La vraie croissance ne dépasse jamais 2 %

La croissance est un mécanisme autonome, lent, mal défini, mal mesuré et donc mal traité.

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La vraie croissance ne dépasse jamais 2 %

Publié le 16 janvier 2016
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Par Yves Montenay.

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La vraie croissance est lente et non mesurable.
Lente ? Mais et « les Trente Glorieuses »… et la Chine ? Vous verrez qu’en regardant de plus près, ça se discute. Et d’ailleurs, on ne sait pas mesurer la croissance, et les chiffres que l’on nous donne nous mènent sur de fausses pistes.

En fait, la croissance est un mécanisme autonome, que l’on peut plus facilement casser qu’accélérer, et surtout qui est lent, mal défini, mal mesuré et donc mal traité.

 

Un mécanisme autonome

La croissance, c’est ce qui augmente la satisfaction des citoyens, notamment par de nouveaux biens et services. Elle se traduit par un changement permanent de comportement qui induit un changement permanent de l’offre, donc des suppressions d’emplois ici, et des créations ailleurs. Ce changement de l’offre provient d’innovations triées par les acheteurs. Ces innovations sont toujours organisationnelles, que leur origine soit technique ou non. Et ce qui est organisationnel se passe en général discrètement dans chaque entreprise ou chaque foyer, donc est peu connu au niveau national. C’est une des raisons pour lesquelles le processus de croissance y est mal compris (lire mon article « L’important, c’est l’innovation, pas la technique »)

Dans tout cela, pas un mot sur la masse monétaire, sur le prix du pétrole ou telle décision gouvernementale : l’innovation, donc la croissance, est un mécanisme autonome. On ne peut l’accélérer, mais on peut par contre le casser en bloquant l’innovation, et plus généralement le changement. Par exemple, si on veut « protéger l’emploi » on bloque le changement ; les syndicats français et finlandais (Les Échos du 29 décembre 2015) s’y emploient ; le gouvernement en rajoute en discriminant fiscalement, voire moralement, les employeurs et innovateurs actuels ou potentiels, qui désertent donc le pays.

Tout cela s’applique au numérique qui est une source d’innovations souvent purement organisationnelles. Il supprime des emplois, mais augmente le pouvoir d’achat, ce qui en crée d’autres. Mais ces nouveaux emplois se créent loin de ceux qui sont détruits si on fait fuir les concepteurs et les employeurs, ou si le pouvoir d’achat dégagé va aux produits importés, faute de compétitivité nationale.

 

Un phénomène complexe, donc lent

Pour croître, il faut inventer, développer, mettre en place, former non seulement le producteur, mais souvent aussi le consommateur et enfin attendre une éventuelle diffusion : elle a commencé il y a plus d’un siècle pour l’électricité, et il y a 50 ans pour les ordinateurs, et elle n’est pas terminée.

Finalement, la croissance a souvent tourné en moyenne autour de 1 à 2 %. Mais, les Trente Glorieuses ou la Chine ? C’est du rattrapage, c’est-à-dire que les innovations étaient déjà faites depuis longtemps et déjà diffusées sur une partie de la planète. La France rattrapait une longue fermeture de ses frontières (1933-1945) et les dégâts de la guerre. La Chine rattrapait l’écroulement économique maoïste, succédant à un écroulement politique, une longue guerre civile et l’occupation japonaise. La croissance moyenne de la période regroupant reculs et rattrapage est finalement modeste.

C’est une première réponse aux inquiétudes actuelles : la faible croissance n’est peut-être qu’un retour à la normale après une période de croissance rapide, d’ailleurs en partie exceptionnelle (rattrapage chinois) et en partie en trompe-l’œil.

Cela nous conduit à une autre question : la croissance est mal mesurée, ce qui mène à des erreurs de diagnostic et à des actions contre-productives.

 

Mauvaise mesure, donc mauvais diagnostics

On continue à assimiler la croissance à l’augmentation du PIB, bien que l’on sache depuis longtemps que celui-ci est un indicateur trompeur :

Le PIB national est le total de la valeur ajoutée des entreprises et du coût de l’administration (pure convention pour chiffrer un apport non mesurable). Donc augmenter le nombre de fonctionnaires serait « faire de la croissance » en oubliant que les prélèvements induits pèsent sur les autres pans de l’économie. Mais, dans un pays comme la France, ce sont surtout des fonctionnaires qui décident la politique économique, en tant que technocrates, élus ou syndicalistes du secteur public, et non les victimes des prélèvements. Les comparaisons internationales et historiques montrent pourtant que ce poids du secteur public est paralysant, tant par son coût direct que par la nature des décisions qui sont prises et que l’on peut le réduire de façon positive pour tous : voir l’étude comparative portant sur la réforme de l’État à l’étranger  par le Sénat.

Plus généralement, l’usage du PIB et le concept keynésien de « la fécondité de la dépense » suggèrent que les dépenses sont positives par nature, et on a ainsi longtemps supposé que la Chine était en croissance rapide parce qu’elle dépensait beaucoup en investissements de moins en moins judicieux. On a aussi salué l’accroissement de la consommation française en novembre, alors qu’il s’agissait principalement de dépenses d’énergie, donc d’une mauvaise nouvelle,

Enfin, le PIB ne tient pas compte des coûts cachés, notamment en matière de pollution : toujours en Chine, mais un peu aussi à Paris : sommes-nous vraiment en croissance si on respire moins bien ?

 

Néanmoins, on persévère, car …

On a donc tenté de remplacer le PIB par d’autres indicateurs, mais ils n’ont pas de sens mathématique. En particulier, le plus utilisé, l’IDH (Indicateur du Développement Humain), est une moyenne entre le PIB, la durée de la scolarisation et l’espérance de vie à la naissance.

On réintroduit donc le PIB que l’on voulait écarter, et on oublie que la scolarisation effective d’un élève est difficile à mesurer, notamment dans les pays où l’état civil et les statistiques sont incertaines et l’absentéisme massif des enseignants non recensé, sans parler de la qualité très variable de l’enseignement. Et surtout on oublie qu’une moyenne entre des choux et des carottes n’a jamais fait un navet. Celle entre un montant en euro et des nombres d’années laisse donc perplexe.

On continue donc à scruter les décimales de la croissance du PIB. Il serait plus efficace d’admettre qu’il n’existe pas d’indicateur global, et qu’il serait déjà bien d’analyser des indicateurs partiels, l’emploi par exemple. Que signifie en effet 0,1 % de plus pour le PIB, si le chômage augmente ?

On peut aussi se concentrer sur l’analyse des processus sans chercher à les quantifier. Mon article prémonitoire sur la Chine justifie ce genre d’approche.

 

Les banques centrales ne font que des bulles

Le PIB étant un agrégat monétaire, on a tendance à lier son évolution souhaitée à l’accroissement de la création de monnaie. C’est une des raisons des politiques monétaires actuelles que j’ai également dénoncées. Précisons toutefois que les autorités monétaires sont poussées dans cette direction, notamment par les politiques et les banques.

Cet arrosage monétaire par les banques centrales est maintenant enfin reconnu comme inefficace, voire générateur de bulles : il ne va pas à la croissance qui est un phénomène autonome, mais à l’achat immobilier, boursier ou autre… D’où une bulle qui finit par éclater, perturbant encore plus l’économie. De plus, dans le cas d’une bulle de biens matériels, il s’agit aussi d’un gâchis physique : pour faire un immeuble ou une voie ferrée qui resteront vides ou sous utilisés, il a fallu tirer des matériaux non renouvelables des entrailles de la terre, puis dépenser de l’énergie irrémédiablement perdue pour leur transport et construction, et parfois pour leur entretien.

En conclusion, laissons l’inventivité humaine se déployer librement et cessons de tuer la croissance en essayant de manipuler ses soi-disant composants.

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  • Voici un article bien faible. Les idées y sont mais assénés sans finesse et analyse:

    L’auteur dit que la croissance est autonome, autonome vis à vis de quoi ? la croissance est une résultante; du travail, de la créativité, du temps, du capital accumulé etc… par définition elle ne peut être autonome; tout les facteurs jouant sur ces forces ont un effet sur la croissance sinon cela voudrait dire qu’elle serait un objet par elle même.

    Ensuite l’auteur nous dit que la croissance c’est 1 à 2 % point barre, peut être mais alors pourquoi ? ces chiffres sont ils issue d’étude sur les mécanismes internes de la croissance ou juste de l’observation de courbes historiques ? Ah mais oui on a connu des lieux et des temps où la croissance était bien plus forte mais c’était du rattrapage… c’est donc bien que si on parle de croissance il faut préciser de quoi, où, quand. Observer la croissance sur le monde sur 5000 ans ce n’est pas la même chose que regarder la croissance de la France sur l’année.

    L’auteur semble indiquer qu’il y a un taux de croissance « naturel », le libéral a tendance à aimer le naturel…

    Nous savons bien qu’il y a une différence de croissance entre avant et après la révolution industrielle, englober les deux périodes ne signifie rien. Il y a eu un monde malthusien nous en sommes sorti et la question est de savoir si nous sommes entrain d’y retourner. Car c’est bien cela le taux de 1-2% c’est le frein malthusien.

    Nous savons que la croissance est plus difficile pour une nation quand elle se trouve à la frontière de l’innovation, c’est le cas de la Chine qui après avoir rattrapé son retard ralenti inexorablement. Mais il faut voir que cette frontière n’avance pas de façon uniforme. De façon imagée il a été des inventions technologiques qui pour toutes les nations a rejeté cette frontière à des kilomètres et du coup toute l’humanité c’est retrouvée en mode « rattrapage »; ce sont l’invention de la vapeur, de l’électricité et du pétrole par exemple. D’autres inventions ce contente de repousser de quelques mètres la dites frontières, générant une faible croissance, évolutionnaire pas révolutionnaire.
    Ces inventions étaient « primaires », elle démultipliait le travail le rendant moins cher donc plus productif, modifiant totalement les sociétés. Les inventions informatiques, réseaux, Big Data sont des inventions « secondaires » qui touchent à l’intelligence d’utilisation des inventions primaires. Elles n’ont pas encore (?) eu l’effet « bond en avant »des précédentes inventions. Un économiste comme Philippe Aghion qui donne un cours sur justement le thème de la croissance au Collège de France croit très fort à une accélération de la croissance par l’effet d’agrégation des intelligences permis par les nouvelles technologies. D’autres n’y croit pas comme Robert Gordon qui est sans doute plus proche des vues de l’auteur sur un 1/2% de croissance.
    L’avenir dira qui a raison.

    • je suis d’accord avec ces critiques…

    • Cependant, j’aime l’approche organisationnelle de la croissance. Elle permet de mettre en lumière quelques principes fondamentaux et de détecter les erreurs politiques sur la gestion de la croissance : comment pourrait-il y avoir croissance dans une société figée par ses mœurs, par ses lois ou même par des groupes de pressions trop influents.

      Et dans la mesure où le vrai moteur de la croissance est l’individu par sa volonté et ses efforts pour d’améliorer sa condition, les politiques centralisées volontaristes ont toutes les chances d’être inefficaces ou contre-productives.

      Je ne comprends pas de quel chapeau sort l’idée d’une limitation à 1 ou 2% ou pourquoi ce taux serait constant, mais je pense que la réorganisation personnelle implicite de chaque individu, sa lenteur et sa difficulté sont un frein et peut-être le principal régulateur. (A condition que l’état ne mette pas des bâtons dans les roues).

  • L’économie, ça semble magique pour M. Montenay.

    L’auteur semble avoir de bonnes idées mais elles s’appuient sur un concept de croissance abstrait qui prend appui sur une définition floue.

    Les deux premiers paragraphes nous font comprendre toute la confusion de l’auteur. D’entrée de jeu, on nous annonce que la «vraie» croissance ne se mesure pas. Aussitôt, on ajoute que les gens ne savent pas mesurer la croissance et qu’elle est mal mesurée parce qu’elle est mal définie…

    On fait comment pour chiffrer la «vraie» croissance à 1% ou 2% (par année j’assume) si elle ne se mesure pas ? ou comment fait-on pour la mesurer avec une telle définition de croissance ? «La croissance, c’est ce qui augmente la satisfaction des citoyens, notamment par de nouveaux biens et services. Elle se traduit par un changement permanent de comportement qui induit un changement permanent de l’offre, donc des suppressions d’emplois ici et des créations ailleurs. (…)» C’est supposé être là une définition intelligible de la croissance ? Et par dessus cela, la croissance serait un mécanisme autonome ? Vraiment ? Cette formule veut-elle seulement dire quelque chose ?

    Je ne mets pas en doute les intentions de l’auteur, intentions qui par ailleurs m’échappent, mais je n’ai rien compris du texte.

  • Sur l’autonomie de la croissance je pense que l’auteur signifiait qu’elle était le seul fait d’agents libres, c’est la base du discours libéral. Que le mécanisme interne de cette croissance autonome était complexe et par conséquent forcer son augmentation tel des apprentis sorciers aboutissait souvent au résultat opposé. Sur le temps long cette croissance aux temps modernes ne dépasserait pas 2% (avec des hauts et des bas), donc décréter arbitrairement un chiffre supérieur serait absurde car indépassable (ordre spontané le plus efficace).
    En résumé une croissance naturelle (au sens libéral) n’a pas besoin d’être nécessairement élevée pour obtenir la satisfaction des habitants. Plus que la valeur de cette croissance, que l’auteur ne semble pas connaître précisément, c’est l’idée générale de fond qui importe.

    Bon voilà c’est bien sauf que l’humain, dans toute sa liberté, aime agir donc aussi intervenir contre l’ordre spontané pour améliorer une situation plus rapidement. Le temps de l’action humaine n’est pas celui de l’ordre spontané. C’est pourquoi le monde idéal libéral ne pourra jamais se réaliser.

    • Il peut y avoir plusieurs thèmes antinomique dans le texte de l’auteur
      1/ on ne sait pas mesurer la croissance car la définition de la richesse est floue. OK c’est vrai.
      2/ malgré le fait qu’on arrive pas à la mesurer l’auteur nous dit qu’elle est constante à 1-2%…
      3/ La technique est secondaire à la l’organisation. Cela ce discute car il y a une limite aux organisations possibles pour un niveau technologique. En gros si la technologie ne devait plus évoluer nous trouverions à un moment l’optimum de l’organisation des entreprises et des sociétés humaines et donc la croissance stopperait.
      Ce qui caractérise notre époque depuis le 18eme siècle c’est l’accélération de la technologie, l’organisation étant sans doute plus lente à digérer cette accélération. J’ai récupéré ces chiffres sur Wikipedia
      1000-1500 : 500 ans
      1500-1700 : 200 ans
      1700-1820 : 120 ans
      1820-1870 : 50 ans
      1870-1913 : 40 ans
      1913-1950 : 40 ans
      1950-1965 : 15 ans
      1998-2010 : 12 ans

      Ce sont les périodes nécessaires pour doubler le PIB en Europe on voit que le 19eme siècle a été très efficace pour la croissance. A la vue de ces chiffres le thème du 1-2% constant apparait bien comme bidon.

      • Le dernier chiffre me paraît suspect et puis plus généralement le moyen-âge par exemple était très hétérogène, rien à voir avec l’Europe d’aujourd’hui.

        Sinon le progrès technique et l’organisation ne peuvent pas être séparés parce que l’organisation c’est aussi de la technique et par ailleurs le progrès technique influence toujours directement ou indirectement l’organisation des sociétés puisqu’il vise à améliorer sa condition.
        Maintenant il faut s’interroger sur ce qui fait le progrès durable ? La liberté est un moyen et non réellement une cause.

        • Qu’entendez vous par progrès durable ?

          – Si c’est une notion écologique, passons …
          – Sinon, rien n’est durable dans la mesure où l’on cherche toujours mieux sur des critères qui ne sont pas forcément évidents ou prévisibles car dépendants de l’organisation de la société – elle même en évolution perpétuelle.

          • Durable c’est à dire qui est de nature à durer sans préciser de quoi ce progrès sera fait. Car le progrès peut stagner ou s’éteindre, l’histoire regorge de cas de sociétés prospères dont il ne reste plus que la nostalgie des splendeurs passées.

            • « l’histoire regorge de cas de sociétés prospères dont il ne reste plus que la nostalgie des splendeurs passées. »

              Oui, ça m’a toujours fasciné. Grandeur et décadence … Mais à l’échelle de la planète, on peut penser que c’est différent (mais nullement garanti). Même si un jour, croissance mondiale ou pas, les français tirent des pousse-pousse pour véhiculer de riches chinois. Cela m’est bien égal par ailleurs (quand je ne serais plus la), car je ne cesse de critiquer ceux qui confondent la France (ou le monde occidental) avec l’humanité ou la planète.

      • @Montaudran:
        Vous avez bien raison de souligner les contradictions. Elles affaiblissent tous les propos de l’auteur. Et c’est bien dommage quand celui ci énnonce aussi aussi des vérités concernant le fait que la croissance est plus facilement cassée (par l’Etat) que stimulée. Malheureusement une vérité fondée sur de faux présupposés reste un mauvais argument.

        J’aime bien votre manière méthodique d’analyser le propos de l’auteur.

      • Les propos de l’auteur sont effectivement maladroits.
        Cependant, ils partent d’idées assez justes.
        1. Il y a effectivement un gros problème méthodologique pour évaluer la croissance. Le PIB ne vaut rien comme indicateur. Plus fondamentalement, il n’y a pas beaucoup de sens à dire que la richesse augmente de x% par an. Une amélioration qualitative ne se traduira pas par une augmentation de la quantité de biens. Nous ne mangeons pas dix fois plus qu’au Moyen Âge. On additionne des réalités qui n’ont rien à voir entre elles. A mesure qu’on progresse techniquement, la structure des dépenses se modifie radicalement. Ce n’est pas mesurable. De ce fait, il est effectivement maladroit d’annoncer un taux « normal » de croissance.
        2. Cependant, si nous mettons de côté temporairement cette difficulté pour raisonner sur ce que pourrait signifier untaux de croissance, on peut tout de même remarquer que 2%, c’est déjà rapide. Si ce taux correspondait à une réalité (notez bien le « si »), cela signifierait un doublement de la richesse en une petite trentaine d’années. Autrement dit, chaque génération vivrait beaucoup beaucoup mieux que la précédente, sans rêver sur les taux à deux chiffres.
        C’est d’ailleurs assez conforme à ce que nous avons vécu depuis mon enfance, même si le chiffrage est douteux. Un peu difficile de comparer mathématiquement les cassettes VHS et youtube, mais bon, l’impression d’ensemble est nette.

        • L’idée de la croissance « qualitative » est une idée socialiste et écologiste. Son premier défaut est d’être parfaitement subjective. Par exemple tirez vous plus de plaisir de disposer de Youtube aujourd’hui que de posséder un magnétoscope VHS il y a 30 ans ? En un sens, la richesse c’est d’obtenir ce qu’on désire et qu’on n’avait pas jusqu’alors. Selon ce que l’on désire, on peut parfaitement considérer que l’on est en pleine décroissance.

          Cependant, la croissance en PIB revêt un aspect important pour le modèle économique. Cela permet l’investissement et l’endettement. (il me semble – je ne suis ni économiste ni astrologue).

  • Moi non plus je ne suis pas d’accord avec l’article, mais on peut remettre d’accord tout le monde en précisant que la croissance n’est pas une fin en soi. Et donc c’est une mesure à postériori qui sur le long terme est systématiquement pertinente.
    Le plus absurde de la démonstration étant de constater que les fortes croissances sont le résultat de période de rattrapage. si non le rattrapage serrai un mauvaise chose.
    Le seul arguments valable des théories de Gordon, est un argument que je n’est jamais entendu nul part. Ce que j’appellerai  » l’extension du domaine des rendements décroissants ». Dans nos sociétés développées, trouver de nouveaux médicaments pour guérir des dernières maladies, trouvez de nouvelles sources de gains de productivités serra de plus en plus difficile et ceci dans tous les domaines. En plus pour les entreprises ils ne peuvent que constater que tous les marchés sont saturé depuis longtemps. Mais nous avons en 2015 3% DE CROISSANCE MONDIALE et la promesse d’une fin rapide de l’extrême pauvreté avant 2030 ce n’est plus du rattrapage. mais plutôt une très belle perspective.

    • « En plus pour les entreprises ils ne peuvent que constater que tous les marchés sont saturé depuis longtemps. »

      Sans aucun doute … pour celles qui n’innovent pas et ne se développent pas à l’international. Mais avec 90% de la population mondiale qui voudrait bénéficier du même niveau de vie qu’un américain, ou 99,9999 % qui voudrait posséder son yacht et son jet privé, je ne suis pas certain que TOUS les marchés sont saturés … Sauf stagnation économique bien entendu …

      « trouvez de nouvelles sources de gains de productivités serra de plus en plus difficile et ceci dans tous les domaines »

      A voir … Toujours le même problème : se baser sur l’état actuel connu. Je pense que la limite est organisationnelle et n’est qu’un point de blocage qui pourrait sauter. Par exemple avec l’IA – quoique je suis semble-t’il l’un des rares à penser que l’on est trop optimiste sur le sujet.

      Sinon, « la croissance n’est peut-être pas une fin en soi » … sauf pour les gouvernements qui comptent la-dessus pour rembourser la dette. Moi je la vois comme une conséquence de l’humain : elle n’est pas un hasard, elle existe en dehors de la volonté politique qui ne la maitrise pas. La politique peut la casser localement sur le court terme – mais sur le long terme, cela reste à prouver …

      • Oui la croissance est la conséquence des échanges humains et.. la politique également. Celle-ci est toute aussi naturelle que les échanges.

  • Pragmat . On n’est pas vraiment en désaccord, je remarque que la Suisse qui reste l’une des meilleurs références pour tous les libéraux dans les années 90 n’avait pas une croissance forte, sans dégrader les fondamentaux ni les performances de son système, loin de là. Et j’en profite pour justifier la nécessité de garder une fiscalité faible.
    Non le coté déplorable de l’article est qu’il pourrai être récupérer à la virgule près, par un écolo ou Alain Badiou pour condamné le capitalisme.

  • Faux : la croissance de la connerie socialiste dépasse largement 2% !

  • Quand les salaires augmentent grâce aux luttes des salariés la consommation croît avec les carnets de commande qui engendrent de l emploi donc du pouvoir d achat et ainsi de suite = cercle vertueux. Pas besoin d être diplômé pour comprendre ça.
    Les crises du capitalisme apparaîssent quand la demande solvable due à l inégalité à la base du système se contacte engendrant arrêt de la croissance voire sa baisse . En cause la déflation salariale quand la classe dominante impose par la force la baisse des salaires . Chantage à l emploi = plus d heures de travail non payées. Seule la société à économie planifiée, dirigée en route vers l abolition au moins parcielle de la concurrence sortira les sociétées du capitalisme mortifère.

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