Et si on (re)lisait Stefan Zweig cet été ? (2)

Suite de notre série d’été, avec aujourd’hui deux nouvelles très célèbres de notre auteur autrichien : « Amok » et « La confusion des sentiments ».

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Et si on (re)lisait Stefan Zweig cet été ? (2)

Publié le 4 juillet 2017
- A +

Par Johann Rivalland.

 Amok

Amok est sans doute la première des nouvelles de Stefan Zweig que j’ai découverte il y a déjà au moins 25 ans. Mais probablement pas la meilleure.
J’en gardais, d’ailleurs, un souvenir un peu différent.

Le thème de la position déontologique du médecin, en certaines circonstances, et de la souffrance morale qu’il peut éprouver, ainsi que des pratiques qui avaient cours avant certaines lois en la matière, m’avaient éveillé sur le sujet et rendu compte de la difficulté du débat.

Mais je m’aperçois, en relisant Amok, que le sujet central va au-delà. Et ce qui est au centre de cette nouvelle est surtout une nouvelle fois la passion. La passion de l’être humain, dans sa dimension ici extrême, puisque le terme Amok décrit un état de démence qui aurait cours dans certains pays tropicaux et aurait pour effet de faire tout contrôle de lui-même perdre à celui qui en est la victime. Une sorte de léthargie, suivie d’accès d’énergie effroyable proche de la violence, ou tout au moins du manque de retenue dans l’action.

Bien sûr, il s’agit toujours de Stefan Zweig, donc l’écriture est toujours de qualité et l’analyse psychologique imparable. Il demeure, d’ailleurs, mon auteur préféré. Mais cette nouvelle me semble un petit cran en-dessous, peut-être un peu trop longue à entrer en matière et un peu moins prenante. Mais elle n’en reste pas moins agréable à lire.

  • Stefan Zweig, Amok, Le Livre de poche, 2013, 128 pages.

La confusion des sentiments

Des romans de Stefan Zweig, ce n’est pas non plus celui qui m’a le plus marqué, mais il reste entièrement fidèle à ce qui fait le génie de l’auteur autrichien : son sens aigu de la psychologie et l’art de captiver son lecteur, ainsi que d’entretenir le suspense.

Lu également il y a maintenant plus de 25 ans, je ne me souvenais plus trop du thème, du contenu, de ce qui se cachait derrière le titre.

L’histoire d’un jeune étudiant encore immature qui préfère profiter des petits plaisirs de la vie à travers une existence momentanément déstructurée, en faisant la fête permanente et en multipliant les conquêtes féminines, repoussant l’âge de devenir adulte, jusqu’à ce que les circonstances l’amènent à se raviser, à la faveur de la rencontre avec un professeur fabuleux qui va l’éveiller au monde du savoir, dont il ne se départira plus désormais.

Mais surtout l’histoire de l’interaction entre plusieurs personnages, qui va donner lieu à des situations troublantes qui vont entraîner à la fois une série de confusions dans les sentiments de ce jeune homme, un peu dépassé par certains événements qui lui échappent, comme de certaines de ses fréquentations, mais aussi de la confusion tout court, dont nous ne comprendrons le sens qu’à la fin.
Je n’en dis pas plus, afin de ne pas gâcher l’intrigue.
Du grand Zweig, comme toujours.

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