Par Simone Wapler.
Les succès de la gestion passive avec des trackers nous rappellent que la loi démocratique du marché se révèle finalement plus efficace que la sélection effectuée par quelques individus présumés avoir une compétence supérieure.
Les trackers, révélateurs de la supériorité du marché
Comme vous le savez, nous sommes des fervents partisans des marchés libres. Dans ce qu’il est convenu d’appeler l’économie réelle, ce terme désigne la concurrence loyale, sans passe-droit, subventions, taxation, cartel, copinage et autres déviances. Dans l’industrie financière, il s’agit de laisser le prix s’établir librement par la rencontre d’acheteurs et de vendeurs sur les places de cotation.
La formation des prix sur un marché libre est finalement le processus le plus démocratique qui soit. La foule des acheteurs et des vendeurs décide. Bizarrement, les autorités des pays réputés démocratiques haïssent les marchés libres et essayent de les entraver, prétendument pour notre bien. Elles pensent toujours avoir de meilleures idées que les acheteurs et les vendeurs et essaient de les influencer par tous les moyens afin de les convertir de force à leurs bonnes idées.
Les banques centrales n’y pourront rien
Même dans des marchés actions brutalement manipulés par les banques centrales, comme actuellement, un indice reste le reflet de la démocratie à l’oeuvre. Une entreprise sort d’un indice car sa capitalisation n’est plus suffisante, les vendeurs sont trop nombreux. Une autre y rentre car sa capitalisation progresse, les acheteurs croient à la progression future des bénéfices.
Nous avons récemment vu ce processus à l’oeuvre avec les actions bancaires. L’indice des banques a chuté, peu importe la communication apaisante à l’oeuvre, les rachats d’actifs des banques centrales et l’autosatisfaction à propos des stress tests.
C’est donc avec plaisir que nous constatons, 40 ans après la création de la gestion passive, que celle-ci affiche des résultats en moyenne très supérieurs à celle de la gestion active. La gestion passive consiste à copier servilement un indice sans essayer de faire faire par un individu une sélection d’actions en vue d’afficher une performance supérieure.
Un récent article du Wall Street Journal en prenait acte et titrait : “les fonds indiciels s’emparent du S&P 500”. Le quotidien financier constatait qu’une proportion grandissante des actions des 500 plus grosses entreprises américaines était détenue par ces “fonds passifs”. Au total, ils détiennent maintenant 11,6% de l’indice (contre encore 17% pour les fonds actifs).
La révolution “ne rien faire” de Wall Street
La part des fonds de gestion passive a augmenté de façon spectaculaire depuis 2005, tandis que parallèlement, celle des fonds gérés activement est restée relativement constante.
Face aux meilleures performances affichées par ces fonds, dont les frais de gestion sont bien plus modestes que ceux de gérants vedettes, cette progression n’est pas étonnante.
Le tri résultant de millions de choix individuels s’avère donc plus performant que la sélection d’un seul gérant (sauf cas très exceptionnels). Quelle est finalement la meilleure preuve de l’efficacité du marché ?
Dans ces conditions, les trucages des banques centrales en vue d’induire les investisseurs institutionnels en erreur s’avèreront à la longue vains.
Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit
l’apparition et le développement des trackers, a révolutionné la vie de l’investisseur particulier (et a permis a ceux qui sont avisés de belles plus values)
mais il ne faut pas non plus se tromper le deus ex machina du marché c’est le stock picking parce que, qu’il se fasse au niveau de l’entreprise ou du trackers c’est lui qui entraine le marche
en effet acheter un trackers n’est rien d’autre qu’acheter un lot d’actions donc de faire un stock picking parmis l’éventail des titres disponibles
Si je vous comprends bien, vous auriez tort face au fait que les trackers grossissent et rapportent, à moindre coût; et sans doute raison, le jour où le stock picking serait apte à spéculer “contre” ces trackers visés les uns après les autres! J’ai bon?
Non 🙁
Sauf erreur, en novembre 2005 le CAC 40 était entre 4400 et 4600. Il est aujourd’hui à 4500. Facile de suivre un indice qui ne bouge pas, mais pas forcément très rentable ! Si l’on “ajoute” l’impôt à la française, il est clair que les trackers doivent être un simple outil pour l’investisseur, pas un mandataire auquel on confie ses fonds de manière aveugle.