Acheter local : à quel prix ?

Un nombre croissant d’intervenants veulent nous convaincre, sinon nous forcer, d’acheter local. Erreur. On enrichit une économie et ses participants en trouvant des façons moins chères de produire des biens. Et non l’inverse.

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Acheter local : à quel prix ?

Publié le 16 mars 2017
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Un extrait du livre L’argent des autres

Samedi matin à la ferme Cormier, dans l’Assomption. Pendant que ma fille enfonce un épi de blé d’Inde dans la gueule d’un cheval, ma blonde achète des légumes frais à la sortie.

Voilà, c’est fait. La famille Descôteaux a acheté « local ». Vais-je poursuivre sur cette lancée ? Acheter une scie à la quincaillerie du village plutôt qu’au Canadian Tire ?

Non.

Parce que les vertus de l’achat local s’arrêtent ici. Des aliments frais ? Oui. Des vêtements de création québécoise, un vélo québécois ? Pourquoi pas. Du moment que ces produits rivalisent en prix et en qualité. Mais payer plus cher pour « encourager l’économie locale » ? Non merci.

Encourager l’économie locale ?

D’abord, en payant plus (trop) cher votre article, il vous reste moins d’argent à dépenser chez les autres commerçants locaux. Mais surtout, nous sommes riches parce que nous échangeons. Le producteur chinois, allemand, ontarien ou québécois se spécialise là où il excelle.

En échangeant nos talents et ressources, nous accédons à un plus grand choix de produits. De meilleure qualité, et à meilleur prix. Plus nombreux sont les êtres humains qui apportent leur talent et créativité à la table, plus notre société prospère. Acheter local, c’est réduire le nombre de participants. C’est se priver de talent et étouffer la créativité.

Petit exercice : imaginez que les citoyens de votre ville adhèrent à l’achat local pendant 10 ans. Imaginez-vous ensuite franchir la porte de votre magasin favori. Que voyez-vous sur les tablettes ? Presque rien. Normal. Dans une économie « locale », nous devons tout produire nous-mêmes. Comme nous possédons des talents limités, les iPod, les livres d’Harry Potter ou les vins d’Espagne, ça n’existe pas.

Quelle frontière ?

Et où tracer la frontière ? Si acheter québécois profite au Québec, acheter strictement sur l’île de Montréal est forcément mieux pour l’économie montréalaise. Si j’habite Rosemont, dois-je m’assurer que l’argent « reste » dans Rosemont ? Si les citoyens de Côte-des-Neiges commencent à acheter local, doivent-ils cesser d’acheter à Outremont ?

C’est sérieux. Quand un président américain impose une clause « achetez américain » pour construire des routes, il dit à ses entreprises : achetez local. Résultat : des centaines de Canadiens et de Québécois perdent leur emploi.

Ici aussi, un nombre croissant d’intervenants veulent nous convaincre, sinon nous forcer, d’acheter local. Erreur. On enrichit une économie et ses participants en trouvant des façons moins chères de produire des biens. Et non l’inverse.

Dire non au talent des autres, c’est s’appauvrir.

L’argent des autres est disponible sur Amazon.fr et peut être commandé à la Librairie du Québec à Paris.

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  • oui… il faut aussi démonter l’argument écologique qui ne tient pas vraiment non plus.

  • j’achète local ( fruits , légumes ) ; et pour cause ; quand je prend une scarole à 2 euros dans mon petit magasin et que la vois à 4 euros dans un hyper ……sur un panier de légumes je gagne plusieurs euros ;

  • « Mais payer plus cher pour « encourager l’économie locale » ? Non merci. »
    Ben si c’est ma liberté !
    Les consommateurs ne font jamais de comparaison objective sur le rapport qualité/prix sinon en exagérant un peu tout le monde achèterait le même produit. On achète un prix, une idendité, une reconnaissance… Alors local ou pas local c’est pas un problème au niveau individuel du moment qu’on impose pas un protectionisme collectif.

    • Si vous êtes libre vous pouvez dépenser comme vous l’entendez mais justement beaucoup souhaiterias que l’état interviennent et vous « incite » à acheter locale coup de taxe et de réglementations. C’est déjà le cas d’ailleurs car les prix agricole sont considérablement faussé par la PAC et moultes réglementations empêche la commercialisation de produits étrangers europe ou en France sans même parlé des monopoles fabriqué par l’état…

  • Pas d’accord ! Je comprends que pour certains le prix soit un argument important, mais pour beaucoup d’entre nous ce ne devrait pas être systématiquement l’excuse car nos revenus sont suffisants pour payer un prix correct.
    Je ne suis pas d’accord d’une part, et ce n’est pas le sujet je l’accorde, parce qu’il vaut mieux privilégier la qualité à la quantité. D’autre part
    parce que « nos achats sont nos emplois ». Je ne sais pas comment ça se passe au Quebec, mais en France tout notre systeme social repose sur nos employeurs et salariés français. Nous avons doublement intérêt à acheter français. Et pour nos produits agricoles, acheter à côté de chez nous nous permet de faire vivre nos agriculteurs locaux et d’avoir des produits de qualité, cueillis mûrs, pas forcément plus chers qu’au supermarché d’ailleurs… Quant au côté écologique, sans en être esclave, ne vaut-il pas mieux acheter des produits locaux qui n’ont pas été transportés sur des milliers de kilomètres et des fruits et légumes de saison ? Chaque geste compte pour notre planète. Pour ma part, je prends le temps de regarder les origines des produits et je privilégie, autant que faire se peut, les produits français, sans me priver pour autant de temps en temps d’un fruit exotique ou d’un produit électronique qui ne sera produit qu’en Asie bien sûr.

    • La parfaite bobo écolo avec les arguments classiques des gestes qui comptent pour notre planète! La planète n’est pas en péril, contrairement à ce que vous pensez!

    • « Quant au côté écologique, sans en être esclave, ne vaut-il pas mieux acheter des produits locaux qui n’ont pas été transportés sur des milliers de kilomètres »
      ^pas si simple: si j’achète des tomates du Maroc, produites en serres qui n’ont pas eu besoin de chauffage, qui seront transportées par camion de 25 t vers la France, et si je les compare à des tomates françaises produites en serres chauffées, à votre avis, quelle sera la consommation de carburant et combustibles dans chaque cas? Vous vous apercevrez que l’on a parfois intérêt à faire transporter des légumes qui ne sont pas encore en production sur place.
      Le local est un repli sur soi qui est fondamentalement xénophobe.

      • Sauf que plus vous vous éloignez, plus votre tomate sera ramassée verte, moins elle sera bonne.

        • diversion… acheter local par principe signifie acheter local même si le produit est moins bon et plus cher!!!! acheter local si c’est meilleur et moins cher…euh..ça s’appelle l’évidence!!!!! ensuite tu as l’air d’un idiot si le produit est un peu meilleur et un peu plus cher… acheter local pour acheter local est simplement idiot.
          et si vous vous intéressez au gout..acheter le meilleur; si vous vous intéressez au prix, achetez le moins cher, si vous vous intéressez aux émissions de CO2 acheter celui dont le circuit de production vente et tout el toutim correspond aux moindres émissions…
          mais je vais le répéter acheter local pour acheter local est idiot.

    • Odidole: ne vaut-il pas mieux acheter des produits locaux qui n’ont pas été transportés sur des milliers de kilomètres

      Bonjour Odilole,

      Plusieurs études ont fait différents bilans. Pour une banane par exemple ils ont trouvé que le transport rentrait pour 7% seulement dans le total des émissions de CO2. Du coup la banane espagnole était beaucoup plus écologique que son homologue local.

      C’est donc infiniment moins évident qu’une simplissime question de distance et on peut décliner les cas à l’infini avec toutes les distances et les modes de production possibles. Le seul domaine où c’est vrai sans appel c’est en cas de transport par avion.

      Le problème de l’écologie, c’est 40 ans de chantage émotionnel sur fond d’idéologie politique qui ont complètement gommé toute rationalité, d’où des « évidences » stupide aux résultats souvent désastreux.

      Regardez l’Allemagne en pointe de l’écologie européenne : Elle rejette deux fois plus de CO2 que la France par habitant, pour trois fois le prix. On applaudit très fort cette contre-performance.

      Odidole: parce que « nos achats sont nos emplois ».

      C’est encore une conclusion puérile.

      Le problème de la France est là:
      Indice liberté économique – Classement des pays
      Indice de la corruption – Classement des pays

      Et là:
      Sur 148 pays la France est classée:
      -130ème place pour le poids global des réglementations
      -134ème pour les prélèvements obligatoires.
      -137ème pour les réglementations liées au fait d’entreprendre.
      -137ème pour la fiscalité défavorable à l’investissement privé,
      -135ème pour la dette publique,
      -144ème pour les règles trop strictes encadrant les licenciements.
      -117ème pour la flexibilité.
      -134ème pour le taux d’imposition en pourcentage des profits,
      -127ème pour les incitations fiscales à travailler
      -135ème pour les relations conflictuelles entre entrepreneurs et salariés

  • Acheter local ? Pourquoi pas, mais cela doit rester un choix LIBRE et consenti. Ce que je redoute le plus, c’est qu’un jour une administration à la noix nous OBLIGE à acheter local pour justifier son existence.

    • acheter local n’était m^me pas prévu au départ ce qui etait cool c’était d’acheter bio, mais comme le bio est plus consommateur de main d’oeuvre le ressultat que est de transferer la prodcution dans des pays à bas de main d’oeuvre, il a FALLU ajouter le concept de localisme

  • S’il ne fallait consommer que ce qui est local, on ne tarderait pas à mourir de faim ou, au mieux, à souffrir de carences entraînant de graves maladies! Et puis, ce serait franchement monotone!

    • oui bien sur mourir de faim pcq on consomme local…
      certains arrivent à vivre avec un simple potager…
      les produits industriels qui viennent de loin contiennent des rajouts chimiques totalement cancérigènes. On bouffe mal mais forcément c’est pas cher donc tout va bien!
      Si ce n’est pas cher pour un occidental moyen c’est que qq’un en a payé le prix ailleurs…

      • le prix de quoi???? j’ai un potager deouis que je suis gamin ..et consommer local par principe est acceptable… chacun ses choix…mais si on consomme local pour payer moins cher..on fait erreur, pour éviter des émissions de CO2 on fait erreur, pour éviter les mystérieux produits chimiques on fait erreur….on consomme local pour favoriser les producteurs locaux…mais pourquoi??????? pour empêcher certains camions sur les routes…mais pourquoi???? en gros pourquoi consommer local???

      • Becurious: les produits industriels qui viennent de loin contiennent des rajouts chimiques totalement cancérigènes.

        C’est clair, ils calculent la distance et rajoutent 1 kilo de cancer pur par 100 kilomètres et par tonne.

  • et bientot l’auteur va dire que c’est pas bien de cultiver son propre potager…

    • mais avez vous lu l’article ou vous opposez vous par principe à une personne qui remet e, cultiver sont jardin ne présente pas toujours un interet économique….alors on le fait pour d’autres raisons.
      Je répète …consommer local oui mais pourquoi?
      c’est le propre des écolos semblent ils d’oublier pourquoi ils prônent un machin qui leur plait, ils oublient que la liste des arguments qui le justifiait est FAUSSE.

  • Tant que le choix nous est laissé, rien ne me choque , acheter local ou non, c est un choix personnel

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