Par Serge Federbusch

Le phénomène commence à être bien connu… Quand il pleut sur la capitale, il arrive que certaines bibliothèques se retrouvent inondées et doivent fermer dare-dare leurs portes au public. Au moins quatre établissements ont été concernés ces derniers mois : Parmentier (XIe), Saint Éloi (XIIe), Italie (XIIIe) ou encore Benjamin Rabier (XIXe). Du côté de Parmentier, c’est la verrière qui avait fait des siennes au mois de septembre et l’eau était tombée et les collègues avaient dû installer onze seaux (oui 11) pour colmater la fuite. N’empêche, l’eau avait envahi partiellement les deux niveaux ainsi que les locaux du personnel lesquels…. venaient d’être rénovés !
D’après la mairie de Paris, bien que le problème soit connu et récurrent, il serait difficile de réparer la verrière car celle-ci est en multi-copropriété avec les immeubles voisins. Ce qui permet à chacun de se renvoyer la balle. En l’occurrence de water-polo.

Si la bibliothèque Benjamin Rabier a connu deux fuites successives, le 16 et le 19 novembre, la bibliothèque de la place d’Italie a, elle aussi, défrayé la chronique météorologique en fermant encore en catastrophe la semaine dernière. Là aussi, à chaque épisode un peu pluvieux, les personnels ressortent seaux, bâches et serpillières. Et ça dure depuis de nombreuses années. L’origine des fuites vient cette fois du toit-terrasse. Celui-ci a parait-il été l’objet de travaux d’étanchéité. « Une rénovation pas correctement menée » a déclaré dans la presse la direction des affaires culturelles dans un art consommé de la litote. Seulement, cette fois pas d’excuse, et la Ville de Paris ne peut pas se retrancher derrière de tortueuses histoires de copropriété car les murs de la bibliothèque Italie appartiennent à la mairie via la RIVP (Régie Immobilière de la Ville de Paris)
Toutefois la palme (et le tuba) revient à nos infortunés collègues de Saint Éloi. Après avoir été inondée à chaque épisode pluvieux entraînant parfois des fermetures de plusieurs semaines, pour là aussi, parait-il, une histoire de terrasse, la bibliothèque a dû carrément fermer au printemps dernier après avoir reçu toutes les eaux usagées de l’immeuble qui se trouve au-dessus de sa tête ! On vous laisse imaginer l’état des sols, des murs et des collections. Sa réouverture n’est pas attendue avant plusieurs mois, hélas. Là aussi, les murs appartiennent à la RIVP. Le directeur des affaires culturelles doit bientôt rencontrer son homologue de la RIVP pour mettre fin à ces inondations répétées. Dans le cas contraire, des bibliothèques devront encore être fermées à chaque fois qu’il pleut sur Paname. Pas très fluctuat et même parfois carrément mergitur. Et il faudrait alors changer la devise de la Ville de Paris.
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Très révélateur de la politique du maire.
Pardon, du maire-e.
De la Maire, tout simplement.
Sinon de nombreux adjectifs me viennent à l’esprit à la lecture de cet article. “Consternant” est le plus gentil pour Mme la Maire.
La “mer-de” Paris (sic) dans toute sa splendeur: l’accueil des migrants est beaucoup plus important que l’accès à la connaissance et à la culture. Quand on voit qu’un bon nombre de places dans les bibliothèques sont occupées par des élèves venus potasser leurs cours, on imagine l’inconvénient pour la bonne marche de leurs études…
C’est les petits détails qui montrent qu’il n’y a pas que les bibliothèques qui prennent l’eau…