Par Éric Verhaeghe.

Le mésusage des données de santé par la Sécurité sociale devient chaque jour un peu plus gênant. Après les affaires du Mediator ou de la Depakine, après les certitudes confirmées par Cahuzac sur l’influence occulte des laboratoires pharmaceutiques dans la décision publique, la Cour des Comptes relève le singulier mésusage des données de santé par la Sécurité sociale dans le domaine des affections longue durée, et notamment du cancer.
Une base de données laissée en friche
Ces quelques mots du rapport de la Cour des Comptes sur la Sécurité Sociale suffiront à illustrer le propos :

Pour mémoire, les ALD sont les affections de longue durée, un groupe de maladies auquel, par exemple, le cancer appartient. Il ouvre droit à un remboursement à 100% des dépenses maladie en rapport avec cette affection. Comme on le voit, l’assurance-maladie est incapable d’exploiter la moindre donnée sur ce sujet.
On lira aussi cet autre passage édifiant :

Autrement dit, malgré les millions de données dont dispose l’assurance maladie pour mieux comprendre le cancer et sa prise en charge en France, il ne se trouve pas un pékin à la CNAMTS pour se poser la question de leur exploitation. Il est vrai que le cancer est une maladie secondaire dont on ne risque jamais de mourir…
Des disparités ahurissantes
Pour illustrer la gravité du propos, la Cour fournit des tableaux tout à fait significatifs, dont celui-ci :

Il détaille les différences de coûts dans les prises en charge selon les régions pour une même affection. Pour les cancers, les coûts vont d’un indice 83 (100 étant la moyenne nationale) jusqu’à l’indice 124. Autrement dit, d’une région à l’autre, le coût de prise en charge peut être inférieur à près de 20% à la moyenne nationale, ou supérieur à 25%.
Les mauvais esprits remarqueront que ces différences concernant le cancer sont moins inquiétantes que pour d’autres maladies, comme les insuffisances respiratoires (dont les coûts vont du simple à plus du double) ou la maladie d’Alzheimer (du simple au quadruple).
Pourquoi ? Personne ne le sait.
Marseille, championne de France de la dépense
Cet autre tableau détaille les analyses de la Cour et permet de mesurer l’ampleur des dégâts :

Ainsi, le coût d’une prise en charge pour un cancer est de 9 231€ en moyenne en France. Mais il s’élève à près de 10 500€ à Marseille, alors qu’il est inférieur à 8 000€ à Clermont-Ferrand.
Là encore, faute d’une utilisation des données à sa disposition, l’assurance-maladie est incapable de fournir la moindre explication.
La regrettable querelle du mésusage
On se souvient qu’en 2013, le secrétaire général du ministère de la Santé avait publié un rapport dénonçant le risque de mésusage des données de santé par les citoyens, dans l’hypothèse où, conformément au droit communautaire, la France permettrait la réutilisation gratuite des données qu’elle collecte. Dans l’esprit de ce haut fonctionnaire, seuls les services de l’État étaient capables de comprendre ces statistiques.
On reconnaîtra à la Cour le mérite d’avoir montré par le menu que l’Assurance-maladie, comme la direction de la Sécurité sociale, sont les véritables producteurs du mésusage des données publiques.
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La capacité d’une administration française à protéger la gabegie relève d’un talent unique au monde. Une fierté dont nous nous passerions.
Une telle inconséquence, une telle incompétence ne sont possibles sans que cela ne cache une veritable organisation de la spoliation des cotisations obligatoires au profit de certains, d’une caste… cela porte un nom : racket mafieux.
Avec la complicité des politiques et des syndicats sensés représenter les citoyens et les salariés cotisants obligatoires.
Les cotisations obligatoires ne sont pas un racket mafieux, elles sont tout simplement une participation à un effort de solidarité nationale. Bien des personnes anti sécurité sociale oublie qu’un jour elle devront elles aussi, hélas, avoir recours à des traitements longs et couteux mais bien évidemment il y a une différence entre la prise en charge personnelle des soins d’un SMICARD et d’une personne ayant un revenu pouvant lui permettre de payer des soins de plus en plus performants, mais également de plus en plus onéreux.
.Si pour certains, les SMICARDS, sont une caste, (Définition Larousse : Groupe qui se distingue par ses privilèges et son esprit d’exclusive à l’égard de toute personne qui n’appartient pas au groupe) je les invite vivement à postuler :):
Contrairement à de tels inepties, Il faut absolument faire perdurer cet outil d’harmonie sociétale au risque de voir s’accentuer la paupérisation d’une partie de la population. Beaucoup de personnes oublient que la Sécurité Sociale a été mise en place au lendemain de la guerre de 39 45 par le Conseil National de la Résistance, il est vrai que les jours d’horreur partagés dans les camps de concentration avaient fait réfléchir sur le partage des richesses, sur l’absolue nécessité de mettre en place une société plus juste et plus humaine, ce qui hélas n’est plus le cas de nos jours, il est également vrai que le gâteau est très intéressant pour les assurances, certains groupes avaient d’ailleurs anticiper sur le naufrage de la Sécurité Sociale en étudiant la mise en place de contrat d’assurances………..
Je conseille de voir le film de Gilles PERRET, « la Sociale », on peut s’apercevoir que le discours des anti est exactement le même malgré les années passées………………..
Je n’ai jamais rien lu d’aussi ridicule.
Ayant été smicard je confirme l’article et oui les cotisations obligatoires sont bel bien un racket.
Mais j’imagine que pour vous, ne pas avoir le pouvoir sur le coût de l’assurance et tout ce qui s’ensuit est bénéfique car comme chacun sait un « smicard est un idiot » il doit donc être mené à la baguette.
« Le discours des anti est exactement le même malgré les années passées » puisque le mal demeure. Le discours perdra de son acuité le jour où le mal aura disparu, peu importe le temps que cela prendra.
la solidarité n’a pas attendue l’avènement de la secu pour exister.
Et drôle de solidarité que celle proposée aujourdhui par cette secu…
Pour beaucoup de gens, il,y a une grande confusion entre la définition d’une politique de sécurité sociale solidaire ( plutot bien définie à l’échelon Européen) et sa gestion …
Contrairement à de tels inepties, Il faut absolument faire perdurer cet outil d’harmonie sociétale
WTF ?
Domiciliés hors de France, on nous oblige à remplir des tas de formulaires pour ne pas payer vos CSG RDS truc machin à la noix.
Mais ne vous inquiétez pas, on aura bientôt plus rien en France, parce que nous avons autre chose à faire que remplir des formulaires abscons pour faire valoir nos droits.
A 100000 Euro le cancer, pour 700000 personnes chaque année, cela va douiller sec pour financer ces maladies…
Vous n’avez pas lu l’article et ne connaissez même pas l’existence de la Cour des comptes ?
Votre « solidarité » est à géométrie variable, inégalitaire au possible et concède en plus très peu de ressources aux 9 millions de pauvres et 6 millions de chômeurs. Un « exploit » dans le pays qui taxe le plus au monde au titre de la « solidarité »…
Selon la Cour des comptes, on assiste à un pillage en règle des deniers de l’état bien avant qu’ils arrivent au niveau des besoins « solidaires »:
http://www.observatoiredesgaspillages.com/2009/05/associations-les-subventions-les-plus-delirantes/
Soit vous débarquez de la lune, soit vous en croquez et essayez de défendre votre bifteck.
Là où on pourrait croire que les coûts sont localisés pour certaines maladies il n’en est rien : régulièrement ça coûte plus cher dans les Bouches-du-Rhône que dans le Puy de Dôme.
Je suis atteint d’un cancer et j’ai subit une opération chirurgicale lourde plus une chimiothérapie dont le coût est aujourd’hui de 25 000 €. Depuis des années je suis avec attention tous mes remboursements (il y a des surprises) et j’ai constaté qu’un prestataire a facturé n’importe quoi sans réaction de la sécu, je suis en train de constituer le dossier de réclamation, le préjudice est d’environ 1500 €.
En fait pour la plupart des actes pratiqués, je n’ai pas donné mon consentement, je n’ai jamais signé de « bon de livraison » ou de « bon à payer » et je n’ai jamais vu les résultats des analyses pratiquées par les laboratoires (comme la prise de sang quotidienne en hôpital).
Les professionnels de santé facturent donc ce qu’ils veulent sans contrôle, ils ont le droit de tirer à vue sur mon compte. Le tentation est grande pour certains de gonfler la note. On connait la réputation des Bouches du Rhône, patrie de la magouille, il n’est pas étonnant que l’on y constate de telles dérives.
La généralisation du tiers payant non payé ne va pas améliorer les choses.
De plus les agents de la sécurité sociale prennent les assurés pour des imbéciles, alors qu’eux sont des génies qui savent tout et qui font tout très bien. Depuis un semaine j’en suis à mon 3ème mail pour leur expliquer que l’affichage des remboursements sur écran est incomplet. Rien à faire ils ont toujours raison, c’est moi qui ne sait pas lire !
Il y a quelques mois, j’avais trouvé un bug dans la gestion des médecins et des parcours de santé, ils m’ont finalement remboursé en m’affirmant, en contradiction avec leurs actes, qu’ils avaient raison !!
Un service incapable de reporter son activité dans le détail pour justifier des sommes gigantesques qui y sont dépensées par sa clientèle captive doit être fermé sans délai et ses responsables actuels et passés sanctionnés, alors qu’ils osent se qualifier de « gestionnaires ». Imaginez une seconde que les entreprises fassent la même chose vis-à-vis des charges sociales : il y a longtemps que la SS aurait fait faillite. Deux poids, deux mesures…
il y a longtemps que la SS aurait fait faillite.
Mais elle est en faillite ❗ Cela est juste poussé sous le tapis comme la merde au chat. Elle n’apporte plus rien, tout étant repoussé sur les mutuelles… payantes ❗
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