Hinkley Point : l’investissement de trop pour EDF ?

L’avenir est-il aux grands projets coûteux d’EPR, ou aux projets plus modestes et moins chers comme les SMR ?

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Hinkley Point Nuclear Power Stations By: Reading Tom - CC BY 2.0

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Hinkley Point : l’investissement de trop pour EDF ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 29 mai 2016
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Par Jacques Henry.

Hinkley Point Nuclear Power Stations By: Reading TomCC BY 2.0

Le gouvernement français pousse EDF à persévérer dans le projet Hinkley Point C en Grande-Bretagne, la mise en chantier d’un nouvel EPR avec on ne sait pas trop quel financement, ce qui a d’ailleurs conduit le Directeur financier d’EDF à proprement claquer la porte. Cette incongruité technologique et financière se trouve pourtant laminée par la technologie des réacteurs dits SMR selon la terminologie de l’IAEA, l’agence internationale de l’énergie atomique.

Le SMR – acronyme de Small Modular Reactor – est une technologie en kit, fabriquée en série pour atteindre un coût le plus bas possible, et dont la mise en oeuvre ne dépasse pas 3 à 5 ans. Depuis 2011 le Département de l’Énergie américain a fait le choix de privilégier cette technologie au détriment des grands projets de puissance électrique supérieure à 1000 MW électriques.

À la suite d’un appel d’offre gouvernemental, des compagnies comme Westinghouse, Holtec, NuScale ou encore General Atomics ont présenté leurs projets. L’affaire a suivi son cours jusqu’à récemment lorsque la TVA, Tennessee Valley Authority, une compagnie d’électricité appartenant à l’État fédéral américain, a déposé un projet de SMR qui a été approuvé par la NRC et qui sera développé sur le site d’Oakridge avec l’appui technologique de la société Babcok & Wilcox.

Parallèlement, la Grande-Bretagne soutient financièrement le développement de SMRs sur son territoire alors que celui d’Hinkley Point est toujours suspendu. On se trouve donc dans une situation où s’opposent les tenants du gigantisme et ceux des petits réacteurs modulaires de 300 MW beaucoup mieux adaptés aux réseaux de transport et de distribution existants.

Pour résumer la situation actuelle dans le monde, les SMRs ont le vent en poupe : 11 SMRs sont en cours de construction en Chine, Corée du Sud, Russie et USA et 13 autres en sont encore au stade d’études d’ingénierie au Japon, en Russie, aux USA, en Inde, au Canada et au Pakistan. Mise à part la technologie chinoise, deux configurations sensiblement identiques sont développées aux USA par Babcock & Wilcox, d’une part, et par Westinghouse d’autre part. Quant à la Chine, CNNC propose une gamme de puissances électriques allant de 100 à 350 MW dans une configuration proche de celles choisies aux USA.

L’intérêt du SMR est sa structure modulaire, fabriquée en usine puis transportée sur site. Économiquement et à l’évidence, lorsque de grandes séries seront projetées, le coût global de telles unités de production électrique pourra atteindre un milliard de dollars par 300 MW électriques prévues pour durer 60 ans avec un rechargement de combustible tous les deux ans et des systèmes de sécurité dits passifs ; c’est-à-dire ne nécessitant pas de redondance particulièrement coûteuse comme dans le cas de l’EPR. Il serait peut-être urgent qu’EDF revoie sa copie au sujet d’Hinkley Point C quand la tendance pour les nouveaux projets d’énergie nucléaire s’oriente à l’évidence vers les petites unités.

Source : World Nuclear Association http://www.world-nuclear.org/information-library/nuclear-fuel-cycle/nuclear-power-reactors/small-nuclear-power-reactors.aspx

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