Taux négatifs : quels risques ?

Quels sont les dommages collatéraux créés par les taux négatifs ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
JulianBleecker-Drowning danger(CC BY-NC-ND 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Taux négatifs : quels risques ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 15 février 2016
- A +

Par Régis Yancovici.

JulianBleecker-Drowning danger(CC BY-NC-ND 2.0)
JulianBleecker-Drowning danger(CC BY-NC-ND 2.0)

 

Si au cours des premières semaines de 2016, la corrélation entre les marchés d’actions et le pétrole pouvait laisser croire que le second guidait le premier, la baisse récente a été exacerbée par les valeurs bancaires en Europe comme aux États-Unis. Ce n’est guère rassurant car les raisons d’une telle défiance ne sont pas encore bien cernées. Hausse des défauts en provenance du secteur de l’énergie, récession, exposition pays, courbe des taux plate pour longtemps sont évoqués… ou peut-être est-ce la politique de taux négatifs des banques centrales.

La politique de taux négatifs des Banques Centrales (NIRP : Negative interest Rate policy) a pour objectif d’inciter les banques à prêter et donc à stimuler l’activité en « rémunérant négativement » leurs réserves. Le risque est que, devant le faible appétit des emprunteurs et les risques de défaut allant crescendo, les banques décident de leur faire supporter le coût des taux négatifs en augmentant les taux d’emprunts. Pour le moment, ce risque ne s’est pas matérialisé en Europe puisque les taux d’emprunt baissent.

Pourtant, au fur et à mesure que le club des pays « NIRP » s’élargit (déjà 30% du MSCI World se trouvent dans un pays NIRP), cette politique, pour en espérer des effets positifs via la dévaluation compétitive, ne peut qu’aller en s’accentuant.

À partir d’un certain stade, que nous avons peut-être déjà atteint, les banques ne seront plus capables d’augmenter leur volume de crédit pour compenser les pertes auprès de leur Banque Centrale. Cela pourrait expliquer la chute du secteur bancaire en bourse.

C’est également ce qui expliquerait la réaction du yen suite à la récente décision de la BoJ qui aurait épuisé l’arme des NIRP (comme la BCE). Une extension des politiques NIRP pourrait finalement poser plus de problèmes qu’elle n’apporte de solutions.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L'influent économiste Olivier Blanchard (ancien économiste principal au FMI) avait prévu, un peu imprudemment, que les taux d’intérêt (réels) allaient rester faibles et inférieurs aux taux de croissance réels pour les 20 prochaines années, et cela pour tous les pays (cf. PIIE, Reexamining the economic costs of debt, O. Blanchard, Nov. 2019). Donc inutile de procéder à un ajustement, la dette publique allait décliner par enchantement.

Pour M. Blanchard, les taux étaient sur une tendance séculaire à la baisse depuis le XIVe siècle… Dans ... Poursuivre la lecture

Les profits exceptionnels réalisés par les banques, en particulier américaines, posent de réelles questions. La voie commode de la taxation leur apporte de fausses réponses.

 

Une économie sous influence

Le vocabulaire employé est un signe parlant de l’inquiétude que suscite outre-Atlantique la concentration du pouvoir financier aux mains d’un nombre très restreint de très gros établissements.

Les huit premiers d’entre eux sont couramment qualifiés par les médias de « seigneurs de Wall Street » mais aussi de « géants... Poursuivre la lecture

Le secteur de l’immobilier absorbe la perte du crédit facile et connaît un déclin de l’activité en conséquence.

Les déformations de marché par les politiques de taux d’intérêts mènent, à terme, à une perte de richesse.

En effet, les encouragements à l’octroi de crédit produisent une hausse de demande pour les logements. Ils mènent à plus de projets de construction, et à l’émission de crédits aux particuliers.

Néanmoins, la hausse de l’activité dans le secteur tient non à une hausse du pouvoir d’achat des particuliers, ou ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles