Par Alain Goetzmann.
Dans ma vie d’entrepreneur, j’ai traversé, plus souvent, peut-être, qu’à mon tour, des crises profondes dans mon équipe. Avais-je mal mesuré les risques ou surévalué mes capacités à y faire face ? En tous cas, ce furent des passages particulièrement difficiles. Quand tout va mal, tout va vraiment mal. Les affaires, bien sûr, mais surtout les hommes, supposés mettre en œuvre les remèdes. J’en ai tiré quelques leçons qui m’ont ensuite beaucoup servi dans ma pratique de dirigeant.
>>> Lire aussi : Management : les 9 compétences pour diriger
D’abord, il faut décider seul de l’avenir. Quel est le choix ? Celui de jeter l’éponge ou celui de poursuivre ? Renoncer définitivement ou tenter de passer l’obstacle même si l’issue parait improbable ? Beaucoup de chefs d’entreprise choisiront, d’instinct, la seconde solution, en dépit de l’horizon incertain. Le renoncement ne fait pas vraiment partie de leur patrimoine génétique. C’est d’ailleurs parfois une erreur mais souvent, au bout du compte, la bonne décision, car la volonté finit presque toujours par triompher.
Une fois prise la décision de poursuivre, il faut adopter une discipline de fer, tant vis-à-vis de soi-même que des autres.
1. Prendre le parti de la bonne humeur et de l’optimisme
Même si on se réveille le matin la peur au ventre, il faut donner le change. Vous êtes systématiquement observé. Pour que vos équipes agissent, elles doivent vous voir confiant.
2. Garder pour soi les mauvaises nouvelles et claironner les bonnes, dès qu’il y en a
Maintenir chez vos collaborateurs un moral élevé est essentiel pour qu’ils délivrent toutes leurs capacités au quotidien.
3. Multiplier les tête-à-tête
Montrez-vous convainquant auprès de ceux qui agissent. Insufflez-leur votre optimisme. Interrogez-les sur leurs états d’âme afin de pouvoir contre-argumenter en face de tout soupçon de pessimisme ou de défaitisme. Entrés dans votre vôtre bureau avec le moral à zéro, ils doivent en ressortir avec un mental de vainqueurs.
4. Se montrer
Parcourez les bureaux, les ateliers, rendez vous dans les succursales, les filiales, afin de saluer vos effectifs, le visage serein. Vous forcerez le respect en montrant de façon ostentatoire qu’il y a bien un pilote dans l’avion et les encouragerez à vous faire confiance et à redoubler d’efforts pour vous aider.
5. Etre un exemple
Votre attitude et votre comportement doivent projeter ce que vous attendez de tous. Vous devez être exigeant avec vos équipes mais plus encore avec vous-même. Premier arrivé le matin, dernier parti le soir, vos journées sont contraintes par les actions et réflexions nécessaires à la traversée de la crise mais aussi par le soin tout particulier que vous prendrez de vos équipes. La double peine, en quelque sorte.
Le prix à payer pour sortir d’une crise est élevé. On ne commande pas dans la tempête comme sur une mer calme. Il faut toujours parer au plus pressé, privilégier le réflexe à la réflexion, réparer ici, colmater là, avec des équipes anxieuses, le regard constamment tourné vers vous.
Mais au bout du compte, une fois la crise surmontée, l’entreprise répartira d’autant plus fort qu’un esprit de corps se sera formé, une énorme fierté d’avoir, ensemble, victorieusement traversé une épreuve mortelle, une culture qui ne s’éteindra pas de sitôt.
Pour le chef d’entreprise, c’est la récompense de sa ténacité et la promesse d’un avenir souriant, grâce à des troupes mieux aguerries et plus combatives.
—
Laisser un commentaire
Créer un compte