Le rôle des écoles de commerce dans la transformation numérique

Les écoles de commerce doivent être des acteurs, à part entière, qui accompagnent les entreprises dans leur transformation digitale.

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Le rôle des écoles de commerce dans la transformation numérique

Publié le 27 octobre 2018
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Par Riadh Manita.
Un article de The Conversation

L’évolution numérique bouleverse les pratiques au sein des entreprises. Le cloud, l’intelligence artificielle, la blockchain, la robotique (RPA), le big data, etc., sont désormais des mots qui envahissent notre quotidien et avec lesquels nous devons composer pour dessiner notre avenir. En conséquence, plusieurs métiers se trouvent aujourd’hui impactés et de nouveaux métiers seront créés. Une étude publiée en 2017 par l’« Institute for the Future » (IFTF) révèle que 85 % des emplois en 2030 n’existent pas encore aujourd’hui.

De nouvelles compétences professionnelles sont donc nécessaires pour assurer les métiers de demain. Face à ce constat, quel rôle doivent jouer les écoles de commerce pour préparer les étudiants aux métiers de demain et être en symbiose avec les nouveaux besoins du marché de l’emploi ?

Revue de quatre actions qui peuvent être menées par les écoles de commerce pour accompagner la transformation digitale des entreprises.

Des partenariats pour anticiper les métiers de demain

L’un des points forts des écoles de commerce est de travailler en étroite collaboration avec les entreprises et d’avoir un réseau d’anciens diplômés bien implanté au sein du tissu économique. Cet avantage doit être consolidé par le développement de différents partenariats en matière de recherche (développement de chaires, création de centres d’étude ou de réflexion sur le numérique, etc.) visant à étudier l’impact du digital sur les différents métiers et à comprendre les nouvelles tendances.

Cette compréhension du marché et de son évolution leur permettrait d’identifier les besoins en recrutements (de professeurs et d’administratifs) et en équipements afin de faire évoluer les systèmes d’information en interne, les offres programmes et les méthodes pédagogiques. Les écoles ont par conséquent besoin de se rapprocher davantage des entreprises pour mieux comprendre leurs problématiques, identifier des projets de recherche communs et obtenir les financements nécessaires à leur réalisation.

Organisation d’évènements autour du numérique

Les écoles de commerce doivent s’imposer en tant qu’acteurs incontournables dans le débat sur le numérique et ses implications métiers. Elles gagneraient à organiser en permanence des évènements et des débats avec les professionnels pour mieux comprendre comment le digital est en train d’impacter les métiers et quelles sont les nouvelles tendances. Ces débats devraient impliquer toutes les parties concernées par la révolution numérique : chercheurs, entreprises, professions libérales, instances gouvernementales, associations de tissu économique régionales ou nationales, etc.

Cela permettrait aux étudiants d’être au courant des évolutions actuelles du marché et par conséquent d’anticiper leur orientation professionnelle. Ces interactions avec le monde professionnel peuvent aussi être intéressantes pour les incubateurs-étudiants et les jeunes entrepreneurs puisqu’ils enrichiraient leurs idées sur de nouveaux projets d’entreprenariat et leur permettrait de décrocher des missions auprès des entreprises.

Adaptation permanente du portefeuille de cours

La collaboration des écoles avec le monde de l’entreprise autour du digital alimenterait leurs stratégies et améliorerait leur positionnement sur le marché. En fonction des nouveaux besoins en formation et des tendances, les écoles peuvent faire évoluer leurs offres de programmes et de spécialisations. En effet, l’enseignement du management et de la gestion n’est plus suffisant aujourd’hui pour former les managers de demain. Ces derniers seraient, en effet, amenés à utiliser de plus en plus d’outils numériques et à collaborer avec des profils diversifiés notamment au niveau de leurs compétences techniques.

Les écoles peuvent à court terme intégrer des cours de sensibilisation pour les étudiants qui seront bientôt sur le marché de l’emploi. Elles peuvent aussi proposer de nouveaux cours ou parcours formant aux métiers où les besoins en compétences font consensus des différentes parties prenantes. Elles peuvent, par exemple, établir des partenariats avec des écoles d’ingénieurs afin de proposer des parcours hybrides avec des cours techniques (data analytics, RPA ou autres) de telles sorte à préparer un nouveau profil de managers capables de gérer des équipes polyvalentes autour de projets novateurs.

Elles peuvent enfin parier sur l’avenir en proposant de nouveaux cours et spécialisations répondant aux anticipations du marché et aux nouveaux métiers susceptibles d’émerger.

Intégration des nouvelles technologies numériques dans les approches pédagogiques

Afin d’être en phase avec les évolutions du marché, les écoles doivent tout d’abord digitaliser et faire évoluer leurs processus internes en investissant dans l’acquisition et/ou le développement de nouveaux outils numériques. Elles ont intérêt aussi à faire adapter et à développer leurs pédagogies en s’appuyant entre autres sur les nouvelles technologies. Les débats sur les métiers de demain pourraient être une source d’inspiration importante pour les professeurs leur permettant de proposer de nouvelles méthodes pédagogiques qui s’adaptent mieux aux nouvelles compétences recherchées. L’innovation pédagogique est désormais un axe stratégique de développement des différentes écoles de commerce.

Les écoles de commerce doivent être des acteurs, à part entière, qui accompagnent les entreprises dans leur transformation digitale. Les quatre actions proposées sont interdépendantes et permettraient aux écoles de commerce d’être une force de proposition pour répondre aux besoins du marché et dessiner le futur de leurs étudiants.

Riadh Manita, Professeur associé, Neoma Business School et Najoua Elommal, Professeure associée, Pôle Léonard de Vinci – UGEI

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

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