Par Éric Verhaeghe.
Certains avaient un peu trop rapidement cru que la CGT serait sauvée de sa crise rampante par l’arrivée de Philippe Martinez. Placé au secrétariat général par Thierry Le Paon, l’ancien délégué central de Renault ne donne pourtant aucun signe de véritable reprise en main. Sa ligne radicale dissimule de moins en moins bien son absence de vision et de hauteur face aux enjeux que la confédération doit affronter. En s’appuyant sur une forme de syndicalisme obsolète, il se coupe du nécessaire mouvement de modernisation dont son mouvement a besoin.
La CGT est-elle encore dirigée ?
En lisant le site de Michel Noblecourt, on mesure l’étendue des dégâts. Philippe Martinez est jugé en interne à la fois autoritaire et léger dans la prise de décision. Ainsi, l’absence à la conférence sociale d’octobre n’a été décidée que par une courte majorité d’une voix. Le journaliste du Monde aurait pu noter les noms de ceux qui se sont abstenus ce jour-là : sans ce retrait prudent, le secrétaire général aurait été mis en minorité. Ce genre de fragilité sur des décisions aussi importantes laisse augurer quelques problèmes futurs dans le déroulement de son mandat, au cas où il serait réélu au prochain congrès.
Noblecourt révèle en outre le bras de fer entre le gouvernement et la CGT sur la composition de la délégation syndicale au Conseil Économique, Social et Environnemental. Selon toute vraisemblance, la CGT renoncera à un poste qui lui revient, parce que Philippe Martinez ne veut pas désigner un homme pour respecter les critères de parité. Tous les regards se tournent vers Éric Aubin, qui fait ici l’objet d’une vendetta depuis la fin de règne de Bernard Thibault. On peut se demander jusqu’où les règlements de compte porteront la confédération.
La CGT entre les mains des lambertistes
La faiblesse de Martinez, toujours selon Noblecourt, donne des ailes aux contestataires de toutes sortes, et notamment aux lambertistes. Ceux-ci ont pris le contrôle de la fédération de Seine-Maritime. Des craintes apparaissent sur les unions départementales : dans les Bouches-du-Rhône comme dans le Nord, deux unions « faiseuses de secrétaire général », des collectifs transitoires ont pris le pouvoir contre des secrétaires jugés trop « loyalistes » vis-à-vis du secrétaire général.
Nul ne sait jusqu’où cette radicalisation peut aller, ni les intérêts de qui elle servira, mais il est à peu près acquis qu’elle ne fait pas le jeu de l’actuel secrétaire général.
Des affaires comme s’il en pleuvait
Dans le même temps, l’image extérieure de la CGT ne s’améliore pas. Au-delà des incidents d’Air France, l’actualité fourmille de révélations qui obligeront tôt ou tard la direction confédérale à donner un coup de balai dans des formes révolues de syndicalisme.
En Champagne par exemple, deux délégués syndicaux CGT de la maison Krug sont convoqués en correctionnelle en janvier pour harcèlement moral et harcèlement sexuel vis-à-vis des salariés de l’entreprise. Une enquête interne avait montré que ces délégués se livraient à des insultes, des menaces, des humiliations diverses… La confédération ne semble pas s’en être inquiétée.
Cette semaine, Le Parisien pointait du doigt le salaire annuel de 40.000 euros versés à un délégué « fantôme » par l’Opéra de Paris. Le bénéficiaire de ce salaire est totalement inconnu dans l’entreprise.
Ces pratiques anciennes sont de moins en moins acceptées… tôt ou tard, la CGT aura besoin d’un secrétaire général fort pour faire évoluer les habitudes.
http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-nouailhac/nouailhac-la-cgt-d-edf-lourdement-condamnee-21-10-2014-1874245_2428.php
On libéralise la création de syndicats, on fait passer les lois qui donnent la primauté au vote majoritaire des salariés dans l’entreprise, et ce n’est pas un nettoyage interne que la CGT devra éviter, c’est sa disparition dfinitive.
On arrête surtout les subventions aux syndicats et le nettoyage se fera de lui même.