5 questions à se poser sur Trump et l’immigration

Donald Trump revient du Mexique et continue à multiplier les déclarations contradictoires. Le point sur sa thématique préférée : l’immigration.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

5 questions à se poser sur Trump et l’immigration

Publié le 5 septembre 2016
- A +

Par Marie-Cécile Naves.1

5 questions sur Trump et l'immigration
5 questions sur Trump et l’immigration By: Marc NozellCC BY 2.0

Le 31 août dernier, Donald Trump s’est rendu au Mexique pour rencontrer le président Enrique Peña Nieto, avant de tenir, à Phoenix, en Arizona, un discours très dur sur l’immigration. Exercice d’équilibriste ou stratégie bien étudiée ? Toujours est-il qu’une fois de plus, Trump a attiré sur lui toute la lumière médiatique.

Quelle signification donner à la rencontre entre Trump et le Président mexicain ?

C’est le président mexicain lui-même, Enrique Peña Nieto, qui a invité Donald Trump et Hillary Clinton au Mexique. Le candidat républicain est le premier à avoir répondu favorablement. La population locale était très mécontente de cette visite : des universitaires, des écrivains, des journalistes, ainsi que des milliers de manifestants et d’internautes ont fait savoir leur opposition à ce choix de leur Président, déjà impopulaire. Peña Nieto a sans doute voulu leur montrer qu’il ne se laissait pas impressionner par Trump et qu’il était capable de riposter à ses attaques récurrentes sur les Mexicains, qu’il a qualifiés de violeurs, de voleurs, etc.

De son côté, Trump rencontrait pour la première fois un chef d’État, en tant que candidat à la Maison Blanche. Il compte donner tort à ses détracteurs en se dotant d’une stature de présidentiable et prouver qu’il vaut mieux que le portrait xénophobe et impulsif qui est si souvent fait de lui, espérant sans doute séduire les électeurs latinos sans effort. Il a ainsi témoigné son admiration pour le peuple mexicain et qualifié Peña Nieto d’ami. Ce dernier n’avait toutefois pas manqué, au printemps, de comparer Trump à Hitler et à Mussolini… Lors de la conférence de presse donnée après leur entretien en privé, les deux hommes ont évoqué leurs intérêts réciproques quant à la sécurisation de la frontière en matière de trafic de drogue et d’armes.

À son retour aux États-Unis, Trump a cependant très vite remis sa casquette de candidat ultra. Il a prétendu avoir dit au Président mexicain qu’il estimait que le Mexique avait bénéficié de manière disproportionnée des traités commerciaux avec les États-Unis, mais aussi que l’immigration illégale était un problème pour les deux pays. Peña Nieto, quant à lui, a affirmé avoir insisté auprès de Trump sur les bénéfices de la liberté commerciale et lui avoir reproché ses commentaires désobligeants sur le peuple mexicain, « qui travaille dur et mérite d’être respecté ». Il a également annoncé qu’il souhaitait qu’ils puissent travailler ensemble, si Trump était élu. Un geste d’apaisement dont il espère qu’il sera reconnu par l’intéressé.

Trump infléchit-il son programme sur l’immigration ?

Depuis son entrée en campagne en juin 2015, le candidat républicain est favorable à une réforme de la législation sur l’immigration, mettant un terme aux tergiversations et donc à l’immobilisme du Parti républicain depuis des années sur ce sujet.

Ces derniers temps, Trump avait donné quelques signes laissant penser qu’il souhaitait adoucir son programme, suivant en cela les recommandations de sa nouvelle conseillère Kellyanne Conway. Il avait notamment avancé qu’il permettrait à une partie des clandestins vivant aux États-Unis, qui sont bien intégrés, qui travaillent ou font des études et dont les enfants sont de nationalité américaine, de rester sur le sol américain, sans pour autant leur accorder la nationalité, pourvu qu’ils « paient leurs arriérés d’impôts ». Une position proche de celle d’Obama fin 2014, finalement invalidée par le Congrès. Trump voulait ainsi montrer qu’il a de la compassion et séduire, sans doute, une partie des électeurs hispaniques. Mais il s’est attiré les foudres des plus conservateurs, et notamment des mouvances d’extrême droite qui comptent parmi ses soutiens et figurent également dans son équipe de campagne.

De retour du Mexique, il a immédiatement fait volte-face pour confirmer sa ligne dure sur le sujet. Le long discours (près d’une heure et demie) qu’il a tenu à Phoenix était très attendu par les militants et surtout par les observateurs et le parti. Le fait qu’il choisisse de le prononcer en Arizona n’est pas un hasard. Cet État vote depuis longtemps républicain aux présidentielles mais Trump n’y est, pour l’heure, pas crédité d’un score exceptionnel (entre 44 et 49 % contre 39 à 44 % pour Clinton, selon les sondages). Rappelons que Romney avait remporté l’Arizona en 2012 avec 10 points d’avance sur Obama. De plus, cet État a mis en place en 2010 une loi extrêmement répressive contre les clandestins puisqu’elle autorise les contrôles au faciès par la police.

Avec son sens de la théâtralisation qui le caractérise, Trump a commencé par évoquer des meurtres commis par des clandestins et a invité des proches de victimes à monter sur scène à ses côtés. Le mur, a-t-il ensuite assuré, sera bel et bien construit. Trump n’est-il pas un promoteur immobilier ? Ce mur, « impénétrable, grand, puissant et beau », constitue l’un des symboles de virilité stéréotypée de sa campagne. Peut-être ne sera-t-il érigé que sur une partie de la frontière entre les deux pays, tempérait-il ces derniers jours. De fait, la présence du Rio Grande complique la tâche car on ne peut pas construire le long du fleuve. Il n’en a plus parlé à Phoenix. Combien coûtera-t-il ? L’estimation est difficile à faire. En tout cas, il sera totalement financé par le Mexique « qui ne le sait pas encore », a réaffirmé Trump, qui s’est bien gardé d’évoquer ce point lors de la conférence de presse qu’il a donnée avec le Président mexicain quelques heures plus tôt.

Il a également promis d’expulser les immigrés clandestins des États-Unis. Mais sur leur nombre, son propos est de plus en plus flou. Il n’évoque plus explicitement les 11 millions de sans-papiers qui vivraient aux États-Unis et conteste même ce chiffre désormais, qu’il estime inventé par les médias et le système dans le but de victimiser les immigrés.

Évoquant les personnes qui vivent illégalement sur le sol américain, il a affirmé que, s’il était élu, elles seraient expulsables à tout moment. Trump encourage donc implicitement la délation et vise à instaurer un climat de peur permanente. En refusant d’accorder un titre de séjour à une partie des immigrés clandestins, en disant vouloir annuler les décrets de régularisation temporaires d’Obama, il fait donc marche arrière par rapport à ses récentes déclarations. Pas question d’alimenter les accusations d’amnistie des sans-papiers, qu’il réserve à Clinton.

Les deux millions, selon son estimation personnelle, de délinquants et de criminels parmi les clandestins sont devenus sa priorité. Trump promet de les expulser manu militari. Il prévoit de tripler le nombre d’agents fédéraux de l’immigration et des douanes pour effectuer cette tâche. Trump souhaite aussi que les États-Unis, désormais, n’accordent plus de visa aux individus – réfugiés, touristes, étudiants, travailleurs – arrivant de pays selon lui insuffisamment précautionneux quant à la dangerosité de leur population – Syrie, Libye, et quels autres ?

En outre, sous une présidence Trump, chaque nouveau clandestin sera renvoyé dans son pays, même si celui-ci est lointain. Trump veut s’assurer que les États « reprennent » ces émigrés et envisage de mettre en place un système de vérification biométrique systématique pour les nouveaux arrivants à leur entrée sur le territoire. Un contrôle strict des employeurs, des organismes d’aide sociale et des écoles sera aussi réalisé sur le sol des États-Unis.

Comment Trump fait-il des immigrés le bouc émissaire des maux de l’Amérique ?

L’Amérique va mal à cause de son immigration : tel est le message global de Trump, même s’il évoque surtout les clandestins. Il estime à 59 millions le nombre d’immigrés arrivés aux États-Unis depuis 1965 et il reconnaît qu’ils ont contribué à enrichir le pays. Il sait que beaucoup, parmi eux, votent, ou que leurs enfants votent, ce qui explique ces propos. Mais, ajoute-t-il, ceux qui arrivent maintenant de manière illégale appauvrissent la nation américaine. C’est pourquoi, a-t-il martelé à Phoenix, il importe de les sélectionner par leur « talent » et leur « mérite ».

Pour Trump, les sans-papiers sont une menace pour l’économie, la sécurité et l’identité de l’Amérique. Sur l’économie, tout d’abord. Il estime qu’ils tirent les salaires vers le bas, prennent les emplois des « oubliés de l’Amérique », autrement dit des classes populaires américaines, car la plupart des illegals, affirme Trump, sont peu qualifiés et sans diplôme. Ils coûtent plus d’argent qu’ils ne rapportent, dit-il, mais, de cela, « on ne parle jamais » – la théorie du complot est un leitmotiv chez lui. C’est pourquoi il entend empêcher les entreprises américaines de se délocaliser à l’étranger, par quel mécanisme légal ?

La sécurité, ensuite. Trump continue d’expliquer que, bien qu’il existe « beaucoup de Mexicains honnêtes », bien que les États-Unis et le Mexique soient des pays amis, bien que les musulmans ne soient pas tous dangereux, une grande partie d’entre eux sont des délinquants et des criminels. Selon le candidat républicain, qui cite un rapport gouvernemental de 2011, 25 000 étrangers auraient été arrêtés pour meurtre aux États-Unis cette année-là – quid des meurtres commis par des citoyens américains, en comparaison ? Il ajoute, cette fois sans citer sa source, que l’immigration illégale coûte au pays 113 milliards de dollars chaque année. Mais combien rapporte-t-elle en retour ? De cela, il ne dit mot.

L’identité, enfin. « Tout le monde ne peut pas être assimilé », avance Trump – un propos qui fait étrangement écho à ce qu’on entend en Europe, et notamment en France. Revoilà le leitmotiv de la promesse d’un retour à une Amérique blanche – qui n’a cependant jamais existé. Trump aime user de son storytelling identitaire, redoutablement efficace. Son discours de Phoenix a du reste été salué par les suprémacistes blancs et les mouvements racistes sur Twitter.

Pourquoi attaque-t-il sa rivale Clinton sur ce sujet ?

Trump certifie à ses électeurs que les médias et l’establishment politique ne leur disent pas la vérité sur l’immigration. Outre les « mensonges » sur les 11 millions de clandestins, il y aurait l’idée fausse selon laquelle l’immigration serait une chance pour l’Amérique. Ce discours, estime Trump, est celui des puissants, des grandes entreprises, des riches, du système, et donc d’Hillary Clinton puisqu’elle appartient à ces réseaux. Du reste, pour réformer l’immigration, il faut, estime-t-il, « changer le leadership à Washington ».

À Phoenix, il l’a beaucoup critiquée sur ce sujet : « Hillary parle toujours de sa tristesse à propos de ces familles séparées », mais elle ne parle jamais « de ces familles américaines qui sont séparées à jamais de leurs proches en raison d’homicides ». Comprendre : commis par des clandestins. Trump scande que Clinton fera « comme Obama », qu’elle mettra le pays en danger avec la distribution de dizaines de milliers des visas temporaires, avec une politique sociale généreuse vis-à-vis des étrangers, et qu’elle laissera entrer des centaines de milliers de gens sans précaution – de Syrie, par exemple – « tel un cheval de Troie », autrement dit des personnes animées de velléités belliqueuses. Trump retourne alors l’accusation de racisme qui est portée contre lui en affirmant que Clinton défavorisera les Afro-Américains et les Hispaniques qui travaillent et vivent légalement aux États-Unis. Et d’ailleurs, ajoute-t-il ironiquement, « elle n’est pas allée au Mexique » pour rencontrer Peña Nieto, contrairement à lui.

A-t-il encore une chance de l’emporter en novembre ?

La réponse est oui. Selon The Guardian, Trump est crédité d’une victoire le 8 novembre dans une vingtaine d’États fédérés. Il profiterait en cela de la polarisation partisane à l’œuvre depuis 30 ans aux États-Unis, même si elle est de plus en plus atténuée par les changements démographiques – urbanisation, mobilités internes, proportion croissante des Hispaniques et des Asio-Américains dans l’électorat. La victoire finale se décidera dans moins de 10 États : Ohio, Virginie, Pennsylvanie, Caroline du Nord, Floride, notamment. En outre, le score des deux petits candidats, Garry Johnson et Jill Stein, sera un facteur déterminant le 8 novembre.

Trump est néanmoins confronté à deux faiblesses majeures. D’une part, il est très en retard sur Clinton en termes de financement et de militantisme de terrain. Il mène une campagne bien moins professionnelle que sa rivale démocrate qui, de son côté, pâtit toujours d’une faible popularité et ne parvient pas à creuser l’écart.

D’autre part, le discours persistant de Trump sur l’immigration devrait lui aliéner la grande majorité de l’électorat hispanique, asiatique et noir, ainsi qu’une bonne partie des électeurs indépendants. Sa force est, cependant, d’être dans la provocation permanente. C’est là qu’il est le meilleur, quand il n’a pas à expliquer, à détailler, à préciser son programme. C’est bien sûr une facilité, mais cela a fait son succès jusqu’ici. Le propos selon lequel la diversité culturelle et religieuse n’est pas une chance mais un fardeau pour les États-Unis trouve un écho très fort dans les classes populaires.

Sur le web

  1. Chargée de cours, Université Paris Ouest Nanterre La Défense – Université Paris Lumières.
Voir les commentaires (11)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (11)
  • « L’Amérique va mal à cause de son immigration : tel est le message global de Trump… »

    Les États-Unis vont mal pour plusieurs raisons :

    – cela fait 10 ans que l’indice de liberté économique ne cesse de se dégrader ;
    – les réglementations économiques ayant un coût pour l’économie supérieur à $100 millions ont explosé durant ces 10 dernières années, passant de 75 à 125 ;
    – en 40 ans, les emplois générés par les start-up ont diminué de moitié ;
    – le nombre de personnes entre 25 et 54 ans a perdu 5 points ces 10 dernières années ;
    – en 10 ans, le nombre de personnes recevant des bon alimentaires a doublé, pour atteindre près de 50 millions.

    Voilà ce qui va mal aux États-Unis. Voilà sur ce quoi on aimerait entendre ce démagogue populiste qu’est Trump.

  • Ah, les universitaires éloignés des réalités quotidiennes! Toujours un plaisir à lire… On croirait du New York Times…en moins bon. Bref, les agents de Soros et les belliqueux en tous genres clintoniens sont de sortie. L’immigration n’est pas le point important de la campagne de Trump. Son isolationnisme l’est. Ce qui est fondamental. Les Etats-Unis ont fait de grands dégâts depuis qu’ils ont « gagné  » (faute de combattant) la guerre froide, d’un point de vue militaire et financier (même Greenspan fait son les culpa). On sait que tous les lobbys (finance, armement, wahhabisme…) sont derrière Hillary, mais à un moment, le brainwash a ses limites. L’enjeu de ces élections est: guerre ou pas guerre. Et les américains commencent à le comprendre.

    • « L’immigration n’est pas le point important de la campagne de Trump. »

      Dans ce cas je présume que vous ne verrez aucun inconvénient à aller répéter ça à ses supporters qui vocifèrent « Build that wall ! Build that wall ! Build that wall ! »

    • « L’enjeu de ces élections est: guerre ou pas guerre. »

      Non, l’enjeu c’est une guerre menée de façon politiquement correcte ou une guerre menée de façon politiquement incorrecte.
      Clinton veut buter les « terroristes ». Trump veut buter les « terroristes » ET les familles des « terroristes. »

      Ce qui importe pour Trump, c’est la dureté, la sévérité, la « virilité », etc…

      Ce qui importe pour Clinton, c’est la fausse gentillesse, la fausse compassion, la fausse solidarité, etc…

      Ce qui importe pour un libéral, c’est la justice. On s’en fout d’être sévère ou de jouer au gentil, on veut seulement être juste.

  • « À l’heure où 90 % des consommateurs mondiaux vivent hors de la zone Europe-États-Unis, il faut que ce soit nous, et non les Chinois ou les Indiens, qui écrivions les règles de l’économie mondiale … que ce soit Donald Trump ou Hillary Clinton »

    Oui, mais je commence à me demander si ça ne sera pas plus facile de discuter avec Trump. D’après certains analystes et malgrès les apparences il a l’air plus modéré et moins belliciste que Clinton :
    http://www.asafrance.fr/item/libre-propos-d-helene-nouaille-brzezinski-et-le-monde-demain.html

  • Sacrée enfilade d’approximations, oublis et autres manips à deux balles… Un peu marre de lire ce genre de papiers ici.
    Le biais est si fort et si permanent que c’en est lassant.
    Enfin, quelques perles juste pour dire:
    Le mur. A propos, rappelez moi exactement ce qu’est cette construction que le Mexique a érigée au sud de sa confédération, dans le but de limiter le débarquement d’immigrés?
    Au sujet de l’immigration illégale sur cette frontière, doit-on rappeler que 90% des personne arrêtées sont relâchées? Donc la tirade sur le choix de l’Arizona et son régime particulièrement dur laisse rêveur.
    Est-il également utile de rappeler que ce qui est en jeu n’est pas la notion d’immigration, mais la différence de traitement entre l’immigration illégale par cette frontière et l’immigration légale. Or les premiers bénéficient de facto de conditions bien plus favorables que les seconds. Idem en ce qui concerne le problème du programme H1B, pour lequel tant de grandes entreprises poussent l’expansion. Tous les américains ont en tête les « bons jobs » perdus au profit de bénéficiaires de programmes H1B, pour lesquels ils ont dû former leurs remplaçants. Or dans de nombreux cas, il est patent que les conditions prévues pour l’application de ce programme ne sont pas tenues.
    Question criminalité, on peut remarquer que les chiffres sont eux-mêmes très significatifs. En particulier au niveau local (l’élection US est en fait une somme d’élections locales) on peut reprendre quelques chiffres. Pour les meurtres dans les états de Californie, New-York, Floride,Texas et Arizona: 38% des condamnations concernent des immigrants criminels (criminal aliens).
    Est-il également utile de préciser que pour tout un tas de raisons, sont remis dans la nature (US) de très nombreux d’entre eux (on parle de 179k et se pose évidemment le problème des récidives), D. Trump proposant lui de les renvoyer chez eux? Là encore le problème est celui de l’accès à la nationalité ou à défaut sa résidence légale. Mais en raison des chiffres très importants mais de l’impossibilité de les connaître avec précision par l’administration on reste dans le flou. Toujours est-il que lors d’une déposition au Congrès en 2015 les estimations pour 2014 étaient de 63000 reconduites par ICE (l’administration compétente) pour environ 2 million de criminal aliens.

    Allez, j’arrête là. Cette politisation systématique, cette hypothèque des débats par une minorité d’activistes me dégoute.

    • @simple citoyen : Donc, en résumé, Trump est gentil parce qu’il s’oppose à ce qui est illégal ?

      Savez-vous ce qui était illégal aux USA en 1882 ? L’immigration Chinoise. ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_d%27exclusion_des_Chinois )

      Par conséquent, si vous aviez vécu en 1882, vous défendriez le politicien qui a la plus grande volonté de faire respecter la loi, le politicien qui est le plus opposé à ce qui est illégal, c’est-à-dire le politicien qui est cool avec les immigrés européens mais se montre impitoyable envers les immigrés Chinois.

      • @commando:
        Qui a dit qu’il était gentil? Et en quoi est-ce pertinent?
        En quoi votre argument répond-il à ce que j’ai écrit? En rien.
        Avec ce type de raisonnement, vous allez me dire que je suis d’accord avec les nazis en deux temps trois mouvements. Lamentable.
        Je parle de distorsion des arguments émis. Qu’en dites-vous? Je parle de la description des faits et de leur manipulation. Qu’en dites-vous?
        Ce à quoi vous prétendez répondre concernant l’argument de légalité est une pirouette. Ce que je dis est simple: Trump défend l’équité de traitement des immigrés, en particulier au regard la distorsion qu’introduit la politique menée par Obama qui revient de facto à favoriser ceux qui immigrent illégalement par rapport à ceux qui le font légalement. En quoi la procédure et le parcours actuel légaux sont-ils critiquables au sens de l’état de droit ou bien cette notion même vous est-elle problématique? Est-elle comparable à ce que vous relatez?
        Au lieu d’aller chercher des exemples et des raisonnements sur ce qui n’est pas ou plus, projetez-vous dans le cadre actuel.
        La situation actuelle fait le jeu de qui? Pour quelle raison Obama a-t-il instrumentalisé son administration en faisant fi des textes légaux en cours pour inciter à une venue en masse dans des conditions désastreuses? En quoi les réactions des personnes vivant dans les états les plus touchés par les conséquences de ces décisions sont-elles illégitimes? Comment doivent-elles être traitées? Est-il normal que soient répartis aux quatre coins du territoire et sans suivi particulier des gens dont la condition médicale pose problème (je pense par exemple aux porteurs de tuberculose résistante)? Pourquoi et au nom de quoi les protocoles du CDC en la matière ne sont ni mis en oeuvre ni respectés? La liste est longue de questions que posent effectivement le mode de « gestion » ainsi choisi.
        Ce ne sont que quelques critiques de cet article. On pourrait en faire d’autres, comme la soit disant aliénation des hispaniques des asiatiques et des noirs. C’est tout l’inverse. Ce sont des électeurs traditionnellement démocrates ou qui ne votent pas. Or Trump est précisément en train de les mobiliser au grand dam des démocrates. On pourrait aussi parler de la tentative de l’administration de fédéraliser les élections, retirant ainsi un peu plus de pouvoir local aux états. Un sujet brûlant aux US. Or seuls les états ont le droit de décider des modalités du scrutin. Les démocrates lutent depuis longtemps pour empêcher la mise en place de moyens de réduire la fraude électorale, notamment par l’institution d’un contrôle de l’identité des votants. Cela vous semble-t-il absurde? Trouvez-vous normal que puissent ainsi voter à l’élection présidentielle des gens qui ne sont pas légalement sur le territoire? Se pourrait-il que cette volonté de ne pas mettre en place des gardes-fous élémentaires ne favorise électoralement ces mêmes démocrates?

        • « […] Ce ne sont que quelques critiques de cet article. On pourrait en faire d’autres, comme la soit disant aliénation des hispaniques des asiatiques et des noirs. C’est tout l’inverse. Ce sont des électeurs traditionnellement démocrates ou qui ne votent pas. Or Trump est précisément en train de les mobiliser au grand dam des démocrates. […] »

          @simple citoyen : Ce n’est pas en supprimant la liberté qu’on aide les minorités (noirs, latinos, etc). Or l’immigration, lorsque le mot est correctement défini, c’est-à-dire lorsqu’il est défini par des libéraux et non pas par des socialistes, est une liberté, plus précisément : l’immigration c’est la liberté de se rendre chez un propriétaire privé consentant.

          Quand Trump fait croire aux minorités, aux noirs et latinos, que c’est l’immigration ( c’est-à-dire la liberté) qui est la source de leur problème, il devient tout aussi nuisible pour ces noirs et latinos que les Démocrates qui leur font croire que la source de leur problème c’est les « riches » et les « racistes » (c’est-à-dire la liberté d’être riche et la liberté d’être raciste.)

          Bref, vous avez certes raison sur le fait que Trump n’est pas pire que les Démocrates, cependant cela ne signifie pas pour autant qu’il est meilleur qu’eux.

          « En quoi les réactions des personnes vivant dans les états les plus touchés par les conséquences de ces décisions sont-elles illégitimes? Comment doivent-elles être traitées? »

          @simple citoyen : Je vous propose un ancien message sur le thème de l’immigration que j’avais posté (il vous suffira de remplacer « français » par « américains ») :
          http://www.contrepoints.org/2016/02/27/240683-haro-sur-limmigre#comment-1201122

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Ce vendredi 2 février, les États membres ont unanimement approuvé le AI Act ou Loi sur l’IA, après une procédure longue et mouvementée. En tant que tout premier cadre législatif international et contraignant sur l’IA, le texte fait beaucoup parler de lui.

La commercialisation de l’IA générative a apporté son lot d’inquiétudes, notamment en matière d’atteintes aux droits fondamentaux.

Ainsi, une course à la règlementation de l’IA, dont l’issue pourrait réajuster certains rapports de force, fait rage. Parfois critiquée pour son ap... Poursuivre la lecture

Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

La campagne de Joe Biden ne se déroule pas bien. Bien qu’il semble se diriger vers la nomination de son parti, sa cote de popularité ne cesse de chuter, laissant croire que Donald Trump le vaincra s'il obtient la nomination. Son bilan économique mitigé ne sera pas la seule raison pour laquelle plusieurs de ses électeurs en 2020 s’abstiendront ou changeront de camp.

En effet, le récent rapport d’un procureur spécial affirme que Biden a bel et bien été négligent avec des documents confidentiels qu’il a conservés secrètement. Et à l’insta... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles