Là-bas, août est un mois d’automne, de Bruno Pellegrino

Bruno Pellegrino saisit avec talent dans ce roman un couple frère-sœur et le cocon qu’ils ont tissé au creux de leur environnement.

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Là-bas, août est un mois d’automne, de Bruno Pellegrino

Publié le 12 janvier 2018
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Par Francis Richard.

Là-bas, août est un mois d’automne : Les matins sont frais, le soir on ne s’attarde plus sans châle ou couverture sur le banc devant la maison ; au verger, certains arbres tirent déjà sur le jaune…

Là-bas, c’est une maison à l’extrémité nord d’un village vaudois, où vivent Gustave et Madeleine. Ils y ont emménagé alors qu’il avait onze ans et elle quinze. Et ne l’ont plus quittée : Une femme et un homme, oui, mais cela n’a rien à voir…

Bruno Pellegrino s’inspire librement de leur vie, pour les besoins de leur cause et pour combler des vides. En fait il n’en raconte qu’une tranche, une décennie, pendant laquelle se déroule la conquête de l’espace, qui intéresse vivement Madeleine.

Poète et photographe

Le roman commence en effet le 19 septembre 1962 et se termine en avril 1972. Gustave et Madeleine Roud sont frère et sœur. Au début du roman, il a donc soixante-cinq ans et, tout comme elle, n’a pas et n’aura pas de descendance.

Le narrateur suppose qu’elle n’en a pas voulu, qu’elle n’a pas voulu s’embarrasser d’un homme : elle s’est occupé de son frère, ô combien. Le fait est qu’elle est dans la forme de chacune de ses phrases. Car il est poète reconnu, et… photographe.

Au fil des saisons, Gustave aime depuis toujours photographier des hommes presque nus. Des centaines de ces photos se trouvent dans ses albums et dans ses cartons. Les regarder, le froid venu, lui permet de s’enflammer, de passer l’hiver

Au village on les connaît bien, le frère et la soeur, enfin on la connaît surtout elle, qu’on voit à l’église, parce que lui c’est un peu un drôle d’oiseau. Un oiseau qui accomplit son oeuvre, lentement, dans une invraisemblable solitude

Les exigences du langage

Si, comme son frère, Madeleine ne se voue pas corps et âme aux plus hautes exigences du langage, elle fait de la confiture… et sa cuisine est impeccable, car, pour ça, elle fractionne la tâche en une série de petits problèmes à résoudre :

Rien ne distingue, fondamentalement, la préparation de confiture d’une expédition sur la Lune…

Pourquoi Bruno Pellegrino a-t-il reconstitué minutieusement les travaux et les jours de ces deux-là pendant la dernière décennie de leur vie commune ? Parce qu’il est fasciné par leur manière lente et savante d’éprouver l’épaisseur des jours…

Bruno Pellegrino, Là-bas, août est un mois d’automne, 224 pages Zoé

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