Le retour des choses, de Sabine de Muralt

Une belle histoire dont la narration est un puzzle reconstitué par le lecteur.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le retour des choses, de Sabine de Muralt

Publié le 19 décembre 2015
- A +

le-retour-des-choses-muralt« Dans la vie, il n’y a pas de jours plus remplis que ceux qui n’ont peut-être pas été vécus, mais qui se sont égarés dans les pages d’un livre. »

Cette phrase élégante, qui le résume si bien que l’éditeur l’a choisie pour en illustrer la quatrième de couverture, est l’avant-dernière du récit imaginé, que Sabine de Muralt vient de publier sous le titre Le retour des choses.

Dans le sens qu’il serait brusque, ce retour des choses, épilogue de ce récit tout en finesse, ne peut être qualifié de juste. Dans le sens qu’il serait inattendu, il peut l’être. À l’instar de la vie, vécue ou rêvée la plume à la main, s’amusant de surprendre toujours.

Dans les plis de ce récit se cachent les éléments d’un puzzle. Ce que le lecteur pourrait prendre pour des digressions, faites sous la forme de courts chapitres, n’en sont que des morceaux indispensables à sa compréhension.

Une fois reconstitué, ce puzzle dessine, sur quelques décennies, l’histoire, plus longue qu’elle ne se présente de prime abord, de Cordélia, dont la famille, pendant quatre cents ans, a habité une demeure située à Uchtenwil, et occupée en dernier par son grand-père.

Dans cette demeure se trouvent encadrés d’or et accrochés au mur les personnages de sa famille qui se sont illustrés sur les champs de bataille et dont les noms font que c’est leur passé qui donne de l’épaisseur au présent…

Cordélia a seize ans. Elle fait un séjour inoubliable, conclu par un drame, chez sa marraine Othonie, en Bavière, à Neubeuern ; assiste en Bretagne au mariage de sa cousine Charlotte avec Saint-Ketoël ; se rend au festival Mozart à Salzburg pour le bicentenaire de sa naissance…

Peu à peu, apparaissent dans le tableau les deux soeurs de la mère de Cordélia, sa tante Anne, dont elle est proche, mariée à Gilles et mère de Charlotte, et sa tante Nathalie, qui n’est guère aimable avec elle de son vivant. Ces deux tantes sont indéniablement de fortes personnalités. Bon sang ne saurait mentir.

À propos de personnalité, à sa tante Anne, dont la tristesse est latente depuis que son fils aîné, Jocelyn, s’est marié, Cordélia a dit un jour qu’elle n’était pas sentimentale : « J’ai trop de sentiments pour ça »… Mais elle a un point d’ancrage, la maison de famille, à Uchtenwil.

À seize ans, on peut dire que « cette maison incarnait pour elle une immuabilité rassurante, si différente de la vie mouvementée de ses parents et de son existence de jeune fille oisive, mais elle ne devinait pas de combien d’abnégations, de quels tourments, cette calme immuabilité était faite. »

Son existence de femme va se charger de lui apprendre ce qu’elle ne pouvait effectivement deviner derrière les apparences…


Sur le web

Voir les commentaires (0)

Laisser un commentaire

Créer un compte

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Sept conseils de lecture pour découvrir et approfondir l'économie autrichienne. 

 

1) Big Players and The Economic Theory of Expectations, de Roger Koppl (2002)

J’ai terminé récemment la lecture de cet ouvrage, que je conseille ardemment à tout un chacun.

Méthodologiquement, Koppl part de deux fondements qu'il qualifie de misésiens, inspirés de Friedrich Hayek et Alfred Schultz. Il construit par la suite une théorie des anticipations cognitives (subjectives) et a-cognitives (objectives), plus ou moins fiables ... Poursuivre la lecture

Le zéro et l’infini, d’Arthur Koestler

Ce roman, inspiré des grands procès de Moscou et des purges staliniennes, est devenu une véritable référence mondiale au XXe siècle, et pour cause. Il est parfaitement évocateur de l'univers oppressant du système soviétique et de l'esprit du communisme pour lequel, comme l'indique si justement le titre, l'individu ne représente rien (zéro) face à la collectivité, à l'opposé du monde libre où, pour les humanistes tout au moins, il a une valeur infinie, qui ne vaut d'être sacrifiée au bien-être hypothétiqu... Poursuivre la lecture

Le cimetière des livres oubliés, une tétralogie de Carlos Ruiz Zafón

Lorsque je me suis lancé dans cette lecture, j'ai aussitôt été captivé. A n'en plus lâcher ce roman. Attiré à la fois par le titre de ce qui allait devenir une tétralogie, mais aussi par celui de chacun des volumes, en particulier le premier « L’ombre du vent », à la fois plaisant, poétique, laissant place au songe et presque obsédant, qui n’a jamais quitté mon esprit. Les couvertures de l’édition initiale aussi sont belles.

Le livre est bien écrit, sous le véritable ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles