités criminelles
Mais leur préoccupation ne concerne pas seulement la santé du fumeur quotidien. Selon la police, l’activité illégale de contrefaçon de cigarettes est souvent liée à d’autres secteurs de la criminalité, comme le blanchiment d’argent et le trafic des êtres humains.
Un rapport de 2015 de l’Union française des fabricants souligne que 20 % des ventes illégales de cigarettes financent le terrorisme international (selon le Centre d’analyse français du terrorisme en 2015). Ce chiffre a été calculé à partir de 75 poursuites internationales impliquant une contrefaçon massive de produits du tabac.
Et pourtant, même au vu de cette information, les politiciens français continuent d’augmenter les taxes sur les cigarettes, alimentant la mafia du tabac. C’est un exemple classique de ce qu’on voit et de ce qu’on ne voit pas. On voit que certains individus ont cessé de fumer en raison de l’augmentation du prix, mais les résultats invisibles se reflètent dans les conséquences inquiétantes pour la santé de ceux qui achètent et consomment des cigarettes de contrebande. Il est facile d’imaginer que les salariés à faible revenu, confrontés au prix toujours croissant du tabac, sont les plus vulnérables.
Une politique qui, de manière non intentionnelle, fournit des ressources financières plus importantes à la criminalité organisée et aux groupes terroristes, et qui réduit finalement la sécurité des produits du tabac, devrait bénéficier de plus d’esprit critique.
Si la France maintient sa politique obstinée contre le tabac, les progrès réalisés au cours des dernières décennies concernant l’éducation à la santé partiront… en fumée.
Article initialement publié en mai 2017.
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Cet article est une traduction deWhy Counterfeit Tobacco Is Plaguing France, publié par la Foundation for Economic Education (FEE).
la france maintiendra sa politique obstinée contre le tabac , d’abord parce que cela fait rentrer de l’argent dans les caisses , et parce que la santé des français , elle s’en bat les cacahuettes ; c’est tout simple ; et macron , bien sur , comme tout socialiste qui se respecte, va suivre la voie hollandaise du taxage à tout prix ; fumeurs et conducteurs sont les vaches à lait de l’état ;
Par ailleurs la politique d’augmentation du paquet de cigarettes a fait la fortune des tabacs a rouler et des tabacs a pipe beaucoup plus chargés en goudrons (ce qui est a l’origine de leur qualité gustative) et de ce fait beaucoup plus dangereux. Quelle peut bien être la raison de cette discrimination?
Sur un autre plan, la politique d’augmentation du prix du paquet de cigarette, laquelle fait fond sur l’addiction du fumeur, s’apparente a celle du dealer. Il n’y a aucune élasticité de la consommation, ce qui fait que les plus démunis achètent leurs cigarettes au détriment de leurs besoins primaires.
La politique anti pauvres de gvts socialistes de droite ou de gauche est toujours jouissive ..il ne reste plus qu’à légaliser le cannabis pour relancer l’industrie pharmaceutique..un joint avec filtre , je ne connais pas ?
Il y a un truc qui m’échappe depuis longtemps : une telle quantité de cigarettes « contrefaites » nécessite des usines, des employés, des sources d’approvisionnement, une logistique de niveau industriel…
Longtemps il a été évoqué que ces cigarettes provenaient des usines des cigarettiers eux-mêmes, et étaient littéralement les mêmes produits, écoulés dans quasiment les mêmes circuits.
Le sujet n’est jamais abordé de front, et j’en suis étonné…
La prohibition a toujours eu pour effet collatéral l’augmentation de la criminalité.
Pire que ça, comme on a pu le constater aux états unis elle a été a l’origine de mafias qui sont toujours en place.
Nous parlerons plutôt de contrebande que de contrefaçons. J’ai roulé ma bosse 8 ans, en bateau, un peu partout dans le monde, je n’ai jamais vu que de la contrebande. Dans le genre cartons de Marlboro achetés en duty free par l’équipage d’un cargo puis revendu aux autochtones ( pécheurs) au mouillage. Les trafics en général sont whisky « Johnny walker rouge », « Malboro rouge », ce sont les bases. Contrefaçons de consommables, jamais vu.
Bien sur que ça continuera. On ne peut être socialiste sans être eugéniste.