Présidentielle américaine : Gary Johnson, le troisième homme

Gary Johnson sera le candidat du parti libertarien en novembre 2016 et a les capacités pour s’imposer face à ses deux adversaires, Hillary Clinton et Donald Trump.

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Gary Johnson By: ronpaulrevolt2008 - CC BY 2.0

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Présidentielle américaine : Gary Johnson, le troisième homme

Publié le 1 juin 2016
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Par Pierre Toullec.

Gary Johnson
Gary Johnson By: ronpaulrevolt2008CC BY 2.0

La convention du parti libéral américain (Libertarian Party) s’est conclue ce lundi. Face à l’opportunité historique que représente l’année 2016 pour un mouvement qui semblait s’essouffler après la retraite de Ron Paul et la fin des Tea Party, cet événement s’est déroulé de manière très particulière pour des militants qui n’ont pas l’habitude d’être face aux caméras.

Avec la victoire probable des deux candidats les plus impopulaires de l’histoire des États-Unis à la tête des deux grands partis politiques, Hillary Clinton et Donald Trump, les libéraux américains ont vu une opportunité créant une motivation sans précédent et l’engagement de nombreuses personnalités de qualité pour représenter le « LP » aux élections présidentielles de novembre 2016.

Trois favoris à la convention du Parti Libertarien américain

Trois favoris se sont rapidement détachés dans les sondages et les débats : Gary Johnson, candidat officiel du Libertarian Party en 2012 et ancien gouverneur (républicain) du Nouveau-Mexique, Austin Petersen, jeune (35 ans) militant libéral, populaire chez les journalistes conservateurs et libéraux (il est régulièrement invité sur Fox News Business) et John McAfee, fondateur de l’entreprise d’anti-virus qui porte son nom.

Dans les premières heures de la convention, la division et l’hostilité contre Gary Johnson ont concentré l’intérêt des médias après que ce dernier se fut fait huer et que plusieurs délégués présents ont commencé à parler d’un mouvement #NeverJohnson similaire aux #NeverTrump et #NeverHillary à cause de certaines de ses prises de position. Austin Petersen fut particulièrement agressif tout au long de la campagne, l’accusant de ne pas représenter les idées libérales et d’être plus proche des républicains que des militants de son propre parti.

Gary Johnson a passé trois jours difficiles à faire campagne pour convaincre des militants plus radicalisés et plus proches des thèses anarcho-capitalistes qu’en 2012. Il est parvenu à s’imposer en se présentant comme le plus présidentiable et le plus compétent grâce à son expérience.

S’éloignant des slogans et des idées générales développés par ses adversaires (Austin Petersen, son principal rival, n’a pas hésité à dire en plein discours « on peut se demander si l’État devait exister »), il est entré dans le détail de sa manière de gouverner, sur ses méthodes pour négocier avec un Congrès qui sera entre les mains des républicains ou des démocrates et sur les pouvoirs spécifiques du président, qui n’a pas les capacités pour aller vers une quasi-suppression de l’État fédéral sans l’accord des deux chambres parlementaires.

Ce discours plus mesuré, ce comportement de chef d’État et son slogan « Build the Party » (Construire le parti) a finalement convaincu et lui a permis de remporter la nomination, validant une stratégie pour faire grandir et connaître le Libertarian Party plutôt que de proposer une vision puriste et philosophique du message libéral.

Gary Johnson sera donc le candidat du « LP » en novembre 2016 et a les capacités pour s’imposer face à ses deux adversaires, avec des sondages lui donnant entre 10 et 11% d’intentions de vote contre Hillary Clinton et Donald Trump.

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Créer un compte Tous les commentaires (8)
  • N’y aurait-il pas une confusion assez typiquement française entre « s’imposer » et « recueillir les déçus des autres » ? Un candidat élu sans adhésion à ses idées, juste comme un moindre mal, peut signer la mort de son mouvement pour une génération comme nous pourrions bientôt le constater en France.

    • Malheureusement le PS n’est pas mort mais en plus il est interchangeable avec tous les autres partis crédibles…

    • Bonjour Michel, votre réflexion est tout à fait juste. Les Libéraux américains ont d’ailleurs eu cette crainte avant même la convention nationale, car le nombre d’ex-militant du Parti Républicain qui ont rejoint le LP a explosé dans les semaines suivant les victoires de Donald Trump.

      L’inconnue reste le nombre et la qualité des candidats indépendants. Il faudra attendre la fin de l’été pour savoir exactement qui est candidat, pour quel parti et analyser leurs capacités à être visibles dans les médias.

  • Si les libertariens avaient une chance ils l’auraient saisie avec Rand Paul.

  • C’est beau d’y croire. Je ne connais rien aux US, mais cela fait quand même 300 ans que seul deux partis se partagent le pouvoir… Ça calme un peu les ardeurs.

    • C’est vrai mais ce ne sont pas les mêmes partis tout du long.
      Cela dit je partage le « c’est beau d’y croire ».

    • Bonjour, c’est partiellement vrai. Pour être exact, aucun candidat qui ne soit ni Républicain ni Démocrate n’a remporté une élection présidentielle depuis 1860, mais ces deux partis politiques eux-mêmes ont connu de très importantes évolutions dans leurs idées et leurs philosophies.

      2016 est cependant une année particulièrement étrange qui, sur de nombreux points, fait penser à 1860 justement, année où pour la première fois, le Parti Républicain, fondé en 1854, est parvenu à gagner l’élection présidentielle.

      Le Libertarian Party crée une attente et un intérêt médiatique historique, et plusieurs candidats ni Républicain ni démocrate pourraient se présenter et avoir une chance de remporter plusieurs Etats.

      Il n’est pas certain, mais il est possible qu’en novembre 2016, toutes les cartes politiques américaines soient rebattues. Le LP n’a jamais été aussi populaire et aussi actif depuis sa création en 1971. De leurs côtés, les républicains et les démocrates n’ont jamais été aussi impopulaires.

      Cette élection de 2016 promet d’être la plus inquiétante, mais aussi la plus passionnante depuis très longtemps.

  • Ce ne peut pas être pire que d’être obligé de choisir entre un foul et une crooked selon les termes employés pour s’insulter entre Hillary et Donald.

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