Par Vincent Aslangul.
Dans un pays pourtant bercé par l’héritage de 1789, les Français ne se sentent plus libres. Nos concitoyens se plaignent d’être prisonniers d’un « Système ». Nombreux sont ceux qui s’estiment victimes de réglementations tatillonnes, d’une fiscalité excessive, ou de barrières administratives.
La liberté devrait pourtant être au cœur de la politique et de l’économie françaises.
Le préambule de la Constitution de la Vème République englobe la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Ses rédacteurs, dont Sieyès, Mirabeau et Talleyrand, s’ils sont moins révérés dans notre pays que les « pères fondateurs » américains dans le leur, mériteraient cette même reconnaissance. Les 17 articles de la Déclaration sont si clairs, si concis, et si fondamentaux que ces deux pages pourraient être écrites aujourd’hui et devraient être apprises dans nos écoles.
La liberté est la valeur centrale de la Déclaration de 1789 et donc de nos institutions, à tel point qu’elle figure en premier dans notre devise nationale.  Face à l’autocratie d’Ancien Régime, la liberté était un rempart contre l’arbitraire.  Elle est notre legs à l’Histoire politique mondiale.
Paradoxalement, au pays de 1789, une multitude de freins juridiques et de normes empêchent l’homo economicus français d’exercer sa liberté économique. Par exemple, la liberté du travail est-elle respectée quand le temps de travail et l’âge de la retraite sont fixés légalement pour tous ? Ne devrions-nous pas avoir le droit de de négocier individuellement notre temps et durée de travail et ses conditions ? La liberté de la concurrence est-elle préservée quand des professions réglementées sont protégées au-delà de ce que requiert l’intérêt général ?
La liberté d’entreprendre est surtout limitée par un phénomène de complexité. L’accumulation des normes françaises et européennes, sans garde-fou tenant compte de leur poids collectif, tend à freiner le développement des PME. L’inflation des charges patronales et sociales, l’alourdissement de la fiscalité, la prolifération des autorisations administratives, et le coût des règles d’hygiène et de sécurité, aboutissent ensemble à asphyxier les jeunes entreprises et démotiver les entrepreneurs.
N’en déplaise à George W. Bush le mot entrepreneur est pourtant bien français !
Or l’entrepreneuriat est le vivier de notre économie, la condition du renouvellement de nos industries et de nos emplois dans un cycle de vie économique continu. Affaiblir nos PME, c’est dévitaliser notre économie et figer le taux de chômage à environ 10% de la population active.
La liberté est avant tout un état d’esprit. Et il est paradoxal que le mot entrepreneur soit plus courant chez nos voisins Anglo-saxons que dans notre pays. La liberté d’entreprise n’est-elle pas mieux respectée au Royaume-Uni ou aux États-Unis que dans l’Hexagone ? Pour s’en convaincre, il suffit de constater le nombre d’expatriations volontaires de Français entrepreneurs dans ces pays.
Mais n’en déplaise à George W. Bush, le mot anglais entrepreneur est bien d’origine française. Cette idée qui consiste à pouvoir se dire à tout moment : « j’ai le droit de d’agir, et de décider comme je l’entends », est bien de chez nous. Car le principe de Liberté de 1789 est le concept le plus propice au développement de soi, et à l’entreprise individuelle. Espérons donc qu’une volonté politique renouvelée à la tête de l’État nous amène aux réformes nécessaires, et que l’alternance présidentielle soit l’occasion de redécouvrir le goût bien français de cette liberté.
Bravo.
Ne nous fatiguons jamais de le dire et de le redire.
La République a commencée le jour de la déclaration de 1789 mais aussitôt mise à mal par la Révolution et puis assassinée par la terreur.
Les enfants de la déclaration de 1789 ont migré, ils sont anglo-saxons.
Surtout que la déclaration de 1789 a été littéralement copiée sur les anglo-saxons. Et la première république démocratique date de 1783 et s’appelle les USA!
Le goût bien français de la liberté? Les faits démontrent le contraire!
Ouais la liberté par les mots et les maux dans les faits.