Par Christopher Brenier.
Nouvel entrant dans l’écosystème des monnaies digitales, les initiateurs du projet Bilur comptent bien se faire une place sur ce marché. La nouveauté de Bilur consiste en la couverture de sa valeur qui sera soutenue par des unités d’énergie stockées.
C’est donc Genève, l’une des premières places mondiales pour le négoce des matières premières, qui a été choisie par la société londonienne R FinTech Plc, à l’origine du projet, pour la présentation officielle du Bilur.
De l’étalon-or à l’étalon-pétrole
Le concept à l’origine de Bilur est qu’une monnaie doit être supportée par des actifs tangibles. Essentiel à tous les systèmes de production, l’énergie est un choix qui s’est imposé de lui-même.
La valeur du Bilur est fonction du cours du baril de pétrole brut. En pratique, 1 Bilur correspond à une tonne d’équivalent pétrole, soit 11 630 kWh ou 6,48 barils. La valeur du Bilur est donc calculée quotidiennement à partir de l’évaluation Brent de Standard & Poor’s Platts. À titre d’exemple, avec le prix Brent moyen de février 2017, 1 Bilur a une valeur d’environ 356 $ (6,48 x prix Brent moyen).
Le pétrole comme valeur de référence
Par définition, pour que des Bilurs soit émis, du pétrole doit être acheté au préalable. R FinTech Plc et ses partenaires indiquent donc avoir acheté un million de barils de pétrole stockés au Texas, pour l’émission des 154 000 premiers Bilurs.
Si actuellement seul le pétrole est utilisé comme sous-jacent de la valeur du Bilur, c’est essentiellement parce que c’est une énergie facile à stocker. Mais les initiateurs espèrent dans le futur s’appuyer également sur d’autres sources d’énergie.
Crypto-monnaie ou produit financier ?
L’intérêt de Bilur est principalement d’offrir un outil accessible permettant de spéculer sur l’évolution du cours du pétrole sans devoir avoir recours à des produits financiers de type CFD. L’acquisition de Bilurs se fait simplement en créant un compte sur la plateforme dédié*et en effectuant un virement bancaire en dollars US.
L’achat et la vente de Bilur, qui utilisent le protocole Ethereum pour la validation des transactions, n’engendrent aucun frais pour les investisseurs. R FinTech se rétribue en retenant 0,01% par jour du montant détenu par l’utilisateur.
Les objectifs d’Ignacio Ozcariz, le CEO de la société, sont ambitieux, et il espère que sa monnaie devienne un jour l’instrument universel des transactions basées sur l’énergie.
Difficile de dire si le Bilur sera à même de faire de l’ombre au Bitcoin, qui représente à lui seul 55% de la capitalisation totale des crypto-monnaies, mais ses créateurs proposent un concept intéressant lui permettant de se démarquer de ses concurrents.
Pour aller plus loin
Bof !! y’en a déjà plus de 800 autres …
0,01% par jour, … ça fait 3,65 % par an de votre capital qui part pour frais de gardiennage. C’est pas rien.
D’autre part, si une crypto-monnaie s’appuie sur un support quelconque (pétrole, dollar, ou autre), elle n’a plus aucun intérêt en tant que crypto-monnaie. Autant jouer sur les valeurs pétrolières, ou acheter des bons du trésor américain. C’est justement l’absence de « support » qui fait tout l’intérêt du bitcoin, du litecoin, et des autres crypto-coins.
Ca existe déjà pour l’or : Digix
Maintenant ce genre de « crypto-monnaies » n’en est pas vraiment, puisque les actifs sous-jacents sont détenus par une entité centrale…