Par Hugo Gerlier.
Serait-ce le nouvel eldorado de l’univers financier ? Durant les derniers mois voire la dernière année, la fintech a eu le vent en poupe. Ce (pour l’instant) petit monde des nouvelles technologies de la finance est florissant et la sphère de la blockchain, dominée par le fameux « Bitcoin » ne sont pas innocents de ce succès grandissant.
Technologie de stockage et de transmission des informations à la fois sécurisée et transparente, la blockchain suscite l’intérêt et le monde pourtant fermé de la finance commence à y porter de l’attention. Si bien qu’IBM a dévoilé un projet phare au cours de la conférence Money 20/20 qui se tenait à Copenhague du 26 au 28 Juin.
En réalité, la multinationale américaine s’est lancée dans la course aux cryptomonnaies sur les marchés mondiaux, et ce, escortée par sept grandes banques européennes telles que la Société Générale, Natixis, Deutsche Bank ou encore HSBC.
Cette collaboration a pour but de favoriser l’accès et le développement de la blockchain, à la fois dans le monde de l’informatique et du numérique, mais aussi via les réseaux de financement et le système bancaire, le tout pour les petites et moyennes entreprises.
L’enjeu est d’encourager les échanges internationaux
La blockchain est en d’autres termes une base de données où sont enregistrées les traces des échanges entre les acteurs, elle est totalement sécurisée et transparente, c’est pourquoi elle séduit les marchés mondiaux.
Le consortium entre IBM et le milieu bancaire aspire à créer une « Digital-Trade-Chain » (DTC), une plateforme financière basée sur le système de la blockchain, qui permettra à ses participants d’être constamment connectés et informés des transactions.
Le tout devrait rendre possible un meilleur financement des PME, plus rapide, plus limpide et surtout plus abordable. La technologie algorithmique établit un régime de confiance entre les acteurs, la blockchain devient un fascicule infalsifiable et permet de réduire drastiquement les coûts pour les deux parties1.
L’expérience d’IBM en la matière est un atout considérable, déjà concepteur de plusieurs systèmes de blockchains, l’entreprise permet le financement de près de 44 milliards de dollars par an2 avec ses systèmes, c’est pourquoi la DTC se formera autour du projet Hyperledger Fabric de la firme américaine3.
Les pays émergents ou la polarisation des fintech
On le sait, le marché des pays émergents constitue aujourd’hui un horizon immense pour les firmes internationales et le rapport du cabinet EY poursuit l’analyse dans ce sens.
Les analystes aboutissent à la conclusion suivante : les pays qui utilisent le plus les fintechs telles que la blockchain sont la Chine à 69%, l’Inde à 52% et le Brésil à 42% (taux d’adoption moyen)4.
Les outils financiers numériques se répandent rapidement, d’autant plus dans ces pays émergents où les systèmes de financement sont les moins développés. Ce qui laisse entrevoir de grandes et belles opportunités pour les startups européennes et tricolores, à la fois pour s’introduire dans ces nouveaux marchés, mais aussi pour s’y implanter durablement.
L’architecture de la Blockchain ouvre des portes aux entreprises, et c’est bien pour cela que les établissements financiers sautent sur l’opportunité. À la fois défi mais surtout perspective, la blockchain bouleverse le monde de la finance, tant au niveau des choix des institutions financières que de leur fonctionnement même.
Il faut aussi noter que les capacités de la blockchain ne se limitent pas au monde financier et que toute l’économie réelle peut être impactée par l’arrivée de ces nouvelles technologies.
En somme, la fintech internationale avec la blockchain en chef de file, montre bien que la finance est elle aussi en marche, elle s’améliore, se perfectionne et se sécurise pour répondre aux défis et débats qui lui sont (et ont été) posés.
-  Voir Rapport Croissance Plus « Fintech 2020 : reprendre l’initiative ou comment la technologie Blockchain peut permettre à la France et à l’Europe de prendre l’avantage en matière de banque et de finance ». ↩
- Â Voir Guillaume Hoareau, Making Blockchain Real for Business (https://www-01.ibm.com/events/wwe/grp/grp308.nsf/vLookupPDFs/24943227/$file/24943227.pdf ). ↩
- Â Voir EY, EY Fintech Adoption Index (http://www.ey.com/gl/en/industries/financial-services/ey-fintech-adoption-index ) ↩
- Voir IBM, « Seven Major European Banks Select IBM to Bring Blockchain-Based Trade Finance to Small and Medium Enterprises », IBM (https://www-03.ibm.com/press/us/en/pressrelease/52706.wss ) ↩
Comme le dit très bien l’article, la “blockchain” n’est à strictement parler qu’une technologie de stockage des informations, sous une forme publique et immuable.
Comme telle, elle est susceptible d’une très grande variété d’applications, dont des applications n’ayant rien à voir avec la finance, tout comme des applications de paiement qui visent généralement à éliminer les intermédiaires financiers dont les banques, et qui utilisent leurs propres unités de compte, qu’on appelle (improprement) des cryptomonnaies et que l’Académie appelle cybermonnaies (il en existe à ce jour plus de 900),
Ce que les banques veulent faire avec la blockchain, c’est encore autre chose : des systèmes d’échange entre établissements financiers qui n’impliquent en rien la création de cybermonnaies.
Autant je comprends les avantages techniques d’une blockchain, autant j’ai du mal à voir comment on pourrait batir un business dessus :
Par essence, la blockchain se suffit à elle meme pour garantir les transactions. -> On est dans un peer to peer des transferts.
Pas besoin d’une autorité tierce certifiante, d’un intermédiaire de confiance garantissant les transferts.
C’est le rôle principal des banques qui est remis en question. Et pour les autres domaines : les notaires, etc.
Comment dès lors une entreprise peut espérer prélever la valeur ajoutée d’un service blockchain vu qu’elle sera exclue de la transaction ?
On se demande de quoi vivent Kraken, Bitstamp, Poloniex, ou tant d’autres (exemples rapides, on en trouvera plein d’autres facilement).
ce sont des sites de change – donc ils vivent de commissions