Par Erwan Le Noan.

Mais pourquoi l’État croît-il donc ainsi ? Cette question est au cœur des réflexions de l’École du public choice, dont le représentant le plus célèbre fut James Buchanan, prix Nobel en 1986, et qui s’applique à analyser la vie politique à travers le prisme économique. Elle sera une source d’inspiration, souvent non sans liberté, de cette nouvelle chronique.
Appétit féroce
L’ogre étatique a un appétit féroce. Il gloutonne avec d’autant plus d’enthousiasme que ceux qui devraient le dompter y ont renoncé : dès 2005 (!), le rapport Pébereau dénonçait la « facilité » qui avait conduit les responsables politiques à laisser dériver les finances publiques. Ses leçons ont eu peu d’effet : la dépense a continué de filer et en 2012, la gauche a été élue sur la promesse de créer des postes de fonctionnaires !
Et c’est là que le bât blesse. En France, le Léviathan nourrit 5,6 millions d’agents, qui sont autant de facteurs individuels de sa croissance. Ce n’est pas leur faire insulte d’écrire qu’ils sont des acteurs économiques comme les autres, mus eux aussi par leurs intérêts propres, la demande de considération ou la volonté de légitimer leur activité. François Hollande le sait : il a voulu les flatter en relevant leurs salaires en juillet dernier.
Dynamique à la hausse, la dépense publique est contrainte à la baisse : le montant du budget d’une administration est perçu comme un signal de son utilité ou de sa reconnaissance publique ; une enveloppe qui baisse et c’est la disgrâce. Que les fonctionnaires ne s’inquiètent pourtant pas trop : la préservation de leurs intérêts est assurée avec efficacité par ceux d’entre eux qui nous gouvernent.
Pourquoi les intérêts des fonctionnaires sont préservés
Comment s’en étonner ? Il faudrait être doué d’une distance morale exemplaire pour être capable de reconnaître que son emploi antérieur était inutile ou avoir envie de taper sur ses anciens collègues. Les énarques au pouvoir en sont le meilleur exemple : toujours prêts à réformer la fonction publique de bas étage, toujours opposés à effleurer les grands corps dont ils sont issus.
La dépense publique s’auto-entretient donc, portée par des agents publics qui représentent à eux seuls 12 % de l’électorat (sans compter leurs familles) et qui sont spontanément hostiles à l’économie de marché (voir l’étude de Cahuc et Carcillo pour l’institut Montaigne). S’ils votent traditionnellement en faveur de la gauche, réputée plus favorable à l’interventionnisme et la dépense, ils se tournent désormais vers le Front national, alimenté en thèses étatistes par Florian Philippot et autres hauts fonctionnaires. À droite, au contraire, le rabot est sorti et c’est la course aux annonces spectaculaires.
Le choix pour 2017 sera complexe. Si la dépense publique doit constituer un enjeu prioritaire, alors le public choice apporte trois enseignements : 1. la dépense publique ne baissera vraiment que si le nombre de fonctionnaires est réduit de façon drastique, 2. ce qu’un élu fonctionnaire ne sera pas spontanément porté à faire, 3. surtout s’il est de gauche ou Front national !
- Article initialement publié sur L’Opinion le 26 septembre 2016.
—
Ce n’est pas de la faute de nos si “vertueux” et si “géniaux” politiques de droite comme de gauche ….
C’est uniquement de la faute des citoyens incultes, chacun de nous qui n’y connaissons rien à la gestion et faisons n’importe quoi avec nos finances.
CQFD
On peut baisser la depense snas trop toucher aux nombres de fonctionnaires. Il suffit deja de supprimer les depenses inutile genre achat de TGV pour eviter que des gens soient mutés 200 km plus loin, supprimer des organismes inutiles de type Hadopi (et en profiter pour supprimer les rentes de situations de nos zayant-droits). Apres on peut aussi mettre a la diete certainsorganisme: plus dechauffeur pour le preisdent de l INA (et des notes de taxi plafonnees, n est pas Agnes Saal). de meme refaire les bureau du president de radio france est pas forcement la priorite.
Court des compte+sanction en cas de gabegie va deja faire du menage
apres il faut surtout eliminer les fonctionnaires qui coute cher : aka le haut fonctionnaire plutot que le facteur
80% des élus fonctionnaire, 100% des politiciens fonctionnaires ou ex fonctionnaire, comment voulez vous qu’il en soit autrement?
quand à la droite, ceux qui n’ont pas une mémoire de poisson rouge savent qu’elle ne fera rien pour diminuer l’état bien au contraire.
La droite en France n’est qu’une couleur bleue plus ou moins foncée de socialisme et d’étatisme absolu…