Par Sophie Auzerau.
Comme vous le savez sans doute, je suis de retour dans la mère patrie. Et comme vous l’avez sans doute compris, je n’étais pas vraiment pressée de rentrer.
Quand l’expat’ pense que ça va bien se passer
Comme bon nombre d’expats, j’ai découvert que l’on en apprend beaucoup sur soi dans le départ mais aussi dans le retour. C’est donc intentionnellement que je me suis effacée depuis quelques mois, attendant que ma colère et ma frustration baissent pour vous relater l’aventure sans fin et sans joie qu’est l’impatriation pour moi.
J’ai entendu des récits de retours heureux et faciles. Admirative mais envieuse, je me suis nourrie d’articles expliquant que le secret d’un retour réussi c’est de s’y préparer, et je me gausse. Un retour réussi, c’est un retour choisi. Point.
Quoi qu’il en soit, bel expat’ sur le retour, ne m’accuse pas de doucher ton enthousiasme, de toute façon, si je ne le fais pas quelqu’un d’autre s’en chargera.
Sache que l’administration, où que tu te caches, saura toujours te débusquer pour te fournir ce dont tu as le plus besoin : un sas de dépression.
Dans notre cas, c’est le Consulat qui s’est dévoué et nous a préparés avec joie et bonheur aux retrouvailles avec l’administration française. Mais commençons par le commencement.
L’école française… du XXème siècle
Très rapidement au printemps dernier, nous avons du planifier un voyage d’une semaine en France pour la première semaine de mai pour permettre à Miss N. de passer des tests d’entrée en 6ème internationale.
Ce qui est fort pratique c’est qu’une école à vocation internationale demande à ses jeunes postulants de venir du bout du monde pour passer un test sur place. Sachant qu’à l’autre bout du monde, il y a des cours, des examens de fin d’année et des cérémonies de remise de diplômes.
C’est donc la gueule enfarinée par le décalage horaire que Miss N. a passé les tests de son école actuelle pour laquelle on a compris qu’il vaut mieux être un « international local ». Vingt heures d’avion pour deux heures de test, c’est cher et fatigant mais surtout audacieux.
Sachant que le lycée de notre fils teste les enfants dans leur école du bout du monde et sur skype, je crois être en droit de me poser cette question sensée : « What the fuck ? »
C’est bien avant le départ, en mars, que l’Homme a découvert la date d’expiration des passeports de notre descendance. Et oui, sache expat’ au coeur pur, que ta progéniture a un passeport à la date de péremption plus courte que la tienne, parce qu’à la différence de tes enfants, tu ne grandis plus, tu vieillis.
On a pénétré dans le sas de dépression le jour où l’on a téléphoné au Consulat, un peu inquiets, car le vol de mai était déjà réservé. C’est avec la plus grande bienveillance qu’une employée de notre Consulat s’est empressée de nous rassurer : « Nous avons des élections à organiser, nous avons d’autres choses plus urgentes à traiter ! »
On a donc eu recours à des solutions dites « parallèles » pour accélérer la demande et déposer les dossiers un matin à 7 heures, à quatre heures de route de Fort Worth.
Un Consulat à cheval sur les dates et les horaires
J’avais les mains moites et le coeur battant quand on s’est pointé au Consulat, mais ce n’était rien à côté du jour où l’on a appris qu’il faudrait retourner à Houston pour récupérer les passeports, en présence des enfants deux jours avant le départ.
Nous avons eu beau demander si l’on pouvait passer à un autre moment, c’était impossible. Notre fils, le joueur de trompette, a donc raté son examen de sciences pour aller au Consulat. Huit heures de route pour trois minutes de rendez-vous. Trois minutes pour se voir délivrer le sésame.
Trois minutes.
Trois minutes qui lui ont fait rater un examen de quatre heures qu’il a dû repasser le lendemain, date du concours entre les Bands de la région, pour lequel il jouait un solo. Pas d’examen, pas de band, la politique est très claire. Mais quand tu as quinze ans et que tu estimes que ton seul truc en plus, c’est ton talent musical, c’est dur à avaler.
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Sur le web
Comment ce recit sans queue ni tete (sans conclusion et sans objet) peut-il se retrouver sur un site de qualite comme Contrepoints ? Et oui, s’il y a bien un point commun entre tous les pays du monde, c’est bien le caractere kafkaien de l’administration (et particulierement en France et aux Etats-Unis).
A la veille d’une grève des fonctionnaires Français, qui défendent leur caractère prétendument indispensable au bon fonctionnement de la société et le prétendu service méritant un meilleur traitement qu’ils rendent à leurs concitoyens, cet article, bien qu’un peu dur à suivre sans doute pour qui n’aurait pas une certaine connaissance de la culture américaine et des voyages transatlantiques, a parfaitement sa place sur Contrepoints.
Ha non, désolé, l’administration française est tout simplement hors concours. L’état au service de l’état dans toute sa splendeur. Le haut clergé, responsable de rien, mais décideur de tout. Aucun pays développé ne lui arrive a la cheville. Encore faut il avoir connu des administrations au service de leurs contribuable pour être choqué. Sans doute le réel point faible de ce récit, d’ailleurs.
Mais rien n’empêche de conclure soi-même.
Derrière cette anecdote frustrée on peut voir par exemple que 3 minutes d’un administratif valent 3 jours d’une famille.
Même ratio pour les coûts.
Tout le monde a des problèmes avec l’administration. je ne vois pas en quoi ce récit apporte quelque chose comme réflexion politique.Aides toi le ciel t’aidera, c’est ma devise que je recommande
“Aides toi le ciel t’aidera” et “n’oublies pas de payer la taxe”
Nos Politiques nous répètent à l’envie qu’on a la meilleure Administration au monde, que tout le monde nous envie (sans nous l’emprunter ou la reproduire chez eux).
Les citoyens français , dans leur majorité, doivent en être convaincus puisqu’ils ont élu Président une jeune homme qui sort de l’Ecole Nationale d’Administration, la fabrique à Hauts Fonctionnaires Supérieurs.
Les témoignages de l’attention que la meilleure Administration au monde porte aux citoyens qui la paient devraient se multiplier, afin de nous montrer la chance que l’on a en France….
Mais quelle idée saugrenue que de vouloir rentrer dans ce pays de fous! Si vous vouliez absolument reparler le français, vous aviez l’embarras du choix: Bruxelles ou la Wallonie (pauvre et socialo, à éviter), La Suisse francophone (il vaut mieux avoir un job avec salaire suisse) ou le Luxembourg, moins cher que la Suisse, où vous pouvez de toutes façons faire vos courses en Allemagne.
La France est réservée aux vacances, rien d’autre.
ouf heureusement que je n’habite plus en France depuis 17 ans!!!
Et tant mieux pour nous , de toute façon quelque soit le probléme ou qu’il n’y en est pas le Français se doit de raler à tout bout de champs sur tout et surtout sur rien , un raleur né le bon François .
les usa vont te manquer!