Ce que Ronald Coase a apporté à l’économie

Quel est l’apport de Ronald Coase en économie ? Une explication vidéo de Loïc Floury pour l’école de la Liberté.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Ronald Coase credits In Memoriam (licence creative commons)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Ce que Ronald Coase a apporté à l’économie

Publié le 21 janvier 2017
- A +



Un cours de l’Ecole de la liberté

Ronald Coase credits In Memoriam (licence creative commons)

En 1960 l’économiste américain Ronald Coase publiait The Problem of Social Cost (« Le problème du coût social »), qui allait constituer une petite révolution dans la science économique, et notamment en économie publique, et donner lieu à l’émergence du courant de l’analyse économique du droit.

Coase n’en était pas à son coup d’essai puisque plus de deux décennies plus tôt, à 26 ans (!), il avait publié The Nature of the Firm (La nature de la firme) qui permettait d’expliquer l’émergence de la firme ainsi que, au moins en partie, sa taille. L’explication clé était celle de l’existence de coûts de transaction sur le marché (recherche de fournisseur, rédaction des contrats, contrôle du travail, respect du contrat etc.). La firme permet en fait d’internaliser ces coûts de transaction (ne pas avoir à renégocier les contrats en permanence etc.).

Évidemment, face à cette baisse des coûts d’utilisation du marché, la firme connaît des coûts d’organisation grandissant, avec sa taille. La taille optimale émerge donc d’un arbitrage entre baisse des coûts de transaction et augmentation des coûts d’organisation.

La notion de coût de transaction est également au centre de son apport de 1960, comme le développe Loïc Floury dans cette vidéo de l’École de la Liberté.

Coase s’attaque ici à la théorie dominante en économie publique, celle des externalités, telle que développée par Pigou à la suite des incursions d’Alfred Marshall. C’est en réalité encore aujourd’hui la théorie dominante. Dans Economics of Welfare de 1920, Pigou explique que les pollutions sont des « effets externes négatifs » ou « externalités négatives », c’est à dire des effets des échanges qui ne sont pas pris en compte par le marché.

Il y a donc selon lui une « défaillance du marché » à internaliser ces externalités (et faire cesser les pollutions). Sa conclusion de politique publique est ainsi que l’État doit intervenir pour le faire, en faisant « internaliser » le coût aux échanges de marché, c’est à dire en taxant : c’est l’idée du « pollueur-payeur ». Le pollueur sera alors incité à installer par exemple un mécanisme anti-pollution pour ne plus payer la taxe. Symétriquement, l’État doit subventionner la production d’externalités positives.

La critique de Coase est double. D’abord, si on parle de coût social en économie publique, il faut bien accepter que, d’un point de vue social, faire par exemple fermer une entreprise qui pollue a aussi un coût : chômage des employés, pertes de revenus générés etc.

Il faut sans nul doute réintégrer cela dans le calcul dit social. La notion de pollution n’est donc pas aussi simple et le choix de qui est responsable de quoi est alors arbitraire dans la théorie de Pigou, si on se place du point de vue posé par sa propre théorie. Parfois il serait par exemple moins coûteux, du point de vue « social », de faire déplacer les populations avoisinantes que de fermer l’usine.

Ensuite Coase rappelle que ces situations se ramènent à des conflits de droits de propriété et que très souvent il est possible pour les parties de négocier une entente à l’amiable, justement si les coûts de transactions ne sont pas trop élevés (nombre de parties peu élevé, évaluation des dommages simple etc) – ou si la réglementation n’empêche tout simplement ces accords d’émerger. Et Coase commence d’ailleurs son article avec de tels exemples de litiges réglés sans passer par la réglementation.

Dès lors, quel est le lien entre l’apport de Coase et la responsabilité civile ? Loïc Floury tente de nous aiguiller dans la 13ème session de son MOOC.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Par Peter Jacobsen.

Après l'acceptation de l'offre d'achat de Twitter par Elon Musk, le département de la Sécurité intérieure des États-Unis a dévoilé des plans pour adopter un conseil de gouvernance de la « désinformation ». L'achat par Musk n'est pas définitif, et ledit conseil de gouvernance est maintenant en pause, mais la réaction à ces événements a été révélatrice.

On pourrait s'attendre à ce que les professionnels du marché des idées s'inquiètent de voir une autorité étatique contrôler la parole. Curieusement, de nombreux... Poursuivre la lecture

Par Jacques Clouteau.

Depuis des décennies, et encore plus au moment des campagnes électorales, je trouve que les discours des hommes politiques, qu'ils soient de droite ou de gauche, les compte-rendus des journalistes et les avis des économistes sont d'une exaspérante vacuité lorsqu'ils se mettent à évoquer l'économie du pays.

Je note toujours avec amusement que ces économistes sont en fait des professeurs d'économie dans une quelconque école, ce qui en dit long sur leur contact avec l'économie réelle que nous autres, entrepren... Poursuivre la lecture

1
Sauvegarder cet article

Thomas Piketty récidive

Par George Leef.

L'économiste Thomas Piketty est devenu internationalement célèbre avec la publication en 2014 de son livre Le capital au XXIe siècle. Les gauchistes se sont empressés de l'adopter car il prétendait prouver que l'écart entre les riches et les pauvres continuerait à se creuser (voire s'accélérerait) si les politiques gouvernementales de redistribution des revenus n'étaient pas renforcées. Si les progressistes ont loué le livre, les observateurs du marché libre ont estimé qu'il s'agissait de beaucoup de bruit pour rien - ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles