Chômage : le casse-tête des inemployables

En moins de 50 ans, le marché du travail a pratiquement fermé ses portes aux sans-diplômes.

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Chômage : le casse-tête des inemployables

Publié le 17 décembre 2016
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Par Jacques Tibéri.

Chômage : le casse-tête des inemployables
By: fdecomiteCC BY 2.0

Selon une étude de l’OCDE, 22 % des travailleurs français risquent d’être inemployables à moyen terme, soit 6 à 7 millions d’actifs.

Ces chiffres sont révélateurs d’un mal profond qui ronge les économies occidentales : celui de l’inemployabilité d’une partie croissante de leurs populations, dont « on ne sait plus si elle est à la recherche d’un emploi ou incapable d’en trouver un ».

Un phénomène qui va de pair avec la transformation des économies de la production vers la conception. « Le capitalisme du XXI siècle organise scientifiquement la destruction de la société industrielle » écrit Daniel Cohen dans l’introduction à ses Trois leçons sur la société post-industrielle.

Désormais, 78 % des emplois créés correspondent à des fonctions d’ingénieurs, de cadres administratifs et de créatifs. Entre 1962 et 2007, le nombre d’employés diplômés d’un Bac+2 est passé de 8,5 % à 51 %. Or, seuls 25 % des actifs disposent d’un tel diplôme.

En moins de 50 ans, le marché du travail a donc pratiquement fermé ses portes aux sans-diplômes.

Pour eux, ne restent que des emplois usants et ingrats : ouvriers industriels, agricoles et du bâtiment, des services rébarbatifs d’aide-soignants ou d’agents d’entretien, ainsi que des activités commerciales à horaires décalés (vente, hôtellerie, restauration, sécurité).

C’est pourquoi plus de 60 % des chômeurs n’ont pas le baccalauréat.

La France vieillit, un quart de la population a aujourd’hui plus de 60 ans, et ce phénomène va se prolonger jusqu’en 2035 avec les générations issues du baby-boom.

L’exode du néo-prolétariat se fait désormais de l’usine au RMI, comme le dit le romancier Édouard Louis, dit Eddy Bellegueule.

Les damnés du RSA

Cela explique aussi que plus de 8,8 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté, principalement à cause de « l’augmentation du nombre de chômeurs vivant au-dessous du seuil de pauvreté, elle-même liée à celle du nombre de chômeurs de longue ou très longue durée », explique l’Insee.

Malheureusement, ce chiffre est en-deçà de la réalité. Car, aux 6,4 millions de chômeurs des catégories A à E, il faut ajouter les 6 millions d’allocataires sociaux, dont 2 millions de décrocheurs scolaires, sans oublier les 2 millions d’allocataires potentiels du RSA qui n’en font pas la demande.

Au total, 13 millions de personnes seraient aujourd’hui inemployées… soit plus du tiers de la population active hexagonale !

Aux extrémités de la pyramide des âges

Or, la majorité de ces inemployables se répartit entre les deux extrémités de la pyramide des âges. « La crise a frappé durement les seniors et les jeunes » résume l’Insee.

En effet, les seniors n’auraient plus les savoir-faire correspondant aux besoins des entreprises. « Leur capital humain est obsolète » peut-on lire chez certains économistes. Si, aujourd’hui leur nombre décroît, ce n’est pas grâce aux contrats aidés, mais au papy boom. En effet, d’ici quinze ans, la plupart seront à la retraite.

Le double péril jeune

L’inemployabilité de nombreux jeunes est bien plus problématique que celle de leurs aînés.

Beaucoup « n’ont tout simplement pas le savoir-être requis par l’entreprise », affirment certains conseillers en recherche d’emploi ; les autres « sont surqualifiés et refusent les jobs ingrats qu’on leur propose », explique Maxime1, conseiller à Pôle Emploi.

En l’absence de contrat spécifique type CPE ou de SMIC-Jeune, les décrocheurs ne doivent leur salut qu’à des contrats aidés type emplois d’avenir et des initiatives associatives à l’instar de l’École de la deuxième chance, le service Ma seconde chance de l’Onisep ou les chantiers d’Insertion par l’Activité Économique.

Par ailleurs, les tentatives de revaloriser l’enseignement professionnel échouent devant le refus de nombreux apprentis de se soumettre aux contraintes de ces métiers manuels. Ainsi, le taux d’échec (rupture du contrat d’apprentissage) dans l’hôtellerie et la restauration serait de 48,9 % selon la DARES.

Enfin, s’agissant des diplômés de Master ou d’Écoles de Commerce, ils rechignent à accepter les jobs auxquels postulent les détenteurs de BEP. Ainsi, les diplômés de droit, entre autres, subissent un goulet d’étranglement à la sortie de la fac.

Surdité politique

En proposant aux décrocheurs un service militaire adapté obligatoire, inspiré d’une mesure en vigueur outre-mer depuis les années 60, Nicolas Sarkozy montre combien le regard de la classe politique sur cette jeunesse inemployable est biaisé.

Cependant, l’ancien président avait le mérite de s’y intéresser. Les autres, et notamment les nationaux-populistes Mélenchon et Montebourg, se contentant de promettre de rebâtir les usines. Un discours qui peut séduire les seniors, mais ne parle pas aux nouvelles générations.

Seul Emmanuel Macron semble leur proposer une solution efficace : devenir leur propre entrepreneur et se libérer de la fatalité de l’entretien d’embauche. Peut-être est-ce là le secret de son succès ?

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  • « pourquoi plus de 60% des chômeurs n’ont pas le baccalauréat. » > Parce que leurs visions de la réalité sont déformées par le déni et le refus.

    Quant aux surqualifiés, c’est une appellation spécieuse qui sous-entend qu’un diplôme doit, par automatisme, trouver une traduction économique.

    • @Harry Claude-Mouton
      « « pourquoi plus de 60% des chômeurs n’ont pas le baccalauréat. » > Parce que leurs visions de la réalité sont déformées par le déni et le refus. »
      Vous avez complètement craqué là ?
      Allez donc vous recoucher.

    • Parce que leurs visions de la réalité sont déformées par le déni et le refus.

      Il faut dire qu’ils sont largement incités à cela.

    • « Quant aux surqualifiés, c’est une appellation spécieuse qui sous-entend qu’un diplôme doit, par automatisme, trouver une traduction économique. »

      Quand vous etes surqualifiés personne ne vous embauche, car vous etes succeptible de partir pour un meilleur poste, d’etre contestataire, de remettre en cause la hierarchie de l’entreprise, son organisation, etc.
      Le seul avantage d’etre surqualifié est devant un concours.

      • Je confirme. J’ai un doctorat en climatologie (obtenu avec « magna cum laude », sinon que des mentions « bien » ou « très bien » pendant mes études, presque 16/20 de moyenne en deug de physique…) et je suis incasable. J’aimerais bien balayer la rue pour le SMIC, à vie, ce serait le Père Noël pour moi. Même là où les employeurs recherchent désespérément, moi je ne suis pas pris. Si l’on ne mentionne pas son doctorat sur le CV, il reste que l’on a plus de 30 ans et qu’on est sans expérience: on est grillé. J’ai du rentrer chez mes parents en France après avoir tout perdu en Allemagne (12000€ d’économies pendant l’été 2014, pendant mon doctorat j’économisais jusqu’au 1/3 de mon salaire) à cause d’un travail trouvé par miracle dans ce contexte très difficile, pour lequel j’ai été par surprise très, très en-dessous des minima sociaux, mais sans y avoir droit. Quand tout était effectivement perdu, je n’ai pas eu le droit de manger chez une association caritative, car je n’étais pas chômeur. Je pouvais crever. Maintenant, alors que j’ai 34 ans, ce sont mes parents qui me logent, me nourrissent, me blanchissent, avec des conséquences très graves pour ma liberté personnelle (et si je ne suis pas content, « je peux retourner dans la rue »). A cause d’un malentendu avec Pôle Emploi (à propos de droits éventuels au chômage), je n’ai reçu aucune allocation en juillet, et les 290€ de frais de santé sont pour ma pomme, ou plutôt pour celle de mes parents, pour l’instant. Il va sans dire que je ne pourrais peut-être jamais rembourser. Je reçois encore des frais d’Allemagne qui engloutissent des mois entiers de RSA. J’aimais beaucoup ma chatte, je n’ai pas pu la voir depuis le 1er juin, c’est mon ex qui l’a pour l’instant, et si un jour je peux avoir un appartement (même un 10m2), je l’aurai à nouveau. Je vais dépasser les 20 candidatures pour le seul mois de décembre (aussi bien pour des jobs qualifiés que sans qualification), mais professionnellement c’est le néant total.

        • Bonsoir « météo », Bonsoir à toutes et à tous,
          Il est clair que les débouchés pour un doctorat de climatologie sont certainement très étroits … et je vois mal quelle entreprise privée peut avoir besoin de ce type de compétences …
          En revanche, vous devez pouvoir « rebondir » en obtenant un autre diplôme plus « vendeur ». Ils sont assez nombreux accessibles avec votre bagage : ça va de l’IAE à de nombreuses écoles de commerce en passant par certains diplômes professionnels (par exemple la filière comptable ou encore les filières « Qualité Sécurité Environnement », mastères plus techniques parmi ce que je connais un peu) … Il n’est pas certain que cela vous passionne, mais je ne vois franchement pas d’autre solution praticable, à défaut d’être agréable … Et il est possible d’obtenir bourses ou prêts bancaires dans certaines conditions pour financer ces études – surtout les formations accessibles sur concours d’entrée.
          Je connais des gens qui ont réussi ce genre de reconversion pas évidente ..
          Bon courage !
          Pierre

    • pourquoi plus de 60% des chômeurs n’ont pas le baccalauréat vous plaisantez ?montrez les chiffres SVP.comprenez pourquoi Donald Trump a gagné les elections au MIDWEST.

  •  » devenir leur propre entrepreneur  » …..c’est éffectivement une bonne solution …..à condition que l’état nous laisse de quoi vivre….et qu’il y est du boulot pour ses entrepreneurs là ….

  • Pourtant,pour être un autoentrepreneur qui réussi,ne faut ‘il pas être diplômé a défaut d’être intelligent ?
    Bon, ça tourne en rond, je sais .

    • Il suffit d’avoir une compétence que des clients seront prêts à payer à son juste prix. Aucun diplôme n’est nécessaire.

      • @ PukuraTane

        OUI, ça c’est la condition pour « gagner sa vie ». Encore faut-il d’autres conditions qui ne sont pas « des diplômes » mais restent des acquis et des connaissances: ça commence avec le caractère personnel: entreprendre, c’est partir de zéro, soit 0 bénéfice et pourtant accepter tout le travail: se lever, le matin et assumer plus de 8 heures par jour; il faut tenir compte des exigences administratives et fiscales, il faut souvent un minimum d’investissement de départ: bref, il faut du « conseil » ou du « parrainage » efficace et « dévoué » pour éviter nombre de faillites au premier obstacle imprévu: je crois que ce n’est pas si facile, ni simple!

        • Oui, c’est pas facile. Mais ce n’est pas lié aux compétences mises au service des clients, ni aux diplômes. Mais bien à l’obésité réglementaire de notre État omniprésent.

          • Avant d’être retraité j’ai aussi été artisan .
            Le poids du racket de l’état est un handicape très important .
            Peut être faut ‘il apprendre a tricher ? 😉

            • C’est ce qui arrive très souvent, effectivement.
              On a même tendance à trouver ça bien, quand c’est un « petit » qui dissimule ses revenus, et à trouver ça « mal » quand c’est un politique ou une entreprise.
              Pourtant, c’est à chaque fois le même processus, chacun a son échelle…
              Si la France n’était pas un enfer fiscal, il n’y aurait pas de paradis fiscal à rechercher.
              Si nous n’étions pas emprisonnés par un systeme oppressif, il n’y aurait pas d’évasion fiscale…

              • Maintenant,ça devient caricatural tant nous sommes taxés .
                C’est a croire que le but du pouvoir, c’est de tout mettre par terre?

                • Le but du pouvoir, c’est de survivre aux prochaines éléctions, puis une législature de plus. Et pour cela, ils ont besoin d’argent, de beaucoup d’argent.

            • Le travail au noir pourrait augmenter sérieusement. C’est une façon de tricher. Et si vous n’avez pas le choix comme exécutant ou donneur d’ordre parce que vous ne trouvez plus personne, vous le faites. Au lieu de 80% qui partent dans le giron étatique, vous avez 100%. Comment résister ❓
              Par contre, vous ne pouvez tricher sur la qualité, trop dangereux si vous voulez durer.

          • @ PukuraTane
            J’en suis bien d’accord! Mais un « indépendant », petit patron ou non, est toujours « suspect » pour le fisc: il doit donc « être droit dans ses bottes » quant à ses « papiers » et oui, un comptable-conseiller fiscal peut être un allié rentable!

            D’autre part, si on revient à ma proposition de « conseiller-parrain », je pense que cette tache pourrait être confiée à de « vieux travailleurs », écartés trop tôt de leur emploi car « moins performants » ou « coûtant trop cher à l’entreprise »: même peu rémunérés, mais continuant à avoir droit au chômage ou à la pré-retraite, ils pourraient ainsi se rendre utiles pour l’économie nationale: on ne sait que trop le mal que fait une faillite à celui qui la vit!. Pôle-emploi pourrait y penser!

            • C’est une bonne idée, mais il faut éviter que Polemploi ne se l’accapare : ce serait une garantie d’échec. Je crains qu’une telle idée ne soit tellement bonne que si elle voit le jour concrètement les pouvoirs publics voudront « l’encadrer », et que s’en sera fini d’elle.
              Idée à creuser cependant : merci !?

  • « Pour eux, ne restent que des emplois usants et ingrats : ouvriers industriels, agricoles et du bâtiment, des services rébarbatifs d’aide-soignants ou d’agents d’entretien, ainsi que des activités commerciales à horaires décalés (vente, hôtellerie, restauration, sécurité). »

    Rappelez-moi… l’ensemble des secteurs que vous citez emploient combien de personnes en France ?

  • être ouvrier agricole, est moins ingrat, et moins fatiguant qu’être instituteur . Mais on gagne moitié moins ! Donc il est plus avantageux de rester au chomage, et de cumuler aides sociales et travaux divers (à son profit, ou pour un tiers .) Je le sais . Mais je ne dirai pas de noms.

  • La société peut très bien se contenter de 60% de la population qui travaille, il n’y a pas besoin du reste, surtout s’ils ont un handicap sociale, physique, éducatif… Et ce n’est qu’un début. La « destruction créatrice » détruit plus qu’elle ne crée, et c’est valable dans tous les pays, à chacun sa maniere de cacher la poussière sous le tapis.
    L’idéal serait de réduire notre population. L’autre solution serait de repartir le travail, mais, dans le monde du travail, mieux vaut presser le citron des plus productifs et laisser les autres assistés.

  • il y a 50 ans ,la france etait a reconstruire ,pas besoin de diplomes ,comme maintenat il n y a que peu de travail la selection se fait par le diplome ,mais que vaut un bac de nos jours contre un certif d y il y a 40 ans …

  • Macron ne crée rien, il défend Uber. Il se contente donc de ne pas saboter la nouveauté économique. C’est bien, mais si l’Etat continue â empoisonner la vie des indépendants, ça ne sert à rien.

  • Daniel Cohen dit « Le capitalisme du XXIème siècle organise scientifiquement la destruction de la société industrielle », mais c’est une vision biaisée de la situation, et la Constitution même de sa phrase est spécieuse.
    La société actuelle est mondialisée. C’est un fait qui n’est pas du au capitalisme mais à la facilitation des échanges internationaux (transport des biens et des personnes), et à l’ouverture au monde industriel de pays anciennement sous-développés.
    Dès lors, dans les anciennes sociétés occidentales industrielles, une part massive de cette production a été délocalisée. Pour le pus grand bien des consommateurs, qui sont, rappelons-le, plus nombreux que les salariés des industries en question.
    Le capitalisme du 21e siècle, terme qui est de même nature réductrice que le titre de la Bible Pikettique, est lui aussi réducteur, le phénomène étant largement plus ancien que 2001.
    On sent dans cette phrase une nouvelle volonté récurrente de trouver un ennemi identifié (capitalisme) envers un phénomène mal compris que l’on monte en exergue (destruction de la société industrielle). Mondialement, la société industrielle ne s’est jamais aussi bien portée…
    Et nationalement, sa disparition était prévisible depuis les années 70. Au moins…

  • « Désormais, 78% des emplois créés correspondent à des fonctions d’ingénieurs, de cadres administratifs et de créatifs. Entre 1962 et 2007, le nombre d’employés diplômés d’un Bac+2 est passé de 8,5% à 51%. Or, seuls 25% des actifs disposent d’un tel diplôme. »
    – D’où vient ce 78% ? Je n’ai rien trouvé qui aille dans ce sens. Globalement le tissus économique français est constitué des PME/PMI et des artisans/commerçants, et leurs besoins en emplois, massifs, ne me semblent pas se répartir ainsi. Les fonctions commerciales et administratives par exemples sont en Recherche permanente de nouveaux employés…
    – oui pour la progression du nombre de bac+2, à ceci près c’est que sur la période, la « valeur » de ces diplômes a régressé, un diplômé Bac+2 aujourd’hui en sait moins, et sait faire moins de choses qu’un bachelier de 1962. Et dans de nombreux domaines un jeune de l’époque qui avait si Brevet (l’ancien BEPC) n’était pas si éloigné que ça du bachelier d’aujourd’hui.
    Au final, le niveau général de connaissances et de compétences scolaires (hors « pro ») pour une tranche d’âge à largement régressé : on ne peut plus corréler légitimement diplôme en employabilité.
    – Or, seuls 25%…dites-vous. Mais il n’y a pas de « or » : vous tirez un lien de cause à effet entre une évolution lente et une situation qui n’en est pas directement issue. Il aurait été plus intéressant (et pertinent) d’écrire : « Or, 51% (ou 30%, ou 67%, à vérifier) dès Bac+2 d’aujourd’hui ont un Emploi alors qu’ils étaient 12% (ou 87%, que sais-je) en 1962. Vous auriez ainsi comparé les deux éléments ‘ la progression du taux de diplôme et la progression de l’employabilite de ces diplômes a un instant « t ». Comparer le flux au stock ne dit rien sur l’état actuel du sujet…

  • « En moins de 50 ans, le marché du travail a donc pratiquement fermé ses portes aux sans-diplômes.

    Pour eux, ne restent que des emplois usants et ingrats : ouvriers industriels, agricoles et du bâtiment, des services rébarbatifs d’aide-soignants ou d’agents d’entretien, ainsi que des activités commerciales à horaires décalés (vente, hôtellerie, restauration, sécurité).

    C’est pourquoi plus de 60% des chômeurs n’ont pas le baccalauréat. »

    Il y a quand même un petit problème dans le raisonnement.
    – Aujourd’hui le nombre de diplômés est supérieur à ce qu’il était avant. OK.
    – Vous dites que le marché du travail à fermé ses portes aux sans-diplômes. OK. Quand on est employeur, pour un même job, avoir le choix entre un diplômé et un non-diplômé facilité le choix, très souvent…
    – Vous dites qu’il ne reste aux non-diplômés que des emplois que la société actuelle qualifié de « usants et ingrats », alors même qu’ils ont toujours été ainsi, et que cette même société veut bénéficier de services en question à moindre coût. Il reste donc un grand vivier d’emploi en France pour les « non-diplômés » mais ils ne veulent pas de ces emplois…
    – c’est pourquoi… Non, ce n’est pas la raison, vous inversez cause et effet. Pas directement. Si 60% des chômeurs (il conviendrait de faire l’étude par tranxhe d.age cependant) n’ont pas le BAC alors qu’l y a des emplois non qualifiés à pourvoir, la cause est bien le refus de travailler ou de se délocaliser dans une autre ville, une autre région. Ce n’est pas lié au manque de diplôme.

    • @ Pukura Tane

      Quand je lis « emplois usants et ingrats », ça m’étonne: un ouvrier industriel, agricole ou du bâtiment sans expérience ni lycée professionnel, ni apprentissage ne trouvera pas d’embauche au smig. Une aide-soignante (sélectionnée dans mon pays après 9 ans d’études réussies pour 3 autres années de formation spécialisée obligatoire) non reconnue ne serait plus engagée; une technicienne de surface manipule des charriots (dans les hôpitaux) avec différents produits à utiliser selon les directives d’une méthodologie stricte avec gants, et dans des temps limités: aucun de ces métiers n’est inutile, aucun des pratiquants, méprisable! Le rythme de travail actuel demande partout des gens compétents, efficaces dès l’embauche. (Il est possible que parmi les « grattes-papier » « officiels », il persiste des « inutiles »! Mais indéboulonnables!)

  • « Cela explique aussi que plus de 8,8 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté. »
    Ne pas oublier que le seuil de pauvreté est une qualification relative. Le seuil de pauvreté d’aujourd’hui correspond au revenu médian des années 1970.
    Il y a par ailleurs, on a tendance à l’oublier, autant de riches que de pauvres en France, en raison de la définition de ces seuils, si les revenus sont repartis selon une courbe de Gauss à peu près convenable. Si on considère en revanche que la courbe n’est pas symétrique autour de sa médiane, c’est alors qu’il y a une considérable « classe moyenne », que la richesse globale du pays est donc répartie sur une population concentrée partant deu presque pauvre au presque riche, et alors parler du seuil de pauvreté n’a plus de sens…

    • @ PukuraTane

      Le seuil de pauvreté est à 50% du revenu médian de la population: c’est aussi votre critère, je présume?

      • La définition peut varier entre 50% et 60% selon les cas, la définition ne vient pas de moi.
        Quand une société s’enrichit (grâce aux entreprises et donc quand même un peu aux artisans, commerçants et aux odieux capitalistes et patrons), le seuil de pauvreté augmente.
        Quand une société comme la France s’appauvrit, la richesse crée diminue, le seuil de pauvreté aussi. C’est ce qui se passe depuis une décennies chez nous..

        • Oui, cette définition basée sur un pourcentage de revenu médian est particulierement absurde.

          • Re-,
            Oui, si on multiplie les revenus de tous par deux, il y a autant de « pauvres » …
            Si on divise par deux les revenus de tous ceux qui ont plus que le « revenu médian » et que l’on diminue de 20% le revenu de ceux qui ont moins que le « revenu médian », tout de suite, il y a BEAUCOUP MOINS de « pauvres » !
            Et si TOUT LE MONDE gagne 200 € par mois, il n’y a plus de « pauvres » DU TOUT – et en plus le « coefficient de Gini » est vachement bon !
            🙁
            Amitiés,
            Pierre

          • Elle n’est pas absurde, le problème vient du mot « pauvreté ».
            En même temps, définir factuellement ce qu’est la pauvreté pour un pays donné peut être utile. Mais les « gens » ne sachant généralement pas de quoi il s’agit s’imaginent des « pauvres » façon Zola ou Hugo…
            Et ils comparent ces « pauvres » de leur imaginaire avec les pauvres des autres pays, sans savoir que la comparaison en question est invalide…
            Bref, y’a du boulot !

        • @ PukuraTane

          Donc le seuil correspond de plus en plus à la réalité qu’il mesure: le scandale reste « les travailleurs pauvres »: avoir un salaire et être dans le besoin!

          • Oui, mais je ne suis pas certain que le scandale vienne à la base de leur niveau de rémunération.
            Ni même, mais ce n’est qu’un point de vue, du coût de la vie actuel.
            Le problème est plus profond, sa genèse plus ancienne, les travailleurs pauvres n’en sont qu’un symptôme.

  • « Au total, 13 millions de personnes seraient aujourd’hui inemployées… soit plus du tiers de la population active hexagonale ! »
    Cumul intéressant, rarement publié, mais très pertinent.
    Si on rajoute les enfants et les personnes âgées, on voit bien que notre modèle est déjà en train de s’effondrer. Le problème n’est pas celui de l’emploi mais celui du financement de ce systeme sociale qui favorise les ponctions économiques d’une minorité pour faire vivoter une majorité…

  • « s’agissant des diplômés de Master ou d’Écoles de Commerce, ils rechignent à accepter les jobs auxquels postulent les détenteurs de BEP »
    C’est tellement vrai !
    On considère en France que le diplôme ouvre droit à l’emploi, ce qui est faux. Il y a des décennies que ce n’est plus vrai.
    L’origine profonde de la situation est celle de la médiocrité du système éducatif et scolaire. C’est l’égalitarisme : tout le monde mérite autant.
    Le travail ne manque pas en France. Mais à trop mettre les gens dans des petites boites des l’école primaire (en fait, dans une grande boîte de vivrensemblisme), personne n’est plus apte à trouver « sa » place dans la société.
    « J’ai un BAC+5 en scénarisarion rurale responsable et personne ne veut me donner du travail, c’est injuste ! Vite, votons pour le candidat qui va me trouver du travail. Pas trop dur. Et bien payé, puisque j’ai un BAC+5 »

    • « Vite, votons pour le candidat qui va me trouver du travail. »
      Pas du travail, un emploi suffira (ne pas confondre hein), voire une allocation.
      Les gens ne demandent pas du travail, de l’argent leur suffirait.

      • @ sam player

        C’est vrai et faux! Une intégration « sociale » ne se fait que par l’activité: ce rôle dans la société justifie que vous « viviez »: vous vous nourrissez, vous vous logez etc … Si vous dépendez de la « charité » d’état (donc des autres citoyens), vous êtes à leur merci!

        J’ai vu trop de « pré-retraités » exprimer leur mal-être d’avoir été « jetés » et de n’être « plus rien », qui tombaient plus ou moins « malades » (leur façon d’exprimer ce mal-être)!

    • Essayer d’envoyer votre CV bac+5 trois langues étrangeres pour un poste niveau BEP, pour voir…

      • Avec un BAC+5 et multilingue, si je postule à un poste pour lequel un BEP suffit, j’adapte le CV et la lettre de motivation, c’est basique. Il faut été crétin pour se surqualifier sur un CV.
        Une fois en place, avoir le cerveau ou les mains entraînés au niveau BAC+5 aidera à progresser…

  • Merci pour cet article : si j’ai fais beaucoup (trop ?) de commentaires, c’est qu’il m’a semblé toucher un sujet qui mérite d’être plus souvent abordé. Il est si important, en fait, qu’il nécessite des sources crédibles et un raisonnement solide. Sous peine de tomber dans les « Stats qui ont peur » que nous servent nos journalistes à longueur de journées.
    Les chiffres parlent mais se rebiffent quand on les mélange trop rapidement…

    • Bonjour « Pukura Tane », Bonjour à toutes et à tous,
      Bien vu ! 🙂
      J’ajouterai que :
      – L’industrie avait besoin, jusqu’à la fin des années 1980, de masses d' »OS » pour produire des richesses. Un « OS » se définissait comme un analphabète à qui on avait octroyé une DEMI-JOURNEE de formation pour occuper un poste productif. Ces jobs n’existent quasiment plus ;
      – Notre société n’a rien de « post-industriel », elle est plutôt hyper-industrielle, dans la mesure où nous sommes entourés d’objets de plus en plus technologiques, qui sont de plus en plus indispensables tout simplement à notre survie. Nous mourrions tous de faim en quinze jours sans télécoms, transports, chaîne du froid, engrais, tracteurs, moissonneuses-batteuses, etc. Ce caractère hyper-industriel ne peut que s’accentuer très fortement dans les prochaines décennies pour produire de plus en plus d’énergie sans hydrocarbones fossiles, éliminer quasiment 100% des déchets non recyclables, remplacer les matières premières contingentées, etc.
      – Il est clair que dans cette société, les « non qualifiés » (ceux qui n’ont aucune formation ou une formation inadaptée, genre docteur en philo …) n’ont aucune chance de participer aux processus de production de richesses, faute des compétences minimales nécessaires. Cela est totalement nouveau dans l’Histoire.
      – La vraie solution est d’assurer à TOUS une formation suffisante, dont le niveau augmente sans cesse. C’est certainement possible, mais ça demande de reprendre totalement les actuels concepts de l’Educ Nat … et ça commence à la maternelle !
      .https://www.linkedin.com/pulse/la-france-de-2100-commence-à-maternelle-pierre-tarissi
      Amitiés,
      Pierre

      • LE bon sens même…

        • @Azty

          Vous avez raison.

          Le chômage de masse est une réalité et ne se résorbera pas tout seul. C’est un sujet majeur, ni de droite ni de gauche

          On dit aussi sur le sujet beaucoup d’âneries et de contre vérités, de slogans vite éculés; Trop de faux spécialistes, d’élite autoproclamée, de sociologues au CNRS, d’économistes fatigués ou bien en cour, tirent leurs revenus de livres sur la question, de colloques, de participation à des débats qui n’en sont pas (parce qu’on y agite pas des idées mais des slogans), à des émissions dites « de société ».

          La société est-elle post industrielle comme on nous le ressasse sans arrêt parce que c’est la mode de le dire, ou hyper industrielle comme vous le dites ? Ca vaut le coup d’y réfléchir
          Des emplois ingrats et usants ? Certes mais la comparaison avec le travail des OS est très pertinente et remet un peu les choses à leur place Bien sûr ce n’est pas forcément très drôle d’être OS, mais les OS que souhaitaient-ils ? Ne rien faire ? généralement pas, mais avoir une amélioration de leurs conditions de vie. La société a besoin de ces emplois; alors essayons de les rendre moins usants et dévalorisants en améliorant autant que faire se peut les rémunérations, les conditions de travail et surtout cessons de les dévaloriser à longueur de livre ou d’émissions de télé. Donnons à ceux qui occupent ces emplois depuis plusieurs années la possibilité de se former à autre chose s’ils en ont la compétence et la volonté.

          Bravo pour les docteurs en philo non qualifiés, mais ils ne sont pas les seuls : une partie des énarques peut-être ? On touche là le nœud du problème.
          L’éducation nationale-je veux dire ce que les politiques, les syndicats en ont fait-est la grande responsable de la situation actuelle et aussi le grand espoir, si on la réoriente sur ses vraies missions.
          Elle n’a pas vocation à former des bataillons d’illettrés effectivement inemployables d’un côté et trop de bac +6, sociologues psychologues, historiens de l’art… inadaptés, coûteux pour la collectivité et frustrés toute leur vie durant. Elle doit fournir à chacun des connaissances de base (et on peut être très exigeants en la matière) et une compétence utile à la société : des métiers modestes pour certains, une formation scientifique ou intellectuelle prestigieuse, adaptée à la demande de la société, pour ceux qui en ont la compétence et la volonté.

          Entendons nous bien , je n’ai rien contre la sociologie la psycho, l’histoire de l’art; Mais au delà des besoins de la société en spécialistes dans ces domaines, c’est une affaire une aventure individuelle. On peut être très exigeant pour soi même et demander à la société de nous fournir des moyens abordables, pour acquérir une vraie culture dans une discipline qui nous passionne.

      •  » Il est clair que dans cette société, les « non qualifiés » […] n’ont aucune chance […] faute des compétences minimales nécessaires. »

        Non, c’est à cause de la réglementation et entre autres du SMIC.
        Si les minimas sociaux sont à 500€ c’est que l’on peut vivre avec 500€.
        Pourquoi alors venir me prendre 500€ pour les donner à quelqu’un sans rien faire alors qu’il pourrait travailler pour gagner ces 500€.
        Faudrait m’expliquer la différence vu qu’en final l’argent dont il dispose est le même sauf qu’on n’a pas prix cet argent aux autres.

        • Bonjour Sam player, Bonjour à toutes et à tous,
          Sur le court terme, vous avez raison : on peut à la rigueur envisager d' »employer tout le monde » en payant le travail non qualifié ce qu’il vaut vraiment (l prix de son automatisation ou de son absence, sans doute < 900 € mensuels TOUT COMPRIS …), mais un "non qualifié" ne peut par espérer "vivre dignement" de ce revenu … Il a donc besoin d'une aide complémentaire d'Etat, qui ressemble alors, peu ou prou, à un "revenu universel".
          Mais le choix actuel est clairement de protéger "ceux qui ont un job" avec le niveau dissuasif du SMIC.
          Sur le long terme, cette situation n'est pas acceptable (une masse de gens de plus en plus importante sans autre horizon de vie que les "minima sociaux"). La seule vraie solution se trouve alors dans la formation (initiale ou pour adultes) infiniment plus efficace … Le reste …
          Amitiés,
          Pierre

      • il faut sortir de votre bulle , tous les emplois nécessitent qu’une formation minime et géographique:où se trouve la salle a café. les reste n’est que légendes et mythes ….a part chirurgien quel emploi nécessite une formation hors de portée de n’importe qui avec un QI respectable ?
        je dis chirurgiens car je ne serais pas faire sans une semaine de formation et quelques morts 😉

        • Bonjour reactitudereactitude, Bonjour à toutes et à tous,
          Voilà une vision des choses qui a le mérite de la simplicité, reactitudereactitude …
          Allez donc souder « bord à bord » deux tôles d’acier de 0,5 mm, pétrir et cuire une fournée de pain, faire cours de mathématiques à une classe de 5e, calculer et couler une structure en béton qui tienne, écrire un programme en C++, couper les cheveux et coffer une femme, plonger à 100 m de profondeur sans y rester, piloter un Airbus, interpréter un IRM ou une « lame » d’anapat’ et revenez nous expliquer comment vous vous y êtes pris …
          Vous avez en revanche raison pour tout un tas d’activités « tertiaires » de gestion qui nécessitent juste (et encore, depuis peu …) de savoir se servir d’un clavier …
          🙂
          Amitiés,
          Pierre

    • (trop ?) de commentaires

      Non. Merci pour les avoir fait.

    • @ PukuraTane

      Non, pas trop de commentaires! Vous dites des choses sensées, sans idéologie exacerbée et sans slogan. Ne changez rien!

  • ……..on oublit l’essentiel qui explique tout :les revenus du travail……..très insuffisants pour tout le monde une fois que l’État c’est servi.

    • @ reactitude

      Le problème de l’état et d’être soumis à la cour des comptes dont les avis font parler une semaine ou deux mais n’ont rien de contraignant et le « P.D.G. » de l’état français n’est pas entouré, lui, d’un conseil d’administration dont les membres seraient prêts à « retirer leurs billes » au cas où « la partie tournerait au vinaigre »!
      On voit déjà bien une partie des origines du problème!

      Il est amusant d’entendre « le bilan » d’un quinquennat (le dernier), décrit par le seul Fr.Hollande! dresse le bilan!

      Un bilan, c’est la comparaison des sommes investies et consommées, du chiffre d’affaire, des bénéfices, des pertes et des investissements d’avenir. Qu’en est-est-il du dernier quinquennat? A-t-on ces chiffres? Et intéressent-ils 1 seul électeur?

      La vérité est pourtant dans les comptes! (Et pas dans les discours, comme trop souvent, chez vous)

      Retraité, je travaille encore pour mon « hygiène intellectuelle », mais à perte, vu les charges incompressibles: croyez-vous que le fisc va tolérer longtemps cette situation? J’en doute! C’est pourtant bien ce qu’il vous arrive, en France.

      • le problème….l’état est un objet virtuel qui n’existe pas mais qu’un certain nombre de personnes a compris qu’il pouvait servir et bien les servir…et ils s’en servent les cons …un jour , peut être , les français réaliseront et s’en serviront aussi le jour des élections ,seul jour où ils peuvent changer leur destin !

        • @ reactitudereactitude

          Il y a une lacune légale, en France, c’est bien l’impossibilité de remettre en cause le mandat présidentiel (hors démence dument patentée et officialisée). Dans une démocratie, le pouvoir exécutif doit dépendre de la confiance de la nation (le parlement avec la question de confiance). Un président avec 8% de confiance: c’est invraisemblable! Et 5 ans, ça peut être long! (À quand la VIième république?)

  • Bravo à tous les commentateurs qui ont apporté leurs informations sur le problème du casse-tête des « travailleurs inemployables » en France.
    Pourtant, on apprenait au collège que : « Le travail éloigne de nous, l’ennui, le besoin et le vice ». Et aussi « qu’il n’y a pas de sots métiers, il n’y a que de sottes gens ».
    Alors, comme dit PukuraTane concernant les « emplois non qualifiés à pourvoir, la cause est bien le refus de travailler ou de se délocaliser dans une autre ville, une autre région. Ce n’est pas lié au manque de diplôme. » Ma solution serait de créer des bases vie aux alentours des villes demanderesses pour y loger ces travailleurs venus d’une autre ville ou d’une autre région. Base vie temporaire et peu chère locative-ment parlant.
    Je rappelle qu’une base vie c’est un ensemble de bungalows disposant des commodités pour les entreprises tributaires du chantier.
    Quant à la pensée de Marie, « devenir leur propre entrepreneur …à condition que l’état nous laisse de quoi vivre », j’ajouterai que l’on ne doit pas être seul quand on est auto-entrepreneur. L’Etat et autres organismes assurentiels sont là pour vous dépouiller systématiquement. Ma solution pour ne pas être victimes des réglementations administratives socialisantes, serait de les constituer en SARL d’auto-entrpreneurs, constituées de personnes désireuses de se lancer dans le secteur spécialisé choisi et partageant des compétences complémentaires et constitutif à toutes les sociétés normalement constituées.
    Un ou deux chefs, une ou deux secrétaires, des chefs d’équipes, des compagnons, des gestionnaires de stocks, etc… L’entreprise uni personnelle est morte, trop fragile, trop légère financièrement. L’État socialiste n’attend pas qu’elle se « singularise » par son succès inégalitaire en cas de réussite trop rapide.
    Et comme disait Descartes, « Le bon sens est la chose au monde la mieux partagée », alors essayons de faire de tous nos travailleurs sans bac (et moins), des jardiniers en nettoyant nos forets, nos routes, en embellissant nos bâtiments historiques ou publiques ou privés. Avec l’aide de ces SARL d’auto-entrepreneurs constituées spécialement pour ces projets d’emplois et de missions.
    Essayons aussi de nettoyer les berges de nos cours d’eaux pour prévenir les crues et les dégâts environnementaux inévitables.
    Au final, il ne faut plus que les 13 millions de personnes aujourd’hui inemployées restent isolées de la communauté travailleuse française, et que le financement à bout de souffle de ce modèle sociétale ne favorise plus les ponctions financières d’une minorité (ceux qui paient l’IRPP) pour faire vivoter cette catégorie (de 13 millions de travailleurs pauvres).
    Quant aux autres, les bac+ 2 et +, on pourra également leur conseiller de se positionner sur le remplacement de tous nos véhicules automobiles des éléments de carrosseries à changer en plastique, et les alléger pour satisfaire les normes écologiques futures.
    Quant aux bac++, ils pourront cogiter sur la transformation des véhicules automobiles actuelles et véhicules électriques AUTONOMES. Les constructeurs ne voudront jamais s’occuper des millions de vieilles voitures non cotées à l’Argus et les reconvertir aux porte monnaie des sans dents en modèle électrique.
    Quant aux surqualifiés, qu’ils reprennent leur tour dans la file d’attente en revoyant leurs « prétentions ». Et redescendent dans les csp-, cela leur fera les pieds, eux qui ont passés tellement de temps à reluire les bancs de l’éducation nationale déficiente.

  • Pur produit des masturbations intellectuelles déconnectées typique de « l’intelligentsia » parisienne.

    Il faut rappeler que la France détient un record de non-emploi des jeunes et des seniors qui est infiniment supérieur à celui des pays développés les plus vertueux en la matière.
    En fait la situation est bien pire en France puisqu’un salarié sur trois est payé avec de l’argent « public » ce qui les sort artificiellement, et pour cause, d’un « marché » qui n’a plus grand-chose de libre ni de réellement « capitaliste ».
    http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-nouailhac/fonctionnaires-les-chiffres-qui-tuent-18-11-2014-1881987_2428.php

    Du coup les réflexions sur « le capitalisme [qui] organise scientifiquement la destruction du […] néo-prolétariat » passent complètement à côté des causes réelles du phénomène en plus d’avoir de bon gros vieux relent de collectivisme idéologique.

  • « docteur en philo ». Voilà qui devient une image de nullité productive largement employée! Image qui fait concurrence au « docteur en sociologie ». Pourquoi? Parce que ce docteur, au lieu d’être une « tête », est devenu le titulaire d’un doctorat bidon obtenu après des études bidon et sanctionné par un jury de docteurs ayant suivi le même cursus bidon. Et pendant tout ce cursus, il a échappé aux statistiques sur le chômage.

    • Bonsoir Archiduc, Bonsoir à toutes et à tous,
      Non, Archiduc … parce qu’un docteur en philo peut toujours rebondir en faisant autre chose : une école de management, par exemple !
      Il y a des tas d’autres doctorats tout à fait pertinents et qui correspondent à des besoins des entreprises … Un docteur en philo est donc bien une tête inemployable ailleurs que dans l’enseignement tant qu’il reste uniquement philosophe !
      C’est le même problème pour les maîtrises en droit « sèches » (non suivies par des études spécifiques d’huissier, de juge, de notaire, d’avocat …) et de tas d’autres filières universitaires en fait sans débouchés … Leurs titulaires doivent absolument faire autre chose pour devenir « employables ». Ils peuvent aussi monter leur propre entreprise …
      Amitiés,
      Pierre

      • @ Archiduc et @ Pierre Tarissi

        Oui, il ne faut pas voir « l’Université » seulement comme une école débouchant sur un métier.

        C’est (en tout cas ça peut et ça devrait), au contraire, être une période d’ouverture de l’esprit au « monde » (Univers-ité) et, surtout quand on a la chance de fréquenter un « campus », une ouverture sur les étudiants d’autres facultés, avec une autre façon de penser, et ce sont des lieux où la « culture » est foisonnante, les conférences nombreuses, les personnalités fréquentes (et le prix d’accès ridicule).

        Après, toutes les portes peuvent s’ouvrir: une « tête bien faite » peut apprendre à avoir « une tête pleine » d’autres disciplines, avec évidemment des exceptions: on ne s’invente pas juriste, ingénieur ou médecin en quelques « coups de cuiller à pot »!

        Mais qui peut être « DRH »? Comment devient-on « patron »? Quelles études conduisent (sérieusement!) à être apte à diriger des hommes et des femmes et à les motiver, à mener une équipe? Qui apprend « l’autorité », la « confiance », la « conviction », la « persuasion », à communiquer de l’enthousiasme, à créer un « esprit-maison », à convaincre un client potentiel?

        La « Philosophie » (simple exemple) reste quand même un savoir très proche de la psychologie humaine, de l’analyse des caractères, de la relation, du couple « action-réaction », du discours, des arguments valides ou pas…

        • Bonsoir à toutes et à tous,
          Ma foi ! Le problème ne se pose pas exactement de cette façon … L' »ouverture de l’esprit » et la « culture », c’est très bien … à condition que ce soit reconnu par les entreprises, qui aient envie d’embaucher les personnes ainsi formées …
          Devenir « patron », ce n’est pas simple, et personne n’a de recette magique. Des tas de gens s’efforcent de mettre au point des cursus, dans mon école d’ingénieurs favorite, ma business school favorite ou ailleurs, et mes collègues et moi-même tentons d’identifier de « vrais patrons » quand nous investissons dans leurs entreprises … Il y a de fortes chances à mon avis pour qu’un patron très cultivé, philosophe, latiniste et helléniste – ajoutons-y l’araméen et le sanskrit – parlant plusieurs langues modernes et appréciant l’Histoire soit un « meilleur patron » que celui qui – toutes choses égales par ailleurs – n’a pas ces connaissances. Mais soyons clairs, elles ne sont ni nécessaires ni suffisantes pour être ou devenir « patron » – elles peuvent juste aider à pratiquer.
          La philosophie, c’est très bien, mais à ma connaissance, aucune entreprise n’embauche de philosophes, et j’en vois vraiment très peu (je devrais dire pas du tout …) en tant que « porteurs de projets » dans les centaines de dossiers de startups qui nous parviennent chaque année … Alors, j’aime beaucoup la philosophie (grecque en particulier), j’en ai fait un peu moi-même et j’ai trouvé cela fort intéressant, mais je n’ai jamais compté sur des études de philosophie pour trouver un job …
          Amitiés,
          Pierre

    • Quand un diplome a comme principale perspective professionnelle d’etre prof de la meme matiere, il y a de quoi se poser des questions sur l’utilite, non? Et aucun etudiant de ces filieres ne se la pose?

  • trop qualifié, inqualifiable, disqualifié, qualifié mais, erreur de qualification, très qualifié mais dans un autre secteur, terminons par une note d’optimisme de qualité : qualifié?, tout juste qualifié, limite qualifié, presque qualifié …

  • Cet article passe à côté de son sujet en omettant la principale cause du chômage, le coût des emplois rapporté à leur rentabilité. Du travail, il y en a partout et pour tous, et même infiniment plus encore. Le travail se résume en effet à rendre service à autrui et il n’y a pas de limite aux services qu’on peut rendre à autrui. Mais du fait de l’Etat obèse et de ses excroissances obligatoires, les emplois correspondant au travail, pourtant disponible en quantité infinie, ne peuvent pas être créés.

    L’économie, c’est simple. Un emploi est créé si et seulement si il est rentable. Si un emploi perd sa rentabilité, il est irrémédiablement détruit.

    Ce sont les taxes et les normes ubuesques qui rendent les individus inemployables en interdisant la création d’emplois. Parce qu’elle empêche l’apparition des emplois, la collectivisation qui progresse dans les sociétés occidentales explique l’essentiel du chômage qui y règne. Les autres causes, notamment le niveau de formation, sont parfaitement secondaires, pour ne pas dire négligeables.

    • L’État rackette le pays jusqu’à la limite de l’épuisement en ne laissant que les miettes, comment imaginer un instant que quiconque puisse investir quoique ce soit (sauf CAC40 & compagnie), quasiment toute la crème de la fortune produite dans l’hexagone profite d’abord et avant tout aux fermiers généraux, oups … aux fonctionnaires de Bercy..

  • je trouve cet article intéressant et instructif qui montre la situation réel de nos sociétés occidentales: la délocalisation des emplois ouvriers, mais on oublie que l’INde va devenir une société de service, et je crains le pire pour les emplois qualifiés.. et aussi les ingénieurs indiens. pour « l Emmanuel Macron semble leur proposer une solution efficace : devenir leur propre entrepreneur et se libérer de la fatalité de l’entretien d’embauche. Peut-être est-ce là le secret de son succès ? » certes… mais il faut gagner de l’argent… tout le monde ne peut pas diriger une entrerprise ou une start up qui deviendront florissantes.. Macron parle c’est bien.. mais il n’a pas vraiment une longue experience pour nous pousser.. .

  • artivler tres interessant. Par contre je doute que l entreprenariat soit LA solution (une solution certes, mais incapable d absorber des millions de chomeurs). Car outre le probleme de capacite (tout le monde n est pas capable d etre entrepreneur, de trouver des clients …) il y a un probleme majeur : le nombre de client solvable. Car si un pays se pauperise, votre demande solvable se reduit. Pire comme la tendance est a une petite minorite qui tire son epingle du jeu alors que la majorite plonge (comme en GB et aux USA), le gros de vos clients va disparaitre (car il est illusoire de penser qu un bac-5 sans connections va reussir a etre le fournisseur des 1% les plus riche (a part a etre leur Pablo Escobar)).

    Sinon si les metiers ingrats et usants sont refuses c est surtout parce qu ils sont mals payes ! Doublez le salaire et vous aurez la queue (on le voit par ex a geneve ou tous ces metiers sont fait par des francais: ils sont payes entre 3000 et 4000 €/mois)

    • cdg: Par contre je doute que l entreprenariat soit LA solution

      Il n’y en a aucune autre.
      L’état tire ses ressources des richesses et donc des salaires créée par les entreprises.

      cdg: (une solution certes, mais incapable d absorber des millions de chomeurs)

      !???
      Si la France est en faillite c’est bien qu’un salarié sur 3 est payé avec de l’argent public, a savoir payé par les deux autres employés.
      19 millions de salariés et entrepreneurs du privé seulement font vivre 66 millions de personne.

      cdg: Doublez le salaire et vous aurez la queue

      Non, vous aurez des entreprises en faillite.
      A moins que vous acceptiez de payer le double pour des services de base ne demandant aucune qualification ?

  • Article sans intérêt dans lequel on nous ressort l’éternelle fable selon laquelle « les robots tuent l’emploi » en version un peu plus sophistiquée « les robots tuent l’emploi non qualifié ». La plupart des commentateurs ne s’y sont pas trompés et ont relevé les incohérences de cette succession de lieux communs dignes d’un énarque.
    Jusqu’à preuve du contraire, aucun bien ou service ne peut être produit sans travail humain. Ceux qui produisent des biens et services par leur travail ont le mauvais goût d’exiger que ceux à qui ils fournissent ces biens et services en fassent de même. Spontanément, très rare sont les personnes qui acceptent de travailler gratuitement, et encore, le feraient-elles, qu’ils leur faudrait se procurer des outils (machines, robots…), des biens d’infrastructure (locaux, bureaux, usines…), des biens de production intermédiaires (minerais, nourriture, semences…) qui à leur tour ne peuvent être produits que par du travail humain non gratuit. Il y a donc du travail pour tous ceux qui veulent se procurer une partie du fruit du travail des autres, sauf à vivre en autarcie complète, ce qui exige, et dans des proportions considérables, de travailler bien plus pour un niveau de vie bien moindre, que de participer à la division du travail. Du moins, c’est ce qui se passerait dans une société libre.
    Dans nos sociétés socialisantes, cette exigence de réciprocité est constamment bafouée puisque d’innombrables parasites peuvent se procurer une partie du fruit du travail des autres sans n’avoir rien à fournir en échange. On a là une première cause du chômage (« qualifié » ou « non »).
    Si j’exige de mon voisin qu’il me fournisse 10 heures de travail en échange de 5 des miennes (à productivité égale et produits du travail de chacun équivalents), il y a de fortes chance pour qu’il refuse et se tourne vers quelqu’un de plus raisonnable. Je serai donc au chômage. On a là une deuxième cause du chômage (« qualifié » ou « non ») : l’exigence de salaires supérieurs à la valeur (pour les autres travailleurs) de de qui est produit. L’imposition d’un salaire minimum n’arrange pas les choses en excluant tous ceux dont la productivité est inférieure à ce minimum. Je vois poindre ici toutes les prétendues « âmes généreuses » s’offusquant de tels propos. Ces âmes n’ont rien de généreux car le capitalisme de laisser faire est le seul à être capable d’augmenter les salaires réels, comme il l’a fait depuis 250 ans malgré toutes les entraves qu’il subit.
    D’une manière générale, dès qu’on a compris que dans le cadre de la division du travail, nous travaillons les uns pour les autres, on comprend que tout ce qui entrave la liberté des échanges est justement ce qui nous empêche de travailler librement les uns pour les autres. Les autres causes du chômage (« qualifié » ou « non ») sont donc les innombrables réglementations.

  • Macron leur propose de devenir leur propre patron, mais… en seront-ils capables?

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