Par Thierry Berthier.
L’armée russe poursuit avec succès ses phases de tests d’unités de robots armés semi-autonomes et autonomes. Le Colonel Oleg Pomazuev, Directeur du département de recherche et innovation en armement (GUNID) vient de déclarer que le nouveau robot armé autonome NEREHTA, engagé dans des manœuvres sur le terrain d’essai d’Alabino, a surpassé les systèmes à équipage embarqué qui étaient déployés à ses côtés.
Qu’il soit doté d’une mitrailleuse 12,7 mm ou d’une 7,62 mm ou d’un lance-grenades AG30-M, le robot NEREHTA fait preuve d’une excellente maniabilité et d’une grande réactivité en opération, quel que soit le terrain.
Nouveaux modèles de robots
Plusieurs unités de l’armée russe testent actuellement une large gamme de robots armés autonomes, allant du petit robot tireur antiterroriste, du robot démineur, jusqu’au modèle de grande taille adapté au combat antichar.
NEREHTA et Platform-M ont été engagés lors des exercices ZAPAD 2017 en Biélorussie en septembre dernier et ont donné entière satisfaction. Les Forces russes restent également la version semi-autonome du char de combat T14 ARMATA avant l’arrivée d’un char ARMATA « dronifié » à haut niveau d’autonomie.
Parallèlement, le Général Mark Milley, chef d’état-major de l’Armée américaine vient de se prononcer sur les systèmes armés autonomes, donnant ainsi le cap stratégique que doit suivre l’US Army pour conserver son avance face aux géants chinois et russe.
Il a déclaré en particulier que ces robots autonomes vont déferler sur les champs de bataille beaucoup plus vite que ce que nous prévoyons aujourd’hui. Selon le CEMA américain, « les systèmes armés autonomes vont changer en profondeur le caractère fondamental de la guerre ».
Le leader de l’intelligence artificielle
Cette déclaration du plus haut responsable militaire américain doit être mise en perspective de la récente déclaration de Vladimir Poutine (septembre 2017) sur la puissance stratégique véhiculée par l’intelligence artificielle : « Le leader en Intelligence Artificielle dominera le monde ! ».
Du côté chinois, les développements de l’IA militaire s’accélèrent. La Chine est aujourd’hui le premier contributeur mondial d’articles de recherche en IA, devant les États-Unis et l’Europe.
Une course mondiale à l’IArmement est bien lancée.
Les enjeux de souveraineté technologique, militaire, économique et géostratégique sont au moins du même ordre que ceux qui ont contribué à la dissuasion nucléaire dans les années 1950-1960. La France dispose de l’écosystème, des infrastructures et des neurones biologiques pour participer à cette course qui engage sa souveraineté. Elle ne doit pas rater le train et peut figurer dans un tiercé gagnant mondial.
Pour compléter les vidéos de NEREHTA, on pourra consulter le récent rapport du SIPRI sur les systèmes armés autonomes (SALA). Ce document de 150 pages – « Report Mapping the development of autonomy in weapon systems » dresse un état des lieux sur l’autonomie dans les systèmes armés en 2017. Il vient d’être mis en ligne par le centre de recherche SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute) et est accessible gratuitement à partir du lien suivant.
J’ai du mal à comprendre la notion d’autonomie d’un pareil outil..comment un tel objet peut il savoir qui est ennemi ou ami? Il faut bien échanger de l’information du genre ‘eh mec la guerre est terminée »…Le concept d’ennemi est arbitraire collectif changeant donc partagé…donc communication donc « piratable ». non?
D’où l’importance de la cyber résilience dans de nombreuses organisations car c’est l’un des points faibles (avec comme le dit GN la sensibilité aux armes à impulsion électromagnétique).
oui..mais la notion même de machine dites intelligentes et autonomes est assez curieuse du point de vue d’une organisation militaire. non?
Ces systèmes tactiques seront très vulnérables aux armes à impulsion électromagnétique qui renverrait tout le champ de bataille à l’ère de la kalachnikov.
@ GN
Voir des machines, toutes seules, « jouer » à la guerre, sans rien risquer soi-même: ça a encore un intérêt humain quelconque?
« La France ne doit pas rater le train et peut figurer dans un tiercé gagnant mondial. »
Un « quarté » alors, entre USA, Russie et Chine!
Et avec quel argent?
C’est bon pour le complexe militaro-industriel.
Poutine inonde les réseaux sociaux d’informations sur les nouveaux armements russes, informations destinées à établir l’idée que la puissance russe est revenue grâce à lui, et censées établir sa popularité parmi la population.
Ces informations sont accompagnées de phrases telles que: « l’OTAN est saisie d’effroi », « L’Amérique est sous le choc », etc.