Les effets dévastateurs du socialisme au Venezuela

Les manifestations contre la famine et le déclin des conditions économiques et politiques révèlent la fin de tout projet socialiste.

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Capture d'écran : queue for food in Venezuela

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Les effets dévastateurs du socialisme au Venezuela

Publié le 28 mai 2017
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Par Ed Krayewski.
Un article de Reason

Les manifestations contre le long cauchemar national du socialisme continuent au Venezuela, alors qu’on a atteint 37 morts le mois dernier et que des manifestants ont démoli il y a deux semaines une statue d’Hugo Chavez, l’ancien président qui a conduit le pays dans l’ère du chavisme, sa déclinaison du socialisme latino-américain, ou « socialisme bolivarien ». Les manifestations représentent l’inévitable fin de toute expérience socialiste.

À son apogée, Chavez était considéré comme un modèle du socialisme démocratique par une bonne partie de la gauche occidentale. Après sa mort en 2013, le réalisateur Michael Moore s’extasiait sur la nationalisation de l’industrie pétrolière. Il avait tweeté :

Il a utilisé les dollars du pétrole pour éradiquer 75% de l’extrême pauvreté, fourni des soins et une éducation gratuits pour tous.

Le chef du Parti Travailliste britannique Jeremy Corbyn disait que Chavez avait montré au monde que « les pauvres comptent et que la richesse peut être partagée » et qu’il avait apporté des « contributions énormes au Venezuela » et au monde.

Chavez a cédé la place à son vice-président, Nicolas Maduro, qui a continué sa politique, sans le charisme qui masquait l’incompétence de son prédécesseur et l’incohérence du « socialisme bolivarien », et au final sans les prix élevés du pétrole pour financer les larges dépenses publiques. Laissée face à ses propres mécanismes, la planification centralisée du socialisme a spectaculairement échoué.

Le socialiste préféré des États-Unis, Bernie Sanders, a lui aussi désigné le Venezuela comme un modèle. En 2011, dans une tribune libre, il écrit :

Ces temps-ci, le rêve américain est plus susceptible d’être réalisé en Amérique du Sud, dans des lieux tels que l’Équateur, le Venezuela ou l’Argentine, où les revenus sont en réalité plus égaux aujourd’hui qu’ils ne le sont dans le pays d’Horatio Alger. Qui est la république bananière maintenant ?

L’année dernière, le Vénézuélien moyen vivant dans l’extrême pauvreté a perdu 19 livres1 en pleine pénurie de nourriture en grande partie créée puis aggravée par le contrôle gouvernemental des prix ; 60% des Vénézuéliens déclaraient devoir sauter au moins un repas par jour.

Les fonctionnaires et les loyalistes ont été quasiment les seuls à applaudir la plaisanterie de Maduro selon laquelle le « Régime Maduro », nom donné à cette disette d’origine gouvernementale, permettait de meilleurs rapports sexuels. Il y a eu des pénuries de nourriture mais aussi de biens tels que le papier hygiénique, les déodorants, les préservatifs et même la bière.

Quelques socialistes radicaux ont été plus critiques à l’égard de Chavez, critiquant la passion éphémère de la gauche occidentale pour Chavez, à qui le Parti socialiste de Grande-Bretagne reprochait de n’avoir pas compris le socialisme. Leur argument se réduisait au fait que, pour paraphraser Rick & Morty, il aurait dû franchir quelques étapes supplémentaires vers le socialisme.

Le Socialist Worker a condamné la dérive autoritaire de Maduro au début de ce mois-ci, bien que l’autoritarisme ait commencé peu de temps après l’arrivée au pouvoir de Chavez. L’idée que le socialisme puisse un jour efficacement éradiquer le lobbying alors qu’il accumule les pouvoirs auxquels les lobbyistes sont liés est absurde.

Sanders, dans sa course à la présidentielle l’année dernière, n’a plus évoqué l’exemple vénézuélien du socialisme. À la place, il s’est appuyé sur la méconnaissance des pays scandinaves par les Américains pour les faire passer pour des paradis socialistes. Mais les pays scandinaves comme la Suède se caractérisent par « la dérèglementation, le libre-échange, un système national de chèque-éducation, des retraites partiellement privatisées, pas d’impôt sur la propriété, pas d’impôt sur l’héritage, et une plus faible imposition des sociétés », comme l’écrivait Johan Norberg l’année dernière.

La gauche occidentale ne devrait pas être autorisée à prendre ses distances avec ce fruit gâté qu’est le socialisme au Venezuela, qu’elle encensait encore il y a quelques années. Les pays d’Amérique du Sud ont abrité différentes versions du socialisme sur les deux dernières décennies, souvent saluées à l’Ouest, et, comme le souligne The Economist dans son dernier Indice de la Démocratie, les électeurs sud-américains en ont assez de ce populisme de gauche et reviennent lentement à des politiques de centre droit, ouvertes au marché libre.

Les politiques de libre marché s’avèrent aussi être les meilleurs antidotes à l’actuel populisme montant et à l’autoritarisme économique, parce que ce sont elles qui parviennent le mieux à réduire les mauvaises conditions économiques sur lesquelles prospère le populisme.

Maduro et ses soutiens jusqu’au-boutistes accusent les États-Unis des malheurs du Venezuela, une position de plus en plus intenable face à l’évidence du contraire. Même ThinkProgress, dans un article sur la catastrophe au Venezuela qui parvient à ne pas mentionner une seule fois le socialisme (ni le chavisme ou le bolivarisme d’ailleurs), rejette les délires de Maduro sur la prétendue responsabilité des États-Unis concernant les blessures économiques et politiques du pays.

L’opposition au Venezuela a gagné le contrôle du corps législatif aux élections de 2015, qui furent suivies par un travail assidu du gouvernement Maduro pour consolider encore plus son propre pouvoir. Les manifestants au Venezuela ont réclamé des élections anticipées, tandis que Maduro propose une nouvelle constitution, qualifiée de coup d’État par les manifestants.

Le leader emprisonné de l’opposition, Leopold Lopez, a appelé à continuer les manifestations.

Traduction par Contrepoints de Socialism : the view from Venezuela

  1. 19 livres, soit environ 8,6 kg
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  • Dans une moindre mesure, la France est aussi touchée par cette incompétence des socialistes.
    Il n’y a pas le pétrole pour compenser mais la planche à billets de la BCE.

    Le jour où l’UE demandera de rembourser la dette, ca va faire mal, très mal. Chaque citoyen Francais (enfants compris) a une dette de +de 30000€ que votre gouvernement a contracté à sa place.

    • Ce n’est pas l’EU qui possède la dette : 1/3 est détenue par des investisseurs Français, les 2/3 étrangers sont des fonds ayant des intérêts à acheter de la dette en euros.

  • en france , pays riches , pays des droits de l’homme , certains retraités font les poubelles pour s’assurer leur deux repas quotidiens ; pour en arriver là , il suffit de passer par quelques années de socialisme ;

    • A la fin des marchés, vous verrez souvent des glaneurs, ces personnes qui pour manger un peu « mieux » font les poubelles pour trouver quelque chose à manger. Le phénomène s’accroît d’année en année.

      • et chose remarquable, vous voyez aussi à la fin des marchés des gens ayant parfaitement les moyens d’acheter mais qui, par une espèce de mode de la sobriété, attendent ….

  • Pour rappel, au début du 20 siècle, l’Argentine était l’un des pays les plus riches au monde. L’Argentine a tout pour réussir mais le problème de ce pays s’est le péronisme qui est un mélange de populisme, clientélisme, socialisme et nationalisme. Le péronisme a détruit l’Argentine et c’est le mal profond de ce pays.

  • Honnêtement, j’ai jamais vu Sanders dire des choses vraies et intelligentes. Tout ce qu’il dit n’est que mensonges et manipulations de la vérité. Je ne sais pas s’il est juste malhonnête ou juste ignorant. Quand on voit Sanders, on comprends mieux cette phrase: « on ne peut pas être socialiste, de bonne foi et intelligent en même temps ». C’est tellement vrai

  • Que Corbyn ou Sanders aient vanté la politique du Venezuela n’a rien d’étonnant venant de gauchistes dans leur genre mais ce qui est beaucoup plus grave c’est que des économistes aient vanté la politique du Venezuela. Je pense à Stiglitz http://cafehayek.com/2016/05/joseph-stiglitz-met-with-and-praised-hugo-chavez.html
    N’importe quel économiste un peu objectif savait que la politique de chavez était un désastre. Stiglitz a peut être un prix nobel d’économie (qui était mérité) mais depuis ce prix nobel, il pense être compétent pour parler de tous les sujets et n’arrête pas de dire n’importe quoi. Au fur à mesure que le temps passe, il a abandonné son rôle d’économiste pour faire de la politique. C’est juste un idéologue gauchiste qui n’a aucune crédibilité. Même chose pour Krugman. Comment il y a encore des gens pour écouter ces deux là ? Vu la très longue liste de conneries qu’ils ont dites, ils devraient être décrédibilisés depuis longtemps

  • Marrant, il y a quelques années (4 ou 5 ans), les gauchistes niaient les problèmes du Venezuela (la situation économique était déjà mauvaise). Aujourd’hui,ils sont bien obligé de la reconnaitre. Aujourd’hui, il y a deux types d’attitude de la part des gauchistes: la première,reconnaitre l’échec du chavisme (et c’est tout à leur honneur même si en général, ils oublient de dire qu’avant, ils ont soutenu le chavisme). La seconde, rester aveuglé et justifier l’échec du venezuela par un complot des USA (et d’Israel tant que l’on y est).
    A noter que dans la première attitude, certains gauchistes adoptent un révisionnisme que l’on pourrait qualifier de subtil càd qu’ils imputent l’échec du chavisme soit à Maduro (en disant que si Chavez était toujours là, le venezuela se porterait très bien ce qui est absurde quand on sait que déjà avant la mort de chavez, le venezuela se portait mal). soit à la chute du pétrole (alors que cette chute est un élément accélérateur et amplificateur de la ruine du venezuela mais ce n’est certainement pas la cause première).
    Ce que je trouve interpellant dans l’attitude des médias, c’est qu’ils citent les chiffres officiels en les présentant comme des vérités (alors que tout le monde sait que ces chiffres sont truqués). Par exemple, ils disent tous que l’inflation en 2015 au Venezuela était de 180 % (chiffre officiel) alors que la plupart des observateurs pensent qu’il était plus élevé (certains parlent de 275 % d’inflation en 2015).
    D’ailleurs, les gauchistes qui nous vantaient les succès du chavisme (même chose pour l’argentine de Kichner) se basaient sur les chiffres officiels truqués. Aujourd’hui, tout le monde peut voir à quel point ces chiffres sont faux. C’était la même chose à l’époque de la guerre froide, la gauche nous vantait le succès du communisme en se basant sur les chiffres officiels des pays communistes (qui étaient faux).

  • « le réalisateur Michael Moore s’extasiait sur la nationalisation de l’industrie pétrolière » Moore est un propagandiste d’extrême gauche racontant n’importe quoi. C’est comme quand il a vanté le système de santé cubain qui n’a rien pourtant d’un exemple. Sur le sujet à lire ceci: https://leblogdenathaliemp.com/2016/12/05/he-oh-la-gauche-ta-foutue-morale-est-en-lambeaux/comment-page-1/#comment-5154

  • Il faut juste supprimer le socialisme en France surtout. Maintenant. Sinon, ce sera comme la-bas.

  • Vous verrez dans quelques que mois, après l’échec retentissant du Chavisme, ou bien la plongée dans la dictature totale de Maduro, que les socialistes/mélenchonistes, Sanderistes… et autres « gauchistes », qualifieront le Vénézuela et Maduro de Fachiste et d’ultra-néolibéraux !!!

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