Par Bill Bonner.
Les investisseurs pensent que le Brexit, ce n’est pas la fin du monde. D’abord, c’est parce qu’ils pensent qu’il n’aura pas vraiment lieu. Après tout, les élites peuvent truquer les élections, acheter des politiciens et contrôler les politiques publiques…
Et bien sûr qu’elles peuvent arranger ça ! (Une lettre parue dans le Financial Times nous rappelle qu’en 1980, les électeurs suédois ont voté contre l’énergie nucléaire. Le gouvernement les a tout bonnement ignorés, et doublé la production de cette dernière au cours des 36 ans qui ont suivi).
Ensuite, c’est parce que les investisseurs voient bien la panique suscitée par le Brexit donner lieu à de nouvelles interventions fougueuses de la part des banques centrales ! Les vannes monétaires de la Zone euro, déjà ouvertes à fond, vont s’ouvrir encore plus.
Les États-Unis ont suspendu leur programme d’assouplissement (QE), mais celui de l’Europe rejaillit telles les chutes du Niagara.
Mario Draghi, à la Banque centrale européenne, achète 90 milliards de dollars d’obligations chaque mois. D’ailleurs, il achète non seulement des obligations d’État mais également des obligations d’entreprises.
Rendement au-dessous de zéro
Au Japon, qui crée toujours la tendance, la Banque du Japon a acheté tellement d’obligations qu’elle a fait chuter les rendements des obligations d’État japonaises au-dessous de zéro sur la courbe des rendements, et ce sur 45 ans !
Autrement dit, vous pouvez désormais prêter de l’argent à l’État japonais, qui est en faillite, d’ailleurs, jusqu’en 2051, sans espoir de retirer le moindre yen de votre investissement, en termes nominaux.
À présent, et comme les obligations commencent à s’empiler dans ses coffres, l’État japonais se diversifie. Il s’est mis à acheter des ETF (exchange-traded funds) également.
Via ces ETF, la Banque du Japon achète environ 30 milliards de dollars d’actions japonaises par an. Cela fait d’elle l’un des 10 principaux actionnaires présents dans environ 90% des entreprises cotées sur l’indice Nikkei 225.
Apparemment, la Banque du Japon a annoncé qu’elle achèterait un certain type d’ETF politiquement correct, avant même que ce type d’instrument n’existe. Cela a entraîné un mouvement massif afin de satisfaire cette demande (même si elle était dingue) et de créer sur mesure l’ETF recherché par l’État japonais.
Donc, désormais, l’argent bidon créé par la Banque du Japon… sert à acheter des ETF bidons créés par la version sushi de Wall Street… uniquement dans le but de laisser les samouraï de l’État injecter davantage d’argent bidon dans le secteur financier.
L’ETF sert ensuite à acheter des actions de sociétés politiquement dans le vent, dont la plupart n’existerait probablement pas si la perfusion n’allait pas si loin.
Résultat ? La Banque du Japon — et non des investisseurs privés — se retrouve l’heureuse propriétaire d’actions et obligations dont ne voulaient pas les investisseurs privés, à un prix que ces derniers n’auraient pas déboursé.
Toute cette histoire est si stupide que les mots nous manquent. Mais les mots, c’est tout ce qu’il nous reste !
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Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit
toutes les banques centrales fabriquent du papier et au fur et à mesure le brule :
le but du jeu est de créer un semblant d’activité , c’est de l’animation de marché ..un peu comme les gens payés pour animer un forum de discutions ou un centre de rencontre improbables .
cela n’implique pas la faillite du système japonais ou autre , au contraire , le système financier mondial est bien vivant et adapté a la richesse du monde actuel où je me demande pourquoi des gens investissent au lieu de se pavaner sur la plage…comme moi 😉
Et si pour lutter contre l’inflation, les japonais se mettaient à faire des enfants et à s’ouvrir aux étrangers. Parce que le fait de la population japonaise stagne ou diminue n’est pas bon pour l’inflation. Tandis qu’une augmentation de la population fait augmenter la demande et donc la demande.
PS : Ce serait bien d’arrêter le discours à la podemos/front national/ autres partis antisystème.
« et donc la demande ». Je voulais dire l’inflation.