Par Jasmin Guénette.
Un article de l’Institut économique de Montréal

Vit-on dans une république bananière ? C’est la question que je me pose quand je lis que depuis des mois, des milliers de fonctionnaires ne sont pas payés. Ça se passe ici, dans le plus meilleur pays du monde, en 2016.
En fait, Ottawa n’est même pas capable de chiffrer le montant des salaires non versés aux fonctionnaires à cause d’une défaillance de son système informatique. On parle de 22 000 dossiers en arrérages qui n’ont pas encore été réglés, et le gouvernement n’ose pas se fixer un autre échéancier, de peur de ne pas le respecter !
Première au Canada
Imaginez un instant si cela se passait au sein d’une grande entreprise. On crierait au scandale. Si cela se produisait dans une PME, on crierait au voleur et le patron ferait la Une du journal. Si une telle situation avait lieu dans un pays pauvre, on dirait : ce n’est pas surprenant, mais ce genre de chose n’arriverait jamais au Canada.
C’est d’autant plus inquiétant quand on sait que des milliers d’employés attendent que la situation se règle en alourdissant leur carte de crédit et leur marge de crédit, ou en vivant avec seulement un salaire (s’ils ont la chance de vivre à deux). Ceci dans un contexte où une grande partie de la population au pays vit d’un chèque de paie à l’autre et est incapable d’épargner. Selon un sondage récent, près de la moitié (48 %) des Canadiens disent qu’il leur serait difficile de remplir leurs obligations financières si leur chèque de paie était reporté ne serait-ce que d’une seule semaine. Aussi, 24 % estiment qu’ils auraient de la difficulté à obtenir 2000 $ si une urgence survenait au cours du prochain mois…
Ils se débrouillent comment, les employés du gouvernement touchés par ce scandale ? Certains ministères utilisent le fonds d’urgence pour payer les employés depuis quelques mois, mais cela semble créer un nouvel ensemble de problèmes !
Le problème bureaucratique
Ce genre de situation montre comment une énorme bureaucratie peut rendre les choses très compliquées. Dans une entreprise aux prises avec un problème similaire, le patron ferait venir un comptable et on ferait des chèques de paye « à la mitaine » pour être certain de ne pas faire poireauter des employés pendant six mois.
Enfin, rappelons que la mise sur pied de ce système informatique – appelé Phénix –, et tous les déboires qui l’accompagnent, coûtent des millions aux contribuables canadiens. Rien pour aider les Québécois et les autres Canadiens, déjà échaudés par les innombrables histoires de bazar informatique.
Au lieu de dire quoi faire et ne pas faire aux entreprises, et de constamment inventer des règlements pour leur mettre des bâtons dans les roues, nos cadres fonctionnaires devraient faire un stage obligatoire dans une PME, ou au sein d’une très grande entreprise, et ainsi apprendre et observer comment mettre en place, notamment, des procédures administratives et comptables efficaces. Cela serait bénéfique tant pour les employés de la fonction publique que pour les contribuables.
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Pour régler ce genre de problème vous auriez intérêt à demander le rattachement du Québec à la France qui est, comme chacun sait, la plus grande puissance administrative d’Europe
Article intéressant, clair et très bien écrit , espérons que les employés ont gardé leurs fiches de paie antérieures pour réclamer leurs arriérées . Je me souviens en 2005 que chez Ge medical system à Waukesha au Wisconsin , le personnel connaissait des problèmes avec un logiciel du nom phénix. Etrange non ?