Nigeria : ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas…

Les leçons de Bastiat que le Nigeria devrait retenir.

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Vitre cassée-Broken window by Brad Smith(CC BY-NC 2.0)

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Nigeria : ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas…

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 27 mai 2018
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Par Timothy, coordonnateur local du SFL Nigeria.
Un article de Libre Afrique

Le Nigeria, comme d’autres pays, est une nation confrontée à plusieurs défis ; certains d’entre eux sont visibles, d’autres invisibles. Et généralement, les pays ont tendance à accorder beaucoup d’attention aux choses que l’on voit, et laisser de côté celles que l’on ne voit pas. Comment sortir de cette superficialité ?

Lors de ma formation en tant que coordinateur local de Students For Liberty (SFL), j’ai eu l’opportunité de tomber sur la fameuse parabole de la vitre brisée par l’économiste français Frédéric Bastiat. Cette parabole explique le mécontentement sur le visage de James Goodfellow – personnage dans l’histoire racontée par Bastiat – quand son fils incorrigible a brisé une vitre. Les spectateurs de la scène ont été compatissants et lui ont même offert ces mots de consolation :

À quelque chose malheur est bon. De tels accidents font aller l’industrie. Il faut que tout le monde vive. Que deviendraient les vitriers, si l’on ne cassait jamais de vitre ?

Les termes de cette consolation expliquent en quelque sorte certains événements actuels au Nigeria – la plus grande nation africaine – dans le domaine de l’économie.

Quel enseignement nous prodigue Bastiat ?

Notre gouvernement a concentré son attention sur les défis que l’on voit, mais il a laissé de côté d’autres questions qui, en elles-mêmes, sont très importantes. Il serait plus dans l’intérêt du pays qu’il accorde la même attention à ces choses qui ne sont pas facilement perceptibles.

La sécurité des personnes et des biens est en grande partie le premier devoir du gouvernement. Cependant, le pays est moins sûr aujourd’hui qu’il y a des années. Le Nigeria est 15ème pays (sur 163) au classement des pays les plus dangereux à vivre. Mais, comment le gouvernement du Nigeria peut-il justifier son énorme budget militaire si le pays n’est pas encore sécurisé ? Quelle a été la stratégie suivie pour les dépenses en matière de défense?

Ceux qui pensent que l’argent circule davantage en temps de guerre ou de failles de sécurité majeures peuvent se rappeler de la parabole de la vitre cassée évoquée plus haut: « Que deviendrait le vitrier si l’on ne cassait jamais de vitre ? » Ce que l’on voit, c’est que plus d’argent dépensé pour la sécurité (achat d’armes et de munitions, plus de recrutement dans les agences de sécurité) pour lutter contre ce qui alimente l’insécurité. Cependant, ce qui n’est pas vu dans le processus de dépense du budget de la défense, ce sont ses effets sur l’ordre socio-économique et les infrastructures. Quand il y a la paix, il y a développement et amélioration du bien-être des gens.

Oser aborder les problèmes de fond moins médiatiques

Selon la Heritage Foundation, le Nigeria est classé au 161ème rang dans le monde en matière de liberté commerciale. Cela peut être lié au double rôle de fourniture et de protection que le gouvernement central essaie toujours de jouer. Ce rôle devient un obstacle à la croissance économique et entrave le mouvement vers un avenir prospère. L’économie nigériane a été incapable de profiter autant que possible des avantages du marché libre. Cela est dû, en grande partie, aux tendances protectionnistes du gouvernement central qui pense que la fermeture des frontières stimulera la croissance de la production locale.

Ce que l’on voit, c’est la croissance à court terme de la production et de la fabrication locales. Ce que l’on ne voit pas, c’est que les gens paieront plus cher des produits locaux que des biens importés. Une ingérence limitée et rationalisée du gouvernement dans le marché est nécessaire pour une société plus libre et plus prospère. Si le gouvernement souhaite une croissance économique plus forte, il devra adopter le libre-échange.

Le gouvernement donne l’impression que les citoyens obtiennent des services publics en échange de l’impôt payé, mais le résultat est inverse lorsque les politiciens et les hauts fonctionnaires s’engraissent grâce aux fonds publics. Cela maintient perpétuellement un grand nombre de la population dans la pauvreté et le besoin.

Ce que l’on ne voit pas, c’est que les impôts payés réduisent en quelque sorte le revenu disponible des citoyens et, par extension, leur niveau de vie. Les citoyens pourraient, après tout, acheter la plus grande partie de ce que le gouvernement leur offre mal lorsqu’ils ont besoin de ces services, mais les gens se sentent souvent « volés » lorsque les services publics fournis ne sont pas proportionnels aux tarifs payés. Le paiement de la taxe devrait être volontaire et non pas obligatoire.

Après le diagnostic, l’action !

La pauvreté et la stagnation économique sont de gros problèmes auxquels tout pays peut être confronté si son gouvernement devient anarchique. Le gouvernement nigérian doit adopter les solutions du marché libre afin de sortir de la stagnation. Il devrait se concentrer sur la création d’un environnement propice à la libre entreprise et aux innovations. Dans l’économie nigériane il y a beaucoup de problèmes visibles et d’autres invisibles. Ces derniers nécessitent une attention particulière, de la même manière que les défis visibles sont pris en compte. Si le Nigeria ne gère pas soigneusement son économie, il pourrait, comme on le voit dans la parabole de «fenêtre brisée non réparée», ouvrir la voie à plus de dégâts. C’est la raison pour laquelle le pays doit se consacrer aussi bien aux problèmes que l’on voit qu’à ceux que l’on ne voit pas.

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