Célébrons le téléphone plutôt que la « Journée sans téléphone »

L’apparition des téléphones intelligents dans nos vies a considérablement changé notre quotidien. Instrument de progrès social et économique, c’est bien le téléphone que nous devrions célébrer, pas la « journée mondiale sans téléphone ».

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Smartphone source https://unsplash.com/photos/_XFObcM_7KU

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Célébrons le téléphone plutôt que la « Journée sans téléphone »

Publié le 6 février 2020
- A +

Par Justine Colinet.

Ce jeudi 6 février est un jour spécial. C’est la journée mondiale sans téléphone.

Eh oui, le jour de la Saint-Gaston, pas de téléphon qui son ! Un jour pour « débrancher », un jour pour déconnecter : célébrons ensemble la journée mondiale sans téléphone… Mais pourquoi ?

Quelle relation entretenez-vous avec votre cher et tendre appareil ? C’est pour nous faire prendre conscience de cette relation, souvent associée à un niveau plus ou moins fort de dépendance, qu’a été mise en place cette journée un peu spéciale. Nous le savons, à l’heure actuelle, une grande majorité de la population possède et utilise quotidiennement un smartphone.

L’apparition des téléphones intelligents a considérablement changé nos vies, certes parfois pour le pire, mais souvent pour le meilleur.

S’il est indéniable que certains, les millenials étant en tête de liste, souffrent d’une addiction aux smartphones qui représente un problème de santé publique, tentons de ne pas céder au catastrophisme en vogue ces derniers temps, et relativisons.

La dépendance aux smartphones

Les jeunes adultes et adolescents nés entre 1995 et 2012 ont grandi avec des smartphones, ont connu très tôt internet et les réseaux sociaux1. C’est la tranche de population qui est le plus souvent touchée par l’addiction au téléphone.

La dépendance aux smartphones, chez les jeunes comme chez les moins jeunes, est un problème qu’on ne peut pas nier. Elle peut engendrer une dépendance psychologique, de la solitude, des troubles du sommeil ou de la concentration, des problèmes ophtalmologiques, voire même la détérioration de la santé mentale.

Mais si l’arrivée du smartphone a bel et bien changé la manière dont les jeunes vivent leur adolescence, ce n’est pas toujours pour le pire. Certains de ces changements sont effectivement négatifs, d’autres sont par contre très positifs.

Les jeunes d’aujourd’hui, grâce à leur téléphone, ont un accès direct et constant à toutes sortes d’informations, de connaissances et de ressources éducatives qu’internet peut leur fournir en quelques secondes.

Ils acquièrent une très grande autonomie. Ils sont capables de trouver, à n’importe quel moment et dans n’importe quelle situation, un moyen de locomotion. Ils sont capables de faire du shopping, d’échanger ou de vendre des biens en ne bougeant qu’un pouce. Ils communiquent non seulement entre eux, mais également avec leurs familles et proches, leur épargnant bien des inquiétudes. Ils peuvent partager leur localisation en temps réel. Ils ont la possibilité d’effectuer des paiements ou d’observer les mouvements sur leur compte en banque en un instant.

Un adolescent en programme Erasmus à l’étranger peut continuer de communiquer en temps réel avec ses compatriotes. Les jeunes apprennent également à utiliser et maîtriser des applications et logiciels qui leur seront utiles dans leur future vie professionnelle.

La liste est longue, et même si un contrôle parental de l’utilisation du smartphone est parfois nécessaire, ces avantages sont incontestables.

Un instrument de progrès social et économique

Le rôle joué par le smartphone pour rejoindre l’économie connectée en a fait un instrument de progrès social et économique indéniable.

Dans les pays émergents tels que les Philippines, l’Inde, le Venezuela, le Mexique, le Liban, la Colombie, l’Afrique du Sud, la Tunisie, la Jordanie, le Kenya ou encore le Vietnam, il y a encore un nombre notable de personnes qui ne possèdent ou ne partagent pas de téléphone2. Elles ne peuvent pas assumer le coût d’un smartphone, ne captent pas de réseau mobile, ou encore n’ont pas un accès constant à l’électricité.

Les personnes qui possèdent ou partagent un téléphone dans ces pays rencontrent eux aussi des difficultés qui les empêchent de les utiliser dans toutes leurs fonctionnalités : absence de contenu dans la langue maternelle, abonnements ou data trop chers, problèmes de sécurité liés aux smartphones (sécurité des informations ou sécurité physique de l’appareil), complexité du système, difficultés en ce qui concerne la lecture, problèmes d’accès à internet…

Pourtant, outre le fait d’être un outil de communication efficace et rapide, la connectivité est devenue une caractéristique déterminante de l’économie moderne. On investit de plus en plus de ressources pour relier les communautés, les économies et les pays.

Pourquoi est-il important d’améliorer cette connectivité ?

La connectivité est un concept multicouches composé de différents types de réseaux, y compris physiques et virtuels3. La valeur de la connectivité, et donc son importance, résident dans le rôle qu’un nœud (une personne, une entreprise, une ville ou un pays) joue dans un réseau, le coût d’accès à ce nœud et la fiabilité de la connexion au nœud. Toute initiative de connectivité a une influence sur la distribution du pouvoir entre les parties connectées, qu’il s’agisse de régions, de villes, d’entreprises ou de communautés. La qualité des connexions joue elle aussi un rôle primordial.

En fin de compte, la connectivité consiste à accroître les interactions, la productivité, la concurrence et les opportunités de marché entre les villes, et par conséquent l’interdépendance de plusieurs économies.

Les preuves abondent sur les effets positifs que l’infrastructure de connectivité a sur l’économie, qui a des impacts à moyen et long terme en rendant les marchés du travail plus efficaces et productifs. Les améliorations que nous connaissons ces dernières années en termes de technologies de transport et de communication ont permis la fragmentation de la production en tâches dans différents endroits du globe. La connectivité des usines et la capacité à conclure des contrats avec différents pays sont déterminants au niveau des décisions prises par les entreprises pour acheter, au niveau national ou international.

Dans de telles circonstances, une mauvaise connectivité peut entraîner des coûts plus élevés ainsi qu’une plus faible vitesse de production et de vente.

La 5G, une meilleure connectivité pour une meilleure économie

Que l’on parle des pays émergents ou du reste de la planète, l’arrivée de la 5G va représenter une avancée technologique de taille : téléchargements toujours plus rapides, villes, maisons et objets connectés, communication facilitée dans de nombreux endroits. Mais aussi et surtout, au niveau de l’économie mondiale, une évolution dans la vente de biens et services ainsi que dans la manière dont les entreprises vont communiquer avec leurs clients.

L’accessibilité au réseau mobile devrait elle aussi être améliorée de manière surprenante grâce à la 5G. La connexion instantanée et la vitesse de débit révolutionneront certainement les modes de consommations. Les entreprises devront donc adapter leurs offres et activités sur internet pour ne pas perdre une miette du bénéfice que ce progrès technologique pourra leur apporter.

La 5G sur nos téléphones est un vecteur d’innovation exceptionnel, qui va redistribuer les cartes des marchés économiques partout dans le monde, qu’il s’agisse des transports, du tourisme, de la communication, du développement régional ou bien sûr du commerce. Cette connectivité en constante évolution jouera un rôle primordial dans la croissance économique mondiale ainsi que dans la garantie de la compétitivité nationale et internationale.

Dans un monde hyperconnecté, où les pays sont demandeurs de plus de coopération entre eux surtout concernant le commerce, on a tendance à se focaliser sur les effets néfastes des téléphones que l’on peut observer, notamment chez les plus jeunes, au détriment des réelles avancées sociales et économiques qu’ils sont en train d’engendrer.

Il serait dommage de mettre des entraves à ce progrès technologique qui révolutionne notre existence – entraves qui pénaliseraient non seulement les pays les plus favorables à la connectivité, mais aussi les pays émergents qui ont tout à gagner en investissant dans la téléphonie mobile, l’amélioration des réseaux de communication et l’infrastructure de connectivité.

Alors tout compte fait, pourquoi, en ce 6 février, ne célèbrerait-on pas les apports du téléphone, plutôt que la journée mondiale sans téléphone ?

  1. Have Smartphones Destroyed a Generation? par Jean M. Twenge, The Altlantic.
  2. Mobile Divides in Emerging Economies, par Laura Silver, Emily A. Vogels, Mara Mordecai, Jeremiah Cha, Raea Rasmussen et Lee Rainie, Pew Research Center.
  3. Infrastructure Connectivity, Japan G20 Development Working Group, Janvier 2019.
Voir les commentaires (37)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (37)
  • A quand la journée sans bêtise ?!

  • d’autant qu’il ne s’agit pas de telePHONIE , mais d’appareils photos communicants .. pour leur usage principal.. ce sont donc plus des PC que des téléphones

  • C’est épatant ces futéphones, bientôt nous n’aurons même plus besoin de jambes, juste deux doigts.

  • Un bon nombre de jeunes libéraux sont des technophiles béats prêts à accepter toutes les mutations anthropologiques les plus mortifères du moment que ca rapporte un point de PIB en plus. Ce sont ces ravis de la crèche qui ,séduits par le projet macronien de faire de la France une startup nation , ont voté en masse pour Macron.

  • J.Colinet vous devriez être mieux renseigner en 1995 on appelait cet engin un GSM ou portable, l’appareil permettait de téléphoner ou d’envoyer des SMS, le smartphone est arrivé quasiment 10 ans après, à l’origine ces appareils devaient être utiliser dans certaines professions à cause leurs prix mais l’envie de s’afficher poussaient certaines personnes qui n’en avaient pas l’utilité et les moyens, de se serraient la ceinture pour en acquérir

    • @iris: Dans l’article il est dit « les jeunes adultes nés entre 1995… ». Dix ans plus tard, beaucoup jouaient avec le smartphone de leurs parents, certes précieux et avec de plus petits écrans, mais déjà fort de l’expérience des PDA (jeux, photo, communication,…).
      Alors, non, en 2005 il ne s’agissait pas d’articles de professionnels, rares ou ennuyeux.

  • quel que soit la prouesse technique , elle finit toujours par servir l’humanité a son niveau..
    la television vends des savonnettes, et le net trimbale du porno ..

  • Oui, d’autant que ces journées de ceci ou cela ont un sacré parfum d’embrigadement…

    •  » connaissez vous une seule personne autour de vous, qui débranche son smartphone aujourd’hui ?  »

      Ben non ils doivent savoir si c’était bien aujourd’hui la journée sans téléphone.

  • La 5G fait rêver…..moi je rêve de la 2G ….le smartphone 5G ,une antenne tous les 100m et une autonomie ….. réduite a peu de chose.

  • Peux t’on réellement parlé de téléphone, les plus doué s’en servent d’objet de conception, de travail, et accessoirement pour téléphoner. Alors oui c’est un progrès immense et on est dans les tout début, pour l’instant on s’en sert pour prendre une photos , objet bien ridicule, les applications en tous genre sont impressionnant a tous les niveaux de la société :
    mesure de surface automatique, création de plans, tableur, votre bibliothèque , votre audiothèque, la gestion de votre stock, de votre argent, bref tous ce que votre cerveau trouve inutile peut être gérer par un ….

  • Le téléphone à gros débit et petit écran, c’est bien, mais de là à le qualifier d' »intelligent », il y a un monde ! Et si on mettait plutôt l’accent sur le développement de l’internet accessible partout (la 5G aux 4 coins de l’hexagone…) et sur l’aide bête mais tellement appréciée que ça fournit à ceux qui veulent utiliser sans retenue leur intelligence naturelle ?

  • Perso, je n’aime pas le terme « téléphone intelligent » car l’intelligence réfère une propriété intrinsèque de réflexion, de compréhension, de projection, et surtout de volonté propre.
    Le smartphone, ou comme on dit en Belgique (et dans de nombreux pays), le GSM, est aussi kon qu’un caillou. S’il capte vos paroles à votre insu pour les envoyer aux GAFA pour analyse (et autres), ce n’est pas lui qui l’a décidé. S’il vous montre des vidéos de chatons ou le cours de la bourse, c’est parce que vous lui demandez.
    Si on peut dire qu’un outil est intelligent, qu’il a sa volonté propre concernant la manière dont il/Comment/pourquoi (le choix donc la liberté) il est utilisé, ya quelqu’un qui perd de la liberté : nous, humains, utilisateur et pour le moment encore maître de cet outil.

    • oui , les gens n’ont pas idée de ce que pourrait etre
      l’IA , on la met a toutes les sauces

    • C’est surtout parce que smart ne devrait pas être traduit en « intelligent » mais plutôt en « élégant » ou « astucieux ». Un téléphone c’est très con, et même une IA c’est du niveau du ver de terre niveau intelligence.

  • Le telephone est un outil. donc comme tout outil il peut faire des choses bien comme mal. Par contre, combien de gens utilisent leur telephone pour se cultiver comme l ecrit l article ?
    C est comme la TV. elle permet de visionner un opera mais la plupart des telespectateurs regardent de la trash TV

    Sinon mention speciale sur le telephone qui permet de rassurer papa/maman. Quand j etais jeune il n y avait pas de telephone portable et donc on partait du principe « pas de nouvelle, bonne nouvelle ». Ce qui etait bien mieux pour le jeune homme que j etais. Traiter de jeunes adultes comme des enfants n est pas un service a leur rendre !

  • Les smartphones, la 5G et l’IA continuent de ridiculiser le fonctionnement de notre administration.
    Les générations qui viennent s’attendent à des services de type Uber ou Prime, et devinez ce qu’ils doivent penser devant des sites Web1.0 de cette administration.
    Je reviens de faire une démarche à mon Tribunal de Commerce ce matin, c’est désespérant de voir ce monde du XXème siècle qui s’accroche comme une sangsue aux contribuables…

  • Les aigris inventent toujours une nouvelle connerie pour emmerder les autres! Ceci dit les jeunes font une fixation sur cet objet sur lequel ils perdent des heures tous les jours!

    • Je ne suis pas sûr que l’on puisse dire qu’ils perdent leur temps . Ils grandissent dans ce monde-là, il est peut-être juste normal qu’ils le vivent différemment de ceux qui comme moi ont du à un moment réécrire leur propre logiciel pour ne pas être trop largués. Quand à savoir si c’est bon ou mauvais, sans doute ni l’un ni l’autre, comme tout objet, tout dépend de l’usage qu’on en fait .

    •  » Ceci dit les jeunes font une fixation sur cet objet sur lequel ils perdent des heures tous les jours!  »

      J’ai 55 ans et quand j’étais gamin il y avait les anti-télés qui nous sortaient à peu près les mêmes discours qu’aujourd’hui.

  • je plussoie.

    Après l’addiction des jeunes au portable est peut être d’avantage due à l’absence d’éducation.

  • Je pense que les millénials qui souffrent de cette addiction ont surtout un problème de déficit de parents pour la majorité.
    Ces derniers sont censés enseigner l’outil et poser des limitations suivant l’âge alors que certains s’en servent juste pour ne pas être emmerdé ou parce qu’ils ne savent pas éduquer leur enfant.

  • les téléphones « intelligents » dans les mains de personnes qui ne le sont pas ..pas sûr que ça permette de bien faire grandir l’humanité..

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La DREES a publié le 14 décembre dernier une étude qui révèle, que pour la septième année consécutive, la France est championne européenne des dépenses sociales. Celles-ci représentent 32,2 % du PIB, alors que la moyenne des pays de l’OCDE se situe à 21 %.

Mais, dans le même temps, le taux de pauvreté augmente dans notre pays : entre 2004 et 2021 le nombre de pauvres (seuil à 50 % du niveau médian) est passé de 4,2 à 5,2 millions de personnes. Pourquoi nos dépenses sociales sont-elles aussi élevées ? Comment continuer à les financer ?<... Poursuivre la lecture

La plateforme Spotify annonce le licenciement de 1500 employés, soit le sixième du total. Twilio, la plateforme d’hébergement de sites web, annonce le licenciement de 5 % de ses salariés. En plus de baisses des cours depuis deux ans, les entreprises perdent l’accès à des financements pour les pertes sur les opérations. Les levées de fonds, à travers le monde, baissent de 100 milliards de dollars par rapport aux niveaux de 2021.

Ainsi, les entreprises ont moins de moyens à disposition. Les gérants gagnent moins de primes. Les actionnaires ... Poursuivre la lecture

Sommes-nous heureux ? Qu’allons-nous devenir ? Pourquoi j’existe ?

Des questions bien trop nébuleuses pour le penseur de l’économie, des questions qu’il préférera résumer en une seule : quel PIB par habitant ? Un indicateur critiquable, mais quantifiable.

Le PIB par habitant reste l’indicateur le plus utilisé pour évaluer nos progrès, notre rang, notre niveau de vie. Or, c’est justement sa mesure qui inquiète aujourd’hui. Le PIB par habitant croît toujours, mais de moins en moins vite, et l’horizon pourrait s’assombrir davantage... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles