Par Farid Gueham.
Un article du site Trop Libre
Fini le temps où les agriculteurs étaient livrés à eux-mêmes. Aujourd’hui, des professionnels les aident à gérer leurs exploitations en temps réel. Ils peuvent également compter sur le soutien de l’INRA. Présent lors du dernier salon de l’agriculture, l’Institut utilise des capteurs pour récolter des informations sur les vignes françaises. Des capteurs qui peuvent être utilisés sur des drones, pour analyser les différences de température au niveau d’une culture. L’objectif est de récolter des données qui pourront aiguiller les viticulteurs. Pour Jean-Marc Touzard, chercheur à l’INRA, ces informations sont une ressource précieuse : « nous avons des énormes bases de données, qui peuvent être réutilisées par des entreprises, des startups avec lesquelles l’institut travaille, pour construire des logiciels d’aide à la décision, pour mieux piloter l’irrigation par exemple ». Des logiciels et des applications sur smartphones qui peuvent servir à reconnaître une maladie, à trouver comment la traiter, dire où et quand épandre l’engrais. Selon Hervé Pillaud, responsable d’une exploitation agricole, il faut tordre le cou aux clichés : « on disait autrefois que les agriculteurs avaient toujours un couteau dans leur poche, c’est toujours le cas, mais ils ont aussi un smartphone. Le smartphone sert à enregistrer les tâches, les données, le seul risque serait d’en devenir dépendant ».
Big Data et révolution numérique impactent l’agriculture en amont
Et l’agriculture française doit s’approprier les enjeux et les outils numériques.« Une nouvelle ère pour l’agriculture à l’horizon 2025, par le Big Data et la révolution numérique », c’était la thématique de travail choisie par le Cercle Prospective des filières agricoles et alimentaire. Fruit de cette réflexion : une série d’hypothèses et de recommandations pour une meilleure appropriation des outils et des usages numériques par le monde agricole. La première hypothèse du cercle envisage une filière agricole volontaire qui « se saisit des innovations technologiques ». Ce qui implique également le déploiement des moyens nécessaires pour rendre les outils du numérique disponibles et accessibles aux agriculteurs. Dans cette hypothèse, les acteurs ciblés sont aussi bien les fournisseurs d’intrants, à travers la mise en place de plateformes de collecte et de traitement des données, que les équipementiers et les machinistes, à travers le développement d’objets connectés.
Si les startups sont partenaires de cette modernisation, la collecte des données impose d’en clarifier les rôles et les fonctions de chacun
Le rapport du cercle de prospective insiste sur l’importance du rôle des acteurs de l’amont : il est primordial que les données collectées restent dans le domaine agricole. Le but est de ne pas créer d’inégalités et de déséquilibres avec les nouveaux arrivants du secteur de l’agriculture, comme les multinationales du numérique ou des industries qui pourraient exploiter les données au détriment des agriculteurs. Pour le « cercle prospective », une des clés du problème serait la mise en place de contrats « de gré à gré ». Ces accords permettraient de définir, de réguler et de clarifier par avance l’utilisation des données.
Le tournant numérique est une chance pour les agriculteurs
Une agriculture assistée et modernisée permettrait aux agriculteurs de se concentrer sur leur cœur de métier : la production. Mais elle permettrait également d’améliorer de manière significative leur rendement et leurs performances environnementales, grâce notamment au croisement des données. Les réseaux sociaux s’avèrent aussi très utiles pour les agriculteurs, dans le cadre d’un échange de bonnes pratiques. Les réseaux permettraient également une communication plus fluide entre les agriculteurs et les acteurs de l’amont de la filière.
Toutefois, les obstacles à la diffusion d’une révolution numérique sont réels
Les pouvoirs publics encouragent le développement des politiques publiques favorisant l’accès au numérique des acteurs agricoles et la prise en compte des nouveaux outils numériques dans le développement des politiques environnementales. En revanche, peu d’actions sont menées pour le développement d’une formation initiale au numérique dans les filières agricoles. Le rapport du cercle prospective envisage également l’hypothèse d’un retard et d’une non appropriation du virage numérique par l’agriculture française, qui deviendrait ainsi « plus vulnérable face aux risques d’arrivée d’acteurs extérieurs ».
Mais les expériences sur le terrain forcent l’optimisme, comme en Dordogne
En partenariat avec des professionnels européens, un programme de sensibilisation aux applications mobiles est actuellement mis en place auprès des exploitants agricoles du département. L’enjeu est d’aider les agriculteurs à mieux maîtriser les nouvelles technologies de l’information et de la communication. En réponse aux difficultés rencontrées par certains exploitants dans l’usage d’Internet et des applications mobiles, la Chambre d’agriculture de la Dordogne a décidé de mettre en place une formation destinée à réconcilier les agriculteurs et le monde numérique. Les équipes de la Chambre ont lancé une enquête auprès des agriculteurs pour déterminer leurs besoins sur le terrain. Les données recueillies seront ensuite analysées pour définir un programme adapté. Avec le soutien du fonds européen Erasmus+, la chambre s’est engagée à travailler pendant trois ans avec des professionnels de la formation en Espagne, en Autriche et en Irlande. Les résultats obtenus en Dordogne seront par la suite diffusés à travers l’Europe. Selon un sondage de 2013 publié sur le site « terre.net », 22 % des agriculteurs français sont équipés d’un smartphone. Parmi les applications les plus utilisées, celles concernant la météo. Et si l’intérêt des agriculteurs pour les nouvelles technologies est grandissant, le même sondage nous montre que si l’appropriation culturelle est en marche, sensibiliser et former restent une priorité. En effet, plus de la moitié des exploitants ne voient aucun intérêt à bénéficier d’une connexion Internet mobile.
Pour aller plus loin :
– Colloque de l’INRA – Open Data et agriculture – « Partage des données pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement : des opportunités pour innover et créer de la valeur », 4 septembre 2015, Fédération nationale du Crédit Agricole, Paris.
– « Un campus pour mettre la modélisation numérique au service de l’agriculture », l’Usine Digitale, 24 novembre 2014.
– « Elaboration du plan « Agriculture – Innovation 2025 » Stéphane LE FOLL, Najat VALLAUD BELKACEM et Geneviève FIORASO confient une mission à cinq personnalités »,communication du Ministère de l’Agriculture.
– « Élevage Le bénéfice des Systèmes d’information et des technologies numériques », note de la Chambre d’agriculture.
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Il est irréaliste de compter sur l’INRA pour assurer un leadership dans le numérique et le big data. Bien qu’étant un institut d’environ 10 000 personnes force est de constater que cet institut produit de moins en moins de choses en recherche appliquée ( nouvelles variétés , brevets etc…). L’orientation de ces dernières années a plutôt été de colporter les inepties sur le réchauffement climatique,d’embaucher des psyco-sociologues pour comprendre pourquoi les agriculteurs traitaient , de stopper les recherches génétiques novatrices ( OGM) etc… Donc, oui le numérique va permettre à l’agriculture de s’améliorer encofe mais ceci se fera grâce aux sociétés privées, petites ou grandes et non par l’énorme machine étatique sclérosée et idéologisée ( chambres agricultures etc…)
Le smartphone ,c’est bien mais c’est tres fragile
babillage de jeune homme .