Quel islam de France ? (2)

Pour réformer l’islam, il ne suffit pas de ne vouloir se concentrer que sur un détail de ses manifestations, négligeant l’essentiel situé au-delà des frontières hexagonales. Ce serait délaisser la cause pour l’effet.

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Quel islam de France ? (2)

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 14 octobre 2018
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Par Farhat Othman.

La réforme de l’islam, cette anarchie en son sens noble et trivial à la fois, est à situer au creux d’un monde qui a changé tout en continuant à vivre selon les concepts obsolètes du passé. Car pour une religion se voulant de son siècle, cette réforme ne réussira qu’en réformant préalablement son environnement qui non seulement interagit avec elle, mais agit aussi sur elle.

Si personne ne conteste l’inéluctabilité, outre la nécessité, de la réforme de l’islam, la question pertinente à se poser reste bien évidemment comment s’y prendre. Il nous semble que cela impose de tenir compte tout à la fois de ses spécificités, dont on a esquissé déjà les deux principales s’ajoutant à une troisième ci-après évoquée, mais aussi de celles de notre époque.

Or, on est bien à un moment où la seconde parenthèse de l’époque doit être fermée, l’époque ayant le sens étymologique de pause qui est l’arrêt, lequel doit être manifesté par une fin. Pourtant, l’époque révolue continue à survivre, ce qui crée la période dont parle Gramsci, grosse de périls, étant favorable à l’apparition des mythes et des démons.

Irrésistible environnement de contraintes

La nature déséquilibrée d’une mondialisation encore axée sur l’ordre obsolète des rapports internationaux est au coeur de tout essai lucide sur la réforme de l’islam, entendant aller au creux des apparences, ne point se limiter au formalisme stérile habituel se résolvant en une normopathie qui aggrave le mal ou l’entretient, mais ne le guérit point.

En effet, en tant que négation de la souveraineté des États telle que théoriquement définie, le phénomène majeur de notre temps qu’est la globalisation exclut que ce qui s’est passé, en termes de réforme et de refondation même, pour le judaïsme et le christianisme puisse se reproduire en islam. Si le christianisme, par exemple, qui ne présentait rien de différent des courants les plus intégristes de l’islam obscurantiste d’aujourd’hui, a su faire sa révolution, ce le fut bien non seulement grâce à la centralisation de ses autorités, mais surtout à la possibilité et la capacité pour elles de le faire en toute liberté et souveraineté.

Une oeuvre de longue haleine comme le second concile oecuménique du Vatican a profité de la réalité d’une telle indépendance, qui était certes politique, mais aussi idéologique et religieuse, et non seulement interne aux pays chrétiens, mais aussi extérieure surtout. Ainsi, les chrétiens, contrairement aux musulmans, n’avaient pas à redouter un ennemi juif ou musulman pour les empêcher de réfléchir sur leur dogme, le toiletter de ses scories.

Ce n’est pas le cas de l’islam devenu une arme aux mains de qui sait que ses privilèges et immunités actuels sont de plus en plus liés à la fonction utilitaire ou d’opium de la religion ; Weber et Marx l’ont assez démontré. Au demeurant, une telle fonction n’a pas été spécifiée particulièrement pour la religion islamique qui, tout au contraire, avait le nécessaire antidote à pareille drogue. Tels pourraient, en effet, être qualifiés les outils appropriés que sont l’ijtihad, la technique des visées pour l’exégèse et surtout la philosophie appliquée qui en a été tirée qu’est le soufisme, et ce assez tôt dans l’islam primitif.

Tout autant que pour le christianisme, le judaïsme a su réaliser son propre aggiornamento paisiblement, réussissant l’épiphanie d’une foi libérale à la faveur de la civilisation de l’islam qui a donné le meilleur d’elle-même en Andalousie. C’est surtout en un tel paradis perdu de l’oecuménisme religieux qu’a été  consolidée la réforme du judaïsme, dit réformé, achevant la refondation de la foi de Moïse sur la base des acquis du passé. C’est ce qui a donné ce judaïsme des Lumières bien connu en Allemagne où l’on a vu les antagonismes et tensions entre la modernité et la tradition israélite similaires à ceux de l’islam.

Ce qui a été possible pour les deux plus anciennes religions des Écritures (et non du Livre, ce qui est une mauvaise traduction) ne l’est plus pour la plus récente de ces religions étant donné la nature irrésistible de l’environnement des contraintes internationales qui s’imposent à elle et à ses adeptes.

Ainsi, contrairement à ce que l’on prétend trop hâtivement, ce ne sont pas juste des causes internes, spécifiques aux communautés musulmanes, qui empêchent d’y avoir un événement semblable à Vatican II qui fut le plus marquant de l’Occident chrétien plus que jamais réveillé aux démons de ses racines à la faveur des mouvements populistes encouragés partout. L’objectivité commande de relever que l’ouverture souhaitée — ou même qu’on veut imposer — au monde moderne, à ses progrès technologiques et à sa culture, ne peut avoir lieu en islam dans l’environnement irrépressible des contraintes géopolitiques actuelles.

Ce qui n’a aucun rapport, malgré les apparences, avec cette supposée incapacité intrinsèque à ladite religion qui, comme toute idéologie, ne produit que ce qu’on en fait en termes d’usage. C’est bien à cause de la condition même des musulmans, guère choisie étant imposée, nationalement certes, mais aussi et surtout voulue pour eux par les seigneurs du monde et qui sont, aujourd’hui, les Occidentaux.

Il n’est d’ailleurs pas surprenant que les plus actives réformes voulues pour l’islam se fassent, directement ou indirectement, consciemment ou inconsciemment, au nom ou au profit de cet Occident dominateur, culturellement surtout, colonisant les mentalités par son modèle, et qui ne cherche qu’à maintenir sa prééminence plus que jamais battue en brèche.

Comment, par exemple, peut-on parler d’émancipation des musulmans en se limitant à parler de sécularisation sans que cette liberté ne touche ce qui est encore plus essentiel, les droits et les libertés dans la vie de tous les jours, dont la libre circulation citoyenne sans entraves ? Comment le faire quand on ne reproduit pas le même effort entrepris par les chrétiens à la faveur de recherches bibliques librement entreprises, contestant la patristique et la tradition sclérosée de l’Église, quand cela est interdit en un islam officiel, celui des institutions qu’appuie justement l’Occident en sous-main, soutenant des régimes à sa solde ou meilleurs partenaires, et de manière affichée ainsi qu’on le voit en France ?

Il nous faut être conscients du fait pertinent qui suit : si le christianisme — qui n’est pas moins passé par la théologie de la libération — a réussi sa réforme, c’est qu’il s’est ancré sur les textes religieux, mettant en valeur l’originalité même de la foi de Jésus, la diversité de ses cultures et ses églises. Son plus fameux concile n’a-t-il pas été une réaction réussie contre « l’immobilisme myope » et la « prépondérance des préoccupations juridiques sur l’inspiration évangélique » comme on a pu l’écrire ? Or, si cela est parfaitement possible en théorie en islam, et d’aucuns s’y adonnent, dont l’auteur de cette tribune, ce n’est pas bien vu et est combattu non seulement par la doxa officielle, mais aussi la doxasein officieuse des partenaires d’Occident des autorités officielles musulmanes.

Le national internationalisé

À l’occasion de la passation de ses pouvoirs à la place Beauvau, le 3 octobre, le ministre démissionnaire de l’Intérieur, Gérard Collomb, a tenu à livrer un message alarmant à son successeur par intérim, Édouard Philippe, par ailleurs chef du gouvernement. En connaisseur, il a dit craindre une fracture communautaire et sociale en France.

D’après cet expert, « la situation est très dégradée » dans les quartiers dits sensibles, les banlieues déshéritées, et l’on « ne peut plus continuer à travailler commune par commune ; il faut une vision d’ensemble pour recréer la mixité sociale ». Il est très pessimiste sur la situation présente, car si « aujourd’hui, on vit côte à côte » encore, il craint sérieusement que « demain on vive face à face ».

Ce diagnostic n’est en rien propre à la France, et il doit être étendu à tous les pays de l’ensemble méditerranéen. La crise de l’idéal du vivre-ensemble ne doit pas en faire un mythe ; ce qui commande de sortir du bocal national étriqué bien dépassé pour raisonner enfin, à l’échelle régionale, par espace de démocratie et d’affinités culturelle, géographique et historique.

Cela pointe du doigt la politique française en Méditerranée et avec ses voisins maghrébins, et ses rapports avec l’islam. Pour être réussie, sa gestion de l’islam en France passe par sa position sur la gestion de l’islam dans les pays d’islam  méditerranéen, surtout au Maghreb, le plus proche et dont une forte communauté est présente en France.

Il ne faut plus se leurrer : l’islam officiel des pays dits musulmans ne représente en rien l’islam populaire qui n’est pas nécessairement fidèle à la fibre soufie, la plus proche de l’esprit dans lequel communie le musulman lambda, car cet esprit a dû s’adapter pour vivre en empruntant aux scories dominantes, sunnites comme chiites. En France, ni le CCIF ni le CFCM ne représentent la raison musulmane pure. Ils restent des coquilles vides, juste des caisses de résonance d’intérêts politiques ou politico-religieux. Est-ce l’islam qu’on veut pour la France ?

L’islamisme, comme le pensent certains, ne veut rien dire, une notion devenue problématique même, induisant en erreur sur la caractéristique politique intrinsèque de l’islam au sens étymologique de polis. Sauf à ne vouloir signifier que l’islam politiquement instrumentalisé, sans nier sa dimension précitée, elle est à rejeter. La question qui ne manque de se poser à l’occasion des assises en cours, c’est pour quel islam elles ont lieu ?

En effet, le tort des analyses faites sur cette religion, en général, et celui de France en particulier, est de manquer d’aller au creux des réalités, restant à la surface, manquant de cette centralité souterraine de l’islam populaire qui est constitué par l’attachement ontologique du musulman à la liberté. Et c’est une liberté qui peut aller jusqu’à sa propre négation par excès de refus de tout ce qui la nie ou la met en cause.

Les ingrédients de l’intégrisme relèvent de cette dialectique de la liberté muant non en soumission à Dieu, qui est la définition même de l’islam, mais en une conception de Dieu, propre à soi, ou une idéologie qui se vend bien en assomption de l’idéal libertaire. C’est que c’est au nom de la liberté que l’on se soumet, y compris en se privant de la moindre liberté. Cela nous rappelle Kant et son idée d’autonomie. C’est d’autonomie qu’il s’agit également ici, mais à l’égard de l’environnement immédiat et de la perception que l’on se fait de sa foi par autrui.

Cette autonomie était déjà dans la saine compréhension soufie de l’islam qui est venue contrecarrer la lecture fondamentaliste ayant accompagné la naissance de l’État de l’islam. On la date généralement du premier assassinat politique proprement islamique, celui du troisième calife. Ne l’oublions pas, il fut l’oeuvre de compagnons du prophète, ceux qu’on appelait les encapuchonnés et qui étaient des lecteurs du Coran. Or ils ont  constitué l’ossature de l’armée du cousin du prophète, quatrième calife, donnant après les kharijites.

Au vrai, les lecteurs du Coran ont commencé à constituer un mouvement prenant progressivement du poids depuis la rupture de l’équilibre de la nature hybride de l’islam avec le glissement de la spiritualité vers davantage de politique, et qui s’est fait jour durant la vie même du prophète, dès la conquête de La Mecque, comme on l’a dit en première partie. On sait qu’elle a vu le ralliement du chef de la tribu de Qoraïch, farouche ennemi jusque-là des musulmans. Depuis, c’est la mainmise du clan des Omeyyades qui va se faire sentir et qui sera confirmée avec l’élection du calife Othmane, finalement assassiné.

Si ce qu’on qualifie de Grande Discorde n’a pas éclaté avant, malgré le grave conflit ayant marqué la succession du prophète avec l’éviction de ses plus fidèles soutiens, c’est qu’il y a eu les guerres d’apostasie tout d’abord, ensuite celles qui ont assuré l’expansion de l’islam durant le règne du calife Omar qui a gouverné avec une poigne de fer, ayant été le premier tyran musulman.

Cette fibre politique d’origine de l’islam commande que les libéraux d’aujourd’hui, qui sont tentés de s’allier avec l’islam intégriste, se rendent à l’évidence que leurs intérêts véritables sont moins dans un islam belliqueux qu’apaisé, car si l’on fait bien des affaires durant les guerres, elles sont moindres que les profits réalisés en temps de paix.

Or, en Occident et en terre d’islam, à la faveur de l’alliance actuelle que je qualifie de capitalislamiste sauvage, il est de plus en plus de va-t-en-guerre, dont est cause et effet la vague de populisme xénophobe en Europe. Ce qui lui donne le vent en poupe, ce sont bien les mensonges colportés sur l’islam et sa fausse compréhension, y compris par les siens qui, pour diverses raisons, s’éloignent du dogme pur dont l’exégèse est intimement liée à ses visées, pour s’en tenir à une lecture qui en a été faite par des humains et qui est bel et bien dépassée ; c’est ce qu’on appelle charia qui n’est point la loi d’islam, mais sa jurisprudence.

Assurément, on peut parfaitement bien « construire un islam français », mais cela ne se fera pas en élisant un « grand imam de France », l’imam en islam ne représentant que sa personne ; il n’a aucune autorité sur les consciences des musulmans, seules maîtresses de leur destinée selon leur compréhension de leur foi. Il faut donc s’adresser plutôt aux musulmans à travers leur conscience, par des actes éthiques, à forte charge symbolique.

Aussi, développer les cours d’arabe et même de l’islam et d’une lecture rationalisée du Coran, serait de bonne guerre ; mais cela doit commencer par des initiatives politiques en phase avec la nature de l’islam : liberté de la vie privée et de circulation, par exemple, réduction de l’influence étrangère, ce qui suppose que cela ne se limite pas au  domaine du financement mais s’étende aux rapports diplomatiques par la limitation de la connivence avec les autorités des pays pratiquant ces influences.

Par conséquent, réformer l’islam ne consiste pas à convaincre les musulmans de réformer leur religion, qui est de plus en plus jugée en idéologie, contrairement à ce que l’on croit ou ce que l’on veut faire accroire. Il s’agit de leur permettre de le faire en toute indépendance, sans immixtion extérieure, aussi bien en France que dans les pays d’islam où la France garde une influence auprès des dirigeants en place. Certes, la réforme ne peut que venir des musulmans eux-mêmes, mais d’abord en leurs propres pays. Ce qui reste une vue de l’esprit, non pas tant que les musulmans n’y sont pas prêts, mais plutôt du fait que leurs dirigeants le refusent, et donc les intérêts au pouvoir et du pouvoir, qui sont, d’une manière ou d’une autre, en relation avec les seigneurs du moment qui sont de tradition judaïque ou chrétienne.

D’ailleurs, on n’a pas manqué de dénoncer les conclusions du rapport Karoui jugées trop normatives, sinon idéologiques. Comme quoi, on n’apporte rien de nouveau dans l’instrumentalisation de cette foi ; c’est ce qui contribue à faire vérité de faussetés telles ces conclusions sur le port du voile ou la notion du halal, faits présentés en marqueurs islamistes alors qu’ils ne sont qu’artefacts, leurres identitaires.

Parabole du moucharabieh

Dans la culture arabe musulmane il y a ce que j’ai qualifié de parabole du moucharabieh, qui rejoint le  « jeu du je » précité ; c’est aussi un jeu de dissimulation pour apparaître à son avantage et aussi de protéger, ce qui donne lieu à une hypocrisie sociale exacerbée, une sorte de ruse de vivre.

Or, c’est cette apparence de nature viciée d’une religion devenue belliqueuse, ostentatoire et exclusiviste, qui alimente la hantise des autorités de l’islam en France. Ce qui ne traduit ni la réalité de cette foi ni sa perception par les siens, et qui n’est que le résultat de l’encouragement par les autorités successives de la République en France, et généralement en Occident, d’une illégitime filiation avec la logomachie des frères musulmans, notamment dans leur tendance actuelle wahhabite.

Ces derniers, dans leur ensemble, n’ont aucune légitimité selon la raison pure de l’islam. N’oublions pas que les doctrines salafistes et les commandements de Hassan El Banna relevaient de la contre-religion en tant que contre-politique, une politique opposée à un islam institué, politiquement asservi. D’ailleurs, qui ignore aujourd’hui les menées occidentales derrière l’émergence du mouvement frérot dans des États qui le combattaient, non pas tant pour une altération éhontée de l’islam en tant que religion de paix, que pour leurs propres intérêts idéologiques, pas loin d’être au service de l’étranger ?

Malgré un tel péché originel de l’islam institué, ce qui prouve le caractère contingent politique et idéologique de cet islam, s’agissant de la France, c’est le devenir de nombre des idéologues affiliés à la mouvance des Frères. Sans avoir à citer l’un des plus célèbres d’eux ayant maille à partir avec la justice, il suffit de signaler qu’ils ne sont désormais guère différents des  bourgeois français, prisant les beaux quartiers, éduquant leurs enfants à l’occidentale.

Même s’il leur arrive de reproduire, mais moins qu’avant, la rhétorique du rejet du modèle laïc, ils ne sont plus des zélotes ni d’un modèle opposé à la société française ni de le lui imposer. Certes, ils ne s’opposent pas à ceux qui en font commerce, la plupart du temps de la part de non-musulmans, mais c’est par complicité objective de part et d’autre.

Il faut dire que la question de l’islam instrumentalisé politiquement et idéologiquement est devenue un vrai levier de pouvoir et il est utilisé en ce sens, y compris lors des assises actuelles. Témoin idéal est bien le rapport de M. Karoui supposé inspirer M. Macron et qui illustrerait aussi ma parabole en termes de simulation et de dissimulation.

Il suffit de voir ce qui se passe aux portes de la France, en cette Tunisie soumise de force au pouvoir de qui n’était pas qu’un opposant à l’ordre déchu, mais activiste aussi, ne lésinant pas sur le recours à la terreur. Ainsi vient-on, en Tunisie, de dénoncer, preuves à l’appui, le parti islamiste Ennahdha pour ses accointances avec les responsables des deux assassinats politiques majeurs du pays post coup du peuple, la supposée révolution de jasmin.

Cela vient confirmer les accusations contre les gouvernements issus du 14 janvier dans l’encouragement du terrorisme par l’envoi des jeunes Tunisiens sur les champs de bataille en Orient. Or, Ennahdha est soutenu vaille que vaille par l’Occident dans le cadre de son alliance avec l’islam intégriste au service de ses intérêts économiques et aussi de ses visées impérialistes en Syrie.

Cela se passe, fallacieusement, au nom de la démocratie. Et on soutient l’islam intégriste au prétexte de ne pas se soucier de la foi des gens. Peut-on donc, aujourd’hui, sérieusement dissocier la religion de la politique ? Quelle religion peut se prétendre être apolitique ? C’est d’ailleurs ce que pense l’auteur du rapport Montaigne. Ne voit-on pas catholiques, protestants et juifs  militer politiquement tout autant que  religieusement ; comme la religion fait partie de la cité, militer en son nom, c’est aussi faire de la politique, la vraie !

Aussi, penser la relation entre islam et politique, comme le fait le rapport Karoui exclusivement à travers le prisme de l’islamisme est une erreur à dénoncer. Elle est de ces faussetés dont on fait canon ; il est temps d’y apporter le fait polémique pour s’en débarrasser.

Envisager sereinement l’avenir de la France et de ses rapports avec l’islam nécessite en premier lieu de se défaire de cette obsession d’une foi obscurantiste dominée par les islamistes qu’on encourage, par ailleurs, à s’imposer dans les pays d’islam au nom des intérêts économiques et de la fausse idée que l’on a des sociétés de ces pays à tort assimilées à des peuples conservateurs. Ils ne le sont qu’à la surface.

Aussi, il importe à la France, dont on sait les attaches et les intérêts en Tunisie, de prêter plus attention à ce qui s’y fait et d’oser, au-delà des concepts dépassés de souveraineté et d’affaires intérieures, aider à l’évolution des droits et des libertés en ce pays pionnier où tout est encore possible, ce qui forcément rejaillira sur tout l’islam et au-delà. Cela ne peut se faire que par des lois touchant au coeur de cible des islamistes, les sujets habituellement tus à tort au nom de l’islam.

Il urge d’appuyer la démonstration qui y est faite de la fibre humaniste et libertaire ; par exemple, par la réalisation de l’égalité successorale, l’abolition de l’homophobie, la libéralisation totale du commerce et de la consommation d’alcool sans nulle contrainte faussement liée au sacré, la décriminalisation du cannabis, les relations sexuelles entre majeurs, y compris hors mariage. L’Occident judéo-chrétien y est-il prêt ?

En un monde globalisé, il ne suffit plus de penser l’islam français dans les frontières étriquées de l’Hexagone, cela impose désormais de tenir compte du sort des musulmans dans leurs pays tout proches, comme la Tunisie. Il ne suffit plus d’agir pour la reconnaissance et le respect par l’État français de ses citoyens de confession musulmane considérés, ne serait-ce qu’inconsciemment, comme de seconde zone.

Paradoxalement, cela ne peut se vérifier, de nos jours, seulement à l’intérieur d’un pays, mais dans ses relations internationales, avec les pays d’origine de ses propres citoyens. On ne peut, en ce domaine ô combien sensible, pratiquer la politique de deux poids deux mesures. L’éthique et la crédibilité, pour le moins, l’empêchent.

Admis à l’international, il sera plus facile, au local, d’avoir confiance en ses citoyens et de les aider en leur assurant les moyens et la possibilité de faire montre de leur génie propre à  s’organiser et organiser leur culte de manière autonome, sans ingérence ni de l’étranger ni des pouvoirs publics. L’étranger étant plus que jamais lié à l’indigène, la France est appelée à agir au Maghreb comme elle entend le faire en France, y amenant les autorités qui sont à son écoute à réformer leur propre islam dans le même sens de libertés et de droits ; ce qui est bien la nature de l’islam correctement interprété.

Terminons en revenant aux propos de M. Collomb qui a martelé que « le terme de reconquête républicaine prend, dans ces quartiers, tout son sens. Parce que oui aujourd’hui, c’est plutôt la loi du plus fort qui s’impose, [celle] des narcotrafiquants, des islamistes radicaux, qui a pris la place de la République ».

Il suffit de remplacer la France par la Méditerranée et les quartiers par les pays du Maghreb pour retrouver la situation de l’islam dans tout le pourtour méditerranéen. Pour le réformer, il ne suffit pas de ne vouloir se concentrer que sur un détail de ses manifestations, négligeant l’essentiel situé formellement au-delà des frontières hexagonales. Ce serait délaisser la cause pour l’effet.

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  • le problème c est peut être tout simplement ( un.peu de simplicité ne fera de mal à personne ) l endoctrinement dès le plus jeune âge.
    c est une honte à notre époque et avec ce que l on sait des religions de ne pas laisser le choix de conscience aux individus c est meurtrier.
    franchement je plains les enfants qui n auront comme perspective dans la vie qu un chemin codé pour soi disant atteindre la bonne dose de spiritualité et se tenir hors d atteinte du matérialisme….
    doctrine soumission… franchement ça ne vous choque pas vous?
    l etat veut réformer l islam mais je vais vous dire ce que veut le peuple de france : il n en veut pas de l islam! de l islam sous toutes ses formes!
    pas besoin de qui ou quoi que ce soit pour atteindre la plénitude. restez simple et toit se passera bien.

    • Vous voulez dire que je ne pourrais pas transmettre mon hypothétique foi (catholique, protestante…) à mes enfants avant leur majorité? C’est avec ce genre de déconstruction que l’Occident creuse sa tombe.

    • Les religions ne sont jamais que des MST transmises aux enfants sans leur demander leur avis 🙂

  • réformer l’islam , réformer l’islam ….avec des gouvernements successifs qui ne sont pas foutu de réformer la France…..et puis , n’a t’on pas plus pressant à faire que de s’occuper de réformer l’islam ? ces histoires de religion ça commence à me courir sur le haricot ;

      • Je veux dire que je suis d’accord avec vous.
        Néanmoins les religions sont un sujet passionnants, enfin pour moi. J ai bien aimé les deux articles, beaucoup moins les commentaires du premier, mais c est là liberté d opinion, je ne vais pas m’en plaindre, elle n est pas à géométrie variable pour moi.

  • Deux très bons articles … un véritable livre, donc on est un peu noyé et je comprends le commentaire de Joséphine.
    Essai de synthèse : réformer l’islam » est une formule qui n’a pas beaucoup de sens si on oublie l’absence d’autorité centrale et l’instrumentalisation par certains Etats. Je rajouterais la catastrophe qu’est l’enseignement public de ces mêmes Etats, alors que j’avais un moment espéré qu’il serait la source d’une « protestantisation » : https://www.yvesmontenay.fr/2012/08/28/les-musulmans-sont-de-plus-en-plus-protestants/

  • Je suis d’accord avec les autres commentaires. L’islam ne devrait pas être notre problème. Sauf si bien sur il s’agit de bombe ou de nous imposer une nourriture, une culture, une langue, une tenue vestimentaire. Rien ne colle avec la France. Après que les musulmans fassent comme ils veulent chez eux cela ne me regarde pas.
    L’auteur nous prouve surtout son intelligence et sa complexité de penser. Embrouiller le débat ne le fera pas avancer.
    L’islam de France c’est n’importe quoi. Encore des impôts et des lois contre un peuple au bout du rouleau. Pas certain que cela apporte une bonne intégration de nos musulmans de France. Ou est-ce à nous de nous intégrer à eux sous peine de se faire traiter de raciste ?

  • L’Islam n’est pas une religion.
    C’est une idéologie totalitaire, d’abrutissement et mortifère.
    La réalité de ce qu’est l’Islam étant rappeler, qu’est ce qu’on en fait ?

  • Indépendamment de l’endroit où nous vivons, nous restons ce que nous sommes.

    Les loups demeurent des loups
    Les agneaux demeurent des agneaux
    Les bergers demeurent des bergers

    Seul le terreau change et parfois devient plus favorable à certains qu’à d’autres, il en va de même pour les végétaux, les animaux et les humains…

  • « Si personne ne conteste l’inéluctabilité, outre la nécessité, de la réforme de l’islam » Je croyais que l’auteur avait fermé la porte à cette bêtise dans la première partie mais non…

    Et reprendre Vatican II érigé comme triomphe des modernistes (non catholiques) donneurs de leçons sur les abrutis obscurantistes …

    Non, il n’y a pas à réformer l’Islam pour le rendre « compatible » avec les totalitarismes que certains pays d’occident sont devenus. Il n’y a pas à réformer l’Islam pour le rendre « Etat-nation-compatible ». Et si Vatican II a eu lieu, ce n’est absolument pas pour courber l’échine et faire allégeance aux politiciens étatistes qui veulent absolument tout régenter par leur lois et leur morale.

    Les problèmes attribués à l’Islam sont avant tout géopolitiques. Depuis Laurence d’Arabie, le moyen orient est devenu un terrain de jeu entre les diverses puissances occidentales qui s’en donnent à cœur joie et font absolument n’importe quoi, en rejetant les conséquences de leurs actes sur les musulmans et sur l’Islam. Facile, l’Islam, comme l’a bien dit l’auteur n’a pas de service de presse ni de diplomates. Donc facile d’armer les moudjahidins, de transformer les monarchies du Golfe wahhabites en mafias ou encore de mette en place des pseudo démocraties populaires et ensuite de crier au loup en disant que le bazar généré est la faute d’un bouquin.

    En France, on en a en plus rajouté une couche : la stratégie des minorités qui a menée F. Mitterand au pouvoir en 1981 a totalement fracturé la société Française en forçant les gens à choisir leur camp : celui du bien ou celui de l’ordre et laissé des scories : certains croient encore à un grand soir islamo-gauchiste contre le sionisme-capitaliste. Comme si ça faisait pas 20 ans qu’on avait sifflé la fin du match sur le score de 7 à zéro.

    Les Etats Nations sont en train de se craquer partout, USA en premier, parce que les gens ne veulent plus de ce choix impossible qui consiste à être soit un coco soit un facho. Et il faudrait faire un Nuremberg de l’Islam ?

  • Je suis d’accord avec l’auteur (enfin si j’ai bien compris) pas de réforme de l’islam qui formaliserait une sorte de « pape » pour un islam occident-compatible. C’est le meilleur moyen de nourrir encore plus les mouvances rigoristes/radicales. Parce que l’islam est un panier de crabe comme toutes les grandes idéologies. Le problème n’est pas tant en interne puisque si les extrêmes sont plus visibles c’est avant tout circonstanciel. Pour enfoncer le clou, pour moi ce malaise n’est pas religieux au sens de la foi mais identitaire. L’islam pour les intéressés faisant partie du package culturel revendiqué voire même n’est qu’un simple outil revendicatif.
    Ils sont minoritaires et bien que nuisibles, ils ne nous détruiront pas car ce qui ne tue pas rend plus fort !

  • reformer l’islam pourquoi faire?
    l’islam n’est pas un probleme pour l’occident , il est soluble dans la liberté

  • La question de la réforme de l’Islam, nouvelle lune (héhé) des réformistes modernistes qui ont un pied dans l’autre monde est évidemment parfaitement risible.
    Une religion ne se réforme que par des schismes sanglants et toujours pour plus de rigueur et de fanatisme… Ignorer ce fait est d’une naïveté qui n’a que le cynisme de vouloir cacher le réel: l’islam est une religion arriérée qui doit disparaitre.
    La voilà la réforme qu’on veut !

  • « la logomachie des frères musulmans, notamment dans leur tendance actuelle wahhabite. »

    Je ne sais pas d’où sort le diplomate arabisant, mais il devrait lire les journaux plus souvent. L’Arabie Saoudite est aujourd’hui ennemie des frères, elle vient même d’en découper un en tranches récemment.
    Cela étant dit, l’islam politique en Occident est clairement frériste et doit être combattu sans merci pour cela.
    Qu’on songe que la principale organisation frériste en France, l’UOIF, c’est renommée récemment « Musulmans de France » pour mieux enfumer les imbéciles.

  • « les chrétiens, contrairement aux musulmans, n’avaient pas à redouter un ennemi juif ou musulman pour les empêcher de réfléchir sur leur dogme, le toiletter de ses scories »

    Avec ce genre de présupposé, évidemment…

    Hélas ce texte (très, trop long) regorge de ce genre de présupposés, qui amène à une conclusion jamais formulée, mais assez claire…

  • C’est « l’Islam Politique » qu’il faut interdire. Car toutes les idéologies, qu’elles soient « Politiques » « Philosophiques » ou « Religieuses » n’ont aucun sens et donc sans raison et stupides.

  • Encore merci pour un article riche et argumenté (à lire & relire, vu la complexité du sujet.)
    Il est difficile de ne pas être d’accord avec la thèse selon laquelle l’Etat n’a pas vraiment à se mêler d’organiser les religions… notamment au vu des résultats de toutes les tentatives d’ingénierie sociale de nos bons maîtres.
    L’insistance sur l’importance des relations internationales dans cette thèse est intéressante: confronter les tyrannies des pays musulmans pour limiter l’influence des théocrates? Il reste que l’omniprésence de la tyrannie en terre d’Islam pourrait être vue comme une nécessité, ou au moins une émergence naturelle face à cette religion « trop libre » (mais qui semble pour le profane largement basée sur l’observance de rituels détaillés.)
    Je passe sur la création de sociétés rigides et tendant aux pogroms dans les parties du monde touchées par un islam plus tardif et non conquérant.
    Paradoxalement, tout cela apporterait peut-être de l’eau au moulin des « populistes » (dont je suis, pour ce sujet.) En effet, s’il n’est pas souhaitable de créer un « islam d’Etat », il est souhaitable de contraindre toute personne à se soumettre aux lois terrestres (cela veut dire punir, et expulser, tous les délinquants et émeutiers, même et surtout ceux qui se rebellent au nom de leur foi). Et il apparaît d’autant plus souhaitable de limiter les nouveaux arrivants, au moins jusqu’à ce que la quadrature du cercle de la libération de l’islam dans ses pays d’origine soit atteinte (13 siècles, quand même…)

  • Cet article n’est qu’une manière de nous dire ce que malheureusement trop de musulmans nous disent : nous voulons imposer notre politique ET notre culture ET nous voulons la mort des infidèles (qui est une notion suffisamment vague pour englober tout ceux qui n’obéissent pas).
    Cela, évidemment nous n’en voulons pas.
    Je sais aussi que tous les musulmans ne sont pas comme cela.
    Qu’ils se signalent et agissent avant que les extrémistes ne prennent trop de place et ne s’imposent par la force vis à vis des musulmans modérés avant de s’imposer par la force au reste des français.
    Ce qu’il faut c’est que l’islam arrive à séparer la religion, de la culture et de la politique.
    Sinon, aujourd’hui, force est de constater que l’islamisme se comporte comme une secte.

  • voila! c est ça ! sans leur demander leur avis.
    la religion est synonyme de guerre de division de massacre d interdit et j en passe…
    partout dans le monde elle sème ou elle a semé la mort.
    franchement je respecte la religion de chacun même si pour moi qui ne croit pas c est difficile pour moi c est une forme d aliénation. faut essayer pour certains de comprendre ça aussi.
    mais je précise pour ceux qui ont des problèmes avec mon premier commentaire qu ils ont certainement dû mal.l interpréter.
    je n ai pas de haine et pour le coup je n ai de compte à rendre à personne. je suis libre. enfin pour le moment.

    • @josephine

      Si c’est une réponse à mon message, je m’en explique: je me suis fait un peu plaisir en m’opposant à mettre toutes les religions dans le même panier. C’est mon droit aussi.

      J’ajouterais que je trouve un peu vain de nier l’importance centrale du fait religieux dans l’évolution de notre civilisation.
      Pourquoi diantre pensez-vous que la France en est maintenant à se demander quand va péter la prochaine guerre de religion?
      Réponse parmi d’autres possible: parce que l’Occident a cru malin de remplacer ses valeurs (largement judéo-chrétiennes) par le gloubiboulga droit-de-l’hommiste, pseudo-révolutionnaire et égalitariste actuel (aka progressisme pour faire simple).
      Soit une pauvre petite religion, certainement pas, pour moi, à mettre sur un pied d’égalité avec celles qui ont fondé notre civilisation.

      Pour situer, je suis agnostique et proche de vos positions sur l’expansion de l’islam.

  • L’islam de France, c’est le catholicisme. Comme disait le Dalaï Lama à des Français qui voulaient devenir bouddhistes : il n’y a pas de raisons chez vous à implanter le bouddhisme, en France vous avez le catholicisme, c’est très bien le catholicisme… Donc ce qui vaut pour le bouddhisme peut valoir tout aussi bien pour l’islam.

    De ce point de vue, on peut faire simple, il suffit de transposer, Comme ce ne sont pas les lieux de prières qui manquent chez nous, ce n’est pas la peine d’en rajouter. Sans compter que n’importe quel arbre peut aussi bien faire l’affaire pour rendre grâce à la divinité de son choix. (A défaut d’arbre, en pensée, ça marche aussi.)

    Et si l’aptitude à la transposition pose problème à certains, il est à suggérer que l’enseignement de la musique soit privilégié dans les écoles dès le plus jeune âge (plutôt qu’une nouvelle langue étrangère) : outre l’art de transposer propice au recentrage sur l’essentiel commun à tous les hommes, elle apprend la discipline, la joie qu’elle procure adoucit les mœurs et les talents qu’elle donne rendent ses pratiquants plus aimables. Voilà ce qui pourrait être dit pertinemment « de France ».

  • Question qui n’aurait jamais dû être posée sauf si ce n’est pour confirmer le côté invasif. La fille catholique qui avait déjà perdu sa moitié huguenote devant partager avec le nouveau venu.

  • Pangzi je ne pense pas du tout actuellement à une guerre de religion… je ne vois pas le rapport avec ce que je dis et pense.
    je ne doute pas de l existence d un dieu.
    je pense qu il n en existe pas.
    tout comme les religieux j ai le droit d exister aussi.
    ne me diabolisez pas!!!?

    • @josephine
      Loin de moi l’idée de vouloir diaboliser quiconque! Je comprends votre position, que j’ai partagé. Je me fais juste plaisir en exprimant la mienne. N’y voyez aucune attaque.

      Sinon mon dernier message parlait simplement du relativisme et de la déconstruction des valeurs occidentales. Rapidement: quand tout se vaut, plus rien ne vaut. Et on en arrive facilement au stade où il est interdit de critiquer l’islam alors qu’on peut (doit?) cracher sur notre propre culture et histoire (nb: ce n’est bien sûr pas ce que vous faites. Je dis juste que la fausse équivalence est une pente glissante.)
      Je vous souhaite une bonne journée!

  • Et oui, ce n’est pas parce que des générations ont cru à des balivernes qu’il est interdit de rendre sains nos enfants. On pourrait discuter pendant 107 ans de l’apport des croyances en général et religieuses en particulier sans savoir ce que si ce serait passer sans. On peut seulement remarquer le bond extraordinaire en avant de notre civilisation quand la religion a perdu son côté obligatoire. On également remarquer le coup de frein possible avec les nouvelles religions telles le communisme hier et le climatisme aujourd’hui.
    L’Homme a décidément beaucoup de mal à vivre dans le présent pour tout le temps se référer à de vieilles histoires absurdes du passé et/ou à se projeter dans un futur qui soit enfer (climat) ou paradis (vie éternelle).

    • @Alfred
      OK pour le bond en avant (Lumières j’imagine?)
      Quand au coup de frein il a débuté à mon avis lorsque le relativisme et le cynisme ont triomphé de l’esprit des Lumières (foi en le progrès, la Raison et la Science) et se sont investis dans des idéologies de remplacement (communisme, fascisme et récemment écologisme.)
      Nietzsche avait bien vu venir le coup.
      Pour moi, je ne crois pas spécialement au paradis mais je suis sensible à l’argument selon lequel les valeurs fondatrices de notre société sont issues du christianisme (cela inclut la liberté… même si la tutelle passée de l’Eglise se rapprochait bien d’une tyrannie temporelle.)
      Allez, pour se faire plaisir: l’homme n’a pas vocation à vivre dans le présent, c’est une caractéristique de la petite enfance. L’homme se projette sans cesse dans le futur. Ce qui nécessite de s’inspirer de l’expérience du passé.

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