Rentrée scolaire : l’enseignement public coûte de 30 à 40 % plus cher que le privé !

Le public coûte 1,5 milliard d’euros de plus que le privé dans l’éducation, et ce sans raison valable ! Osons rappeler cette vérité en cette période de rentrée scolaire.

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Rentrée scolaire : l’enseignement public coûte de 30 à 40 % plus cher que le privé !

Publié le 2 septembre 2019
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Par Alexis Vintray.

Une étude de l’iFRAP montre que, à résultats égaux, l’école publique coûte nettement plus cher que le privé. En s’appuyant sur les chiffres officiels du ministère de l’Éducation nationale, la fondation estime que la différence est de 30 à 40 %, même en intégrant les dépenses des familles. Dans le premier degré, la différence par élève est de 1951 euros, et même de 2788 euros dans le second degré.

Les chiffres de l’iFRAP ne sont en rien surprenants et se confirment rapidement : un élève de classe préparatoire dans le public coûte 14 000 euros à la collectivité chaque année. En comparaison, les frais de scolarité dans un établissement hors contrat comme Ipesup se montent à 7500 euros (2007, source).

Comment expliquer de tels écarts cependant ? Selon les experts de l’iFRAP, trois raisons expliqueraient cet écart : le coût des retraites publiques, des investissements en infrastructures plus importants dans le public et un encadrement de personnels techniques également plus coûteux dans le public.

Mais cela n’explique qu’une partie du surcoût : sans eux, l’enseignement public resterait 1313 euros plus cher à l’école élémentaire et 721 euros plus coûteux dans le second degré. « Au total, le surcoût du public atteindrait 1,5 milliard d’euros par an alors que les résultats du privé sont comparables voire un peu meilleurs que ceux de l’école publique », concluent les auteurs de l’étude.

Suggérons une explication de l’écart résiduel, la mauvaise gestion générale de l’Éducation nationale. Comment un paquebot de 1,1 million de fonctionnaires pourrait-il être géré efficacement depuis la rue de Grenelle, sans délégation ? Une administration pléthorique qui multiplie les emplois fictifs et ne sait même pas combien de personnes elle emploie !

Vous pouvez acheter le dossier complet de Société Civile en ligne sur le site de l’iFRAP.

Article paru initialement en 2012.

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  • 1.255 millions de fonctionnaires, et non pas 1.1 millions ai-je lu.

    • C’est Wikipedia qui disait 1.1M mais cela ne m’étonnerait pas que les chiffres soient minorés. Tu as lu ça ou?

  • Je note qu’un aspect est occulté sur les « résultats » : la sélection à l’entrée. En effet, quand le privé ne prend que les « meilleurs » c’est tout de suite bien plus facile… Pour info c’est en ZEP que le public dépense le plus pour des résultats pas toujours probant, certes, mais pour un idéal républicain.

    Sans compter que pour les prépas IPESUP propose à 8.900 € (site 2011) une seule classe de PC* ?!

    J’admet que le public est amplement perfectible mais ne caricaturons pas cela ne fait rien avancer si ce n’est les bénéfice de quelques officines.

    • Rah, la bonne blague classique, « idéal républicain » contre « sélection » et blablabla…
      La réalité est rigoureusement inverse : ce n’est pas le public qui récupère ce dont le privé ne veut pas, c’est le privé qui récupère les rebuts du public : les turbulents exclus à répétitions de l’ed nat et les élèves qui coulent dans le public.
      La sociologie des parents d’élèves est différente, bien sur, mais enfin gens qui comparent les établissements à l’ed nat ne sont pas des idiots, ils en tiennent compte, qu’est-ce que vous croyez ?

      Le privé ne sélectionne pas, il refuse du monde parce que le mammouth le lui impose ; si l’ed nat ne faisait pas ça, et bien , vous devinez facilement ce qui se passerait… le privé ouvrirait des classes en ZEP et le public serait encore plus minable. Malgré (ou à cause ?) de la sélection que pratique le mammouth (la plus féroce des sélections : par l’échec et « l’orientation » ).

      • J’aimerai bien avoir des infos sur un « bloquage » à propos d’ouvrir des écoles privées en ZEP tient.

        • Non seulement le quota d’élèves est limité dans le privé (la « droite » au pouvoir n’a rien fait pour relever les seuils), mais il n’est plus possible de s’échapper par l’enseignement à distance sans une raison médicale ou sérieuse (alors que le coût est bien plus faible encore).

      • Grâce à Bourdieu et consorts l’EN maintient dans l’ignorance les enfants défavorisés, au lieu de leur fournir les armes culturelles pour lutter avec les autres, que leurs parents ne peuvent leur apporter!

      • si ce que vous dites est vrai i faudra donc remarquer la performance du privé qui fait de ce que l’EN refoule des réussite scolaire..
        Les zep sont des garderies

    • Quand je lis votre prose je comprends pourquoi ça vous fait peur la sélection. Avec une telle absence d’arguments, vous devez effectivement faire partie des « last pick » à la sélection.

  • vous avez déjà vu une entreprise d’État bien gérer. ..tous en déficit. …sudventionné…comment peux t on changer en gardant ces élites !!!

  • Quand on parle d’un service publique on devrait commencer par rappeler la mission de service public du machin sauf à réduire le secteur public à ce qui est payé avec de l’argent « publique »…
    Il me semble que on ne peut pas discuter du surcoût de l’éducation nationale si on rappelle pas son objectif …

    Le fait est que ça coute plus cher , qu’on pointe ce détail ou un autre de façon vaine, dans lepublic, ils sont obligés de faire ceci ou cela..obligés par la loi peut être, mais certainement pas par l’esprit qui gouverne à la définition de la mission…
    Pourquoi un enseignant du public est il le plus souvent fonctionnaire?
    Que FAIT le public que ne fait pas le privé? sinon à quoi bon ce monstre bureaucratique?

    Les dépenses sur l’argent du contribuables s’envolent et personne ne sait a quelles missions de service public elles correspondent…
    A l’echelle locale, tondre le terrain de foot ou financer une pompe à essence, subventionner un commerce est devenu mission de service public

  • Rappelons au passage que les profs du privé sont sous contrat de l’EN…Ce qui veut dire que le privé a aussi son quota de profs incompétents, absents, remueurs d’air etc..Avec cette différence que ceux-ci se prennent un peu plus de pression horizontale de leurs collègues (pas d’arrangements entre collègues) que ceux du public ou les syndicats défendent l’indéfendable.
    Un prof du privé que je connais (responsable des terminales) déclarait devant l’assemblée des parents que s’il avait le choix il virerait certains de ses collègues qui n’en avaient rien à faire de leur mission d’enseignement…Impossible d’entendre des propos pareils dans le public ou l’Omerta règne.

    • @brasidas.. a la différence que ceux là on peut les virer et qu’ils payent leurs cotisations de retraite

      • @Claude Henry
        On ne peut pas plus les virer que ceux en poste dans le public.

        • « L’État est son employeur dans les établissements sous contrat d’association. Il n’a pas le statut de fonctionnaire et relève de la législation spécifique aux enseignants des établissements privés. »
          en CDI donc

  • et vous vous étonnez?
    montrez moi un service public qui ne soit ni sclérosé ni trop cher

  • Quand vous êtes élu d’une commune, avoir des écoles privées (sous contrat) est une bénédiction pour les finances mais aussi pour les élus.
    Dans le primaire privé, ce sont les parents qui gèrent le personnel non enseignant, les travaux (via les OGEC). Tandis que dans le public, c’est la mairie qui s’en charge -donc les élus.
    Ce n’est pas du tout le même coût.

  • C’est un sujet que j’ai longuement analysé, ce sont les mêmes chiffres pour tout l’ensemble du secteur public, et pas seulement celui de l’éducation nationale. Il y a d’abord la loi de parkinson (qui englobe toutes les omissions qui seraient faîtes naturellement en entreprise par le pdg et qui s’appelle la stratégie d’entreprise, : recherche permanente de tous les éléments pouvant apporter un avantage concurrentiel), ensuite les mauvaises gestions : le coût lié à la sécurité est énorme: ce que l’ifrap appelle les coûts liés à l’infrastructure : grosso modo les appels d’offres et toutes les normes et règles de sécurité pour éviter les détournements personnels représentent un coût, certaines dépenses comme un site internet peuvent varier de 50000 euros dans le privé à un million dans le public pour un résultat égal, si vous négociez avec une entreprise du bâtiment pour la construction d’une route ou un bâtiment c’est évidement la même chose. Premièrement les appels d’offres éliminent la plupart des entreprises présentant des aspects concurrentiels intéressants à cause de formalités administratives aberrantes, ensuite les entreprises facturent effectivement ces formalités. Enfin la structure dans un établissement public fait que les responsables ont tendance à jeter l’argent par les fenêtres car ce n’est pas le leur, contrairement aux entreprise ou les actionnaires sont bel et bien propriétaires. Bref vous prenez la quasi totalité des structures publiques et vous obtenez des coûts 30 à 40% plus élevés que dans le privé.

  • https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2017-10/20171004-rapport-gerer-enseignants-autrement.pdf
    Dont conclusion: « Dépasser une gestion des enseignants marquée par l’immobilisme
    La gestion actuelle, qui fut et demeure efficace pour faire face à la
    massification, tient ses objectifs quantitatifs : mettre des centaines de
    milliers d’enseignants face à des millions d’élèves, dans des dizaines de
    milliers d’établissements, et pour de très nombreux modes de scolarité, à
    chaque rentrée scolaire.
    Mais cette ambition ne suffit plus ; non seulement les résultats des
    élèves ne sont pas satisfaisants et à hauteur des moyens consacrés mais ce
    mode de gestion, qui échoue à se transformer, devient démotivant pour les
    enseignants. Ceux-ci effectuent un métier difficile, nécessitant un
    engagement de plus en plus important, qui requiert dans une société plus
    complexe qu’auparavant de savoir faire évoluer pour les pouvoirs publics
    et d’accepter pour les personnels, de nouveaux modes de gestion.
    Il s’agit d’abord de renouveler le cadre d’exercice du métier
    d’enseignant pour l’adapter aux besoins des élèves en le rendant plus
    souple, plus adapté à la diversité des situations, plus favorable au travail
    collectif. Les directeurs d’école et les chefs d’établissement doivent enfin
    disposer d’une position clarifiée et de marges de manœuvre étendues pour
    exercer le rôle de plus en plus central que les réformes pédagogiques leur
    assignent.
    Il s’agit aussi de mieux répartir et affecter les enseignants en
    fonction des contextes locaux et des profils des élèves. Une meilleure prise
    en compte des résultats scolaires permettrait d’enrichir le dialogue de
    gestion. Les critères d’affectation comme de gestion des carrières devraient
    être assouplis : ils sont source d’insatisfaction pour les enseignants euxmêmes et d’inefficacité pour le système dans son ensemble. Des mesures
    réellement incitatives et déliées des logiques de corps, notamment en
    matière indiciaire et de carrière, devraient en outre être renforcées pour
    pallier le manque d’attractivité de postes, notamment en éducation
    prioritaire.
    Il s’agit enfin de permettre des expérimentations, des modulations
    du cadre professionnel, rompant avec l’uniformité, offrant aussi aux
    enseignants de nouvelles perspectives d’exercice du métier, des marges
    d’initiative et d’innovation, à tester et éventuellement à adopter. Ces
    réformes seront ainsi d’autant plus efficaces et susceptibles d’être
    acceptées qu’elles s’inscriront dans des réformes à finalités pédagogiques
    au service des élèves. « 

  • ben oui, 40 que ça marche pas et…
    Et on continu!!
    je vous passe les établissements scolaires qui sont des supermarchés du stupéfiant à ciel ouvert, avec des profs gauchistes qui vantent les bienfaits de la légalisation, ceux qui ayant un peu trop lu Bourdieu voient du déterminisme social derrière chaque élève qui renonce à travailler et dégrade à longueur de journée… Et surtout ce corps enseignant qui n’en finit plus de vouloir glander!! Car il faut appeler un chat un chat, quant on arrête les cours le 7 juin sous prétexte que le lycée est un centre d’examen on est vraiment pas à fond…
    Et pourtant j’ai fait toute ma scolarité dans le public… Mais franchement c’était pas grandiose à l’époque et ça n’a pas évolué d’un pouce, un enseignement figé dans le temps, bloqué dans un passé suranné…
    Un enseignement qui fait plus d’idéologie que de véritables réflexions et dont les savoirs appartiennent à un passé révolu… Pas de risques que le prochain GAFA viennent de France…
    Le niveau est si bas, que notre meilleure école d ‘informatique, c’est l’école 42 fondée par Xavier NIEL sur fonds privés et sans convention avec l’état et dont le diplôme n’est pas reconnu par notre SUPER éducation nationale…
    On a tellement touché le fond, qu’il n’y plus de mots…

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Les auteurs : Nathalie Sayac est Professeure des universités en didactique des mathématiques, directrice de l’Inspe de Normandie Rouen-Le Havre, Université de Rouen Normandie. Eric Mounier est Maitre de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

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